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Le chemin de l'amour - Chapitre 5

        Ils partirent main dans la main.

Monté dans sa chambre, l'oncle Patrick prit son téléphone, composa le numéro de son frère et attendit qu'il décroche. Quelques secondes plus tard, la voix de son frère résonna :

-Allô...

-Oui, allô... bonjour Johnny 

-Bonjour Paddy et ce matin ?

-Je rends grâce à Dieu. Comment se porte la famille ? 

-À merveille et la tienne ? 

-Bien aussi frère.  

<<Bon, fit-il après une pause, je veux t'informer qu'il y aura une réunion chez moi, ta femme et toi êtes invités. Je veux que tu choisisses le jour qui te convient entre le samedi et le dimanche prochains. Choisis également l'heure et saches que je compte sur votre présence à tous.>>

-Dis donc, une réunion ? Et ce serait à quel propos ? 

-Tu le sauras quand tu seras là, ce n'est rien de grave...

  Comme il n'entendit rien, il reprit:

-J'attendrai ton coup de fil. À très bientôt 

-Oui aurevoir ; répondit M. John d'un ton rêveur puis raccrocha le téléphone. 

     <<Qu'est-ce qui peut bien se passer pour qu'il convoque une réunion ?>> se demanda-t-il sans cesse.

Après un moment de réflexion, il choisit le samedi à 10 heures et l'annonça à son grand-frère. Il mit donc sa femme au courant avant de retourner à la maison car il ne cessait de se demander la portée de cette réunion. 

Bien avant de rentrer à la maison dans l'après-midi (il fait demi-journée les samedis ), il passa tout fatigué au supermarché comme à l'accoutumée. Il n'avait plus la tête à tout ce qu'il fait et son meilleur vœux de la journée est "aller prendre un bain puis s'allonger sur son lit attendant que le sommeil l'emporte".

À sa vue, sa femme s'écria :

-John qu'as-tu ? Tu es vanné ! 

-Plus que vanné même, j'irai prendre une douche et me reposer 

-Oui je crois que c'est la meilleure idée. Vas, vas-y vite; d'abord laisse-moi prendre ton sac.

-Merci beaucoup 

  Ainsi, se dirigea t-il vers sa chambre, dans laquelle, il se déshabilla avant d'entrer dans la douche. À peine sortir de là, il se laissa choir sur le lit, déjà attendu par le sommeil et fût emporté par ce dernier. 

                               **********

Dans la cafétéria où ils se voyaient à chaque fois, ils s'y tenaient à nouveau. 

-Drinnnn...g

-Qui ça peut bien être ?

-Bah je ne sais pas, c'est ton téléphone, fit remarquer Walé 

-Ouff, je ne te posais pas la question mais à moi même. 

Elle finit enfin par sortir le téléphone de son sac

-Tant mieux

-C'est l'oncle Patrick, l'informa-t-elle 

-Allô tonton

-Oui allô ma chérie; je ne te dérange pas j'espère 

-Oh non pas du tout tonton

-D'accord. J'ai eu ton père au téléphone juste après que tu sois partie. Je lui ai parlé et j'ai convoqué une réunion à laquelle tes parents, toi et ton ami serez. Ce sera pour le samedi prochain à 10 heures.

 -Tonton est-ce que papa a accepté?

-Oui il sera là c'est lui qui a fixé l'heure 

-Connaît-il déjà l'objet de la réunion ?

-Pourquoi cette question fillette ?

-Juste pour savoir comment me comporter et le supporter avant le samedi 

-Non il n'en sait rien mais je pense qu'il a été contrarié en sachant qu'il y a une réunion sans connaître le pourquoi 

-Ooh merci tonton nous ne te décevrons pas 

-Je l'espère aussi. Bon au revoir et à très bientôt 

-Au revoir tonton et encore merci 

Elle eut un bref sourire; déposa le téléphone sur la table à laquelle ils sont assis et pris le jus de fruit quelle avait laissé afin de le finir. Comme elle ne dit encore rien et voir la manière dont elle parlait au téléphone, Walé impatient ne pouvait se contenir. 

-Dis Adjokè, qu'est-ce qu'il a dit. 

-Calme-toi mon chéri, je te raconterai tout. Laisse-moi d'abord savourer ce moment.

-Et si tu me le disais pour qu'on le savoure ensemble... 

-D'accord tu as gagné. C'est l'oncle Patrick tu le sais déjà. Il m'annonce qu'il a convoqué une réunion qui nous rassemblera tous, mes parents, lui, toi et moi le samedi à 10 heures et que mon père est déjà informé, juste qu'il ne sait pas encore à quoi s'en tenir. 

