PDV Emilya
Lorsque l'on arrive dans le hall des arrivées de l'aéroport, nous nous mettons à la recherche des personnes correspondant aux parents des garçons. Hardison nous avait communiqué des photos d'eux sur le chemin de l'aéroport. Mais pour notre « propre sécurité », il a exigé que l'on prenne un vol de nuit dans le jet de l'agence. Le truc que Kat déteste, légèrement. À vrai dire, je me demande même s'il ne l'a pas fait exprès ; pour se venger de la façon dont elle lui a parlé.
- Je crois que c'est pour nous, lançait Kat.
Je regarde dans la direction que m'indique ma collègue et j'aperçois deux femmes, chacune accompagnées d'un homme en costume. Les femmes tiennent chacune une pancarte avec nos noms de famille tandis que nous nous dirigeons vers eux.
- Emilya Forio ? Demandait la jeune femme vêtue d'une robe noir.
- C'est moi, répondis-je.
L'homme à côté d'elle me prit les bagages des mains.
- Vous êtes donc Katalyna Powel, déduit l'autre femme.
- Ouais, répondit Kat désintéresser.
L'homme à côté d'elle prit les bagages de Kat, et je la vois lui lancer un regard plus que noir.
- Je suis Natalie, m'informait mon interlocutrice.
- Et moi Anne.
- Et nous sommes chargé de vous escorter dans les maisons respectives.
- Attendez, cela veut dire que nous n'allons pas voyager ensemble ? S'offusquait Kat.
- Non, répondis la dénommée Anne.
- Youpi, soupirait ma collègue.
- Suivez-moi, me dit Nathalie d'un air bienveillant.
Je me tourne vers Kat et lui souris.
- On s'appelle ?
- On s'appelle, confirmait Katalyna.
Je me retourne et suis cette fameuse Natalie.
- Pourquoi est-ce que les parents ne se sont pas déplacés ? Demandais-je à la jeune femme.
- Madame est actuellement en réunion d'affaire, et Monsieur est en weekend avec Aaron, réponditNathalie tout sourire.
- Je vois.
Je prends alors le temps de la détailler. Ses cheveux roux sont ramenés en un chignon parfait sur le haut de sa tête. Ses petits talons noirs vernis d'à peu près sept centimètres lui donne une très belle silhouette, ce qui n'est pas étonnant puisqu'elle semble avoir de sublime jambes.
- Est-ce que je peux vous appeler Nat ? Demandais-je.
- Si vous voulez, c'est ainsi que m'appelle Aaron.
Lorsque Nathalie prononce le nom de mon client, je ne peux m'empêcher de me demander à quoi il ressemble. Pas que physiquement, mais aussi son attitude.
- Voici la voiture, lançait Nathalie
Je lève la tête et vois une-
- Rolls Royce Cullinan, soufflais-je impressionnée.
J'entends Nat émettre un petit rire alors que l'homme place mes bagages dans le coffre.
- Connaisseuse ? Demandais Natalie.
- Légèrement. Bien que je préfère les voitures de sport, admis-je en admirant le véhicule.
- Les voitures de Monsieur devraient vous plaire alors.
- Sûrement !
L'homme referme le coffre et viens nous ouvrir la portière. Natalie entre la première dans le véhicule, et je la suis. Une fois installé, le chauffeur referme la portière et vient prendre place sur le siège du conducteur. Il démarre et commence à s'éloigner de l'aéroport.
- Comment est Aaron ? Demandais-je, très curieuse.
- Très social, je dirais, répondit Nathalie.
PDV Katalyna
La voiture s'arrête et j'ouvre la portière pour en sortir. Et qu'est-ce que je vois ? Une maison immense, une fontaine en plein milieu de l'allée, des fenêtres qui n'en finissent pas, on dirait presque Versailles. Bordel, ça m'agace déjà.
- Vous pouvez entrer, m'informait Anne.
Encore heureux que je peux rentrer !
Je m'approche des marches et les montes une par une. Je pousse ensuite la porte et je n'ai pas le temps de jeter un œil aux hall d'entrée puisqu'une fille apparaît devant moi tel un fantôme.
