Nous nous dirigeons vers ma future maison, j'essaye de cacher mon anxiété le mieux que possible mais c'est compliqué quand on se dit que notre première fois va sûrement se produire dans quelques heures avec un homme dont je ne suis pas amoureuse et que je ne connais pas.
On arrive à cette maison que moi j'appellerai plutôt une villa extrêmement luxueuse. Il se gare devant celle-ci et j'aperçois déjà une vingtaine d'hommes dans les recoins.
Je vais être surveillée, jusqu'au moindre mouvement. Je le sais. Mon père m'a prévenu.
Il m'a laissé l'opportunité de me changer et d'enfiler un jean avec un t-shirt, je dois avouer que c'est bien mieux que la robe de mariée toute blanche que j'avais.
On entre à l'intérieur, et comme je l'avais prédis ça ressemble beaucoup à un palais.
Qu'est-ce que ma soeur Malia aurai fait dans cette situation ? Elle aurai flirté, fait plaisir à son mari, serait désireuse. Mais honnêtement je ne veux vraiment pas faire ça, je n'arrive pas à me forcer, c'est trop dur. Il sait très bien que j'ai été forcée à ce mariage et que je ne l'apprécie pas vraiment.
Il passe une main dans mon dos et me fait avancer dans les escaliers qui nous amènent à un long corridor illuminé par des lustres, le sol est en marbre blanc et les murs de sont coquille d'œuf.
Mon cœur tambourine contre ma poitrine. Je sais qu'il m'emmène à une chambre, je ne peux pas accepter de faire ma première fois avec lui. Il en est hors de question.
- Mes hommes vont ramener tes bagages, ma chambre est au bout du couloir si tu as besoin de moi.
Hein ?
- Je pensais que....
- Que je te forcerai à faire ta première fois avec un inconnu ? Je ne suis pas comme ça Emma. Le dîner sera prêt dans dans vingt minute, tu viendras si tu as envie.
Peut-être qu'il est plus gentil que je ne le croyais.
Qu'est-ce que je raconte ? Reprends-toi Emma ! C'est un foutu mafieux, la gentillesse n'existe pas chez lui.
- Pourquoi tu m'as choisi ? Je demande enfin.
- Quoi ?
- Tu devais épouser ma soeur, pourquoi tu m'as choisi à sa place ?
- Pour des raisons qui me regardent.
- J'ai quand même le droit de savoir !
- Sinon quoi ? Dit-il en se penchant vers moi.
À cette hauteur je peux sentir l'odeur de son après-rasage qui sent divinement bon. Il faut que j'arrête de faire partir mon esprit n'importe où.
- Ce sont mes affaires, pas les tiennes.
- C'est moi que tu as marié donc si c'est aussi mes affaires.
•
- Ne l'énerve pas, rappelle-toi que c'est un mafieux, il est sans pitié et conscience.
•
Malia aurai mieux géré cette situation que moi, je ne suis pas douée pour ça. Tout ce que je sais faire moi c'est ouvrir ma bouche et provoquer autant que je peux jusqu'à avoir le dernier mot.
Il le sait.
Donc pourquoi m'a-t-il choisit moi et pas ma soeur qui s'en sort beaucoup mieux avec les hommes ?
- Je suis déjà plus que gentil avec toi Emma, tu as une chambre à toi ton intimité toute la liberté que tu veux, ne dépasse pas les limites sinon tu te retrouveras dans la même chambre que moi et je te jure que quand une femme vient dans mon lit ce n'est pas pour dormir.
Mes joues s'enflamment à ses mots, de colère ? De gêne ? Je ne sais pas, j'ai envie de déguerpir d'ici et ne plus jamais revenir.
- Ça serait un viol.
- C'est justement pour ça que je te laisse le temps.
Le stress me reprend. Un jour ou l'autre ça arrivera.
- On est mariés Emma, et ça pour la vie donc tu vas forcément coucher avec moi à un moment ou un autre.
- Le divorce existe.
- Je te rappelle que c'est pour mettre la paix entre nos deux familles.
- J'aimerais me doucher, donc si tu pouvais sortir ? Je demande d'un ton amer.
Il soupire et sort de la chambre.
Ça doit faire plusieurs siècles que les Nalmino se battent contre les Moretti. Mais quand il est passé à la tête du business il nous a écrasé, il nous a volé nos territoires, nos fournisseurs, tout.
Quand le fils prodige a atteint le trône, l'ennemi est tombé.
Il a fait tout ça pour une seule chose :
Faire chanter mon père pour qu'il le marie à une de ses filles.
