Ce matin là, Adjokè s'est réveillée tardivement; elle ne se rend pas à la faculté. Depuis le jour de l'incident passé, elle ne se montre plus beaucoup en famille et décida même de prendre ses petit-déjeuners à hui-clos. Fille née intransigeante, elle veut à tout prix gagner le duel entre elle et ses parents et ne veut pour rien au monde perdre. Pour elle, perdre est un verbe qui n'existe pas dans son vocabulaire ni son dictionnaire, elle haïssait ce verbe et mettait toujours une croix rouge là-dessus. C'est une qualité qui l'aide à surmonter tous les obstacles qu'elle rencontre et qui fait qu'elle est enviée par la plupart de ses amis. D'ailleurs, c'est ce qui explique le fait qu'elle soit restée au pays. Oui, pour Walé, elle peut tout, mentir, emballer ses parents. Elle a tout fait pour les convaincre.
<<"Papa, j'ai bien réfléchi et je décide de ne plus voyager. S'il te plaît, ne me fais pas la morale mais l'amour que j'ai pour ce pays, cette maison, est trop fort. Je ne pourrai plus me passer d'eux. Et aussi, il y a mes frères que je ne reverrai plus beaucoup. Tout ça m'a fendu le cœur. Je ne peux pas me séparer de vous."
Son père tout ouï la laissa finir avant de décider :
"D'accord, je te comprends, tu t'imagines en mal du pays. C'est bien que tu adore à ce point ton pays natal. Si tu restes donc, tu feras alors une université privée où..."
"Non, non, non... se hâta Adjokè de dire , je t'ai toujours dire que je n'aimais pas vivre comme une riche, raison pour laquelle j'avais fréquenté un collège public et ça, tu as fini par t'en remettre. Aujourd'hui encore, je te demandes de continuer à jouer le rôle du père enchanté par la décision de sa fille car comme je te l'ai dit, je ne fréquenterai pas une université privée mais au contraire, j'irai à l' UAC. Oui comme tous les autres de mes camarades".
À ces mots, il ne savait plus que faire. Pour ne pas décevoir sa fille, il accepta à contre cœur cette décision et dit qu'il en guérirait.
Personne ne savait que la fille avait pris cette décision afin de pouvoir vivre sa passion avec son prince charmant.>>
À cet instant, elle pense à la tactique quelle peut utiliser pour dissuader son père de l'idée qu'il a en tête.
<<Hum, comment vais-je faire pour l'emmener à me comprendre, je sais que pour maman c'est facile, car elle ne fait que respecter la décision de papa. Oui je le sens.>>
Elle se leva sur ses pas, enfila ses habits et descenda les marches de l'escalier menant au salon, toute rayonnante de sa nouvelle idée. Elle finit par se rendre à la faculté après avoir suivi une émission télévisée.
***********
-On sonne, le gardien n'est-il pas là ?
Effectivement, la sonnerie retentit marquant la présence d'un individu qui attend l'accès à la maison.
Le gardien se précipita pour ouvrir au visiteur et l'invita à avancer vers maman Adjokè qui était déjà sortie pour voir qui c'était. À la vue du visiteur, elle renfrogna en même temps la mine, montrant ainsi son mécontentement et son mépris à ce dernier. Malgré cela, le visiteur s'approcha d'elle tout souriant et la salua poliment.
-Bonsoir maman, dit-il. Adjokè est-elle là ?
-Non. Pourquoi la cherchez-vous ?
-Je souhaiterais vivement lui parler
-Qui êtes-vous d'ailleurs, voulut-elle savoir
-Je suis Walé maman, celui qui était venu...
Elle le stoppa de la main, faisant croire que c'est maintenant elle le reconnaissait.
-Donc tu es celui qui ne veut pas laisser ma fille en paix? Je te conseille de ne plus t'approcher d'elle sinon tu auras à faire à moi. D'ailleurs, tu portes la poisse avec toi; sors de la maison
-Excusez-moi ma...dame, réussit-il à dire à travers les injures de son interlocutrice.
Il ressortit de la maison la tête baissée, trop lourde à supporter à son cou jusqu'au point où il marcha vanné comme un ivre.
À quelques mètres de marche, il rencontra Adjokè qui descendait du zém, paya le conducteur et s'approcha de lui.
-Qu'as-tu Walé voulut-elle savoir
-Rien, rien ma chérie, répondit-il, et pour détourner le sujet: tu n'es pas été au cours aujourd'hui avec ta moto ??
-Cela n'a pas d'importance, et... Elle s'arrêta pour prendre une pause histoire de bien attaquer.
-Comment ça rien ? Tu ne viens ici que pour moi et voilà tu as l'air blessé
-Asseyons-nous quelque part s'il te plaît, je te raconterai tout
-Et surtout ne m'interromps pas je te prie, ajouta-t-il sans excès de colère.
-D'accord, Allons nous asseoir sous cet arbre là.