-Tu dis que j'y serai aussi, demanda-t- il d'un ton ébahi 

-Oui tu y seras ...

-Seul? 

-Ne t'inquiète pas, coupa Adjokè, je suis avec toi. N'aies crainte. 

-Ça ira 

-Oui on dirait que la chance qui semblait s'être fait porter pâle nous sourit à nouveau 

-Je le crois, oui

-Il faut en être convaincu, c'est mieux, corrigea-t-elle

-Bon, reprit-elle subitement, il faut que je rentre. Je dois me préparer pour les travaux pratiques de demain; tu sais qu'aujourd'hui c'est mercredi, donc je dois filer. 

-Je ne te retiendrai pas. 

-Bye. Elle l'embrassa tendrement puis s'en alla. 

 Après qu'elle ait monté sur la moto, Walé eut un soupir de dépit et se rappela les propos tenus par l'un de ses amis au cours d'une discussion. 

-Dis Walé, tu as toujours une liaison avec Adjokè, s'enquit Yacinthe

-Oui pourquoi cela ? 

-Non, juste que je te trouve soucieux ces temps-ci

-C'est vrai je le suis, c'est parce que ses parents ne veulent pas de moi. 

-Pourquoi Walé, demanda Yacinthe d'un ton pressé et plein de compassion 

-Rang so...

  Sans même le laisser finir, Yacinthe le coupa par un rire sarcastique et grossier. Il reprit:

-Tu sais quoi, il faut que je compatisse à ta douleur; au lieu de ça, je me moque de toi. Ça fait mal, oui, la vérité est amère mais je te dirai quelque chose peu m'importe ce que ça peut te faire. 

Il prit une pause et comme Walé ne dis toujours rien, il continua :

-Cette fille est d'une famille riche, ça veut dire qu'elle te dépasse socialement. C'est déjà une raison pour qu'elle soit autoritaire et ne tienne même pas compte de ton avis. Les riches, ils ne renient pas leur origine; non jamais ils ne le font. Tu verras cette fille te quittera pour un autre comme elle. 

Walé se décida enfin à parler. 

<<Je comprends que tu veuilles mon bien; me vacciner contre la dépression dont je serais victime si elle arrivait à me quitter mais je te signale que nous nous aimons tellement qu'elle est prête à s'enfuir si je le lui demande. >>

<<Je ne veux pas que les liens entre elle et ses parents se rompent à cause de moi, car pour rien au monde, je n'accepterai pas une femme désespérée à qui ses parents manquent. >>

-Joli baratin mon frère, mais tu ne peux tromper que toi même. Tu peux quand même compter sur moi peu importe tes décisions, je te soutiendrai 

-Merci infiniment; je te considèrecomme un frère et maintenant toi aussi tu me prouve que c'est réciproque. 

-Les amis sont faits pour cela et surtout les frères 

-Tu me flatte là 

-Pas du tout, bon je dois vaquer à mes occupations 

-Il n'y a plus rien à dire, alors à tout à l'heure. 

Walé se rend compte que c'était une rediffusion de ce qui était passé et décida de se rendre chez lui.

Arrivé à la maison, il raconta à sa mère qui l'écoutait attentivement, sa journée sans oublier l'affaire "réunion ".

-Tu sais quoi mon fils, je te conseille d'être poli là-bas.., c'est vrai que tu l'es mais que ta colère ne t'emporte pas .

-D'accord maman, j'ai compris  

-Deuxième chose: tu ne prendras pas la parole tant qu'on ne te l'aura accordé. C'est une règle primordiale pour vaincre l'adversaire. Et pour finir, il ne faut jamais les regarder droit dans les yeux. Cela te permettra de marquer plus de points. 

-Merci infiniment maman, je ne sais pas ce que je ferai sans toi. 

-Chéri, je te bénis et je compte sur toi. Il ne faut pas me honnie

-Prie pour moi mère. 

-Je suis là chéri, je m'en chargerai. Vas donc te reposer, tu en as besoin.

Il en avait effectivement besoin.

      Chez Adjokè, l'ambiance n'était pas gaie, elle était la seule à se sentir bien. Son père avait attraper une fièvre et sa mère s'occupait de lui. Ses frères vaquaient à leurs occupations de distraction. Adjokè se prenait soudain responsable de cette fièvre qu'a son père car elle avait su de sa mère que le daronne était rentré tout tendu suite à l'appel de son frère Patrick qui l'a convoqué à une réunion :

<<Ton père est venu cet après-midi, tout tremblant et paniqué. Je lui ai demandé ce qui n'allait pas et il m'a fait part de ma réunion à laquelle je dois aussi participer. Et comme il ne sait à quoi s'en tenir, il se dit alors que le but devrait être délicat vu que ton oncle n'adopte pas un comportement professionnel quand il s'agit de blagues. Alors il s'est mis à paniquer ; ce qui l'a conduit dans ce lit>>

Quand Adjokè se souvient des propos de sa mère, elle court chercher son chapelet et commence par l'égrener afin que son père aille mieux. 

