Samira baissa la tête. Enfin, quelqu’un comprenait ce qu’elle avait traversé.
— L’humiliation que tu as vécue t’a rendue plus forte, tu sais. Il faut du courage, du caractère, pour savoir dire stop quand il le faut, pour se relever après la chute, poursuivit Mami Chantal, posant une main douce sur celle de Samira.
Samira ferma les yeux un instant, sentant une émotion qu’elle avait longtemps refoulée. Combien de fois avait-elle espéré recevoir une parole de réconfort de sa propre mère, mais hélas, cela n’était jamais venu.
_Non, ne soit pas triste, ma fille. J’ai voulu te parler, car je me reconnais en toi par moments. Tu as su transformer la douleur en force. Tu as fait de la limonade avec les citrons que la vie t’a offerts. Moi aussi, je suis divorcée.
Samira releva la tête, étonnée.
– Oui, à mon époque, les femmes n’avaient même pas le droit d’avoir un compte bancaire à leur nom. Tout passait par le mari. Nous étions sous leur tutelle, même pour Notre propre argent. Mon ex-mari, ce