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CHAPITRE 8

#LA_REUNION_DE_SON_PERE

#EPISODE_8

Ce soir, ils étaient restés dans la case. L'un des notables présents écrasait les herbes qui allaient les aider à causer l'accident.

Ils étaient restés dans cette case jusqu'à trois heures du matin. C'est à cette heure que la corneille à un œil jaune, était venue se poser sur la fenêtre pour leur faire comprendre que c'était le moment. Tous avaient compris et dans une synchronisation de mouvement, ils se sont levés pour prendre la direction de la porte.

Un accident de bus, Rolis était curieux de savoir comment tout ça allait se passer.

Sur la route principale de Mbakou, il y avait un virage très dangereux. Les habitants du village avaient pour habitude d'appeler ce virage, tombeau ouvert. Tellement il avait déjà fait des morts par accident de voiture...

Ils s'étaient retrouvés à quelques mètres de ce virage célèbre.

Memkam : commence maintenant, on n'a pas de temps à perdre

Avait dit Memkam au plus vieux notable

Rolis : qu'est-ce qu'il va faire ?

Memkam : c'est ta première expérience, tu dois bien observer ce qui se passe.

De son sac, le plus vieux notable avait sorti une tête de chat coupée...

Rolis : mais c'est quoi ça ?

Memkam : shuttt il faut moins parler et beaucoup observer

Il avait ensuite sorti un bol qui contenait les herbes, qu'il avait écrasées au préalable lorsqu'ils étaient dans la case.

Et il s'était présenté devant Rolis avec.

- salive à l'intérieur !

Rolis : comment ça ? À quoi ça va servir ?

Memkam : pour le moment, contente-toi de faire ce qu'il te demande.

Il avait versé quelques gouttes de sa salive à l'intérieur et le vieux était passé devant les autres notables pour qu'ils fassent pareille

Après il s'était mis à mélanger les herbes avec leurs salives en parlant une langue étrangère... Ce n'était pas la langue Mbakou

Pour finir, il avait formé un cercle et il avait posé le bol au milieu d'eux. Le même vieux avait invoqué toujours en cette la langue étrangère, la corneille qui avait apparue au ciel.

Elle volait en venant dans leur direction. Rolis avait peur, il allait même prendre la fuite si Memkam ne le tenait pas fermement la main...

La corneille s'était posé au milieu d'eux, le vieux avait mis une partie des herbes dans son bec et elle s'était envolée de nouveau.

Pour terminer sa pratique, il avait mis le reste des herbes dans la bouche de la tête du chat et avait creusé un trou où il avait enterré cette tête.

Memkam : c'est comme ça que nous préparons souvent les accidents qui ont lieu ici. J'espère que tu as bien observé, parce qu'un jour, tu vas être tête de ce groupe pour l'enseigner à une jeune génération.

Rolis : d'accord, c'est quoi la suite ? 

Memkam : généralement les bus des agences de transports sont protégés par différents sortilèges mais notre véritable problème, la présence de certains voyageurs compliqués comme nous dans le bus. Notre prochaine étape va consister à observer tous les bus qui vont passer et celui qu'on va constater qu'il aura un faible oracle, nous allons attaquer.

Rolis : nous allons l'attaquer en faisant quoi exactement ?

Il était curieux de savoir comment des hommes comme eux, pouvaient dérouter une voiture au point de l'envoyer dans un ravin.

Memkam : tout dépend de la manière que le chauffeur notre cible va négocier son virage... Bref la tête de chat qu'on a enterré va faire le travail pour nous.

Les minutes s'écroulaient et Memkam avait beaucoup de mal à faire un choix...

- depuis les voitures passent et tu refuses qu'on les attaque. Bientôt le jour va nous trouver ici !

S'était exclamé l'un des plus jeunes notables présents.

Memkam : frère notable, tu es sans ignorer que le choix de la voiture à attaquer est très crucial... S'attaquer à un bus contenant un sorcier puissant, peut-être non seulement fatal pour la vie de l'un des nôtres, mais il peut mettre nos petites manigances à découvert aux yeux de tout le monde entier. Je sais que personne ici ne souhaite une telle chose...

Après cette petite prise de parole de Memkam, le silence avait régné, comme pour dire que le notable Memkam avait parfaitement raison.

Memkam : je préfère qu'on revienne encore demain, que de s'attaquer au mauvais bus aujourd'hui

- moi je suis d'accord avec vous notables

Memkam : Attendez voir...

Ils écoutaient le ronflement du moteur de bus qui approchait. Même s'il était encore à des kilomètres d'eux, Memkam avait ressenti que c'était le bon bus.

Memkam : mettez-vous en position, voici notre bus qui approche... Dès que je donne le signal, tu connais ce que tu as à faire !

Il était en train de s'adresser au plus vieux notable présent. Apparemment, il était celui qui maîtrisait le plus les rituels.

Rolis était impatient de voir comment ils allaient opérer. En attendant le signal, le plus vieux des notables avait replié les manches de sa chemise et avait levé les deux mains en direction du ciel.

Au moment où le bus était arrivée à environ cent mètres, Memkam avait donné le signal et le notable avait dosé ses deux paumes de mains au sol avec une forte pression, en continuant avec des incantations en cette langue que Rolis ne comprenait pas.

- excede canun infenun da ba nunc ca nun, senon canu ni...

Cette incantation qu'il venait de faire, avait donné l'illusion au chauffeur qui était déjà en grande vitesse de voir un gros trou au milieu de route. Au moment de rabattre le véhicule d'un côté pour esquiver le trou, il avait fait un double tonneau dans le ravin, avec tous les passagers à l'intérieur...