Ils se dirigèrent vers l'arbre qui grâce à ses feuilles bien développées et ordonnées pourrait leur être un abri parfait
À peine furent-ils assis qu'elle embraya
-Ça y est Walé, qu'est-ce qui t'es arrivé ?
Ne me dis pas que ce sont mes parents; non ma mère puisqu'elle est seule à la maison.
-Patiente toi, je vais tout te raconter à l'aise
-Qu'attends-tu donc ?
-Ok tu as gagné
-Tout à l'heure reprit-il, j'étais chez toi et j'ai vu ta mère. Elle a été furieuse quand elle m'a vu puisque ses paroles l'ont prouvé
-Quelles paroles? interrogea-t-elle
-Je t'avais dit de ne pas me stopper
-C'est vrai, reconnut-elle, mais ça devient sérieux là ce problème
-Je te demande de ne pas être furieuse à ton tour
-Oui excuse-moi, mais admets quand même que c'est vrai ce que je dis
-Je l'admets, seulement que...
-Seulement que quoi, demanda-t-elle calmement
-N'oublie pas que ce sont tes parents
-Je ne l'ai pas oublié mais au contraire, eux ils oublient que je suis leur fille ou bien ils semblent l'oublier
-Ne dis pas ça, c'est parce qu'ils tiennent à toi et te veulent le meilleur.
-Que veux-tu dire par là, questionna-t-elle
-Je veux tout simplement dire que c'est parce qu'ils savent que tu es leur enfant qu'ils ne me veulent pas dans la famille et que je les comprends
-Quoi? Comment oses-tu dire ces gens de chose, toi aussi tu les rejoint c'est ça ?
-Non, mais ce que je dis est évident
-Évident, répéta-t-elle d'un ton sacarstique. Tu ne blagues pas hein j'espère
-Mais non
Après une pause Adjokè reprit:
-Je n'arrive pas à croire que ma mère continue à faire cela; et moi qui croyais qu'elle ne faisait que semblant en supportant papa pour l'apaiser
-Drôle d'idée
-Et toi tu te permets le luxe de me dire que tu les comprend. Est-ce à dire que tu renonces au combat?
-Non, jamais, au contraire c'est maintenant que je m'inplique dans le jeu car je te soutiendrai, je serai là pour toi. Ceci, il le dit en s'agenouillant et fut tout à coup arrêter par la jeune fille. Elle le releva, le serra contre elle comme un petit enfant.
[Walé est naturellement grand mais svelte. À ses côtés, Adjokè se sent toujours en sécurité. Mais aujourd'hui, en ce moment précis, elle réalise que c'est lui qui a besoin de sécurité. Oui c'est elle qui se doit maintenant de le couver, le sécuriser.
Adjokè après quelques minutes lui fit un tendre baiser, lui dit aurevoir et s'en alla. Séparés, le jeune garçon s'en alla aussi avec la certitude de pouvoir se blottit dans les bras de sa daronne une fois arrivé chez lui.
**********
-Maman, maman, mam, ne cessa d'hurler Adjokè à peine entrée
-Qu'est-ce qu'il y a ma fille, tu as quoi ?
À l'appel strident de sa fille, maman Adjokè sortit en courant évitant de justesse la chaise sur laquelle elle était assise au paravant
-Maman, recommença-t-elle lorsque sa mère fut devant elle
-Qu'as-tu ?
-Qu'est-ce que tu as fait à Walé ? Que lui as-tu dit ?
Sa mère fut prise d'un montant rire sacarstique
-Que lui ai-je dit, que lui ai-je fait, question bizarre réponse bizarre
-Maman je ne blagues pas; je l'aime et rien ne peut m'en empêcher
-Aimer. Sais-tu seulement ce que signifie ce mot précisément ce verbe ?
-Peu m'importe mais ma décision est prise. Je ne ferai pas machine arrière
-Et c'est ce qu'on verra, fille insolente et dupe.
-Vous êtes coriaces papa et toi, réussit-elle à dire en sanglots d'un ton acerbe.
-Tant pis. Cela ne se passera pas ici quand même.
Adjokè s'en fuit pour se réfugier dans sa chambre, seul endroit où elle pourrait pleurer sans que personne n'intervienne. Elle ferma la porte à double tours pour ainsi être en sécurité.
De l'autre côté du quartier règnait un calme total. On dirait que tous les voisins compatissaient à la souffrance de Walé. Tous étaient sereins, on entendait le vent souffler, les chants des oiseaux et par moment le vrombissement assourdissant de quelques motos carcasses.
Dans la famille IMMONLE, ce n'était pas la joie. Tous ont un visage endeuillé et semblent fatigués. Papa Walé couché dans l'un des canapés faisant face à la télé, semble suivre un match qu'il ne suivait pas en réalité. Son esprit vagabondait, il se trouvait déjà à plusieurs mètres de son corps laissant croire que la personne couchée dans le canapé était entière.
