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— Attends, dit-elle. Ne porte plus ce costume lundi. Achètes-en un autre, ajouta-t-elle. Ses yeux s’agrandirent.

— D’accord, patronne madame, répondit-il, soulagé, avant de sortir et retourner à son bureau.

Carolyn avait la tête enfouie dans ses bras.

— Carolyn, je suis trop content. Secrétaire Carolyn ? appela-t-il, inquiet en voyant qu’elle ne réagissait pas. Il lui prit la main pour la relever et ses yeux s’écarquillèrent.

— Tu pleures ?? dit-il.

— Deux semaines de suspension... C’est dur. Je suis désolée, c’était juste une petite erreur, dit-elle.

— La même petite erreur que les autres ont faite avant d’être virés, répondit-il. Ses yeux s’écarquillèrent.

— Tu étais au courant ? demanda-t-elle. Il hocha la tête.

— Patronne madame m’en a parlé. Il faut que tu tiennes bon et que tu sois patiente pendant ces deux semaines. Et les autres, ils ont été virés, eux, dit-il.

Elle déglutit.

— Viens ici, tu as besoin de ça, dit-il en s’écartant un peu sur sa chaise pour la prendre dans ses bras.

Carolyn le serra fort, laissant couler toutes ses larmes.

Rianne les observait à travers la caméra de surveillance. Elle secoua la tête et prit son téléphone.

— Quelle scène de consolation, marmonna-t-elle en levant les yeux au ciel.

Heure de fermeture ••

Kyle sortit de l’entreprise, son sac à la main, et commença à marcher pour trouver un taxi.

— Hé, monte, dit Godfrey en baissant la vitre de sa voiture. Kyle regarda le véhicule.

— Tu as une voiture ? demanda-t-il.

— Ouais, j’en ai une. Monte, on se casse d’ici, proposa Godfrey, tandis que Kyle mordait ses lèvres un instant.

— Merci, mais vas-y sans moi. Je dois acheter un truc à la boutique, donc je ne suis pas dispo, dit-il en s’éloignant.

Godfrey avança la voiture devant lui.

— Allez, mec, monte.

Kyle commença à s’énerver.

— Dégage d’ici tout de suite avant que je change d’avis, dit-il d’un ton sec.

— Désolé, c’est ma faute, répondit Godfrey avant de démarrer et de s’éloigner.

— Crétin, souffla Kyle en continuant son chemin.

*

BB Boutique ••

Kyle entra dans le magasin et se mit à flâner.

— Elle m’a dit d’acheter un nouveau costume, donc je vais le porter lundi, marmonna-t-il en regardant les rayons.

— Un noir, ce sera mieux, dit-il en se dirigeant vers l’endroit où se trouvaient les costumes noirs.

Il aperçut quelqu’un qui essayait d’attraper une paire de chaussures sur une étagère trop haute, mais elle n’y arrivait pas, alors elle sautait pour les atteindre.

— Hé, pas comme ça, attends, laisse-moi t’aider, dit-il en s’approchant.

Il ne regarda même pas son visage. Il monta sur un petit tabouret à côté et attrapa les chaussures.

— Trop facile. Voilà, tiens...

Il s’interrompit en voyant son visage.

— Qu’est-ce que tu fais là ? On t’a envoyée ? demanda-t-il en reconnaissant Nicki, la fille sur qui il avait bousculé le premier jour de son entretien.

— C’est à moi de te poser cette question, répondit-elle.

— Ah... Parce que je suis juste venu acheter un truc. Je ne savais pas que t’étais là, dit-il, et elle esquissa un sourire.

— Pareil. Je suis juste venue acheter quelque chose. Merci quand même pour ton aide, dit-elle en lui arrachant les chaussures des mains, ce qui le laissa bouche bée.

— C’est comme ça que tu dis merci ?

— On ne s’entend pas, donc y a aucune raison pour que je te remercie, répliqua-t-elle en s’éloignant.

— Ce n’est pas possible... Non !!! souffla-t-il, les poings serrés.

Lundi •••

RC.

Kyle entra dans l’entreprise et écarquilla les yeux en voyant autant de monde autour.

Il était stupéfait.

— Hé, quoi de neuf ? lança un gars. Kyle se retourna.

— Salut, répondit-il.

— Moi c’est Leo, dit le gars, mais Kyle s’éloigna.

