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— Ex... excuse-moi ? dit Rianne, les yeux écarquillés, tandis qu’il lui souriait.

— Oui, tu as peur de moi, répondit-il.

— Maintenant, sors de mon bureau, ordonna-t-elle en désignant la porte.

Il haussa simplement les épaules avant de sortir.

Mais c’est quoi ce genre d’humain ? pensa-t-elle en se rasseyant sur le canapé.

Kyle sortit du bureau, se dirigea vers sa chaise et s’y assit.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu vas bien ? demanda Carolyn en remarquant son expression.

— Ouais, je vais bien, merci, répondit-il avec un sourire forcé.

— Tu n’as pas besoin de me dire que ce sourire est faux, je le vois déjà. Tu nous caches quelque chose ? demanda-t-elle en jetant un coup d’œil à Godfrey.

— Non, rien du tout. Et d’ailleurs, tu ferais mieux de te mêler de tes affaires, s’il te plaît, répondit Kyle en se tournant vers son bureau.

Est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ? pensa-t-elle en se passant une main dans les cheveux.

La porte du bureau de Rianne s’ouvrit et elle sortit.

— Madame, dit Carolyn en s’inclinant. Rianne soupira en regardant autour d’elle.

— Où sont les autres employés ? demanda-t-elle.

— Ils ne sont pas encore arrivés, répondit Carolyn en mordillant sa lèvre.

Rianne hocha la tête et retourna dans son bureau.

Société AD ••

Bureau d’Ariella.

Ariella était assise à son bureau, les jambes croisées sur la table, les lèvres peintes en rouge et ses longs cheveux retombant élégamment.

— Bonjour, madame, dit le manager Yang en entrant. Elle le regarda puis détourna le regard.

— Bonjour, Manager Yang, répondit-elle en remettant ses jambes au sol.

— Quel est mon emploi du temps aujourd’hui ? demanda-t-elle en se redressant.

Il consulta la feuille qu’il tenait en main.

— Visite à l’entreprise Merris et dîner avec Jim Honk, annonça-t-il.

— Annule la visite chez Merris. J’ai besoin de repos, s’il te plaît, dit-elle, et il acquiesça avant de sortir du bureau.

Le lendemain ••

Kyle se tourna dans tous les sens dans son lit alors que l’alarme sonnait sans relâche, agressant ses pauvres oreilles. Il se redressa brusquement et la fixa.

— Tu vas te taire, oui ! s’écria-t-il en l’éteignant, puis il sortit précipitamment de la chambre.

— Tu es prêt pour le petit-déjeuner ? demanda sa mère tandis qu’il fonçait vers la porte.

— Tu vas où comme ça ? lança son père. Il s’arrêta juste devant la porte.

— Oh, sérieusement ? J’allais partir au travail mais j’ai oublié que je ne m’étais même pas encore douché ! dit-il en souriant bêtement avant de faire demi-tour vers sa chambre.

Miria et Jordan sortirent de leurs chambres respectives au même moment, comme s’ils s’étaient donné le mot.

— Salut maman, dit Jordan.

— Oh mon dieu, vous êtes déjà prêts ? Je vais me dépêcher pour le petit-déj, dit leur mère en accélérant la cadence.

— Ne t’inquiète pas maman, prends ton temps, répondit Miria en s’asseyant sur le canapé, les bras croisés.

Société de Rianne ••

Rianne sortit une barre de chocolat de son sac en cuir, l’ouvrit et l’enfonça dans sa bouche.

Elle la mâcha lentement, se sentant enfin un peu soulagée.

— Bonjour, madame, dit Carolyn en s’inclinant. Rianne releva la tête.

— Hein ? Ça fait combien de temps que tu me regardes ? demanda-t-elle.

— Non madame, je viens juste d’entrer, répondit Carolyn.

— D’accord. Tu viens juste d’arriver au travail ? demanda-t-elle encore.

— Oui madame.

— Appelle-moi Kyle Johnson, dit-elle. Carolyn s’inclina à nouveau avant de sortir.

Kyle entra dans le bureau et Rianne leva les yeux.

— Tu es arrivé à quelle heure ? demanda-t-elle.

— Je... je viens juste d’arriver, répondit-il, un peu mal à l’aise.

— Tu n’aimes pas que j’arrive avant toi au bureau ? demanda-t-il.

— Je t’ai déjà dit que je ne veux pas arriver au travail avant toi, dit-elle, et ses yeux s’écarquillèrent.

— Je suis désolé, madame, dit-il en baissant la tête.

Elle lui fit signe de partir.

— Merci madame, dit-il en faisant demi-tour.

— Stop. Je t’ai appelé pour une raison, dit-elle.

