Chapitre 8 Des excuses

La photo montrait Rebecca et Zeus ensemble. L’intimité des deux, enlacés sur le lit, ne laissait planer aucun doute.

Ce qui était censé n’être qu’un instrument affilé destiné à blesser Stella était devenu une arme dans les mains de Stella, bien décidée à se protéger.

« Monsieur Fu. Je suis profondément désolée pour le vol du collier « Rêve illusoire. » J’ai, par conséquent, engagé immédiatement un détective privé pour le retrouver. Le collier a été porté par Mlle Zoé Fu, qui se trouvait à J, un pays situé de l’autre côté de l’océan atlantique. Mlle Fu pariait alors gros dans un casino très connu. Maintenant vous le savez. »

Les mots relatant la découverte faite par le mystérieux détective privé local étaient joints à une photo du « Rêve illusoire » porté par Zoé à la table de jeu.

En un instant, ragots et rumeurs inquiétants ont suscité beaucoup de discussions, non seulement sur l’agence de détectives privés, mais aussi sur Stella. L’ex-femme de Zeus, Stella, se trouvait dans une position vulnérable. Des arguments raisonnés ont été donnés de part et d’autres dans la journée, sans inquiéter les uns ni perturber les autres, malgré l’extravagance de la situation.

Et cette photo de Zeus et Rebecca ensemble faisait allusion à la raison qui avait poussé Stella à divorcer, à savoir la tromperie.

Qui des deux était alors moralement en position d’infériorité face à l’autre ?

Les propos tenus par les internautes ont instantanément changé de cible. Les griefs contre Stella ont été dénoncés, et l’innocence de Stella a été reconnue. De plus en plus de comptes de marketing ont diffusé dans ce sens. Le Groupe de Fu est aussitôt devenu l’objet d’un scandale qui ne pouvait être ni arrêté ni clarifié

Zeus s’était réuni avec quelques amis pour prendre un verre et se détendre, mais il ne pouvait s’attendre à ce que tant de choses se produisent en si peu de temps. La valeur des actions du groupe a commencé à baisser en cascade.

Aux premières lueurs de l’aube, Zeus était assis dans son bureau, le visage sombre et défait. L’atmosphère de la pièce était lourde. Son assistant, Jacques Chen, se tenait debout, anxieux, osant à peine respirer.

« Qui a autorisé l’envoi d’une telle nouvelle en utilisant le compte de la société ? » Zeus serrait les dents, le regard froid et sévère.

« C’est madame Fu qui l’a commandé, en disant qu’elle vous en avait informé. »

« Vlan ! » Tous les objets, qui étaient sur la table, ont été balayés d’un geste et se sont retrouvés par terre.

Le visage de Zeus était impitoyable. Il fulminait. « Depuis quand madame Fu a-t-elle le dernier mot dans cette entreprise ? Vire-moi tout le monde qui travaille au département des relations publiques ! »

Le rythme cardiaque de Jacques s’est accéléré. « Oui. »

« Supprimez immédiatement les commentaires sur internet ! » Une colère, violente, montait en Zeus et allait exploser.

Jacques a incliné la tête et a parlé avec raideur. « Le président Du d’Eagle Entertainment a dit, il y a quelques heures déjà, que les commentaires resteraient 24 heures sur internet car on ne pouvait les retirer avant. »

Qui donc osait provoquer la première entreprise de divertissement de l’industrie du spectacle ?

Zeus avait la mine des mauvais jours ! Il ne savait pas que Stella pouvait être capable de tout !

Stella pensait-elle que tout cela avait été ordonné par lui ?

Que c’étaient ses instructions ?

Le visage de Zeus était tendu. Ses yeux étaient froids et durs. Soudain le téléphone portable a sonné. Voyant qu’Hélène l’appelait, il a raccroché sans réfléchir.

Il l’avait empêchée d’appeler la police, et elle ne s’était pas retenue de crier au scandale !

Si Stella ne connaissait pas l’endroit où se trouvait le collier « Rêve illusoire », aurait-elle été, malgré tout, condamnée pour ce vol ?

En y pensant, les traits du visage de Zeus se sont durcis encore plus.

Le téléphone n’arrêtait pas de sonner. Zeus a fini par regarder le nom de la personne qui l’appelait, puis a froncé ses sourcils. « Père. »

« Dis à Stella de supprimer tout ce qui est en ligne, et tout de suite ! N’avez-vous donc pas honte de vous ? » La voix de Philippe Fu était grave. Il se contenait et réprimait sa colère.

« Zeus, ramène-nous cette moins que rien. Comment ose-t-elle nous faire ça ! Il faut lui donner une bonne leçon ! » Hélène avait pris le téléphone et s’exprimait avec colère.

Zeus a fermé les yeux, puis avec une voix maîtrisée et neutre : « A-t-elle fait quelque chose de mal ? C’est clairement Zoé qui a pris le collier, alors pourquoi en vouloir tant à Stella ? »

Il n’appréciait pas l’intervention, sans état d’âme, de Stella sur internet, comme s’il n’y avait plus aucun espoir de sauver leur relation.

Et si Stella n’avait pas réagi, serait-il resté là à la regarder se faire accuser à tort ?

Avait-elle vraiment perdu toute confiance en lui ?

Mais ce qui le mettait le plus en colère, c’était le stratagème d’Hélène pour piéger Stella ?

C’était comme une habitude pour elle !

Hélène, qui avait été interrompue, s’est lancée sournoisement dans une fallacieuse argumentation. « Comment aurais-je pu savoir que Zoé l’avait pris ? Ne se trouvait-il donc pas toujours dans ton coffre-fort ? Qui d’autre que Stella aurait pu le prendre ? »

« Il n’est pas trop tard pour toi de t’excuser ! » Zeus ne transigeait pas. On était dans les six heures qui suivaient une crise de relations publiques, et ce n’était que le début.

« Quoi ? Que je m’excuse ? Celle qui devrait s’excuser, c’est bien cette traînée, cette femme ingrate sans argent ni pouvoir et aux origines incertaines. Comment ose-t-elle seulement mettre la famille Fu en crise ! Tu me ramènes cette garce sans attendre, et tu me laisseras m’occuper d’elle ! »

« Mais nous sommes maintenant divorcés ! »