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Chapitre 4 : on change 

-Patricia 

*Juin*

Enfin nous y sommes, le jour de mon mariage. Enfin je fais mon entrée dans la famille OKOUMBA. Moi ANGUILLET, le Président va assister à mon mariage. 

Le matin encore maman s’appliquait sur mon corps, je devais briller de milles feux comme l’étoile que je suis. C’est aujourd’hui mon mariage coutumier et demain le civil. Il ne faut pas voir mes robes. 3 pour le coutumier et 4 pour le civil. Les robes traditionnelles sont des créations exclusives d’Olga O. et les robes blanches sont de Vera Wang et Dior. C’est mon heure de gloire ou pas ?

Moi : et si on l’attachait ?

Maman : pour faire quoi ? Je t’ai donné tous les secrets pour rendre Cyril fou de toi, tu n’as pas besoin de feuilles. 

Moi : mais ça fait combien de temps déjà ? 6 mois et toujours rien. 

Maman : rien n’a changé entre vous ? Rien de chez rien ?

Moi en faisant une moue : si. Il est plus relaxe avec moi, plus ouvert. 

Maman : alors. Qui va lentement va sûrement. Les histoires de feuilles la il y a le revers de la médaille. 

La cérémonie était une parfaite réussite, montant de la dote : 7 millions de franc CFA. Eh oui ! Ma mère ne s’est pas cassé le cul pour rien. 

Le mariage civil s’est fait sur un yacht. Dress code : white and gold. Mariage paradisiaque on vous dit, en plein milieu de l’océan. Oui, j’ai touché le jack pot. Par contre Cyril et sa fille ne se sont presque pas lâchés, on aurait dit que c’était elle la mariée et pas moi. D’ailleurs je dois déjà mettre un plan en place pour que soit elle retourne à l’internat, soit elle va chez sa mère.

Je réglerai ça plus tard, aujourd’hui c’est mon mariage. 

.

Maman : maintenant il faut lui coller un enfant. Tu vois comment il est fou de sa fille ? Fais-lui un garçon pour sceller votre mariage à jamais. 

Moi avec une grimace : non. Je ne suis pas prête pour la maternité. 

Maman : est-ce que tu as entendu tout ce qu’il a fait pour la mère de sa fille quand celle-ci était enceinte au Canada ? Là il n’était qu’étudiant. Si c’est la nounou tu auras, les masseurs ou salle de sport, tu auras. 

Bernadette surgissant de nulle part : sauf que vous semblez oublier que Cyril était éperdument amoureux d’Inelle et c’est cet amour qu’il redistribue à Cyrielle. 

Je savais que tu devais finir par montrer ton vrai visage. C’était trop beau pour être vrai. Un conseil, on t’a épousée d’abord pour Cyrielle, c’est par elle que tu atteindras le coeur de Cyril. Si tu veux vraiment établir un plan, planifie d’aimer et chérir ce petit ange et rien de plus. 

Moi la fixant : dixit la femme aux milles co-épouses. Si tu sais tant rendre un homme heureux, pourquoi ton homme a besoin d’aller voir ailleurs ?

Bernadette avec un sourire en coin : le canard malin redouble de vigilance quand on égorge la poule, le canard insensé rit. Tu es jeune, tu es belle, tu penses que le monde t’appartient. Le mariage te fera vite redescendre sur terre, je te parle par expérience personnelle. 

Maman s’énervant : tu es venue pour nous gâcher la soirée Bernadette ? Pourquoi tu es jalouse de ta soeur comme ça ?

Bernadette : le beauté ne retient pas un homme ma chérie, demande-moi et je t’expliquerai. Tout ce qu’on te demande c’est d’aimer un enfant aussi adorable que Cyrielle et tu verras toi-même les résultats. Bref, ce n’était qu’un conseil de grande soeur. Félicitations pour ton mariage qui était vraiment réussi. 

Elle m’a mise de mauvaise humeur d’un coup. Je sais qu’elle n’a jamais voulu que Cyril m’épouse. Elle parle de beauté, quelle beauté ? Elle n’est pas vilaine mais de là à se comparer à moi…

Maman : ignore la c’est une jalouse. Contente toi de chercher à faire un joli petit garçon à ton mari. 

Moi après un soupir : maman tu ne sais pas ce que tu me demandes là. Laisse ça comme ça. 

Si tout est parfait entre nous, dans la chambre rien n’a changé. J’ai fini par m’y habituer, je prends mon pied et basta. Combien d’hommes réussissent à satisfaire leurs femmes au pieu ? Pourtant ils continuent d’être intimes non ? Bah ici aussi c’est pareil, sauf que les rôles sont inversées. 

