Laissez-moi partir, M. Huo !

« Paf ! »

Une claque lourde dans la figure de Bella Leroy !

« Tu m’as vraiment déçue, ta sœur est revenue après plus de 20 ans de souffrance, et tu lui brises le cœur pour un homme, c’est honteux »

La main sur la joue douloureuse, Bella regardait sa mère, elle restait clouée sur place stupéfaite :

« Maman, Lucas est mon petit ami, comment pouvez-vous être si déraisonnables ? »

Elle venait de rentrer après un voyage d’affaire seulement pour voir sa sœur Léonie Leroy perdue depuis longtemps. Elle était assise sur le canapé tenant intimement le bras de son petit ami Lucas Durand.

De l’autre côté du canapé, leurs parents étaient assis, discutant joyeusement entre eux.

Lucas et elle avaient grandi ensembles.

Elle n’a pas pu s’empêcher d’aller l’interroger, mais sa mère lui a donné une gifle sans aucune hésitation. Léonie a dit d’un air anxieux et affligé

« Maman, arrête ! C’est de ma faute, je n’aurais pas dû revenir... »

Lucas s’est empressé de lui tenir les épaules.

« Léonie, ne dis pas ça, c’est de ma faute. Avant, j’avais l’habitude de traiter Bella comme ma petite sœur. C’est probablement pour ça qu’elle a mal compris notre relation. »

Quelque chose a semblé exploser dans la tête de Bella, et c’était si douloureux qu’elle ne pouvait plus respirer.

Comme sa petite sœur ?

Mais pourquoi il lui chuchotait à l’oreille et lui promettait un bel avenir ?

Pourquoi il la prenait toujours dans ses bras ?

« Tais-toi ! »

Elle ne pouvait plus supporter cette conversation qui la rendait folle.

Sa mère lui a dit durement : « C’est à toi de te taire, comment parles tu de cette façon à ta sœur ? Léonie a beaucoup souffert pendant vingt ans, ne peux-tu pas être un peu plus compréhensive ? »

Bella demeurait stupéfaite, la bouche béante.

Mais être compréhensif ne signifie pas qu’elle pouvait renoncer à son amour. Elle n’était pas une bonne personne sans principe !

À ce moment-là, le père de Bella s’est aussi levé et l’a grondée : « Ça suffit ! Lucas ne t’aime pas du tout, et nous devons encore discuter de leur cérémonie de fiançailles. Va-t’en d’ici ! »

Bella tremblait de colère. elle a regardé Lucas qui était indifférent, puis Léonie, qui se blottissait à côté de lui.

Elle avait l’impression d’être une plaisanterie.

C’était les personnes auxquelles elle tenait le plus, mais maintenant, tout le monde l’a blessée pour Léonie.

Des larmes coulaient sur son visage.

Elle les a essuyés durement et est partie sans se retourner, portant ses bagages.

Elle est montée dans la Maserati et a conduit à toute vitesse.

Elle ne savait pas où aller, alors elle s’est arrêtée et a appelé sa meilleure amie Alice Hubert au téléphone.

« Sors et prenons un verre, dit-elle d’une voix étranglée de larmes. »

Alice a immédiatement accepté.

« D’accord, j’arrive. »

...

Bar S1897.

Lorsque Alice est arrivée à la hâte, Bella avait déjà fini à elle seule une bouteille entière de vin rouge.

« Juste à temps, buvons ensemble, j’en ai beaucoup commandé, tu ne pourras pas rentrer avant d’avoir tout fini. »

Bella lui a donné une bouteille de bière.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Alice voyait rarement son amie dans une telle tristesse et ça lui a fait de la peine.

« Et Lucas, il est où ? Pourquoi il te laisse seule ? »

En entendant le nom de cet homme, Bella avait le cœur brisé.

« Il ne veut plus de moi, Léonie et lui vont se fiancer. »

Alice était abasourdie : « Non, c’est pas vrai ! Quelle mauvaise plaisanterie ! »

Bella lui a raconté grosso modo ce qui s’était passé.

Alice ne pouvait en croire ses oreilles, Bella et Lucas s’étaient connues depuis leur enfance et avaient établi leur relation au lycée.

Mais Bella avait étudié à l’étranger pendant des années et Lucas était occupé par son travail, c’était pourquoi les deux ne s’étaient jamais fiancés.

Cependant, les deux familles en étaient au courant et avaient donné leur bénédiction.

Ces deux-là allaient se marier tôt ou tard, tout le monde le savait.

Mais à la fin, Lucas s’est tourné vers Léonie, ce qui a fait de Bella une blague.

« C’est incroyable, vous êtes leurs filles, tes parents sont malades ! »

Bella a serré fortement la bouteille.

« Ils pensent probablement que Léonie a trop souffert. Maintenant qu’elle est de retour, ils veulent lui donner tout ce qu’il y a de meilleur. »

Alice avait du mal à y croire.

« Mais tu es aussi leur fille ! »

Bella a souri tristement.

« Depuis que Léonie est de retour, ils sont heureux d’avoir retrouvé leur fille. Ce sont eux qui voulaient me marier avec Lucas depuis longtemps. Je l’ai pris au sérieux. Maintenant ils disent que c’est moi qui ai mal compris. Lucas a dit qu’on serait ensemble pour le reste de sa vie mais, il n’a pas tenu sa promesse, je le hais... »

Bella s’est étouffée à la fin de sa phrase, elle a pris plusieurs gorgées de vin mélangé avec des larmes, elle était un peu étourdie.

« Ça suffit, tu as des problèmes d’estomac, boire trop te mettra mal à l’aise. »

Alice lui a arraché la bouteille et son regard a parcouru le bar afin de détourner l’attention de son amie.

Tout à coup, elle a aperçu une silhouette familière.

« Regarde ! »

Elle a poussé Bella légèrement et a désigné l’homme assis dans le coin.

L’éclairage là-bas était faible mais, elle voyait vaguement un homme portant un costume qui n’était pas convenable pour un tel endroit.

L’homme s’est adossé au canapé, les yeux fermés. Toute une distinction émanait de ses formes et le passage occasionnel du projecteur rotatif laissait entrevoir un visage parfait tel qu’il est représenté dans une bande dessinée.

Bella a jeté un coup d’œil négligent.

« Je ne suis pas d’humeur à apprécier un bel homme en ce moment. »

« Cet homme est l’oncle de Lucas. »

Bella s’est figée un moment.

« Tu es sûre ? »

Lucas avait beaucoup parlé de son mystérieux oncle mais, son oncle gérait une entreprise à l’étranger et elle ne l’avait jamais vu.

Il y a quelques jours, elle a appris que son oncle était revenu.

« Bien sûr, un jour j’ai assisté à un cocktail avec mon frère et il me l’a fait remarquer. J’ai entendu dire que cet homme est encore jeune mais, qu’il a le bras long. Même Charles Durand ne peut pas se foutre de lui. »

Charles Durand était le père de Lucas.

Les yeux de Bella se sont illuminés et une idée a germé dans sa tête en un éclair.

« Si j’épousais son oncle ? »

« Pfff... » Une gorgée de vin a jailli de la bouche d’Alice à cause de la question de Bella. Quoi ?

Bella plantait ses yeux sur la belle silhouette.

« Maintenant que je ne peux pas être la belle-fille de la famille Durand, je serai la tante de Lucas et je pense que ce sera la meilleure façon de me venger de ces deux personnes.»