Le soleil n'avait pas encore atteint son zénith que la première équipe était prête. Anya se tenait à la lisière de la forêt, son regard perçant scrutant les profondeurs boisées. À ses côtés se trouvaient trois autres loups-garous, choisis pour leur discrétion et leur sang-froid. L'un était un vieux pisteur silencieux nommé Kael, dont le visage était une carte de toutes les saisons de la forêt. L'autre était une jeune louve agile, Lyra, dont les mouvements vifs et silencieux étaient déjà légendaires.Et puis, il y avait David.Il se tenait légèrement à l'écart, non par honte, mais par une concentration intense. Son équipement était vérifié, son attitude était celle d'un soldat avant la bataille. La mission que Lorcan lui avait confiée avait balayé les derniers vestiges de son apitoiement pour les remplacer par un sens aigu du devoir.Lorcan s'approcha d'eux, son visage grave. Il ne prononça pas un long discours. Il posa simplement sa main sur l'épaule d'Anya, un geste de confiance abso
L'aube naissante filtrait à travers le feuillage dense, projetant de longues ombres mouvantes à l'entrée de la grande tanière. L'air était vif et chargé de l'odeur de la terre humide, une promesse de renouveau. À l'intérieur, un calme relatif régnait. La plupart des loups-garous dormaient d'un sommeil lourd et enfin apaisé, leurs corps et leurs esprits épuisés par les épreuves de la veille.Lorcan, lui, n'avait pas dormi. Assis près de l'entrée, il contemplait les premiers rayons du soleil percer la pénombre de la forêt. Le poids de la responsabilité était revenu, mais il était différent. Plus léger, partagé. Il n'était plus seul à le porter. La joie de la réconciliation de la veille avait laissé place à une détermination froide et affûtée. L'espoir était une braise, mais il fallait maintenant l'attiser pour en faire un feu capable de repousser les ténèbres.Un bruit de pas léger le tira de ses pensées. David s'approchait, le visage marqué par une courte nuit, mais ses yeux contenaien
Le hurlement collectif s'éteignit lentement, laissant derrière lui un silence vibrant, chargé de promesses et d'une énergie nouvelle. La clairière, qui avait été le théâtre de la division et du désespoir, était désormais un sanctuaire d'unité. Les loups-garous se relevaient, s'échangeant des regards encore humides de larmes, mais où brillait désormais une lueur de détermination.Lorcan sentit le poids de leurs espoirs reposer sur ses épaules, non plus comme un fardeau, mais comme une armure. Il prit une profonde inspiration, l'air frais de la nuit semblant laver les dernières scories de doute de son esprit.« Mes frères, mes sœurs », commença-t-il, sa voix portant sans effort jusqu'au dernier membre de la meute. « La nuit est avancée, mais notre travail ne fait que commencer. Retournons à la tanière. Nous devons panser nos plaies, physiques et spirituelles. Demain, à l'aube, nous tiendrons conseil. Nous établirons un plan. La menace qui pèse sur nous n'a pas disparu. Mais ce soir, nou
« Je… je vous crois, Lorcan », balbutia le jeune loup, sa voix étranglée par l'émotion. Il s'avança, brisant les rangs et s'agenouillant devant l'ancien Alpha. « J'ai eu tort de douter de vous. J'ai été aveuglé par la colère et la tristesse, et j'ai oublié tout ce que vous avez fait pour nous. »Il leva les yeux, son visage baigné de larmes, et s'adressa à la meute. « Nous devons lui faire confiance », dit-il, sa voix tremblant d'émotion. « Lorcan a toujours mis notre bien-être avant le sien. Il a toujours été là pour nous, dans les bons comme dans les mauvais moments. Nous ne pouvons pas le laisser tomber maintenant. »Son appel sincère résonna à travers la clairière, touchant le cœur de nombreux loups-garous. Un murmure parcourut la foule, un murmure d'espoir, de repentance et de gratitude.Un autre loup-garou s'avança, puis un autre, et encore un autre. Ils s'agenouillèrent tous devant Lorcan, jurant allégeance et promettant de le suivre jusqu'au bout.Leurs gestes de soumission, e
Les visages, éclairés par les flammes vacillantes du feu de camp, reflétaient la tourmente qui agitait la meute. La nuit, amplifiant les ombres et les murmures, semblait conspirer à exacerber les tensions, à transformer les doutes en accusations et les peurs en colère. Lorcan, au centre de ce maelström émotionnel, sentait le poids de ses responsabilités l'écraser, la fragilité de l'unité qu'il s'efforçait de restaurer.Il laissa les voix s'élever, les griefs s'exprimer, les passions se déchaîner, conscient que la libération de ces émotions était une étape nécessaire à la guérison. Il écouta attentivement, sans interrompre, sans juger, s'imprégnant de la souffrance et des espoirs de chacun. Il reconnaissait les voix, celles des anciens guerriers, marqués par les cicatrices des batailles passées, celles des jeunes loups, impatients de prouver leur valeur, celles des druides, gardiens des traditions et de la sagesse.Parmi les accusations et les plaintes, il percevait également une lueur
La nuit se refermait sur la forêt, drapant les arbres d'une obscurité profonde et mystérieuse, tandis que Lorcan et Anya pressaient le pas en direction du campement de la meute. Le silence était pesant, uniquement brisé par le crissement des feuilles sous leurs pieds et le souffle rauque de leurs respirations. L'urgence de la situation, la conscience de la crise qui menaçait de déchirer leur communauté, les poussait à avancer, malgré la fatigue et l'appréhension.Lorcan sentait le poids de sa décision peser sur ses épaules. Il avait choisi de revenir, de faire face aux tensions, de tenter de restaurer l'unité. Mais il savait que ce ne serait pas facile. Les rancœurs étaient profondes, les blessures encore ouvertes, et il ne pouvait garantir qu'il réussirait à apaiser les esprits et à rallier tous les membres de la meute à sa cause.Il songeait à Elara, à sa sagesse, à sa capacité à unir les cœurs et à trouver des solutions pacifiques. Il aurait aimé pouvoir la consulter, lui demander