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Chapitre 11 : les garçons 

-Yolande

Cyril est rentré tard ce soir là, le boulot. Il me croyait sûrement endormie vu comment il se débattait pour faire le moins de bruit possible. Il n’a toujours pas compris que sans sa paume chaude sur mon ventre, mon sommeil est léger. Et dire qu’au début je trouvais ça étrange, il pouvait soulever ma chemise de nuit pour sentir le contact avec ma peau. Aujourd’hui je suis habituée. 

Cyril : tu ne dors pas ?

Moi : non. 

Cyril : j’ai travaillé tard ce soir désolé. Ça va ?

Moi : oui. Et toi ?

Cyril : on en reparle demain. Et oui j’ai mangé. 

J’ai éclaté de rire. 

Cyril : et pour le bébé ?

Moi : on en reparle demain. 

Il m’a attirée vers lui et nous nous sommes endormis jusqu’à ce que Cyril ne me réveille avec ses caresses. 

Moi lui caressant le torse : je ne sais pas si c’est le moment d’avoir un autre bébé. Patricia, tes investissements nouveaux qui vont te demander de ton temps…

Cyril : Patricia n’est pas un problème Yolande. Je veux cet enfant et je trouverai le temps nécessaire pour lui. 

Moi : …

Cyril : est-ce que j’ai déjà fait passer quoi que ce soit, qui que ce soit devant mes enfants Yolande ?

Moi : non. 

Cyril : alors ?

Moi après un soupir : je dois voir avec mon gynécologue. J’étais sous contraceptif pendant longtemps et vu l’âge et que ça sera le premier ça pourra prendre du temps. 

Cyril m’embrassant : merci mon amour. 

-Patricia 

Dès que je me suis levée je suis allée vomir. Cette grossesse commence bien, les choses que je n’ai même pas connu avec Gabriel. Juste le temps de me nettoyer la bouche que maman venait cogner sur la porte. 

Maman : Cyril est là. 

J’espère qu’il ne vient pas me faire chier, j’en ai déjà assez avec ma grossesse. J’ai attaché mon ventre avant de sortir de la chambre. 

Moi : bonjour. 

Cyril joyeux : bonjour Paty. Ça va ?

Moi méfiante : qu’est-ce que tu veux de si bonne heure ?

Cyril : je suis venu voir mon fils. 

Pourquoi il est aussi heureux ? C’est trop bizarre. D’habitude il est vraiment de mauvaise humeur après que je lui refuse l’enfant. 

Cyril : il serait temps qu’on s’asseye et qu’on se mette d’accord une bonne fois pour toute sur les droits de visite de Gabriel. 

Moi irritée : oh Cyril pardon hein !

Cyril calme : ok !

Mais ça veut dire quoi ça ? Depuis quand Cyril est aussi calme quand il s’agit de ses enfants ?

Cyril : mais quand mon nouvel héritier aura tout et ton fils rien, ne viens pas te plaindre. 

Il dit quoi la ? Quel héritier ? La boniche est enceinte ? Depuis quand ?

Moi hystérique : et tu es fier de venir me dire ça ? Tu deviens fou ? Donc c’était ça ton plan depuis ? Sors de chez moi ! Dégage !

Il n’a même pas riposté hein, il est parti sans même voir Gabriel. Je me suis mise à hurler derrière lui, mais il se prend pour qui ? Sale irresponsable espèce de con. 

Maman : il est déjà parti tu ne laisses plus ?

Moi en larmes : là tu ne parles pas hein ? Tu vois le comportement de Cyril et tu ne dis rien ?

Maman haussant le ton : je dois te dire quoi ? Quand je te parle tu m’écoutes ? Voilà toi, 33 ans. Tu laisses ton mari pour être la maîtresse de Charles jusqu’à lui faire un enfant. A un homme marié légalement à une autre femme alors que tu avais ton propre mari. Tu caches encore le ventre pourquoi ? 

Tu penses qu’il devait continuer à te supplier pour l’enfant jusqu’à quand ? Que sa femme est stérile ? Je ne t’ai pas parlé ici fatiguée ? Continue à n’en faire qu’à ta tête. 

