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CHAPITRE : 02

Akossiwa se lève et rentre dans sa case ; Essie s’en va chez elle, bien résolue à en découdre avec Martine.

Deux mois sont passés depuis ces évènements ; la dot de Martine se prépare. Elle était en communication constante avec Essie et Akossiwa pour le bon déroulement de la cérémonie.  A cet effet,  Martine était au téléphone avec Essie quand Komi entra ; elle ne se rendit même pas compte de son arrivée ; elle était occupée à écouter sa belle-sœur ; Komi, lui pinça le dos et elle sursaute avant de sourire en le voyant. Elle l’embrasse tendrement tout en écoutant Essie. Deux minutes plus tard, elle raccrocha.

Komi : qui est-ce qui capte autant l’attention de ma femme au téléphone ?

Martine : un homme très beau qui l’admire ;

Komi (l’enlaçant par derrière) : je le tuerai de mes propres mains et je ferai la prison volontiers.

Les deux amoureux éclatent de rire.

Martine : comment s’est passé ta journée ?

Komi : ma journée a été harassante ;

Martine : dans ce cas, un bain et un bon massage te feraient du bien ;

Komi : et si tu me lavais ?

Martine : quoi ? Tu te prends pour Jean-Luc ?

Komi : bien sûr ; je suis ton gros bébé.

C’est ainsi que Komi et Martine se taquinent assez souvent. Après le bain, Martine procéda au massage de son chéri puis ils passèrent à table.

Martine : chéri, je vais me rendre au village trois semaines avant la dot ;

Komi : trois semaines ! Non, c’est trop ;

Martine : c’était Essie au téléphone ; elle m’a dit qu’Akossiwa et elles ont besoin de ma présence pour finaliser certaines choses ; de plus, j’en profiterai pour passer du temps avec mes parents ; tu sais que depuis que je suis venue en ville chez ma tante pour étudier au collège, je ne les vois que rarement ! Ils me manquent ;

Komi : qu’est-ce que tu racontes Martine ? Ta mère était là à ton accouchement ;

Martine : elle n’a fait que deux semaines ! S’il te plaît, laisse-moi partir ; cela me fera du bien ;

Komi : j’ai envie de voir mon fils tous les jours ; trois semaines, c’est trop ; tu iras trois jours avant ;

Martine (ton suppliant) : s’il te plaît ;  ne me refuse pas ça.

Avec l’insistance et le regard doux de Martine, Komi finit par céder à sa requête. Deux jours plus tard, il la dépose au village en compagnie de leur bébé qui avait maintenant cinq mois.

Martine était heureuse de se retrouver au village avec ses parents. La dot se préparait correctement. Tout allait bien. Ensemble avec ses belles-sœurs, elle procédait aux derniers réglages. Essie s’y impliquait activement ; même Akossiwa en était étonnée.

Akossiwa : Essie, laisse-moi te dire que je suis très fière de toi ;

Essie : pourquoi ?

Akossiwa : tu es devenue raisonnable ; c’est bien d’avoir renoncé à t’en prendre à Martine ; c’est une fille gentille ;

Essie : ce n’est qu’une hypocrite ;

Akossiwa : Essie ! Et moi qui croyais que….

Essie (la coupant) : je ne veux pas de son mal ; c’est la femme de mon frère et je l’accepte ainsi ; mais cela ne m’empêche pas d’affirmer qu’elle est une hypocrite ;

Akossiwa : c’est déjà bien que tu la tolères ; quelques jours avant la dot, je vais lui parler ; elle ne devrait pas s’opposer à ce que Komi nous aide ; je compte bien la lui faire comprendre ; c’est déjà une bonne chose qu’elle soit du même village que nous ; c’est mieux qu’une étrangère.

Essie : c’est une étrangère puisqu’elle a grandi en ville ; attends l’après-dot et l’après-mariage ; tu connaîtras son vrai visage ; tu me donneras raison ici ;

Akossiwa : toujours négative ; pouf !

Dans le même temps, se déroulait une discussion entre mère et fille  dans la maison des parents de Martine.

Mère Martine : ma fille, je trouve que tu bavardes trop ; tu dis tout à tes belles-sœurs, ce n’est pas normal ;

Martine : elles sont très gentilles avec moi ; je n’ai pas de raison d’être hypocrite avec elles ;

Mère Martine : je ne demande pas d’être hypocrite mais d’être prudente ; après tout, en cas de conflit entre leur frère et toi, sache qu’elles seront de son côté ; alors, attention ;

Martine : tu es trop vieux jeu maman ; ta méfiance est extrême ; tu n’as pas de raison de t’inquiéter.

