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9 Aout

Ses valises sont bouclées. Quelle tristesse. Theo a essayé de la joindre. Encore. En arrivant, elle changera de numéro, se dit-elle. 

Elle descendit de sa chambre, alla remettre la clé à Sylvie, la petite dame qui lui avait loué sa chambre avec le balcon. 

Elle partit vers la plage. Dans un petit sachet, elle ramasse des coquillages pour son frère, elle n'allait pas l'oublier celui-là. Elle dit au revoir à la plage : au sable doré, à la mer azur et aux mouettes blanches. 

Elle retourna au bistrot où elle prit son dernier café. Cela faisait du bien. Certains lui ont souhaité un bon retour. D'autres se sont contenté d'un hochement de tête. 

Andréa sortit et alla en ville... En taxi. 

Avec les quelques devises locales qu'il lui restait, elle alla acheter une autre glace à la cerise. Elle vit le jeune homme, au loin, chemise manche courte jaune, bermuda blanc avec des sandales. Sa peau hâlée était encore plus bronzée que la dernière fois. Il était encore plus beau. Ses cheveux bruns étaient retenus par un élastique. Il avait un beau sourire, pas faux comme les mannequins. Mais un qui semble venir du cœur et de la plus simple sincérité de son être. Il avait bien une tête de plus qu’Andrea malgré que cette dernière ne sois pas si petite que ça. 

Elle prit sa glace et alla s'asseoir dans le parc. Elle devait aller à l'aéroport local à 4 heures. Il est midi. 

Quelqu'un vint s'asseoir à ses côtés. C'est le garçon de tout à l'heure. 

- "Hey Miss

- “Hey

Elle le sentait à ses côtés, mais ses yeux se refusaient à rencontrer les siens. Cette place est vraiment magnifique, remarqua-t-elle. Le balcon du deuxième étage des commerces est garni de plantes grimpantes qui laissent éclosent de belle fleurs jaunes, rouges ou blanches. Des antiquaires, libraires et des bar ouvraient leurs portes aux touristes et aux locaux qui voulaient bien braver la chaleur de ce mois d'août afin de venir acheter ce qui leur plaisait. 

Le marchand de glace se trouve à l’ombre d’un pin laricio, buvant une bouteille d’eau achetée à un autre marchand non loin, assis sur une bâche près d’un stand de fruits locaux. 

- “Je m’appelle Lisandru, et toi ?” Son accent était si doux qu’elle en oubliait presque sa propre langue maternelle. 

- “Andrea.” 

- “C’est un très beau nom !” 

- "Merci", se contenta-t-elle de répondre, dégustant sa glace. 

- "Tu t’en vas, n’est-ce pas ?

- "Oui". 

- "C’est triste.

- "Pourquoi?" Elle se décide enfin à lever les yeux vers son compagnon. Quelle fut sa surprise lorsqu’elle remarque des traces de verts dans les yeux bruns de Lisandru. Il était encore plus magnifique à ses yeux en face. 

- "Parce que tu es bien l’une des seules filles jolies ici.

Andra se sentait comme la première fois ou Joe, son premier petit ami lui avait dit qu’elle avait de beaux cils. Ils avaient quinze ans et ils étaient bourrés chez l’un de leurs amis. Si on osait lui demander qui était Theo, la flamme qui désormais brille en elle aurait prétendu ne pas connaître cette personne. 

- "Arrête de me baratiner, Lisandru " .... Encore. Elle se permettait d’être un peu plus familière avec lui, vu les avances explicites qu’il lui faisait. 

- "Je suis sérieux." Il haussa les épaules. “ Les autres ne sont pas laides, mais selon moi, tu es bien plus belle qu’elles.

- "M... Merci". 

Elle le regarda dans les yeux. C'était bien son jour elle, tombe sur ce Lisandru et son cœur qui la menace de lâcher si un autre contact visuel se fait. 

- "Tu es très belle" Répéta-t-il. 

- “C’est une arnaque pour les touristes seules ?” 

- “Oh, j’ai vu beaucoup de touristes ici, Andréa et je peux te dire avec la main sur le cœur et sur ce que j’ai de plus cher que je ne mens pas.” 

Mentir… C’est bien ce qu’elle est venue retirer de sa vie en venant ici : les mensonges, la trahison. 

Il passa une main sur sa joue, retirant un cheveu vagabond qui n’avait pas rejoint les autres dans son chignon bas. 

- "Je dois y aller". Dit-elle, ne voulant pas avouer que ce toucher fut une sensation d'émerveillement qu'elle pensait ne plus jamais ressentir. 

- "Reste.

- "Je ne peux pas.

Elle jeta l'emballage de la glace et prit sa valise. 

Il se leva et attrapa son bras. 

Elle se tourna et le regarda dans les yeux. Elle lâcha sa valise et l'embrassa. 

Explosions de sensations.... Chez les deux... 

Lisandru savait qu’il ne la reverrait plus, il ne faut pas se faire des idées quand même. Andréa savait qu’elle ne resterait pas : sa vie rénovée l’attend. 

- "Au revoir mon rayon de soleil". 

Elle sourit, prit sa valise et partit. 

                                                                  FIN

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