Memkam avait sorti un bocal de son sac de notable et l'avait remis au vieux...

Memkam : vas-y, recueil vite le sang des victimes pour qu'on lève le camp avant que la population ne vienne nous trouver ici.

- Ma ter ak san sou ki, élumie le sang...

Au moment qu'il avait terminé sa phrase en cette langue bizarre, le sang des victimes qui s'était versé pendant l'accident, avait commencé à se déporter du sol et venait directement entrer dans le bocal que le vieux notable tenait en main.

Face à ce phénomène qui était nouveau pour lui, Rolis était resté bouche fermée... Ce jour, il avait encore plus eu peur de cette réunion dont il était membre

Ils avaient rejoint leur case et à six heured du matin, quand la population avait commencé à constater cet accident qui avait fait plusieurs morts, ils étaient les premiers encore à revenir sur le lieu pour apporter leur compassion...

Comme la présence de Rolis au village n'était pas prévue, il n'avait pas souhaité s'afficher et était directement retourné sur Douala.

Les semaines passaient, Rolis avait finalement reçu sa première marchandise qu'il avait commandée... 

Sans demander son avis, les notables avaient utilisé une partie du sang qu'ils avaient recueil pendant l'accident pour faire produire son business...

Lui-même, il était surpris du succès que sa société avait dès le début. Même si c'était vrai que les pièces qu'il proposait étaientt de bonne qualité, c'était étonnant. Surtout qu'il n'avait pas encore fait des communications pour sa société.

Les journées passaient, il avait retrouvé la joie d'avoir cette vie paisible qu'il avait autrefois, il avait même commencé à s'habituer à sa vie au Cameroun. Tout ce qui lui manquait maintenant, était la présence de sa femme et de son fils.

Mais bientôt ça n'allait plus être un grave problème pour lui. Ce n'était plus qu'une question de temps pour qu'il les fasse venir au Cameroun ou bien qu'il parte les rejoindre en Allemagne, grâce au bénéfice qu'il faisait avec sa société.

Dans sa société, Il faisait toujours l'effort d'être un patron exemplaire pour ses employés et il était respecté par tous.

Tout allait bien pour lui, jusqu'à ce matin quand il s'était rendu au travail comme d'habitude, il était toujours le premier à arriver.

En voulant ouvrir la porte de la société, il avait trouvé un vieux papa qui portait des vêtements usés qui était assis là, devant son entré

Très poliment il avait.

Rolis : s'il vous plaît le vieux, vous pouvez vous reculer pour que je puisse ouvrir la porte ?

- Bien-sûr, mais c'est toi que j'attendais

Sur le coup, il avait pris le papa pour un clochard et avait sorti cinq mille francs pour lui tendre

Rolis : tenez et trouvez-vous un petit déjeuner avec.

- merci ! Mais je te cherche pour te dire que vous avez tué mon petit-fils, et je vais tous vous retrouver... transmets le message à tes amis !

Sur ces mots, le vieux papa s'était levé pour partir. Rolis avait pensé que sûrement c'était un papa qui avait perdu la tête. Du coup, il ne s'était pas attardé sur ses paroles.

La journée s'était bien passé, il avait même obtenu un partenariat avec un fabricant de pièces automobiles en Europe

Pour arroser l'événement, à la fin de la journée, il avait ouvert une bouteille de whisky avec certains employés... Lui qui n'avait pas cette habitude de consommer de l'alcool, il s'était un peu lâché.

Ce jour, il ne sait plus comment les évènements se sont suivi, il s'était juste retrouvé en boite de nuit en train de danser.

Conscient qu'il devait encore travailler lendemain, il avait décidé de rentrer chez lui tellement il était fatigué...

En sortant de cette boîte, il avait stoppé le premier taxi qu'il avait vu pour dépôt.

Sans connaître la raison, il s'était mis à expliquer au taxi man, qu'il ne savait même pas comment il avait fait pour se retrouver en boîte de nuit.

- il y a des jours comme ça mon fils

Cette voix lui avait semblé familière, alors il avait cherché à regarder le visage du chauffeur pour voir là où il pouvait bien le connaître...

Là, il s'était rendu compte que c'était le clochard du matin. Du coup le vieux avait freiné d'un coup sec avant de demander ;

- surpris de me revoir mon fils ?

En retirant son chapeau et Rolis avait vu un creux au milieu de sa tête avec des asticots à l'intérieur...

Pris de peur, il était sorti du taxi en courant, sans connaître où il allait. En voulant traverser la route, un camion avait failli l'écraser et il s'était précipité vers le chauffeur du camion pour demander son aide.

Il était entré dans le camion avant de commencer à expliquer ce qu'il venait de voir

Rolis : monsieur aidez-moi, je viens de voir un homme là avec un trou sur la tête et asticots à l'intérieur...

Le chauffeur du camion qui avait un chapeau, l'avait retiré en disant ;

- comme pour moi-ci ?

C'était le même papa ! Il était encore descendu du camion et s'était encore mis à courir dans tous les sens avant d'être renversé par un véhicule...

Au moment où il avait reçu le choc de l'accident, il avait ouvert les yeux et s'était rendu compte qu'il était dans sa chambre avec une personne couchée près de lui... Le temps pour lui de bondir du lit la personne avait disparu... Une peur immense l'avait envahi... hallucination ou réalité, une chose était sûre, tout ça n'était pas du tout normal et il le savait...

À suivre...

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