  Jusqu'à vingt-trois heures, le père était toujours au lit et elle à son tour récitait le <<Je vous salue Marie>, tantôt avec délicatesse, tantôt avec rapidité car elle avait sommeil après la dure journée de va-et-vient qu'elle a eu. Quelques minutes après, Mme Michelle descendit; elle venait chercher de l'eau quand elle trouva sa fille somnolente dans le canapé, la main droite attachée au chapelet. Elle eut un sourit puis s'approcha d'elle:

-Adjokè, Adjokè, l'appela t-elle tendrement 

Celle-ci se réveilla en un sursaut, mais quand elle croisa le regard de sa mère, émit aussitôt un grognement qui tenait lieu de rire.

                  Sa mère reprit :

-Tu as sommeil, vas te coucher, il est déjà minuit

-C'est vrai mais je veux veiller pour prier pour papa

La maman fût prise d'un rire ironique 

-Même les disciples n'avaient pas pu veiller pour prier comme Jésus le leur avait demandé ; eux aussi avaient somnolés. Et toi tu veux y parvenir, toi qui n'avais pas l'habitude de le faire. 

Elle reprit son rire et alla prendre l'eau dont elle avait besoin. Adjokè décida alors de monter avec son chapelet et se convaint qu'après cette demi-prière son père se réveillera en bonne santé. Aussitôt sur le lit, elle s'endort. Elle ne s'était même pas débarrasser de son habit pour mettre une robe de nuit. 

                          **********

-Adjokè, Adjokè..,les enfants nous sommes là..,il n'y a personne, cria sans cesse Mme Michelle 

Les parents de Adjokè étaient de retour de l'hôpital. La maladie s'était entre-temps aggravée et maintenant ils sont de retour à la maison. 

-Adjokè chérie, répéta M. John 

-Oui papa, excusez nous; nous étions entraîna de dormir dans la chambre de Kèmi. Je ne vous avis pas entendu entrer. 

-Ne t'inquiète pas mais la fois prochaine faites attention même s'il y a de gardien 

-D'accord maman, bonne arrivée 

-Merci chérie, comment était la maison sans nous ? 

-Vide, on ne savait que faire, nous sommes même obligés de dormir tous dans le même lit. Que c'est ridicule mais maintenant c'est fini,plis de peur.

   Leur père se laissa prendre par un rire moqueur, fort et long

-On voit que tu vas cent fois mieux maintenant 

-Oui je vais mieux voire très bien 

-Papa, crièrent à l'unisson Georges et Kèmi 

Sans s'en rendre compte, M . John pleurait de joie

-Oh mes petits lapins, vous m'avez manqué 

-Toi aussi papa, répondirent-ils

-Maman comment tu vas toi, tu ne parles plus, questionna Kèmi 

-Mars chéris je vais bien. C'est l'émotion qui me laisse sans voix

-Tant mieux, maintenant nous sommes ensemble, lança Adjokè pour changer de sujet quand le téléphone dans sa main sonna :

-Allô 

-Comment tu vas, demanda le locuteur 

-Je vais bien. Elle se déplace discrètement afin de ne pas attirer l'attention de ses parents 

-Et toi Walé, comment tu te portes ? 

-Je vais bien mais je me sens un peu faible 

-Comment ça? Pas la veille inh sinon tu vas tout foutre en l'air. 

-Tu sais très bien que je ne suis pas en odeur de sainteté auprès de tes parents

-Je sais Walé, mais si nous ne faisons pas gaffe, nous allons tout perdre et souffrir le martyr après. 

-C'est vrai . Pour ne pas te mentir, j'ai la trouille 

-Apaise toi trouillard car nous n'allons pas faire tout ce chemin pour que dalle

-D'accord je serai fort 

-Ce serait mieux ainsi. Un pour tous, tous pour un

-C'est ça, à demain bisous

-De quelle taille ? 

-Comment ça ? 

-Ton bisou est de quelle taille ? 

-Non non , mes bisous sont gros comme des châteaux 

-Bye, bisou

La ligne coupée, elle retourna à sa chambre car ses parents discutaient déjà d'autres choses. 

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