Je me suis assise à même le sol pleurer. Il faut que je me ressaisisse, j’ai trop attendu, il serait temps que les OKOUMBA passent à la vitesse supérieure. Le mariage la est fini ou pas ?

Maman : et même si Cyril par miracle décide de te reprendre, que feras-tu de l’enfant qui est dans ton ventre ?

Moi : maman s’il te plaît. S’il te plaît arrête !

Maman : hum…

-Cyrielle 

Jasmine : j’ai demandé à Arnaud, il me dit que celle qui était plus claire est une fille avec qui il sort et l’autre c’est la meuf de Tom. 

Moi : Arnaud fait quoi avec une petite comme ça ?

Jasmine : tu crois vraiment que c’est une histoire d’amour entre eux ? Il veut juste la coucher oui. 

Moi : et la copine de Tom fume ? On a vraiment pas tous les mêmes parents. 

Jasmine : j’imagine Maïmouna BARRY comment elle va me piler le jour où elle détecte la moindre odeur de fumée dans mes affaires. Mon nom entrera dans l’histoire.  

Moi en riant : j’imagine. 

Jasmine : tu ris ? Tu crois que tu vas échapper ? Où étais tu quand je fumais ? Sûrement pas loin, alors crois-moi que tu auras pour ta part. 

Moi amusée : heureusement notre père sera là pour nous sauver. 

Jasmine imitant son père : je ne comprends pas, je ne comprends pas pourquoi vous faites ça. Je suis vraiment déçu de vous. 

On a éclaté de rire tellement elle imitait bien son père. 

Moi : bref. La fête était un succès n’est-ce pas ?

Jasmine : la meilleure jamais organisée. 

Moi en riant : n’abuse pas quand même. 

Jasmine : c’était parfait, tout était parfait. Merci princesse Cycy. 

Moi : mais de rien princesse Jasmine. 

Jasmine : non mais il serait temps qu’on sorte de nos dessins animés, regarde les gamines d’hier comment elles sont éveillées. 

Moi : je préfère milles et une fois mon monde alors. 

Jasmine : bien parlé. 

J’ai passé le week-end chez mon amie pour aider à nettoyer. A 17h maman Yoyo est venue me chercher, mais elle s’est assise bavarder avec maman Maï, conclusion nous sommes rentrées bien tard. On a couru préparer le dîner de papa sinon ça devait être la guerre ce soir. 

Moi : maman Yoyo ? Pourquoi tu ne te prends pas un cuisinier comme les autres ?

Maman Yoyo : n’oublie jamais ce que je vais te dire. Un domestique ne devrait jamais s’occuper de trois choses : la nourriture de ton mari, la chambre dans laquelle tu dors avec ton mari, et vos sous-vêtements. Jamais jamais !

Moi : d’accord !

Maman Yoyo : ne l’oublie jamais Cyrielle. 

Moi : okay !

Maman Yoyo : va vite mettre la table, voici papa qui rentre. 

Quel ne fût pas notre surprise de le voir avec Gabriel. On a mangé en famille, dans la bonne humeur. Pour moi c’est là tout mon bonheur. 

Papa joyeux : Gabriel sera plus présent dans la maison. J’ai réglé le problème de sa mère une bonne fois pour toute.

... 

Jasmine est malade depuis 3 jours. Je me sens bien seule à l’école du coup. Je lisais un bouquin seule dans la cours de récré lorsque la bande à Arnaud m’a rejoint. La bande à Arnaud se compose de Nate, Arnaud, Samuel, Jeff et Claude. 

Arnaud : ton binôme est où ?

Moi : malade. 

Jeff : voilà pourquoi tu es seule. La pauvre. 

Samuel : qu’est-ce que tu lis ?

Moi lui montrant : les bouts de bois de Dieu. 

Samuel : on l’a étudié l’année dernière non ? Ou celle d’avant ?

Moi : je ne sais pas. C’est le livre préféré de Jasmine. 

Samuel : bah on va te laisser alors. 

Ils se sont tous levés, tous sauf Nate. 

Moi le regardant : oui ?

Nate : non, c’est la première fois que tu es seule. Que j’ai l’occasion de te parler. 

Moi surprise : de ?