Mon père a été réticent au début, mais il a cédé quand il a vu qu'on perdait beaucoup trop de bénéfices.
En me mariant à lui j'ai pris son nom, Emma Moretti.
Je me dis qu'il n'a peut-être pas voulu de Malia parce qu'il a apprit qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfant ? Quelques jours après l'annulation de leurs mariages elle a apprit ça. Elle est jalouse. Comme si être la femme de ce connard était un avantage.
Elle a passé son temps à tout m'apprendre, comment être attirante pour un homme, comment lui faire plaisir, le rendre heureux.
Elle n'a pas parlé une seule seconde de mon bonheur à moi. Comme si je devais être la bonne femme au foyer qui garde le silence sur les actes de son mari.
Je ne serais jamais comme ça.
Il faut que j'arrête d'y penser !
Je me dépêche d'aller dans la salle de bain et me déshabille avant de glisser sous la douche italienne.
Je n'ai jamais vu une maison si luxueuse, nous sommes riche aussi étant l'une des familles mafieuses les plus influentes de l'Italie. Mais mon père nous a toujours appris à nous contenter du minimum.
Je ne reste pas longtemps sous la douche, non pas parce que je n'aime pas, mais parce que je ne veux pas prendre le risque qu'il me voit nue.
J'enroule une serviette de bain autour de mon corps et va jusqu'au « dressing » de la chambre.
Mes affaires y sont déjà installées, ils ont fait ça pendant que j'étais sous la douche ?
Je n'ai pas envie de savoir.
Je récupère des sous-vêtements et un t-shirt noir plutôt large avec un short.
J'enfile tout ça, brosse difficilement les boucles de mes cheveux.
J'ai des cheveux qui ont une couleur qui penche un peu vers le blond mélangé à du châtain, mon père me disait tout le temps que j'étais magnifique grâce au binôme yeux vert et cheveux blonds bouclés.
Mais ce n'est pas ce que je pense.
Pendant mon enfance ils se moquaient très souvent de mes cheveux, ça a développé un complexe idiot chez moi. J'aurais aimé avoir des cheveux tout lisse, comme toutes mes amis.
J'étais celle qui était différente, la « grosse » du groupe. Pourtant je ne pesais à peine quarante kilos a dix ans.
Tout ça a laissé des séquelles qui m'ont fait faire beaucoup de conneries.
- Emma ?
Je me retourne après avoir sursauté et le vois dans l'encadrement de la porte.
- On toque avant d'entrer dans une chambre.
- Je l'ai fais tu n'as pas entendu. C'est à toi ? Demande-t-il en montrant mon inhalateur.
- Oui, c'est à moi. Je dis en m'approchant pour le récupérer.
- Tu es asthmatique ?
- Il m'arrive d'avoir des crises c'est tout. Je dis en le prenant de ses mains. Est-ce que....
Je m'arrête dans ma phrase en gardant les yeux baissés, ça serait trop de demander.
•
- Ne le saoule pas avec tes passions à la con, il n'a pas besoin de savoir.
•
- Est-ce que quoi ?
Je souffle.
- Non, rien.
Je lui tourne le dos et va poser l'inhalateur sur la coiffeuse.
- Tu viens manger ?
Aucune émotion passe par sa voix ou même par son visage. Il est beaucoup trop neutre, c'est perturbant.
- Je n'ai pas faim, je suis fatiguée je vais dormir.
Je continue de faire du rangement sur ma coiffeuse sur laquelle se trouve tout ce qui est pour mes cheveux.
- Comme tu voudras, mon bureau est à la droite des escaliers si tu as besoin de moi.
- Hmm.
Ses pas s'éloignent et j'entend la porte de ma chambre claquer.
J'éteins les lumières et m'allonge sous les draps soyeux du lit. Ils sont doux comme de la soie, et je ne parle pas du matelas, on dirait un nuage.
Tout ça ne m'aide absolument pas à dormir. Je tourne dans tout les sens, mon esprit commence à courir vers des chemins dans lesquelles il ne devrait pas s'aventurer.
Il me faut absolument quelque chose à faire, ne serais-ce une feuille et un crayon me suffirait.
Je déteste cette façon d'avoir peur de déranger les gens, mais là j'ai absolument besoin d'un crayon et d'une feuille, c'est vital.
Je sors de ma chambre, descend les escaliers et à droite comme il m'avait dit.
Je toque trois fois contre la porte, j'attend sa réponse et quand j'ai son accord je me met au pas de la porte.
Il est beaucoup plus... Décontracté.