Une semaine avant la cérémonie, Komi rendit visite à Martine afin de voir son fils.

Komi : vivement que la cérémonie passe vite ; je m’ennuie sans vous ; la maison est vide quand je rentre ;

Martine : dis donc, n’exagère pas ; il y a quelques mois, tu vivais seul ;

Komi : mais tu venais souvent l’agrémenter de ta délicieuse présence ; prends tes dispositions ; le lendemain de la cérémonie, tu dois rentrer ;

Martine : le surlendemain plutôt. Oublies-tu que nous devons selon la tradition prendre une journée pour remercier les villageois ?

Komi : c’est que j’ai hâte de te revoir à la maison ;

Martine : tiens bon, chéri.

Peu avant le début de la soirée, Essie rend visite à Martine.

Essie : tout est fin prêt ; dans une semaine, c’est le grand jour ;

Martine : je suis toute excitée ;

Essie : tu sais ce dont j’ai envie à présent ?

Martine : non ; de quoi as –tu envie ma belle-sœur chérie ?

Essie : d’une bonne sauce graine ; me ferais-tu ce plaisir ?

Martine : bien sûr ; mais il est tard ; ça ne saurait être aujourd’hui ;

Essie : demain alors ; tu l’apporteras chez moi ; je ferai du riz ; nous le mangerons avec ta sauce, tous ensemble avec Komi avant qu’il ne reparte pour la ville ;

Martine : très bonne idée ; ne te dérange pas  pour le riz ; je ferai également;

Essie : tu es formidable ; à demain alors.

Le lendemain comme prévu, Martine apprête la sauce graine ; elle laisse son fils aux bons soins de sa mère et  se dirige vers la maison d’Essie. Environ cinq cent mètres séparent la maison de ses parents de celle d’Essie. Elle a l’habitude de marcher pour y aller. Une seule piste était praticable.

En chemin, elle rencontre par hasard  Koffi, un jeune homme qu’elle connaissait du fait qu’elle venait de temps en temps dans le village ;

Martine : Bonjour Koffi ; comment vas-tu ?

Koffi : bonjour Martine, tu as un fait un tour au village ?

Martine : oui ; je pensais que tu aurais déjà quitté le village ;

Koffi : pour me rendre où ? Je suis déjà grand ;

Martine : que deviens-tu alors ?

Koffi : j’ai un champ que je cultive ; je partais comme ça arroser mes semences quand je t’ai rencontré ;

Martine : du courage alors ; étant fille de cultivateur, je sais que le champ ce n’est pas facile ;

Koffi : ça tombe bien que je t’ai rencontré ; on dit qu’il n’y a pas de hasard dans la vie ; il se raconte quelque chose de grave au sujet de ta maman ; je veux bien t’en parler ;

Martine (curieuse) : ma mère ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Koffi (désignant un bâtiment du doigt) : le soleil te tape ; là, c’est ma case ; entrons à l’intérieur pour discuter ;

Martine : non, fiancé et sa famille m’attendent ;

Koffi : tu es donc déjà mariée ?

Martine : non ; pas vraiment ; c’est mon fiancé mais le mariage ne saurait tarder ;

Koffi : félicitations ; mais ce que je veux te dire à propos de ta mère est très grave ;

Martine : qu’est-ce qui ne va pas ?

Koffi : entrons, le soleil chauffe ;

Martine : tu dis que c’est ta case ici ; tu ne vis plus avec tes parents ?

Koffi : à mon âge ? J’ai préféré avoir ma propre case ; allons-y ; je ne vais pas te prendre trop de temps ; j’en profiterais pour t’offrir du bon vin de palme que tu pourras ramener à ta belle-famille

 Comme Koffi était déjà une ancienne connaissance, Martine accepta de le suivre.

Lorsqu’ils entrent dans la case, Koffi lui demande de s’asseoir sur un tabouret.

Koffi : je vais chercher le vin de palme en même temps ; je reviens.

Il disparaît dans une antichambre puis revient effectivement avec une bouteille de vin de palme ; entre-temps, Komi appelle Martine.