— Hé, ce n’est pas très poli, ça ! lança Leo, mais Kyle ne répondit pas.

Il rejoignit son bureau et vit Godfrey.

— Bonjour, frérot, dit Godfrey avec un sourire. Kyle répondit à son salut.

— Bonjour. Où est Carolyn ? demanda-t-il en regardant autour.

— Carolyn a été suspendue, comme tu le sais. Tu ne devrais pas poser ce genre de questions, répondit Godfrey pendant qu’il posait son sac et s’asseyait.

— Je posais juste la question...

Mais la sonnette de son bureau retentit et il se leva rapidement pour se précipiter dans le bureau.

— Bonjour, madame, dit-il en s’inclinant légèrement.

— Bonjour, répondit Rianne en le regardant.

— Où est ta liste ? demanda-t-elle. Ses yeux s’agrandirent.

— Hein ? fit-il, et elle le fixa sévèrement.

— Pardon, je veux dire... qu’est-ce que vous avez demandé ? bredouilla-t-il, mal à l’aise.

— Où est la liste des plannings ? redemanda-t-elle. Il déglutit.

— En fait, madame, je viens juste d’arriver, répondit-il, et son regard se durcit encore.

— Tu te moques de moi ? dit-elle en mordant ses lèvres.

— Je veux dire... j’ai bien précisé mes conditions. Tu viens à peine de commencer ce travail et tu es déjà en train de franchir la ligne. Tu dois arriver à l’heure. Je t’ai prévenu, dit-elle en pointant le doigt sur la table.

— Je suis désolé, c’est juste que ma maison est loin...

— En quoi ça me concerne, hein ? Je m’en fous complètement que tu vives à perpète, mec, répliqua-t-elle, et il avala difficilement.

— C’est ton dernier avertissement. Maintenant, sors de mon bureau et reviens avec le planning, dit-elle. Il baissa la tête et sortit. Une fois dehors, il posa ses mains sur ses hanches et secoua la tête.

— Quelle dure à cuire, dit-il en regagnant son siège.

— Bonjour, lança une voix. Il se retourna et vit Nicki.

— Qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il, les sourcils froncés.

— Hein ? C’est plutôt moi qui devrais te poser la question, répondit Nicki avec étonnement.

— C’est évident que tu me suis, dit-il.

— Non, c’est toi qui me suis. Ou alors appelle ça une coïncidence, répondit-elle avant de se diriger vers la porte du bureau et d’y entrer.

— Tu la connais ? demanda Godfrey pendant que Kyle s’asseyait.

— Ouais... on s’est rencontrés...

Mais la sonnette retentit à nouveau et Kyle se leva pour courir dans le bureau.

Il entra, referma la porte et s’inclina. En levant la tête, il vit Nicki assise en face de Rianne.

— Va me faire du thé, dit Rianne, et il sortit aussitôt.

Quelques minutes plus tard, il revint avec un plateau contenant une tasse de thé. Il s’approcha de la table et le posa.

— Pourquoi tu n’as pas apporté deux tasses ? demanda Rianne en le regardant.

— Vous m’avez demandé d’en faire une, pas deux, se défendit Kyle.

— On est deux ici, bon sang. Sois un peu intelligent et sensible, arrête d’être idiot, dit-elle en soupirant.

— Donne-lui cette tasse et fais-m’en une autre, dit-elle en désignant Nicki. Kyle écarquilla les yeux.

— Quoi ?

— J’ai dit, donne-lui cette tasse et refais-m’en une autre !!! cria Rianne, et il sourit.

— Je ne peux pas lui donner ce thé. Pourquoi ? Parce qu’elle ne le mérite pas, répondit-il, fixant Rianne qui fronça les sourcils.

— Alors donne-lui le thé et fais-m’en un autre, ou bien pose celui-là devant moi et fais-lui un autre, merci, dit-elle en souriant. Kyle sourit à son tour.

— On discutait avant que tu n’entres, donc tu pourrais nous laisser tranquille ? dit Nicki. Il ravala sa salive.

Il prit la tasse de thé et commença à sortir.

— Et tu vas où avec le thé ? demanda Rianne. Il s’arrêta et se retourna.

— Ah, le thé... dit-il en revenant vers elles.

— Pose-le et sors, on discute, dit Nicki, et il la regarda.

— Va te faire foutre, lâcha-t-il avant de lui renverser le thé brûlant dessus.