« Montre-moi l'état de ton cœur car tes mots traduisent ta haine » — Jaelly LaRose.
Je remarque Sullivan sortir de la chambre d'hôpital suivit du docteur Miller. Je me mets à soupirer.
— Désolé, j'ai retenu monsieur King pour quelques instants.
— Intéressant... lâche Curtis en me scrutant de haut en bas.
Il sait que je « sors » avec Sullivan, vu la manière dont il me toise.
— Euh... bonjour monsieur Miller, qu'est-ce qui vous amène ici ?
— Monsieur King...
Il marque une pause. Je le vois s'approcher de lui et tendre ses mains pour arranger le col de sa chemise.
— ...C'est moi qui pose les questions et justement ça tombe bien, j'en ai quelques-unes.
— Nathaniel, reste aimable je te prie.
Nathaniel ? C'est mignon comme prénom ! Je me mets à sourire en voyant Curtis rougir et regarder son père avec colère. Il se penche vers lui et lui murmure des choses incompréhensibles pour nous. Je décompresse un peu. Je sens mes épaules s'affaisser et un large sourire se dessiner sur mes lèvres.
— On doit parler, maintenant, m'intime Sullivan en me saisissant le coude.
— Lâche-moi, tu me fais mal, murmuré-je.
Curtis et son père sont dos à nous et j'ai conscience qu'il en profite.
— Depuis quand je suis qu'une connaissance ? Et c'est quoi ces sourires que tu lui adresse, tu m'expliques ?
— Je n'ai aucun compte à te rendre, sache-le, d'accord ?
— Ne te crois pas plus maligne que moi, petite conne, crache-t-il en me lâchant le bras.
Je suis sur le point de riposter, mais Curtis revient à nous. Je me contente de lui lancer un regard noir. Je parviens bientôt à bout de mes forces avec ce type ! Pourquoi je ne m'enfuis pas de cette relation ? Je me sens si impuissante. Pourquoi je n'y parviens pas ? Je suis trop attachée à lui ou quoi ? Merde, merde, merde... Je passe mes mains dans les cheveux, et plante mes yeux dans ceux de Miller. Je crois qu'il comprend que je ne vais pas bien... à part si je deviens folle ?
— Je reviens je vais aux toilettes, averti Sullivan avant de disparaître.
Je souffle de soulagement et m'installe sur les chaises d'attente. Je passe ma main sur mon visage.
— Je vois que ça vous fait rire ? commence-t-il.
— Comment ça ? Moi ?
— Je ne suis pas encore atteint de strabisme, je vous regarde bien dans les yeux là, non ? Donc oui je parle de vous.
— Oh euh eh bien...
— Orh laissez tomber, m'interrompt-il, épargnez-moi vos balbutiements.
— Je sais que je peux bégayer mais c'est parce que vous êtes brutal dans votre manière d'interpeler les gens, me défends en croisant les bras.
— Moi ? Brutal ?
— Je ne suis pas encore muette donc je m'adresse bien à vous, monsieur Miller.
Je me redresse à sa hauteur. Mon cœur bat si fort, mais je montre une face sereine. Il s'approche de moi. Je recule mais il n'abandonne pas. Mes sourcils transcrivent ma confusion. Je me retiens sur la barre collée au mur blanc. Je sens son odeur, enfin. C'est délicieux, c'est de la camomille avec une touche boisée. Discrètement, je la hume pour enivrer mes poumons de cette fragrance. Je mords ma lèvre inférieure. La climatisation vient faire virevolter nos cheveux. Tout est si beau, et parfait. Il manquerait plus qu'un simple baiser, bien sûr.
— Ne pensez pas être plus maline que moi.
Boum. Descente radicale du pseudo fantasme.
— Je ne suis pas votre ami, et on ne le sera jamais. Je vous embauche uniquement parce que l'entreprise pourrait en tirer profit, c'est tout.
— Je n'ai jamais pensé à-
— Donc je vous interdis formellement de me regarder avec cet air.
Si déjà il reculait, il n'aurait jamais su la signification de mon regard. S'il ne le fait pas, je sens que je vais sauter à son cou.
— J'entends bien mais, est-ce-que vous... débuté-je, en ne le quittant pas des yeux.
— Quoi encore ?
— Reculez.
— Jaliah ? intervient Sullivan.
Oh pitié...
— Tiens, Sullivan...
Je le regarde sans rien dire, je n'en ai rien à faire. Il va se mettre à imaginer des choses, comme d'habitude et je vais en pâtir, je connais la chanson.
— Qu'est-ce-que vous faisiez, monsieur Miller ? insiste-t-il.
— C'est moi qui pose-
— Je me fiche que ce soyez-vous qui posez les questions, je vous demande gentiment de ne pas trop vous rapprocher de Jaliah, l'avertit-il en s'avançant vers nous.