Martine : allo chéri ;

Komi : tu es où ? Mes frères, Akossiwa et moi sommes chez Essie ; nous avons déjà faim ;

Martine : je ne saurais tarder ; je suis en route ;

Komi : je peux venir te chercher pour te raccourcir le chemin ;

Martine : ce n’est la peine ; je suis proche ; j’arrive chéri ;

Komi : à tout de suite.

Koffi pose la bouteille de vin de palme  devant Martine qui le remercie.

Martine : c’est vraiment gentil de ta part ; assieds-toi afin que nous parlions vite parce que mon chéri m’attend déjà ; il a faim.

 Au lieu de s’asseoir pour qu’ils puissent discuter comme prévu, Koffi ferme la porte à clé. Martine s’indigne.

Martine : mais Koffi, qu’est-ce qui t’arrive ?

Koffi : Martine, tu sais, je t’avais toujours apprécié ; les rares fois où tu venais en vacances, je t’admirais ;

Martine (outrée) : et alors ?

Koffi : je voudrais passer un moment avec toi ;

Martine (énervée) : tu es malade ? Ouvre-moi vite la porte afin que je sorte ; pauvre con !

Koffi : ah oui ? Pauvre con ? Pourtant, c’est toi la conne de me suivre dans ma case à cause du bavardage ;

Martine : je t’ai suivi parce que tu m’as dit avoir une information grave sur ma mère ;  je ne suis pas en train de plaisanter ;  je t’ai dit que ma belle-famille m’attend pour déjeuner ; ouvre cette porte.

Koffi refusa d’ouvrir la porte.

Koffi : je regrette mais tu vas devoir rester ici un moment ;

Martine : tu dois être fou toi ; écoute, si tu ne m’ouvres pas la porte tout de suite, tu regretteras à jamais ton geste ;

Koffi : qu’est-ce que tu peux bien me faire ? Je suis un homme et tu es une femme ; penses-tu me faire peur ?

De rage, Martine assène une gifle à Koffi qui riposte ; les deux commencent à se battre et Koffi arrive à détacher son pagne.

C’est à ce moment-là que l’on entend frapper à la porte.

Koffi lâche Martine pour ouvrir la porte ; pendant ce temps, Martine essaie de récupérer son pagne par terre mais la voix de Komi la fait sursauter.

Komi : Martine ! Tu as osé me faire ça ?

Martine (désemparée) : Komi ! Je t’assure ; ce n’est pas ce que tu penses ?

Komi : pourquoi devrais-je penser alors que j’ai vu ? Tout est clair, il n’y a rien à penser ;

Martine (confuse) : chéri, s’il te plaît attend que je t’explique ; Koffi est…

Komi ne veut plus rien entendre. Il part. Martine court après lui, essayant de le rattraper mais il lui intime sévèrement l’ordre de rester loin de lui pour ne pas avoir à lever la main sur elle.

Martine en larmes, revient vers Koffi pour récupérer son panier de nourriture.

Martine : espèce d’idiot, tu as vu ce que tu as fait ? Je te jure que tu me le paieras très cher.

Koffi se met à rire. Malgré tout, Martine se rend chez Essie comme prévu ; d’ailleurs, elle compte bien sur ses belles-sœurs pour l’aider à raisonner Komi. Pendant qu’elle marchait, elle se demandait comment Komi a su qu’elle était dans la case de Koffi ? Ceci l’intriguait hautement. Elle n’arrivait pas à comprendre. Lorsqu’elle arrive à destination, Essie  et les autres l’accueillent avec froideur. Kouadio et Esson, les frères de Komi sont perplexes.

Essie : tu oses encore mettre tes pieds ici après ce que vient de nous dire Komi ?

Kouadio : tu ne manques pas de culot toi ;

Esson : Dieu est vraiment bon ; il t’a démasqué à temps ;

Akossiwa (moins agressive) : Martine, qu’est-ce qui a bien pu passer par ta tête?  Pourquoi as-tu agi ainsi ?

Kouadio : jamais je n’aurais imaginé que tu serais capable d’une telle chose ;

Esson : Martine, tu as déconné ; tu as un lourd comportement ;

Martine (en larmes) : je vous jure sur le bon Dieu que je suis innocente ; laissez-moi vous expliquer ;

Essie : moi, j’ai toujours su que tu étais une hypocrite ; à une semaine de ta dot, tu trompes mon frère ! Ce type qui a tant fait pour toi et ta famille ? Tu es vraiment une ingrate ;

Martine (tentant de se défendre) : écoutez-moi au moins, je vous en prie ;

Komi : d’écouter quoi ? Tu veux me raconter ce que j’ai vu de mes propres yeux ; la porte était fermée ; tu étais seule à l’intérieur avec lui ; lorsqu’l a ouvert, ton pagne était par terre ; qu’est-ce qu’il y a encore à expliquer alors que tout est clair comme de l’eau de roche ?

