Quotidien

Henry et moi discutions de plus en plus. Je me livrais complètement à lui et inversement. J'avais l'impression qu'il connaissait tous mes secrets et moi les siens mais je ne voulais toujours pas me mettre en couple avec lui. Rien que d'y penser j'étais terrifiée. Notre relation m'allait très bien telle qu'elle était en ce moment même.

Il me cuisinait des petites pâtisseries variées toutes les semaines ce qui m'avait moi aussi donnée envie de cuisiner. Nous commençâmes à nous faire des appels visios où on échangeait des recettes et cuisinait ensemble. Je m'amusais tellement que je lui proposais de venir chez moi la prochaine fois pour notre atelier cuisine. Il accepta volontiers et amena la moitié des ingrédients.

Je n'avais jamais autant ris de ma vie. Il n'y avait que dans les films qu'on voyait des couples se chamailler et se tartiner le visage de crème mais nous l'avions vraiment fais et ça n'avait pas été bizarre. Au contraire. J'ai passé un super moment et sans m'en rendre compte j'étais même devenue assez tactile avec Henry.

Alors qu'il m'avait repoussée pour battre les œufs pour rire je l'entourais de mes bras de derrière et le faisais tourner sur lui-même pour que j'ai accès aux œufs. Je l'avais fais naturellement et me rendis compte de ce qui venait de se passer seulement le batteur en main.

Je devais être rouge de honte mais faisais de mon mieux pour ne pas le montrer. Rien n'avait changé pour moi alors je ne voulais pas qu'il se fasse des idées. Je secouais cette idée hors de ma tête. C'était Henry lui-même qui m'avait dis que je n'avais pas à m'inquiéter. Qu'il n'allait pas se faire de faux espoirs. J'allais être pareille avec lui qu'avec un très bon ami.

Et c'est ce que je fis. Je lui parlais tous les jours et lui racontais tous les détails inintéressants de ma vie. Il m'écoutait avec tellement d'intérêt que c'en était adorable. Nous allâmes faire de longues promenades après les cours dans la forêt de la fac. Il n'avait pas osé me prendre la main mais j'avais fini par m'accrocher à son bras comme je le faisais souvent avec ma maman. Quand je lui fis la réflexion il se mit à rire:

"Donc je suis maman zone. Super."

Apres les promenades, Henry me déposait chez moi en voiture ce qui m'avait gênée au début mais j'avais fini par m'y habituer.

"Il faut vraiment que j'ai mon permis.

-Je peux te déposer où tu veux en attendant.

-C'est gentil mais je n'aime pas dépendre des autres.

-C'est ce qui te rend aussi attirante."

Je souris gênée.

"Je peux t'apprendre si tu veux.

-Oh ce serait super. Au moins les bases."

Et il m'apprit donc. Nos promenades se transformèrent en cours et c'était à la fois pratique et amusant.

Ce fut grâce à lui que je me motiver à passer le permis et dès que je l'ai eu je lui ai proposé de le déposer chez lui pour changer. Comme il habitait loin il me proposa de rester pas forcément dormir mais au moins un peu pour me poser.

Sa famille était partie quelque part pour la semaine alors nous étions tranquilles. Il m'a fais visiter la maison ce qui m'a permis d'en apprendre beaucoup plus sur lui.

"Arrête de me fixer je peux pas observer en paix."

Il rit et me laissa un peu détailler sa maison. Je trouvais entre autres des vigniles et des échecs. Nous nous assîmes donc jouer une partie que je gagnais sans problème avant de nous diriger vers les vigniles. Henry en choisit une et me demanda si je voulais danser.

Je souris gênée:

"Je crois que je n'ai pas dansé depuis des années.

-Parfait, moi non plus."

Il me prit la main et me tira doucement vers lui. La musique était douce et lente. J'étais gênée au début surtout que je n'aimais pas du tout les danses lentes mais être dans les bras d'Henry était très confortable. Je finis par me détendre et fermais même les yeux me laissant guider.