Il s’arrêta et se retourna.

— Patronne ? dit-il, curieux.

— Demande à Carolyn de te montrer l’emploi du temps. Tu dois le maîtriser toute cette semaine, puis lundi, quand l’équipe sera au complet, tu lui laisseras cette tâche, expliqua-t-elle.

Il pinça les lèvres.

— Quoi ? C’est quoi cette tête ? demanda-t-elle.

— Désolé, je... ha ha, rien du tout, répondit-il en baissant encore la tête.

— Dégage ! ordonna-t-elle, et il s’éloigna aussitôt.

En sortant du bureau, il marchait vers sa chaise en dansant légèrement.

— Yep, yep... yep... yep... yep, chantonna-t-il.

— T’as l’air content, observa Godfrey.

— Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? demanda Carolyn.

— On avait dit qu’on ne se partageait pas les secrets de la CEO, répondit-il. Carolyn avala difficilement sa salive.

— D’accord, garde-le pour toi, dit-elle avant de se remettre à son travail.

— Hum... ha ha ha... Tu peux me dire le planning d’aujourd’hui ? demanda-t-il à voix basse à son oreille.

— Pourquoi tu me demandes ça ? dit-elle, surprise.

— S’il te plaît. Je vais travailler avec la CEO toute cette semaine, expliqua-t-il.

— C’est "Mademoiselle", pas "Madame". C’est ce qu’elle t’a dit ? demanda Carolyn. Il acquiesça.

— Très bien, dit-elle en attrapant la feuille sur la table pour la lire.

Elle n’est pas mariée ? Alors le gars que j’ai vu l’autre jour, c’est son copain ? marmonna-t-il.

— Ha... t’as entendu quelque chose ? Pardon, dit-il en voyant qu’elle le fixait. Elle leva les yeux au ciel et retourna à ses affaires pendant qu’il la regardait fixement.

**

— Qui est là ? demanda Rianne en entendant frapper.

— Secrétaire Kyle, répondit-il. Elle fronça les sourcils.

— Entre, dit-elle.

— Pourquoi tu frappes avant d’entrer ? Et je te rappelle que tu n’es pas mon secrétaire, dit-elle.

— D’accord, désolé pour l’usage inapproprié du mot innocent. Alors, ton emploi du temps d’aujourd’hui, dit-il en baissant la tête.

— Vas-y, dit-elle en le fixant.

— Tu as un dîner avec la famille Young...

— C’est ma famille, le coupa-t-elle. Il la foudroya du regard, mais elle ne le regardait pas.

Si seulement elle savait que personne n’ose m’interrompre quand je parle... pensa-t-il.

— Qu’est-ce que tu attends ? Continue ! lança-t-elle.

— Bien sûr, répondit-il.

— Tu as aussi une réunion importante avec la société Dolphstyle, annonça-t-il.

— Quoi ? T’as bien lu ça ? demanda-t-elle.

— Oui, madame...

— Carolyn !! cria-t-elle, et Carolyn accourut.

— Oui, patronne ? dit-elle en s’inclinant.

— Tu n’étais pas censée me rappeler cette réunion depuis la semaine dernière ? demanda-t-elle. Les yeux de Carolyn s’écarquillèrent.

— Oh mon dieu, la réunion avec Dolphstyle ! J’ai oublié, madame. Je suis désolée, dit-elle en s’inclinant à plusieurs reprises.

— Comment peux-tu oublier ton travail aussi facilement ? dit Rianne en se levant.

— Je suis désolée, madame, répondit Carolyn, tremblante.

— Tu as peur d’être virée ? demanda Rianne. Carolyn leva les yeux, les larmes aux yeux.

— Tu es suspendue pour deux semaines, déclara-t-elle. Carolyn fut choquée.

— S’il vous plaît, madame... pardon, je vous en supplie, dit-elle en tombant à genoux.

— Tu sais que je déteste les supplications. Maintenant, sors de mon bureau. Et si tu rentres chez toi aujourd’hui, ne reviens pas avant deux semaines, dit Rianne.

Carolyn se leva lentement et sortit.

— Pareil pour toi s’il y a le moindre foutoir, dit-elle à Kyle.

— Quoi ? dit-il, et elle le fusilla du regard.

— Pardon, patronne madame, dit-il en baissant la tête.

— Tu travailleras pendant deux semaines. Le bureau sera complet lundi. J’ai viré tout le monde sauf Carolyn et Jason. C’est pour ça que tu ne vois qu’eux ici. Maintenant, tu peux continuer, dit-elle.

— En fait, madame, c’est tout pour aujourd’hui, dit-il.

— Sors de mon bureau, répondit-elle.

Il se retourna, prêt à partir.