- C'est toi Katalyna ? Mes parents m'ont prévenu que je ne serais plus la seule fille à la maison ! Enfin, la seule "jeune" fille à la maison ! Parce qu'il y a ma mère aussi, tu vois, mais elle n'est plus si jeune que ça et-
- Respire ! L'interrompis-je.
Et mon cri soudain semble la surprendre puisqu'elle me regarde assez bizarrement. C'est elle qui parle plus vite qu'un moulin et c'est moi qu'elle dévisage ? L'hôpital qui se fou de la charité !
- J'entends une voix de jeune fille ! S'exclamait une voix légèrement plus aigue que la mienne.
Quelques instants après débarque une femme habillée d'un simple jogging et une sorte de t-shirt beaucoup trop large pour elle, toute transpirante.
- Tu dois être Katalyna, dit-elle en me tendant sa main.
- Katalyna Powel, oui.
Hors de question que je sers sa main pleine de sueur !
- Oh pardon ! S'exclamait la femme en retirant sa main. Je suis Shelby, la mère de Jayden.
Je vous assure que jusqu'à présent on jurerait que Shelby et sa fille joue dans une série du type Gossip Girl. Ou du moins dans une série où tous les personnages sont parfaits. Il ne manque plus que le père et j'aurais ma confirmation sur la perfection de cette famille. Ah ouais il y a le fils aussi. Jaydes... Jaidene... Jayden !
- Mon mari n'est pas là aujourd'hui, il est en week-end avec Jayden et James Leighton ainsi que son fils, m'informait Shelby.
En gros, qu'est-ce que je fous ici si le mec que je suis censé protéger n'est pas là ? Le truc qui ne sert totalement à rien !
Je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je le sors et vois que c'est la réponse d'Em à mon SMS de tout à l'heure.
De : Em
Non, il n'est pas là et son père non plus, et toi ?
De : Moi
Non plus ! Ils sont partis avec celui que tu protèges et son père !
Je range ensuite mon téléphone et tout de suite Shelby m'attrape le bras. Tranquillou gillou ?
- Nous allons te faire visiter, dit-elle joyeusement en me montrant sa fille du doigt.
Super.
***
PDV KatalynaJ'éteins la télévision, bien décidé à dormir tôt pour une fois. Oui, je sais que nous nous sommes déjà tous dit ça, mais je dois vraiment dormir tôt. Je ferme mes yeux et commence à m'endormir lorsque j'entends un bruit en provenance du jardin. Haïley est dans sa chambre et Jayden est sous la douche avec sa musique à fond. Il n'y a aucune chance que ce soit l'un des deux. Et leurs parents ne sont pas là non plus. J'attrape mes poignards de sous le lit et me dirige vers la porte de ma chambre. J'en sors, à l'affût du moindre problème, et m'empresse de descendre au rez-de-chaussée.Une fois dans le salon, je longe le mur pour m'approcher de la baie vitrée. J'inspire un grand coup et la pousse pour sortir dans le jardin. Je regarde dans les alentours s'il y a quoique ce soit, mais apparemment, il n'y a personne. Je tourne mes talons pour rentrer, méfiante, et c'est là que je vois du mouvement des buissons cachant le portail. Je m'arrête, en position de combat, et la seconde
PDV EmilyaJe n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Lewis et Blake sont ici. En réalité, ce n'est pas le pourquoi qui me dérange, mais plutôt le comment. Comment ont-ils su que j'étais ici ? Était-il déjà à l'hôpital ? Et pour l'instant, ils sont allés dîner. Ils n'ont pas quitté ma chambre depuis que je me suis réveillé. Je n'ai aussi aucune d'Aaron et je commence sérieusement à m'inquiéter. Certes, Hardison a dit qu'il était chez lui, mais on ne sait jamais.Je suis sorti de mes pensées par une personne qui toque à la porte. Sûrement Lewis et Blake.- Tu peux entrer Lewis.Et pourtant, lorsque la porte s'ouvre, ce n'est pas du tout les agents Bilton et Newton.- Aaron ?! M'étonnais-je.- Salut.Il referme la porte derrière lui et vient s'asseoir sur l'un des fauteuils à ma droite.- Est-ce que ça va ? Demandais-je.- Moi, oui. Mais toi-- Qu'est-ce que tu fais là ? L'interrompis-je. Tu es censé être chez toi.- Je voulais voir comment tu allais.- Tu m'as vu, maintenant rentre