Déjà à cause de l’organisation du mariage, Cyril et moi n’avons pas eu une minute rien qu’à nous, mais depuis le retour de sa fille c’est pire. Elle est partout, tout le temps dans à nos bottes. Je viens de me marier et je ne peux même pas être cajolée par mon mari. Je crois qu’il ne me reste plus qu’une solution. 

-Inelle

Janelle : maman allons à la piscine. 

Moi la regardant : je suis fatiguée chérie. 

Janelle : je peux partir avec Doris. 

Moi lasse : va l’appeler.  

Elle est allée l’appeler en courant et est revenue comme elle est partie.

Janelle ne voyant pas Doris sortir du couloir : je pars encore l’appeler ?

Moi pour éviter le bruit : laisse elle arrive.

Doris n’est sortie de la chambre que peu après en traînant le pas. 

Moi : emmène Janelle à la piscine s’il te plaît. 

Doris : c’est mon jour de repos. 

Moi : donc emmener Janelle à la piscine c’est ce qui va te tuer ? Ok laisse. Merci. 

Elle est quand même retournée dans sa chambre hein. Je l’attends au tournant. 

Janelle : mais qui va m’emmener donc ?

Moi : tu iras la semaine prochaine. Je suis fatiguée. 

Janelle : mais tu seras seulement assise. 

Moi : …

Janelle se mettant à pleurer : maman, maman. 

Moi : Janelle arrête. 

Janelle tapant des pieds : je veux aller à la piscine. 

Là où elle a commencé la c’est seulement pour me donner des maux de tête. Mieux je cherche sa solution. 

[Sonnerie de téléphone]

Oh non ! Ce n’est pas possible ! On ne peut pas avoir la paix dans cette maison ? Bruit par ci, bruit par là. Tu sors d’une semaine de malade au boulot et tu ne peux pas te reposer le week-end. 

[Sonnerie de téléphone]

Et Doris fait comme si elle n’entendait rien hein. Tchip ! Je me suis levée avec difficulté prendre l’appel. 

Moi : oui allô !

_c’est mademoiselle Inelle ADE. 

Moi : oui. C’est qui ?

_Patricia OKOUMBA. La femme de Cyril. 

J’ai perdu le réseau au moins 5 secondes dans ma tête. 

Patricia : allô ?

Moi sereinement : je vous écoute. 

Patricia : c’est pour vous dire que Cyrielle est actuellement à la maison, si vous voulez passer la voir. Mais s’il vous plaît ne dîtes à personne que je vous ai appelée. 

Moi le coeur en feu : je ne dirai rien. C’est toujours la même adresse ?

Patricia : non, nous sommes maintenant à la Sablière. 

Moi impatiente : à quel niveau ?

Patricia : vous promettez de ne pas mentionner mon nom ?

Moi agacée : je ne dirai rien. Vous êtes à la

Sablière à quel niveau ?

Elle m’a donné la direction et je n’ai même pas réfléchi. 

Janelle : maman je viens ?

Moi : non reste là. 

Janelle se mettant à pleurer : nooon, je veux venir. 

Moi grondant : tu veux une claque ? J’ai dit tu restes là, tu ne me fais pas chier et tu restes là !

Je ne crie pas souvent sur elle, jamais même. Le trop-plein d’émotions je pense. 

J’ai démarré ma voiture en direction de la Sablière en suivant les directives de Patricia. J’ai atterri devant un barrage de sécurité. Nous sommes quand même à quelques pas de chez le Président. 

Policier : bonjour Madame. 

Moi : bonjour mon frère. Je vais chez Cyril et Patricia OKOUMBA. 

Policier : pièce d’identité s’il vous plaît. 

J’ai sorti ma carte d’identité nationale. Il a regardé un instant avant de s’éloigner de la voiture avec. Je l’ai vu aller parler à un autre corps habillé, sûrement son supérieur. Ce dernier a pris ma pièce et c’est lui qui est revenu vers moi. 

Chef : bonjour madame. 

Moi : bonjour chef. 

Chef : vous allez où ?

Moi : voir madame Patricia OKOUMBA, elle m’attend. 

Chef : madame je vais vous demander de quitter les lieux. 

Moi : mais pourquoi ?

Chef : partez ou j’utiliserai la force. 

Ces corps habillés stupides, bêtes, idiots, ignares, maboules, maniocs la. C’est seulement la force qu’ils connaissent. 

Moi calmement : mais appelez Patricia, vous lui dîtes qu’Inelle ADE est là, la maman de Cyrielle. 

Le chef plus agressif : vous refusez d’obtempérer ?

Moi : akie mon frère est-ce que c’est la guerre ? Patricia elle-même m’a appelée. Demandez lui. 

Le chef : madame partez de là !