Nate : de tout et rien. De toi. On est dans la même classe mais on ne se parle jamais. 

Moi : il n’y a pas grand chose à dire sur moi tu sais. 

Nate : c’est qu’il y a quand même quelque chose à dire. 

-Inelle

*Février* 

John : tu lui as dit ?

Moi : pas encore Johnattan. Pas encore. 

John : …

Moi après un soupir : je vais le faire. 

Il n’a pas répondu mais je sais ce qu’il pense. Je me suis mise à soupirer dans ma tête. 

Il a payé l’addition et chacun a pris la route de son lieu de travail. Je ne sais pas comment annoncer à Janelle que dans 7 mois elle aura un petit frère ou une petite soeur. Ça voudra dire que je vais devoir aménager avec Johnattan, qu’elle devra désormais me partager avec deux autres personnes. 

Après le boulot je suis directement rentrée à la maison. Janelle regardait la télé. 

Moi : bonsoir. 

Janelle : bonsoir maman. 

Moi : ça a été à l’école ?

Janelle : ouais !

Moi : tu peux baisser le son s’il te plaît, je voudrais te parler -elle a saisi la télécommande pour baisser le volume- c’est en rapport avec notre futur. Tu sais tu grandis, dans quelques années tu partiras de la maison. Je dois penser à refaire ma vie tu comprends. 

Janelle hanchant la tête : hum !

Moi : donc j’ai rencontré un monsieur très bien, il s’appelle Johnattan. 

Janelle : ok !

J’ai intérieurement expiré de soulagement. 

Moi : tu es d’accord pour le rencontrer ce week-end ?

Janelle : d’accord !

Sur le coup je me sens un peu bête. Tout c’est super bien passé, moi qui me prenais la tête. On a mangé et regardé un film dans mon lit avant de nous endormir. 

-Cyrielle 

Depuis que Jasmine est de retour, elle agit bizarrement. Surtout vis-à-vis de moi. Elle est disante, froide. 

Moi : Jasmine on a un problème ?

Jasmine : à toi de me le dire. 

Moi la fixant : …

Jasmine : tu es maintenant très proche de Nate apparemment ?

Moi : oui et ?

Jasmine : tu sais très bien que je suis amoureuse de lui. 

Moi offusquée : je ne sors pas avec lui. 

Jasmine : ce n’est pas ce qui se dit. 

Moi calmement : et ce qui se dit a plus de valeur que ce que moi je dis ? Tu veux qu’on pose la question à Nate Jasmine ? Vous ne sortez pas ensemble, il ne te drague pas non plus, il ne gagne rien à mentir. Tu veux qu’on lui demande ?

Jasmine : …

Moi blessée : c’est donc pour un garçon que tu me fais la tête Jasmine ?

Jasmine : tu n’as jamais apprécié Nate et…

Moi l’interrompant : les gens changent. 

Nate sortant de nulle part : coucou les filles. Ça va -il nous a fait les bises- ça va mieux Jasmine ?

Jasmine : oui merci. 

Nate : cool. Cyrielle ça te dirait un ciné ce week-end ?

Moi : on avait prévu quelque chose avec Jasmine. 

Jasmine se levant : non t’inquiète, je dois aller voir ma tante finalement. 

Non seulement elle m’a plantée là mais à notre retour de la récré elle avait changé de place. Je n’arrive pas à croire que Jasmine me fait la gueule à cause d’un garçon. 

-Janelle

Finalement c’est un mercredi que j’ai rencontré l’homme de maman. Il a l’air gentil, pas trop lourd. Je ne l’ai pas vraiment entendu de la soirée, il regardait plus qu’il ne parlait. Maman lui a sûrement dit qu’ici c’est moi qui fais la loi, qu’il valait mieux m’avoir comme alliée. 

Par contre je suis tombée des nues quand le jour suivant j’ai appris que maman était enceinte. Je ne sais pas comment prendre la nouvelle, je ne serai plus seule. Je devrai apprendre à partager ma mère. J’étais dans mon cogito quand Ariette est venue me trouver. 

Ariette affolée : man ne rentrons pas dans l’école j’ai une mauvaise nouvelle. 