Ses cheveux sont en bataille, comme s'il avait passé ses doigts dans cela. Il est vêtu d'un t-shirt qui révèle ses muscles ainsi que des tatouage. Des muscles qui ont l'air d'avoir été réellement travaillé.
- Tu peux me donner une feuille et un crayon ?
- Pourquoi ? Tu n'allais pas dormir ?
- Je n'ai plus sommeil, et j'aimerai dessiner.
- Dessiner ? Tu aimes dessiner ?
Il a l'air beaucoup trop curieux....
- Pourquoi tu me poses autant de questions ?
- J'essaye juste d'apprendre à te connaître, c'est toi qui est trop méfiante.
- Qu'est-ce que tu veux savoir ?
- Tout. Ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas, ta couleur préféré, tes passions ?
Bon, de toute façon il faut que je me rende compte que je vais passer toute ma vie avec lui.
- J'aime le vert, le dessin, la nuit, jouer du piano, faire une activité qui me vide l'esprit, les sorties nocturnes, les pistaches et j'ai toujours eu envie de me faire tatouer. Je déteste toute ma famille, je hai être seule et isolée dans ma chambre, je hai mes crises d'asthme. Je n'aime pas mes cheveux et j'aurais aimé atteindre en moins les un mètre soixante avant mes dix-huit ans.
Je reprend mon souffle face à son regard perçant.
- C'est ce que tu voulais ?
- C'est assez bien pour un commencement.
- ... Et toi ?
- J'aime le noir, avoir du temps libre pour lire, faire des footings en plein milieu de la nuit, l'alcool, la cigarette, les tatouages et ma petite sœur est la seule de ma famille que je ne déteste pas. Je hai mon père et mes trois frères, je n'aime pas être isolé du monde, et je déteste les endroits trop petits. Mes frères m'ont toujours haï parce que mon père m'a cédé son business à moi mais pas à eux. J'ai plus de faiblesse que les gens pensent et parfois je voudrais juste qu'on me traite comme quelqu'un de normal. Je ne suis pas celui que je voudrais être.
Peut-être que je me suis vraiment trompé sur lui. Il n'est pas comme je le pensais.
- C'est ce que tu voulais ?
- C'est assez bien pour un commencement. Je dis à mon tour.
EnnioElle rentre dans mon bureau, on vient d'entrer de l'enterrement.J'essuie mes larmes alors qu'elle grimpe sur mes genoux, ma petite Anya, elle a atteint ses 5 ans.- C'est quand qu'elle revient maman ? Me demande-t-elle.Mon cœur se serre d'avantage à ses paroles, comment lui expliquer à son si jeune âge ? Que sa mère est décédée de ma faute ?Je souffle essayant de ne pas pleurer.- Elle est partit aux étoiles, elle continuera à te surveiller, et tu seras toujours dans son coeur, mais on ne pourra pas la revoir.- Pourquoi ?- Parce que ceux qui partent aux étoiles ne reviennent pas.- Mais pourquoi ?- Parce que c'est le monde qui en a décidé et c'est tout. Aller, il faut aller à la douche.Je la porte et l'amène jusqu'à la salle de bain de sa chambre.- J'ai pas envie !Je ne sais pas ce qu'elle a mais elle a toujours détesté les douches. C'était une galère quand elle était encore bébé.- Alors un bain ?- Oui.- Monsieur je peux m'en occuper. Dit Alba qui vient d'arriver.-
EnnioJe caresse ses cheveux. Je suis tellement surexcité à l'idée de voir ma petite princesse, on lui a acheté pleins de choses, je sais que Emma avait très peur de l'accouchement, mais heureusement on est venu a temps pour qu'elle ait la péridurale.Je dépose un baiser sur son front, elle est épuisée.- Ça-va ?Elle hoche la tête.- Ça va bien se passer n'est ce pas ?- Il n'y a aucune raison que ça se passe mal princesse.- Et si l'accouchement faisait trop mal ?- La sage-femme t'a dis que ça se passera bien, donc arrête de t'inquiéter ça va bien se passer. Je suis avec toi.La porte s'ouvre, une infirmière apparaît à nouveau.Elle s'approche, rassure un peu Emma et prend des mesures.Éros arrive ainsi que Catherine, elle l'a beaucoup aidé ses neuf derniers mois. Elles passaient tout leur temps ensemble.Quelques temps passent, la salle se remplit d'infirmières et d'un médecin alors que l'accouchement va commencer.EmmaL'infirmière pose le bébé sur ma poitrine. Ennio commence à p
