Chapitre 2 : Le Poids des Choix

Le lendemain matin, Fatu se retrouva plongée dans les papiers sur son bureau, mais son esprit n'était pas là. Elle avait l’impression que les heures s’étaient écoulées trop vite. La réalité s’imposait à elle : elle n’était pas prête à céder à la pression, mais elle ne pouvait pas non plus fuir à jamais. Quelque part, un chemin devait se dessiner, mais lequel ?

Le téléphone vibra sur son bureau, la ramenant à la réalité. Un message de Moussa.

Moussa : Je te vois ce soir pour qu’on parle des détails. Il faut fi naliser la cérémonie, d’accord ?

Elle se mordit la lèvre. Les responsabilités s’empilaient autour d’elle, mais son cœur, lui, ne savait plus où se poser. La cérémonie, le mariage, tout ça semblait tellement loin d’elle-même.

Elle soupira profondément et se leva. Elle savait ce qu'elle avait à faire. Ce mariage, cette alliance, c'était son devoir. Mais le poids de la vérité qui s’enroulait autour de son cœur devenait de plus en plus dif f icile à supporter. Ne devait-elle pas être plus sincère avec elle-même avant tout ?

Alors qu’elle se dirigeait vers la porte de son bureau, elle aperçut Yacine, son amie d’enfance, qui venait d’arriver.

Yacine : « Alors, tu as l’air de plus en plus tendue, Fatu. » Yacine posa son sac sur la table. « Tu veux m’en parler ? » Fatu se tourna vers elle avec un sourire forcé, mais Yacine, comme toujours, savait lire au-delà des apparences.

Fatu : « Ce n’est rien, juste beaucoup de choses à gérer. » Elle se passa une main dans les cheveux, cherchant à dissimuler son malaise. « Le mariage approche, et il y a aussi tout le reste... les engagements, les obligations. » Yacine la regarda un instant avant de soupirer.

Yacine : « Fatu, je connais ton dévouement, je sais ce que tu ressens pour Moussa et ta famille. Mais il faut aussi que tu sois honnête avec toi-même. Parfois, on s’oublie dans le désir de plaire aux autres. » Fatu détourna le regard, se retenant de répondre immédiatement. Elle savait que Yacine avait raison, mais cette situation était bien plus compliquée qu’elle ne voulait l’admettre.

Fatu : « Peut-être, mais… je n’ai pas le droit de tout chambouler. Moussa est là pour moi, et je sais qu'il attend beaucoup de ce mariage. » Yacine : « Mais toi, qu’est-ce que tu attends ? 

» demanda-t-elle en la regardant droit dans les yeux. « Est-ce que tu veux vraiment tout ça ? Ou est-ce que tu agis par obligation, par peur des conséquences de tes choix ? » Les paroles de Yacine frappèrent Fatu de plein fouet. Une vague de confusion l’envahit. Peut-être que Yacine avait raison. 

Peut-être qu’elle avait toujours agi en fonction des attentes des autres, en sacrif i ant ce qu’elle voulait vraiment.

Elle s’assit, le regard perdu dans le vide.

Fatu : « Je ne sais pas… Je ne sais même plus ce que je veux. Je me suis tellement donnée pour le mariage, pour la famille, que je ne sais plus ce qui m’appartient. » Elle soupira, frustrée par son propre manque de clarté.

Yacine laissa un silence s’installer, avant de poser une main réconfortante sur son épaule.

Yacine : « Fatu, tu es une femme brillante, capable de tout. Mais tu dois d’abord t’écouter. Tu peux être tout ce que tu veux, mais ne te perds pas dans les attentes des autres. Ne te laisse pas ef f acer par ce qui semble être la bonne voie. Tu es libre de choisir. » Fatu hocha lentement la tête. Les mots de Yacine résonnaient dans sa tête, mais la peur du changement, la peur de décevoir tout le monde, la retenait. Son cœur battait plus fort à l’idée de tout bouleverser.

Fatu : « Je crois que tu as raison. Mais changer… Ce n’est pas aussi simple. Je dois y réf l échir, Yacine. » Elle se leva, le regard plus déterminé cette fois. « Je dois comprendre ce que je veux vraiment. » ---