PDV KatalynaJayden se gare devant l'hôpital et je m'empresse de courir vers l'accueil où se trouve une réceptionniste. Elle semble assez gentille donc je ne pense pas que j'aurai besoin de faire un scandale pour avoir des informations sur Em. Légalement, nous ne sommes pas de la même famille et les hôpitaux refusent souvent de donner des infos sur ceux qui ne font pas partis de la famille de la victime.- Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ? Demandait la réceptionniste d'une voix incroyablement grave.- Je cherche Emilya Forio, elle a été admise chez vous, il y a moins de deux heures.- Un instant.Elle tape sur les touches du clavier pendant quelques instants avant d'utiliser la souris de son ordinateur pour faire défiler l'écran face à elle.- Êtes-vous de la famille de Mademoiselle Forio ?- Non, mais je suis sa meilleure amie.- Je suis désolée mademoiselle, mais seule la famille est autorisée-- Écoutez, madame, l'interrompis-je. Nous sommes arrivés à Paris, il n'y a pas très
PDV EmilyaLa sonnerie retentit et je suis tellement soulagée que mon dernier cours de la journée soit terminé. J'ai hâte de rentrer pour pouvoir travailler sur tous les devoirs que nous avons eus aujourd'hui. Ces professeurs n'ont-ils pas marre de prévoir autant de travail à faire ? Un monde sans devoir serait tellement mieux, mais apparemment nous n'avons pas ce que nous voulons dans la vie.J'accompagne Aaron à son casier où il entrepose quelques affaires et c'est seulement lorsque nous nous apprêtons à sortir que je suis arrêtée par une main sur mon épaule. Je me retourne et vois Beverly face à moi.- Bonjour Emilya.- Beverly.- Quel dommage que tu n'as pas pu venir à la soirée de Nathan samedi.Malgré son sourire, qui est sublime, je sais très bien qu'elle ne pense pas un seul mot de ce qu'elle vient de dire.- D'ailleurs, pourquoi n'étais-tu pas là ? Demandait-elle, curieuse.- J'avais quelques petites choses dont je devais prendre soin, répondis-je tout sourire.- Je me demand
PDV AaronJ'ouvre les yeux et vois qu'il n'est que 4h du matin. Punaise. J'ai horreur de me réveiller en plein milieu de la nuit pour rien. Est-ce que ça n'arrive qu'à moi ou est-ce que tout le monde a ce problème ? Oui, parce que c'est un problème.Je profite d'être réveillé pour descendre à la cuisine boire un verre d'eau. Je reste assis sur l'un des tabourets autour de l'îlot central pendant une bonne dizaine de minute à me demander plusieurs choses. Comme, quel est le sens de la vie, pourquoi est-ce que je vais en cours ou ai-je réellement besoin d'une éducation scolaire. Vous savez, le genre de question que littéralement tous les étudiants se posent.Je remonte finalement dans ma chambre, non sans trainer des pieds, et me rend compte que la lumière dans la chambre d'Emilya est éteinte. Ne me dites pas qu'elle est de nouveau partie.Je m'approche de sa porte et toque. Je ne reçois aucune réponse. Peut-être est-elle en train de dormir.- Qu'est-ce que tu fais ?En me tournant vers
Je lui rends le prospectus et elle sort de ma chambre en fermant la porte derrière elle. C'est tout de même surprenant que je sois plus appréciée par la mère d'Aaron que par lui-même. C'est surprenant et surtout agréable. Elle est la personne se rapprochant le plus d'une figure maternelle pour moi. Bien sûr, il y a la mère de Kat qui est un peu comme une maman. Une maman avec qui je n'ai pas discuté depuis mon départ de Mulhouse. Je devrais l'appeler avant de dormir.Pour l'instant, j'enfile un t-shirt sur mon débardeur et sors de ma chambre afin de rejoindre la famille Leighton au rez-de-chaussée. Je les aperçois tous assis au salon en train de rigoler à propos de je ne sais quel sujet. Lorsque je les vois aussi heureux, je ne peux m'empêcher de penser que ma vie de famille a été très différente de la leurs. Mais rapidement, je chasse ces idées stupides de mon cerveau pour ne pas être déprimée. J'entre dans le salon et Rose me fait signe de m'asseoir à ses côtés. Aaron est sur le fau