La frustration, la frustration. Cyrielle aussi ne peut pas sortir de la maison. Je me suis résignée à rentrer chez moi toute énervée, triste, mal. Je vais être patiente jusqu’à quand ?

Janelle était devant la télé toute silencieuse. Elle n’est même pas venue sauter sur moi en me voyant. C’est sûr qu’elle boude. 

Moi aux bords des larmes : maman est désolée de t’avoir crier dessus mon bébé. 

J’ai mal, mal face à mon impuissance. Dans les pays des autres j’aurais obtenu justice, mais ici là… Le visage de ma fille me hante, mon coeur saigne, je veux mon enfant. 

-Patricia 

La bêtise c’est quelque chose je jure. Tu veux aider quelqu’un et ça se retourne contre toi. Inelle la est vraiment conne ce n’est pas possible. Là franchement il n’y a plus débat. J’attendais le retour de Cyril et sa fille toute anxieuse. 

Quand ils sont arrivés, la petite est directement allée se coucher apparemment épuisée. L’expression du visage de Cyril ne présageait rien de bon. 

Cyril : qu’est-ce qui s’est passé avec mon ex femme ?

Obligée de mentir. 

Moi : j’ai vu son numéro sur un papier dans tes affaires et j’ai voulu savoir pourquoi tu l’avais. Je l’ai appelée et c’est parti en cacahouète. Dans la conversation, dans le feu de l’action, je lui ai dit « je suis chez moi à la Sablière si tu es une femme viens me répéter tout ça en face. »

Cyril : et pourquoi tu fouilles dans mes affaires ?

Moi : …

Cyril : non contente de ça, tu vas te chiffonner avec mon ex jusqu’à lui dire ton adresse. Ne sais-tu pas qu’elle est persona non grata dans cette maison ? Dans la vie de Cyrielle ?

Moi d’une petite voix : si. 

Cyril tonnant : mais qu’est-ce qui t’a pris ?

Moi : …

Cyril : n’essaie plus jamais, plus jamais ça Patricia. Quand il s’agit de mon enfant, tu ne sais pas jusqu’où je suis capable d’aller. 

Son regard, l’expression de son visage, je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Et là les paroles de Bernadette me sont revenues à l’esprit.  Cyrielle est la continuation de l’amour qu’il avait pour sa mère. C’est maman qui a raison, je dois lui faire un enfant au plus vite. Qu’il me torture, me blesse, mais je veux son sperme en moi. 

Cyril a été nommé ambassadeur du Gabon en France. Il prend ses fonctions en janvier mais à cause de la petite (encore et toujours elle) on va déjà s’y installer afin que ses cours ne soit pas bouleversés. Selon son père « le collège est un monde nouveau pour elle, elle n’a pas besoin d’être perturbée. » 

Bref. Elle sera toujours dans le même établissement mais pas à l’internat, donc A CAUSE D’ELLE, on vivra à Tours et mon mari à Paris de lundi à vendredi. Elle m’étouffe Seigneur ! Elle m’étouffe ! On fait tout selon elle et sincèrement ça commence à me faire chier. 

-Cyrielle

La nouvelle femme de papa ne m’aime pas et je le sais. Elle ne me maltraite pas, elle est juste indifférente. Elle ne me parle jamais, sauf quand papa est là. Elle ne dit jamais mon prénom, quand je viens la retrouver dans jne pièce, elle s’en va. C’est pour ces raisons que j’ai préféré retourner à l’internat du lundi au vendredi et ne sortir que quand papa est là le week-end.

À l’internat au moins j’ai la soeur Veronique. Avec elle j’apprends tous les jours : cuisine, couture, religion. Je nourris toujours secrètement l’espoir qu’elle puisse se marier avec mon père même si je sais que c’est impossible. 

Il est aussi vrai que comme je suis au collège je ne la verrai plus aussi souvent, mais on se verra quand même et c’est l’essentiel. 

.

Papa : je pensais que tu ne voulais plus de l’internat. 

Moi : c’est pas pareil, je sortirai le week-end et on sera dans la même ville. 

Papa sourcils froncés : qu’est-ce que tu me caches ? C’est maman Patricia ?

Moi précipitamment en remuant les mains : non non. 

Papa : personne ne passera jamais avant toi dans ma vie, je dis bien personne. Si qui que ce soit te fait du mal Cycy tu dois me le dire. Je suis ton père et je te protégerai toujours. 

Moi lui souriant : non papa, je veux seulement être avec la soeur Veronique. 

-Cyril

Moi furax : je ne suis pas la qualité qui va regarder son enfant se faire maltraiter par sa femme, regarde-moi bien Patricia. 

Patricia dans sa comédie : mais qu’est-ce que j’ai fait ?