Je lui marchais sur les pieds quelques fois et m'excusais honteuse:

"Désolée. Je suis nulle. J'ai jamais aimé les danses de salon.

-C'est parce que tu es pas assez sûre de toi. Pourtant ce n'est pas la confiance qui te manque."

Je lui tirais la langue et Henry me tira encore plus près de lui pour me montrer comment faire. Ses parents étaient d'immenses fans de danse de salon alors il n'y avait pas échappé plus jeune.

Une fois que j'avais compris les pas j'osais enfin lever les yeux vers Henry. Je perdis mon sourire immédiatement. Il y avait quelque chose dans ses yeux. Quelque chose dans sa manière de me regarder. Il exprimait une douceur sans fond. Une douceur que je trouvais réconfortante mais qui en même temps m'effrayais.

J'avais peur de la voir se briser. Cette pensée me poussa à lui marcher de nouveau sur le pied ce qui brisa le moment. Je m'excusais pour la énième fois et demandais si on ne pouvait pas plutôt danser du rock.

Il sourit gêné:

"C'est vraiment la seule danse où je galère.

-Parfait c'est la seule danse où je gère allez!"

Il soupira avant de mettre du rock. J'attrapais ses mains beaucoup plus sûre de moi et n'attendis pas qu'il me donne le départ. J'étais très bonne pour diriger alors je prenais mes rennes et cela ne sembla pas déplaire à Henry.

Soudain je me souvins de ce qu'il avait dis au pique nique mais je me forçais à l'ignorer. Je m'amusais. Personne ne voulait jamais danser du rock avec moi alors je comptais profiter.

Une fois épuisés Henry proposa de nous faire de la limonade.

"Tu veux qu'on mange devant un animé?

-Oh! Avec plaisir! Tu veux regarder lequel?"

Il fit mine de réfléchir:

"Que penses-tu de Bunny Girl Senpai?

-Non, je l'ai déjà vu j'ai pas trop aimé."

Il fit mine d'être touché en plein cœur.

"Heureusement que tu es belle parce que sinon ça ne passerait pas."

Je me mis à rire.

"Tu veux que je fasse le cosplay pour me faire pardonner?"

Je me figeais me rendant compte de ce que je venais de dire. Je l'aurais sorti avec nimporte quel ami mais comme Henry voulait plus avec moi c'était de suite différent.

Henry sembla très intéressé et se pencha aussi près de moi que possible pendant que je rougissais.

"Quelle bonne idée."

Je le repoussais d'un coup.

"Tu oublies ça de suite.

-Dommage.

-On peut regarder un drama coréen aussi, sinon.

-Je sais déjà ce que tu vas dire.

-Crash Landing On You!

-J'en étais sûr.

-C'est mon préféré.

-J'avoue il est bien."

Nous nous posâmes donc devant la télé. Nous étions assez proches comme la nourriture était entre nous deux mais quand même à distance raisonnable pour des amis.

Nous étions tellement plongés dans l'histoire que je ne remarquai pas l'heure passer. Ce fut Henry qui se rendit compte de l'heure et il arrêta l'épisode de suite:

"Victoire, il est déjà une heure du mat.

-Ah merde.

-Désolé c'est ma faute j'ai pas fais attention.

-Non, non c'est moi. En général je regarde souvent l'heure mais là j'ai oublié.

-Tu veux que je te raccompagnes?

-Mais non y a ma voiture.

-Tu vas pas rentrer seule si tard. Tu viens d'avoir ton permis.

-Tranquille."

Il secoua frénétiquement la tête.

"Je ne veux pas que tu prennes de risques. Tu es fatiguée. C'est dangereux. Rester dormir ici, s'il te plaît. Tu peux avoir mon lit je dormirai dans la chambre de mes parents.

-Je ne vais pas te jeter de ta propre chambre.

-Ça me dérange pas.

-On peut dormir dans le même lit je m'en fiche."

Je m'en fichais sincèrement. Il n'y avait rien de caché dans ma proposition. Henry hésita mais finit par accepter. Il me trouva un vieux tshirt et short pour pyjamas et nous finîmes l'épisode avant d'éteindre les lumières.

