Le bruit de l’eau qui coulait dans la salle de bain résonnait jusque dans la chambre, un grondement sourd, incessant, comme une pulsation qui amplifiait le silence oppressant de la pièce. Deborah était assise sur le bord du lit, les mains crispées sur le tissu froissé de la couverture, ses ongles s’enfonçant dans la laine douce, cherchant un ancrage dans ce chaos qui bouillonnait en elle. Une minute passa, peut-être deux, dix peut-être… le temps s’étirait, flou, insaisissable. La tension dans sa poitrine, cette culpabilité sourde, ce besoin viscéral de montrer à Jonathan qu’elle était là, qu’elle avait compris, la rongeait. Elle n’en pouvait plus de rester figée, de laisser ce poids l’écraser. Son souffle, court et haché, emplissait l’espace, mêlé à l’odeur de leur chambre – un mélange de lavande du linge frais et de bois verni des meubles, teinté d’une note plus âcre, celle de leur colère qui flottait encore dans l’air.
Alors elle se leva. Ses pieds nus frôlèrent le parquet froid, un