À l'intérieur, elle a découvert une bouillie de riz avec des petits accompagnements.Le repas semblait léger, et elle n'avait pas vraiment d'appétit.Élodie Mercier y a jeté un rapide coup d'œil avant de dire : « Je n'ai pas envie de manger ça. »« Qu'est-ce qui te ferait plaisir alors ? »Élodie a répondu d'un ton malicieux : « Je me souviens qu'il y a une boulangerie ouverte 24h/24 à cent mètres à gauche de l'Hôpital Central. J'adore y manger. M. Moreau, vous pourriez me rendre ce petit service ? »En entendant cela, Victor Moreau a pris une profonde inspiration : « Attends-moi. »Sur ces mots, il est sorti de la chambre d'hôpital.Dès que Victor a disparu, Élodie s'est mise à déguster cuillerée par cuillerée la bouillie de riz qu'elle avait sous les yeux.Mmm ! C'était vraiment délicieux.À l'extérieur de l'hôpital, Victor s'est retrouvé dans la nuit profonde. Les lumières des immeubles alentour étaient éteintes, seuls les lampadaires éclairaient encore les rues.Suivant l
Victor, conscient d'avoir tort, est resté sans voix un long moment.Finalement, il a pris une profonde inspiration : « Tu t'es suffisamment défoulée. Quelles sont tes conditions ? »« Voilà qui est direct. J'apprécie. »C'était exactement ce qu'Élodie attendait. Le visage impassible, elle a déclaré : « Je veux que tu cesses toute action contre ma famille et que tu disparaisses de ma vie. Puisque nos fiançailles sont rompues, considérons que nos comptes sont soldés. Mes blessures résultent de tes accusations injustes, donc mes frais médicaux te reviennent. »« C'est tout ? »« Oui, c'est tout. »Élodie l'a fixé droit dans les yeux : « Cependant, si votre conscience vous titillait au point de m'offrir une petite compensation financière... je ne m'y opposerais pas. Considérons cela comme... des dommages et intérêts pour rupture abusive. »À ces mots, le visage de Victor s'est assombri.Pour une raison qu'il ne s'expliquait pas, cette expression l'avait profondément irrité.« Quoi
Paul venait d'envoyer sur le portable de Victor tous les documents pour la réunion du lendemain.Ce dernier s'efforçait de les consulter sur le petit écran, non sans difficulté.Soudain, Élodie s'est agitée comme en proie à un cauchemar : « Arrêtez... ne me frappez plus ! »D'un bond, Victor était à son chevet. Maladroit dans ce rôle de consolateur, il a simplement saisi sa main en murmurant : « Je suis là, je veille sur toi, personne n'osera te toucher. »Ces paroles a semblé l'apaiser.En l'observant, Victor a senti une vague de compassion l'envahir.Après tout, Élodie n'était qu'une jeune femme, et les événements de la journée l'avaient certainement bouleversée.Alors qu'il se penchait pour dégager une mèche rebelle de son front, Élodie a brusquement levé les bras.Victor s'est figé, stupéfait.Les paroles qui sortaient de sa bouche étaient désormais parfaitement audibles : « Enfoiré, tu oses me frapper... je vais te massacrer ! »« ... »« Victor Moreau, espèce de salaud
Le directeur, alerté de la présence de Victor Moreau dans son établissement, s'était précipité hors de chez lui, impeccablement vêtu.La famille Moreau finançait généreusement le secteur médical de la ville et représentait le principal investisseur de l'hôpital – une influence qu'on ne contrariait pas impunément.En réalisant qui se tenait devant elle, la stagiaire est devenue livide.« Si vous avez quelque chose à dire, sortons. Ne perturbez pas son repos », a tranché Victor d'une voix glaciale.« Tout de suite, M. Moreau ! Après vous. »Le directeur s'est écarté avec une déférence ostentatoire.Victor est sorti tandis que l'infirmière, pétrifiée, n'osait plus émettre un son.Dans le couloir, le directeur s'est empressé de faire les présentations : « M. Moreau, je vous présente notre médecin en chef, le Dr Chevalier ! Un talent exceptionnel de la nouvelle génération... »« L'essentiel. »Le ton de Victor était sans appel : « Je veux uniquement connaître la gravité de ses bles
À l'hôpital, Victor avait patienté une éternité avant que le voyant de la salle d'opération ne passe enfin au vert.Le chirurgien et son équipe sont sortis en poussant un brancard.À la vue d'Élodie allongée, Victor s'est précipité vers elle, mais une infirmière l'a promptement intercepté : « Je suis désolée, monsieur, la patiente a besoin de repos et... elle a expressément demandé à ne pas vous voir. »Cette révélation a été comme un coup de poignard pour Victor.Au même moment, Paul venait de raccrocher avec le commissariat et s'est approché : « M. Moreau, à l'arrivée de nos hommes, les détenues étaient déjà mortes. »« Qui a fait ça ? »« Xavier Duval. »Victor a laissé échapper un rire sans joie.Alors c'était Xavier qui était intervenu. Visiblement, les liens entre Élodie et lui étaient plus profonds qu'il ne le pensait.Xavier ne se déplaçait jamais en personne pour quelqu'un d'insignifiant.« On verra ça plus tard. Pour l'instant, l'état d'Élodie est ma priorité. »«
Après tout, à Clairbois, avec le statut de favorite de Victor Moreau, personne n'oserait lui chercher des ennuis.Mais ces derniers temps, les agissements de Sophie le déconcertaient de plus en plus.Sa tentative de suicide mise en scène, ses manigances contre Élodie à la Fac d'Éco, et même le fait d'avoir rappelé Lucien... sans oublier ses approches discrètes vers Xavier Duval – rien ne lui échappait.Tous ces comportements étaient aux antipodes de la Sophie d'autrefois, celle qui aurait méprisé de telles bassesses.« M. Moreau, inutile de ressasser le passé. Mlle Laurent était sincèrement inquiète en apprenant votre présence à l'hôpital... »« Inquiète, oui. Inquiète de constater à quel point Élodie m'importe. »Le visage de Victor s'est durci.Le voyant rouge de la salle d'opération brillait toujours. Victor, assis dans le couloir, continuait d'attendre.C'est lorsqu'il avait porté Élodie hors du commissariat qu'il avait pris conscience de l'importance que cette femme avait