Martine : Koffi m’a attiré dans un piège ; il dit que…

Komi : ferme-là ; tu me donnes la nausée ; femme infidèle ; sors d’ici.

Martine insiste mais Kouadio la traîne par le bras et la sort.

Akossiwa : si ce n’est pas qu’elle avait été surprise en flagrant délit, jamais, je ne croirai.

Kouadio : je ne sais pas ce que les jeunes femmes  d’aujourd’hui recherchent ; à une semaine de sa dot, elle fait gaffe ;

Essie : c’est Dieu qui l’a démasqué.

Komi : écoutez, je vais partir ;

Essie : et dire que nous attendions qu’elle apporte le repas !

Akossiwa : elle n’est pas partie avec ; voici le panier ; nous pouvons toujours manger ;

Komi : non ; je ne veux pas ;

Kouadio : avec la face qu’elle vient  de nous montrer,  qu’est-ce qui nous prouve que son repas n’est pas rempli de filtre d’amour ? Que personne ne mange.

Les frères et sœurs de Komi essaient de le réconforter mais cela se voit qu’il est très affecté.

Essie : je vais suivre Komi en ville ; pour ne pas le laisser seul ; ce n’est pas prudent ;

Kouadio : tu as raison ; je suis l’aîné ; j’approuve ta proposition ; toi et Esson, allez rester avec lui un moment en ville pour le réconforter. Un homme qui vient de découvrir l’adultère de sa femme peut se mettre à boire ; nous devons le soutenir.

C’est ainsi qu’Essie et Esson suivent  Komi en ville. Le lendemain, Martine débarque avec ses parents. Ils attendent Komi jusqu’à son retour. Lorsqu’il arrive, il les salue mais ignore Martine ; il lui prend le petit Jean-Luc qu’il pose sur ses genoux. Le père de Martine prend la parole.

Père Martine : mon fils Komi, hier, Martine nous a narré une histoire étrange ; aussitôt, nous nous sommes rendus chez ta sœur  pour en discuter mais tu étais déjà parti ;

Komi : avec tout le respect que je vous dois, je trouve que ce n’est la peine de vous déplacer pur une raison aussi honteuse ; qu’attendez-vous de moi ? Que je reprenne sous mon toit une femme adultère ?

Père Martine : elle dit qu’elle n’est pas coupable ; laisse-là au moins te raconter ce qui s’est passé ;

Komi : je l’ai vu de mes propres yeux !

Mère Martine : ce que les yeux voient n’est toujours pas la vérité ; je t’en prie, écoute-là au moins.

La parole fut donnée à Martine qui raconta exactement comment les choses se sont passées. Komi éclate d’un rire sarcastique avant de protester.

Komi : mensonge ! Pur mensonge ! Tu me prends pour un con ?

Martine : je te jure que c’est la vérité ;

Père Martine : je crois ma fille ; je la connais ;

Komi : elle n’a même pas grandi avec toi ; tu ne peux prétendre la connaître ;

Père Martine : attention Komi ; ne me manque pas de respect ;

Esson : le vieux, sache qu’en venant défendre ta fille malgré son forfait, tu te manques toi-même de respect.

Le père de Martine se fâche et se lève.

Père Martine : je vois que j’ai mal fait de venir ; vous n’êtes pas prêts à la discussion ; ce n’est pas grave ; le temps est le meilleur allié ; merci de nous avoir reçu ;

Mère de Martine : il y a quelque chose qui m’intrigue ; s’il te plaît, Komi, comment as-tu su que Martine était dans la case de Koffi ? Je te prie de me répondre car j’ai l’impression que c’est un piège ;

Komi : c’est un villageois qui est venu m’annoncer qu’il a vu Martine entrer dans la case d’un certain Koffi ; je l’ai appelé et elle m’a dit qu’elle était en route venant chez ma sœur ; cependant, j’ai voulu vérifier l’information par moi-même ; et j’ai eu raison ; si elle était innocente, pourquoi ne m’a-t-elle pas dit là où elle se trouvait ?

