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Chapitre 7 / Partie 1

« Montre-moi l'état de ton cœur car tes mots traduisent ta haine » — Jaelly LaRose.

Je remarque Sullivan sortir de la chambre d'hôpital suivit du docteur Miller. Je me mets à soupirer.

— Désolé, j'ai retenu monsieur King pour quelques instants.

— Intéressant... lâche Curtis en me scrutant de haut en bas.

Il sait que je « sors » avec Sullivan, vu la manière dont il me toise.

— Euh... bonjour monsieur Miller, qu'est-ce qui vous amène ici ?

— Monsieur King...

Il marque une pause. Je le vois s'approcher de lui et tendre ses mains pour arranger le col de sa chemise.

— ...C'est moi qui pose les questions et justement ça tombe bien, j'en ai quelques-unes.

— Nathaniel, reste aimable je te prie.

Nathaniel ? C'est mignon comme prénom ! Je me mets à sourire en voyant Curtis rougir et regarder son père avec colère. Il se penche vers lui et lui murmure des choses incompréhensibles pour nous. Je décompresse un peu. Je sens mes épaules s'affaisser et un large sourire se dessiner sur mes lèvres.

— On doit parler, maintenant, m'intime Sullivan en me saisissant le coude.

— Lâche-moi, tu me fais mal, murmuré-je.

Curtis et son père sont dos à nous et j'ai conscience qu'il en profite.

— Depuis quand je suis qu'une connaissance ? Et c'est quoi ces sourires que tu lui adresse, tu m'expliques ?

— Je n'ai aucun compte à te rendre, sache-le, d'accord ?

— Ne te crois pas plus maligne que moi, petite conne, crache-t-il en me lâchant le bras.

Je suis sur le point de riposter, mais Curtis revient à nous. Je me contente de lui lancer un regard noir. Je parviens bientôt à bout de mes forces avec ce type ! Pourquoi je ne m'enfuis pas de cette relation ? Je me sens si impuissante. Pourquoi je n'y parviens pas ? Je suis trop attachée à lui ou quoi ? Merde, merde, merde... Je passe mes mains dans les cheveux, et plante mes yeux dans ceux de Miller. Je crois qu'il comprend que je ne vais pas bien... à part si je deviens folle ?

— Je reviens je vais aux toilettes, averti Sullivan avant de disparaître.

Je souffle de soulagement et m'installe sur les chaises d'attente. Je passe ma main sur mon visage.

— Je vois que ça vous fait rire ? commence-t-il.

— Comment ça ? Moi ?

— Je ne suis pas encore atteint de strabisme, je vous regarde bien dans les yeux là, non ? Donc oui je parle de vous.

— Oh euh eh bien...

— Orh laissez tomber, m'interrompt-il, épargnez-moi vos balbutiements.

— Je sais que je peux bégayer mais c'est parce que vous êtes brutal dans votre manière d'interpeler les gens, me défends en croisant les bras.

— Moi ? Brutal ?

— Je ne suis pas encore muette donc je m'adresse bien à vous, monsieur Miller.

Je me redresse à sa hauteur. Mon cœur bat si fort, mais je montre une face sereine. Il s'approche de moi. Je recule mais il n'abandonne pas. Mes sourcils transcrivent ma confusion. Je me retiens sur la barre collée au mur blanc. Je sens son odeur, enfin. C'est délicieux, c'est de la camomille avec une touche boisée. Discrètement, je la hume pour enivrer mes poumons de cette fragrance. Je mords ma lèvre inférieure. La climatisation vient faire virevolter nos cheveux. Tout est si beau, et parfait. Il manquerait plus qu'un simple baiser, bien sûr.

— Ne pensez pas être plus maline que moi.

Boum. Descente radicale du pseudo fantasme.

— Je ne suis pas votre ami, et on ne le sera jamais. Je vous embauche uniquement parce que l'entreprise pourrait en tirer profit, c'est tout.

— Je n'ai jamais pensé à-

— Donc je vous interdis formellement de me regarder avec cet air.

Si déjà il reculait, il n'aurait jamais su la signification de mon regard. S'il ne le fait pas, je sens que je vais sauter à son cou.

— J'entends bien mais, est-ce-que vous... débuté-je, en ne le quittant pas des yeux.

— Quoi encore ?

— Reculez.

— Jaliah ? intervient Sullivan.

Oh pitié...

— Tiens, Sullivan...

Je le regarde sans rien dire, je n'en ai rien à faire. Il va se mettre à imaginer des choses, comme d'habitude et je vais en pâtir, je connais la chanson.

— Qu'est-ce-que vous faisiez, monsieur Miller ? insiste-t-il.

— C'est moi qui pose-

— Je me fiche que ce soyez-vous qui posez les questions, je vous demande gentiment de ne pas trop vous rapprocher de Jaliah, l'avertit-il en s'avançant vers nous.

— Je ne suis pas une enfant, au cas où, riposté-je.

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