Moi : tu étais sensée être une mère pour elle, comment tu expliques qu’elle préfère la soeur Veronique, qu’elle préfère retourner à l’internat ? Hein ?

Patricia les yeux humides : qu’est-ce que j’en sais ? Qu’est-ce que j’ai fait à ta fille ? Puisque c’est maintenant une histoire de TA fille ? Cyrielle t’a dit que moi Patricia je lui ai fait quelque chose ?

Elle s’est mise à pleurer.

Patricia : je dois faire quoi ? M’allonger au sol pour que Cyrielle vienne me marcher dessus ? Toutes les décisions qu’on prend c’est en fonction d’elle. Où on vit, ce qu’on mange, ce qu’on regarde à la télé, etc. Si ta fille préfère la seule figure maternelle qu’elle n’ait jamais en quoi c’est de ma faute ?

Cyrielle ne parle jamais, elle est très timide je ne veux pas m’imposer. Mais là encore je fais mal. Tu lui poses une question elle te répond à peine, elle passe toutes ses journées dans la chambre je dois faire quoi ?

Donc le mariage la c’était pour me faire souffrir comme ça ? Entre le père qui ne prend plaisir que lorsque j’ai mal et la fille qui m’ignore totalement. Vous voulez quoi de moi à la fin ?

Je l’écoutais raconter ses choses. Je l’ai à l’œil, ses larmes de crocodile me laisse de marbre. 

Moi : je t’aurais au moins prévenu. 

🎶l’amour déplace les montagnes,

eh eh eh rien ne lui résiste 

Ah ah Afrique, mon toit eh je laisse aller ma voix

Na na na na na na na eh eh eh eh,

rien ne lui résiste 

alors Afrique, Afrique mon toit 

Reçois ma voix🎶

Je la regarde nettoyer les vitres de mon bureau en chantant gaiement. 

Yolande : eh le pays des autres. Si le locataire de ce bureau pouvait un peu parler à son parent. Que les blancs ne volent pas ? Bien même, mais eux au moins il construisent leur pays. Ah Seigneur, voit mon pays un jour. 

Elle était de dos tout ce temps et ne m’avait pas vu. 

Yolande : toute une vie qu’appauvrir les populations. 

Moi : bonjour Yolande. 

Elle a sursauté et dans un mouvement brusque s’est coupé avec une lame de naco. 

Moi accourant voir si elle n’avait rien de grave : ça va ?

Yolande : oui merci c’est juste une petite coupure. 

Moi : je vois que vous me portez ma famille et moi à coeur. 

Yolande : ce n’est pas une histoire de sentiments ou pas. Je n’ai fait que dire les faits. 

J’étais impressionné, pensant qu’elle aurait cherché à se justifier ou se défiler, mais non. 

Moi : c’est important d’être honnête. 

Yolande : en France, au Gabon on finit en prison. 

J’étais prêt à lui répondre quand le SG à frapper à ma porte. 

Yolande : je viendrai finir de nettoyer plus tard. 

*un mois plus tard*

Je sors de mon bureau après une réunion de dernière minute et me précipite dans la salle de réunion pour récupérer ma fille que j’ai dû confier à Yolande. La porte était ouverte et qu’elle ne fut pas ma surprise d’entendre Cyrielle rire aux éclats. Je me suis rapproché sur la pointe des pieds et c’était bien avec Yolande qu’elle riait autant. Une femme qu’elle rencontre pour la première fois. 

Moi : on y va ?

Cyrielle : oui. Maman Yoyo veut me tuer de rire. 

Maman Yoyo ? O-k !

Moi taquin : maman Yoyo qu’est-ce que tu racontes à ma fille comme ça ?

Yolande se levant : des trucs de filles. 

J’étais vraiment impressionné de voir comment Cyrielle était à l’aise avec cette dame qu’elle ne connaissait pourtant pas il y a 3h. 

Yolande en passant devant moi : à la semaine prochaine Monsieur, bye bye Cycy. 

Cyrielle : bye !

Moi : au revoir mademoiselle Yolande. 

-Patricia

Je ne sais pas ce qui se passe mais depuis trois jours, Cyril jouit comme une personne normale. Nul besoin de me fouetter ou quoi. Il est plus gai, détendu, j’espère que ça va tenir jusqu’à ma bonne période. Parce qu’avec la distance, le stresse pendant l’acte et tout ça, comment tomber enceinte ?

Sinon que ma vie en France me plaît. Je suis seule à la maison en semaine donc je passe mon temps à prendre soin de moi, me faire plaisir. La belle vie quoi ! Ou la la ! Ce que j’aime ma vie. 

Cyril : je voulais te parler de quelque chose. 

Moi : oui. 

Cyril : je veux qu’on change de régime matrimonial pour la polygamie.

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