Nous discutâmes un peu avant de commencer à nous endormir. Je me rendis compte que je voulais être dans ses bras. Comme quand on dansait. C'était étrange. Je ne voulais pas être en couple j'en étais sûre. Mais pourtant je voulais le sentir près de moi. Je voulais dormir dans le confort de ses bras.

C'est ce dilemme qui m'empêchait de dormir. Je ne pouvais pas le prendre dans mes bras il allait se faire des idées. Je devais donc prendre sur moi et m'endormir de mon coté. Mais je n'y arrivais pas. Je changeais de côté encore et encore. Tellement qu'Henry me demanda:

"Ça va?"

Je me figeais.

"Oui, oui.

-Tu n'arrives pas à dormir?

-Non... Je ne suis plus du tout fatiguée. Mais je dois dormir sinon je serai épuisée demain.

-Si tu veux je peux te parler en attendant que tu t'endormes.

-Si ça te dérange pas.

-Non, non."

Henry se tourna donc vers moi et me parla de tout et de rien. Quant à moi je l'écoutais les yeux fermés. J'étais épuisée tout à coup mais je n'arrivais quand même pas à m'endormir. Je lui répondais même de temps en temps.

Soudain je frôlais sa main sans faire exprès. Cette sensation me donna horriblement envie de la prendre dans ma main et je finis par céder. Pas parce que je n'arrivais pas à me retenir mais parce que je n'en voyais pas l'intérêt (à cause de la fatigue).

Je me rapprochais donc et pendant qu'il parlait je lui pris la main doucement. Il ne s'arrêta pas et se mit à me caresser la paume. Il n'avança pas vers moi me laissant faire tout le travail ce qui m'énerva sur le coup.

Je me collais donc doucement à son torse et là il me lâcha enfin la main pour passer le bras autour de ma taille et me serrer contre lui.

Je soupirai. C'était tellement agréable. Je ne voulais plus bouger. Il passa son bras sous ma tête et je me collais à son cou pour sentir son odeur. J'entendais son cœur battre ce qui me calma.

Henry continua à parler en chuchotant et jouant avec mes cheveux et je finis très vite par m'endormir.

Le lendemain j'étais encore dans les bras d'Henry. Nous nous réveillâmes, nous levâmes et fîmes comme si de rien n'était.

Il ne parla pas une fois du câlin ce qui me rassura parce que je ne savais pas quoi dire. J'avais vraiment eu envie de le sentir près de moi mais en y repensant je ne savais quoi penser.

Nous mangeâmes ensemble puis je finis par rentrer. Je racontais à Elsa et Dani ce qui venait de se passer et très vite le reste du groupe le sut aussi.

Je ne savais pas comment me sentir vis à vis d'Henry alors ça n'aida pas quand Elsa me prit à part:

"Tu veux sortir avec lui?

-Non.

-C'est pas cool meuf.

-De quoi?

-Tu dors chez lui, dans ses bras... Tu lui donnes des faux espoirs au pauvre.

-Ce n'était pas mon intention.

-Je sais. Mais si tu ne veux rien tu devrais mettre fin à votre relation tordue. Il n'y a rien de bien dedans. Il t'arrose d'attention et toi tu le gardes sous ton aile.

-Non...

-Bah c'est à ça que ça ressemble en tout cas.

-Je ne sais pas quoi faire...

-Laisse le partir. Pour son bien."

Entendre ça me rendit des plus tristes et je me rendis compte que je l'aimais. J'avais beau être terrifiée de l'idée d'être en couple, il y avait une forme d'attirance qui s'était formée. Pas parce que Henry était gentil avec moi mais parce que je me sentais en sécurité à ses côtés.

Je n'avais jamais voulu être en couple mais pour une fois quelqu'un me montrait qu'il pouvait me protéger. Je ne voulais pas le laisser partir mais la dernière chose que je voulais était de lui faire du mal.