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Chapitre 15 Du vin sur la tête

De l’autre côté de l’Atlantique, au pays J, Zoé, qui avait beaucoup joué à des jeux d’argent dans les casinos, ne se doutait pas que le vol des bijoux de sa famille avait fait la une des journaux.

Sa réputation était ruinée et, lorsqu’elle est retournée dans son pays, toutes ses amies, aussi connues et célèbres qu’elle, l’ont regardé avec mépris.

Et la personne, par qui tout avait commencé, était Stella, la femme qui avait été mise à la porte par sa belle-famille.

Quand elle a vu Stella entrer dans le restaurant, elle est devenue furieuse. En effet, dans le passé, Zoé n’aimait pas Stella, qui venait d’un milieu modeste, et l’avait souvent rudoyée sans ménagement. Après l’avoir vue, Zoé s’est brutalement levée de sa chaise et s’est immédiatement rendue auprès du patron du restaurant.

Le patron, qui s’était rendu compte d’une certaine agitation dans la salle, était venu. Les clients, qui étaient attablés, avaient tous réservés, et personne ne pouvait se permettre de les incommoder.

« Mlle Fu, je suis vraiment désolé. »

Zoé a regardé méchamment Stella, se retenant de la gifler plusieurs fois afin de soulager sa colère !

« Faites-la sortir. Si elle reste dans la salle, elle nous empêchera de nous restaurer tranquillement et notre humeur en sera affectée. N’oubliez pas que nous sommes des clients VIP ! »

Le patron s’est retourné et a été surpris de voir le regard dur de Simon. La jeune femme, qui se tenait à ses côtés, ébauchait un petit sourire. Elle était rayonnante et élégante. Ses longs cheveux étaient légèrement bouclés et dégageaient ses oreilles. Ses yeux brillaient, et son visage fin ne montrait aucune réaction aux paroles indignées et odieuses de Zoé.

Le patron s’est précipité au devant de Simon et l’a salué respectueusement par une légère inclinaison du corps. « M. Su, votre table est prête. Veuillez y prendre place. »

L’expression du visage de Zoé s’est transformée en un instant. En voyant Simon prendre autant soin de Stella, Zoé s’est renfrognée. Son visage s’est contracté. « Hé ! Vous ne m’avez pas bien entendue ? Faites-les disparaître de mes yeux ! »

Hélène a, elle aussi, dévisagé Stella avec mépris. « C’est ça ! Tu es tellement minable ! Et tu oses venir ici ? Après avoir réussi à te replacer, tu as le culot de te montrer aussi arrogante avec nous ? Toi qui as été rejetée par notre famille, quelles qualifications as-tu pour venir ici ? »

Un petit ricanement est sorti de la bouche de Simon. Son charisme impressionnait toujours. « Rejetée ? Quelle impudence, quel cynisme venant de la famille Fu. Votre capacité à inverser les rôles m’impressionne beaucoup ! » L’exaspération se voyait dans son regard. « Quel genre de vie avait Stella dans votre famille ? »

Hélène est restée un moment interdite. Son visage a rougi sous l’effet de la colère. Regardant le patron, elle lui a ordonné : « Pourquoi restez-vous là ? Sortez-les ! Je ne veux plus les voir ici ! »

Le patron a alors fait part de sa décision. « M. Su est l’actionnaire principal de notre restaurant Si vous ne voulez plus les voir, partez ! »

Hélène et Zoé étaient décontenancées par ce qu’elles venaient d’entendre. Stella a souri, mais son regard clair est devenu froid. « Laisse tomber. Ce n’est qu’un repas. Ça ne vaut pas la peine de faire un esclandre. J'ai quelque chose à leur dire. Tu peux m’attendre là-bas. » Stella s’était adressée à Simon.

Simon avait l’air furieux, mais il savait que Stella avait changé et qu’il pouvait lui faire dorénavant confiance. Il s’est senti soulagé, et lui a laissé la satisfaction de résoudre ce différend.

Simon a acquiescé d’un signe de tête, puis s’est dirigé, obéissant, à l’endroit dit.

Hélène et Zoé n’avaient pas peur de Stella. Zoé, assise à sa table, a renâclé. « Tu as encore une certaine conscience de toi-même. Peu importe quel homme puissant, tu as pu trouver, sache que notre famille s’en moque. Mon frère ne t’aime pas ! Je peux t’écraser comme une mouche, et faire en sorte que tu ne puisses plus jamais te relever. Et ce, en un claquement de doigt ! »

Stella prenait cela avec le sourire. Son regard restait distant et froid. « Dites-moi alors ce que voulez-vous ? »

« Verse-moi un verre de vin et présente-moi tes excuses. Ce genre de service, tu l’as maintes fois accompli quand tu étais dans notre famille. Ensuite seulement, je te laisserai partir. »

Zoé a levé les sourcils, satisfaite de ce qu’elle venait de dire. Elle attendait que Stella baisse la tête et admette son état d’infériorité.

Mais Stella souriait et, s’approchant de Zoé, elle a tranquillement pris la carafe de vin, a rempli un verre qu’elle lui a tendu.

Un petit sourire, empreint de dédain, barrait le visage de Zoé, mais avant que sa main ne prenne le verre, elle a senti un liquide qui tombait sur sa tête.

Stella venait de retourner le verre qu’elle tenait à la main. Le vin s’en échappait et mouillait la tête de Zoé. Ne s’attendant pas à ce geste de Stella, Zoé n’a pu ni crier ni se dégager. Stella a appuyé avec force sur ses épaules pour la maintenir assise, et lui a glissé à l’oreille.

« Mlle Fu. Rappelle-toi que c’est moi qui ai demandé le divorce. Et c’est moi qui ne voulais plus avoir à faire avec ta famille. Si tu me parles encore comme tu viens de le faire, je te ferai comprendre qui de nous deux ne pourra plus se montrer dans la ville A ! »

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