Martine : c’était juste pour deux ou trois minutes ; je n’éprouvais pas le besoin de te le faire savoir sur le champ ; et puis, c’est un homme ; tu pourrais mal prendre ! Je sais que tu es très jaloux ;

Komi : tu sais que je suis jaloux et pourtant tu t’es rendu chez lui ! Tu vois bien que tu mens !

Mère Martine : excuse-moi Komi ; de quel villageois s’agit-il ?

Essie : vous lui en demandez trop ; que voulez-vous faire avec son identité ? Le plus important, c’est ce qui s’est passé et non les détails ; donnez des conseils à Martine plutôt que de chercher à la défendre.

Martine et ses parents s’en allèrent. Lorsque Komi rentrait les soirs, il était heureux de se retrouver en famille. Toutefois,  depuis quelques jours, il rentrait un peu tard. Son frère et sa sœur lui en font la remarque.

Esson : mon frère, hier, nous t’avons attendu en vain !

Essie : il est rentré à deux heures du matin ;

Esso : tu rentres de plus en plus tard ces jours-ci ;

Komi : je me rends dans un bar pour déstresser après le travail ; je ne suis pas du bois ; j’ai besoin de compagnie féminine ; en attendant de tomber sur une de correcte, je m’amuse avec les filles faciles ;

Esson : fais attention ; les filles faciles sont dangereuses ; il y a même des fantômes parmi elles ;

Komi : n’exagère pas Esson ;

Essie : il te faut une véritable villageoise comme époux ; Martine a grandi en ville, c’est pour cela qu’elle est dévergondée ;

Komi : je ne veux pas d’une illettrée ; je veux pouvoir faire autre chose avec ma femme à part aller au lit avec elle ; nous devons pouvoir discuter aisément ; elle doit pouvoir se prononcer sur le fonctionnement du ménage ; je ne veux pas d’un objet sexuel mais d’une véritable compagne ;

Essie : j’en connais plusieurs au village qui  ont été instruites ; elles n’ont pas de grands diplômes mais elles ont été éduquées ;  certaines ont même étudié au collège ; Komi, ce n’est pas l’instruction de la femme qui fait d’elle une bonne épouse mais son caractère ; Martine a étudié à l’université mais a-t-elle pu te rester fidèle ? Laisse-moi t’aider  mon frère ; je suis ta sœur et je suis née avant toi ; je vais te choisir une bonne femme et tu ne le regretteras pas ;

Esson : ta sœur a raison Komi ; il s’agit de ta vie ; on ne prend pas une femme n’importe comment ;

Komi  (ton ferme) : ma femme, je la choisirai moi-même ; n’insistez pas.

Un mois plus tard,  Essie rentre au village et convainc tous les autres de son idée.

Essie : si nous nous y mettons tous, il va accepter.

Kouadio : mais qui allons-nous lui proposer ?

Essie : la fille de Justine par exemple ; elle est très polie  et a fait une partie de collège ;

Esson : non ; cette fille est polie mais pas jolie ; pour convaincre Komi, il faut lui trouver une jeune fille irrésistible ; je connais une fille bien jolie et bien gentille dans le village voisin qui peut faire l’affaire ; en plus, elle est instruite ; elle  a arrêté ses études en première, faute de moyens ; c’est la petite sœur de mon défunt ami Roland ;

Kouadio : pourquoi pas ? Essie et toi allez mener les démarches.

Akossiwa : qu’est-ce qui vous prouve qu’elle ne serait pas déjà fiancée ?

Esson : quelle jeune fille villageoise n’enverra pas balader son fiancé pour le jeune, beau et riche Komi ?

Akossiwa : en tout cas, moi, je préfère que nous laissons Komi faire son choix lui-même ;  ne lui mettez pas la pression ;

Kouadio : il n’y a rien de mal à lui proposer une femme ; il n’est pas obligé d’accepter.

Essie (s’adressant à sa sœur) : Madame la gentille, Komi m’a confié de l’argent à remettre à Martine pour les besoins de Jean-Luc ; je ne veux pas la voir ; donc, c’est toi qui iras.

De son côté, Martine était désespérée. Elle ne savait plus à quel saint se vouer. Depuis un mois, Komi n’a même pas voulu prendre des nouvelles de son fils ; de plus, il ne décroche pas ses appels. C’est dans cette situation qu’elle s’est rendue compte qu’elle attendait encore un autre bébé.

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