EnnioToute son agitation me réveille. Ok je comprends que l'ouverture soit aujourd'hui mais il faut me laisser dormir.- Ennio, Ennio reveille-toi. Me dit-elle en frappant à mon épaule.Je l'attrape et la balance sur le lit en me mettant au dessus d'elle. Le temps où nous étions sur l'île me manque...- Emma, calme-toi.- Lâche-moi ! Dit-elle en se débattant.- Calme-toi.- Mais non lâche moi ! Lâche moi putain ! Lâche moi !Je vois les larmes s'écouler sur ses joues. Qu'est-ce qui lui arrive bon sang ?Je la relâche et elle se lève directement comme si elle n'arrivait pas à respirer. Elle marche en ayant le souffle de plus en plus irrégulier.Je m'approche d'elle et pose mes mains sur ses joues.- Calme-toi. Ça-va aller calme-toi.- Mais non ça ne va pas aller ! Et si ça se passait mal ?! Il y aura beaucoup de monde ! Beaucoup de journalistes comment je vais faire pour parler devant eux ! J'arrive même pas à te parler à toi ! Pourquoi j'ai eu cette idée j'aurais jamais dû jamais dû
EmmaJe rentre à la maison et dépose mon sac sur le canapé, ça doit faire déjà quelques mois qui ce sont écoulés depuis cette fameuse nuit. C'est un pur bonheur que je vis avec Ennio. Mon projet est bientôt finalisé, l'ouverture se fera dans trois mois.Je monte jusqu'à la chambre, on a un rythme complètement décalé. Il dort super tôt pour se réveiller vers cinq heure du matin et moi je dors tard pour me réveiller vers neuf heure. Donc quand je rentre il est déjà endormit.Je me douche, m'habille et m'allonge à ces côtés.Je me blottit contre lui et ces bras viennent entourer mon corps.- Tu rentres trop tard Emma. Dit-il d'une voix à moitié endormit.- Désolé, l'ouverture se fait dans trois mois je dois beaucoup travailler.Je me tourne vers lui alors qu'il soupire.- Tu me manques vraiment.Il enfouit la tête dans mon cou.- Libère-toi cette semaine, on va partir d'ici.- Ennio j'ai trop de...- Tu n'as aucune excuse, Emma je te jure que tu me manques beaucoup trop je ne te laissera
EmmaQuelques mois sont passés depuis ma fausse couche, depuis on se protège pendant nos rapports. Je ne pourrais pas revivre la douleur mentale d'une fausse couche.Mais ça fait aussi trois mois que la culpabilité me ronge, Dimitri m'a appelé. Il m'a dit que je serais la bienvenue en Russie quand je voudrais, mais je n'irais jamais avec lui. Je suis amoureuse d'Ennio et ça même sans un bébé dans notre relation.Je me suis plongé dans le travail pour pouvoir oublier un peu, je sais qu'un jour ou l'autre je vais devoir lui parler de ce baiser et j'ai prévu d'en parler avec Melcati aujourd'hui.On a retrouvé Allie, heureusement elle va très bien, elle était perdue dans la forêt.Je ricane alors qu'Ennio me prend contre lui.- Il faut vraiment que j'y aille.- Reste encore un peu.Son corps est à nouveau recouvert de cicatrices. Mais moi j'adore cette cicatrice qu'il a sur le visage, il voit beaucoup de cauchemar depuis cette torture qu'il a subit, donc en plein milieu de la nuit on fais
EmmaJ'observe mon arme, ils m'ont apprit à tirer.Il est six heure vingt-cinq, on y va à six heure trente.Quelqu'un rentre dans ma chambre d'hôtel, je vois Dimitri.- T'as bien dormi ? Me demande-t-il en s'approchant.- Je n'ai pas dormi.Il soupire, prend une chaise et viens s'assoir face à moi.- Je peux ?Il tend sa main pour pouvoir prendre mon poignet, je le tend vers lui et il l'attrape d'un coup sec.Je me retrouve aussitôt menotté à la table.- Qu'est-ce que...- Je le fais pour ton bien. Dit-il en prenant mon arme.- Non, non ! Je veux venir !- Tu as fais un plan incroyable Emma, mais tu es encore jeune et innocente, reste-le le plus longtemps possible, parce que le jour où t'appuie sur cette gâchette tu n'as plus d'humanité. J'aurais aimé t'avoir rencontré avant Ennio, il a trouvé la femme qui lui redonne de l'humanité. Tu me remercieras quand tu comprendras. Dit-il en se levant.- Dimitri fait pas ça !J'essaye de retirer ma main tant bien que mal alors qu'il s'avance ve