En même temps qu’elle parlait, je constatais les regards étranges sur moi. J’ai commencé à avoir peur. Un groupe de fille est passé devant moi en pouffant de rire. Mais qu’est-ce qui se passe ici ?

Ariette : Tom a raconté partout que vous avez couché ensemble et ton sex sent le poisson pourrie. 

Myriam (une fille de l’école qui m’énerve) : et que tes slips avaient des traces de caca. 

Ariette me tirant : man viens d’abord !

J’étais complètement perdue. Pourquoi Tom va inventer des conneries pareilles sur moi ? Il est fou amoureux de moi. 

Ariette m’a tiré jusqu’à Mbolo où elle m’a expliqué que Tom avait lancé cette rumeur hier alors que j’étais absente. 

Ariette : qu’est-ce qui s’est passé ?

Moi dépassée : mercredi j’ai fait le mur et nous sommes allés dans le petit bar de son grand frère. On a bu et tout et après il nous a éclipsé dans l’espèce de débarra du bar. Il a commencé à me caver…

Ariette : il t’a cavée ?

Moi : oui et je n’ai ressenti aucun plaisir, au contraire il me faisait mal. Bref, il a voulu aller plus loin et j’ai refusé. Il m’a suppliée, m’a montré son sex déjà tendu en me suppliant de ne pas le laisser ainsi. 

Ariette : il a un gros sex ?

Moi : je ne sais pas, c’était la première fois que j’en voyais un. 

Ariette : et donc il t’a suppliée ?

Moi : oui et j’ai refusé. Il était fâché mais m’a déposée chez moi sans problème. Hier je ne suis pas venue à l’école. 

Ariette : il a mal salit ton nom à l’école. 

J’ai été obligée de retourner à l’école à cause d’un devoir, mais tout le monde se moquait de moi. J’avais beau bomber le torse, à l’intérieur j’étais brisée, déçue. Je ne l’aurais pas imaginé de lui, pas de Tom. Pas du Tom qui m’a toujours dit qu’il m’aimait plus que sa mère. 

Après les cours je suis allée me saouler la gueule chez ma copine en pleurant. J’ai mal, j’ai honte. 

Ariette : man arrête calme-toi. 

Moi en larmes : je ne comprends pas pourquoi il m’a fait ça. Je ne comprends vraiment pas. Pas Tom. 

-Inelle 

A 20h quand je suis rentrée et que Doris m’a dit que Janelle n’était toujours pas de retour, mon coeur a fait un énorme bond qui m’a même fait mal. 

Moi paniquée : Doris mon enfant est où ?

Doris : je ne sais pas. 

[Bruit de porte]

Janelle est entrée dans la maison empestant l’alcool et la cigarette. 

Janelle ivre en larmes : maman ! Maman ma vie est fichue. 

Moi : tu as fumé Janelle ?

Janelle pleurant de plus belle : je veux mourir maman, personne ne m’aime. Tout le monde m’a trahie. 

De quoi parle-t-elle Seigneur ?

Moi paniquée : Janelle parle-moi, qu’est-ce qui se passe ?

Janelle : je vais me suicider. 

Je ne sais pas si quatre petits mots alignés ensemble m’ont déjà autant soulevé le cœur. C’est à cause de ma grossesse ? Mon Dieu, Janelle, qu’est-ce que tu me fais la ?

Moi en larmes : Janelle c’est comment chérie ?

Elle a voulu répondre mais à la place s’est mise à rendre. Je n’ai jamais eu autant peur de toute ma vie que ce soir. 

Je l’ai aidée à se nettoyer avant de l’installer dans mon lit. Elle pleurait toujours mais en silence. 

Moi le coeur en miettes : maman parle-moi s’il te plaît. Qu’est-ce qui se passe ?

Elle a fermé les yeux sans répondre. Je l’ai prise dans mes bras en la berçant, lui disant combien je l’aime, combien elle était toute ma vie, mon bien le plus précieux. Sans elle je n’ai plus de raison d’être sur terre. Elle s’est endormie dans mes bras en reniflant. Oh Seigneur ! J’espère que ce n’est pas en rapport avec ma grossesse ou ma relation avec Johnattan. 

Janelle ! Qu’est-ce qui t’a emmenée à fumer et boire autant ?

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