— Je ne suis pas une enfant, au cas où, riposté-je.
Il lève les yeux au ciel.— Ah... intéressant, vous osez jouer les héros pour elle ? ricane-t-il en me pointant du doigt. Votre père vous a bien appris à jouer la comédie.Je vois une colère sans précédent posséder Sullivan. Donc le mot "Père" est à bannir de mon vocabulaire face à lui... Ça le met en rogne.Il ne faut surtout pas de dégâts, donc je m'empresse de lui saisir le bras pour l'éloigner, mais il reste sur place, animé par la haine.
« J'aurai aimé ne jamais croiser le chemin d'un miroir afin de cotinuer à me voir comme une femme forte » — Jaelly LaRose. J'entends mon réveil sonner comme un malade. Je l'éteins et me roule dans la couette.— Humm... non je veux dormir, ronchonné-je en voyant qu'il n'est que cinq heures trente.Malheureusement, je sens la couverture se retirer de mon corps, dévoilant ma petite culotte rouge et mo
Mon âme se fend. L'eau salée vient me chatouiller les joues. C'est impensable. Mes pensées divaguent à la recherche de réponses, je ne sais même plus à quoi je songe. Je suis absente. Il revient m'embrasser et me pénètre juste après. J'écarquille mes yeux ; il est brutal et violent dans ses vas-et-viens, ce n'est plus la même chose. J'aimerais tant me défaire de lui et de tout ce qui m'entoure, mais je suis paralysée par la peur et l'angoisse me ronge le corps. Je m'en veux de ne pas me débattre... encore une fois, il a sûrement raison, je ne suis pas capable de survivre sans lui. Je n'ai aucun repère, mais j'ai promis à mon être que je sortirai de cette relation coûte-que-
« Même si mon cœur s'éteint, le silence te dira que je t'aime » — Jaelly LaRose.Je bois les dernières instructions de Curtis avant de verrouiller mon téléphone où j'ai tout noté. Je lève mes yeux et croise un océan bleu mais toujours avec ce ton sombre. Dès que je le vois, mon monde prend des couleurs vives et flamboyantes. Je sens mes joues brûler, j'ai l'impression de retourner au collège... je serre mon mobile contre ma poitrine. Son regard sur moi me consume.Cette sensation de le connaître me fascine, mon âme semble l'avoir déjà vu dans mes songes les plus profonds et les plus inavouables. Je suis émue de le voir dans la réal
Elle sort.— Navrée monsieur Miller, je ne voulais pas du tout dire ça... C'est totalement ridicule et-Il saisit mon épaule et m'adresse un sourire en coin.— Calmez-vous... Vous aviez conscience de tout ça, non ? — De quoi vous parlez ? — Moi, je n'ai pas honte de vous le dire, vous êtes toute aussi magnifique. Mais respectez la limite, je suis votre supérieur.Il me jette un dernier coup d'œil avant de sortir du bureau. Au claquement de la porte, c'est définitif, je crois m'écrouler. Je suis dans un rêve ?—&nbs
« Il n'y a plus de retour en arrière, je suis mon propre destructeur » — Jaelly LaRose.Curtis.Je rentre dans la pièce où se déroule la conférence de presse. Je me sens ailleurs et totalement absent. Néanmoins, je monte sur l'estrade et allume le micro posé sur la table haute.— Bonjour à vous... Je... j'ai conscience que vous attendiez cette conférence avec beaucoup d'engouement et d'impatience. Donc à part
Je me souviens de mon passé... je n'ai pas vécu de violence, ni de discrimination. Au contraire, j'ai toujours été bercé dans l'amour et l'affection de mes parents. J'ai toujours eu tout ce dont j'avais besoin. J'ai étudié dans de bonnes institutions. J'ai toujours eu un bel entourage. Cependant, c'est l'arrivée de Fringer dans ma vie qui a causé tout mon malheur et mon bonheur à la fois. Son regard pétillant croisant le mien m'a anéanti. Je suis dépourvu de toute arme.Si seulement je pouvais tout réécrire.Quelqu'un toque à ma porte.— Entrez.Le visage fatigué de Sullivan ne me fait pas sourciller. A
« Rend l'âme pour moi, je vivrai pour toi » — Jaelly LaRose.CURTISJe n'en reviens pas.Depuis trois ans.Depuis trois putains d'années, je veux rester seul, être uniquement entouré de mes souvenirs sombres, et m'occuper de HCB. C'est tout ce que je demande : la paix ultime dans mes maux infinis. Je n'avais jamais pensé qu'un jour je la reverrai. Je ne veux pas mentir mais... dès que je la vois, j'ai de nouveau cette volonté de vivre, d'avoir une joie débordante. Même si je veux occulter