Sa femme, quant à elle, n'arrête pas de soupirer. Depuis l'arrivée de son fils, elle ne savait plus où s'asseoir pour être à l'aise. Walé lui-même, ne savait plus où rester. Il ne fait qu'arpenter le salon, faisant des vas et viens. Brusquement, il s'assit sur l'un des canapés libre, prit sa tête dans ses deux mains et resta là, immobile et pensif.
Le reste de la journée se passa ainsi, chacun essayant de trouver une solution au problème qui mine la famille; car l'affaire d'un fils unique est l'affaire de toute la famille.
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Tout le mois d'août et celui de septembre se passèrent ainsi. Les tensions ont continué et se poursuivent. Elles font des deux familles, deux blocs antagonistes comme au temps de la seconde guerre mondiale où les parties refusent de recourir aux armes.
En se réveillant au beau milieu de la nuit, Adjokè réfléchis à comment faire pour que la situation lui soit favorable. Comme toujours, elle n'arrive pas à dormir quand un sujet lui pèse sur le cœur. Elle trouve toujours le moyen de se réveiller afin de pouvoir réfléchir longuement et mûrement. C'est ce qu'elle fit cette nuit.
<<La bataille est loin d'être finie>>, se dit-elle avec hargne <<je n'aurai de cesse que quand ils me laisseront en paix avec Walé >>. Elle finit par s'endormir, bercée par le courant d'air et l'odeur de roses qui émanent du jardin se trouvant derrière la fenêtre à côté de son lit...
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Comme elle l'avait dit, la bataille est loin d'être terminée. Quelques jours après ce fâcheux incident, Adjokè invita Walé chez elle. Bien sûr qu'elle l'a fait exprès, montrant ainsi à sa mère qu'elle n'est pas prête à lâcher prise.
À l'arrivée de Walé, maman Adjokè devient furieuse plus que jamais. Elle se demandait ce qu'elle allait faire pour que ce miséreux garçon cesse de tourner autour de sa fille. Soudain, une idée qu'elle trouva brillante lui vint à l'esprit. Elle arriva discrètement sur la terrasse où se trouvaient les jeunes gens et remarqua que Walé n'osa même pas s'asseoir, craignant le pire. Cela ne la réconforta nullement et elle fit donc ce qu'elle a à faire.
Sans s'en rendre compte, Walé reçut une grande quantité d'eau sur le corps. Ça, c'est bien plus qu'un baptême !
Il resta ainsi ébahi. Jusque là, Adjokè essayait de contenir sa colère mais elle finit bien par la déverser en explosant :
-Maman, sais-tu que ce que tu viens de faire est ignoble ? vociféra-t-elle
-Waouh, et depuis quand cette écervelée se permet-elle de me parler sur ce ton, questionna sa mère
-Depuis que tu as décidé de me rendre la vie impossible, car saches-le, lorsque tu fais un mal quelconque à Walé, c'est à moi que tu le fais.
-Inh? Regardez-moi ça, Jésus en personne, Jésus fille
-Ne changes pas de sujet s'il te plaît maman, jusqu'au aujourd'hui, je te croyais incapable de faire une chose pareille, de te rabaisser à ce niveau
-Et moi, je te croyais incapable de m'affronter
-Vois-tu, la vie est bien ironique non? Moi qui étais soumise corps et âme, je suis devenue ton ennemie, on est comme chien et chat maintenant
-Tais-toi, car tu ne sais rien de ce que tu dis.
Suite...
-Quoi...? cria presque Adjokè dans le téléphone. Il faisait très beau ce jour là après la pluie de cette nuit. Le soleil donnait au jour un air de paradis comme on nous l'a décrit. Il y avait de l'air frais qui passait par les fenêtres en fouettant le visage de qui se laisse à lui. Adjokè réfléchissait à comment appeler Pauline sa meilleure amie quand son téléphone sonna. Elle la décrocha et eu un cri d'horreur.-Monsieur l'agent, comment cela s'est-il passé ? Et, sans même attendre la réponse de son interlocuteur, elle lança.-Je viens tout de suite, je viens.Après avoir raccroché, elle jeta le téléphone, ouvrit son armoire et en sortit un pull-over et un jean. Ellle courut vers la douche et en ressortit automatiquement de la même manière qu'elle y était entrée et enfila les vêtements. Au salon, elle n'eut même pas le temps de prendre le petit déjeuner, juste un bonjour à ses parents qui la regardèrent hébétés, avec inquiétude. Quant-à-elle, elle s'en moquait, du moment où p
Trois semaines se sont passées. Walé se décida à appeler Latifath pour s'enquérir de son état sur la demande de sa mère. La jeune femme décrocha et ils discutèrent.-Bonjour Latifath-Bonjour Walé, comment vas-tu ?-Je vais bien merci. Et la grossesse, j'espère que ça évolue bien-Oui merci...Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit de plus, Walé raccourcit la discussion en enchaînant.-Ok dis-moi tu es enceinte de combien de semaines?-Bientôt six semaines, pourquoi tu demande ?-Juste pour savoir ou bien je n'ai pas le droit de connaître cela ? Je ne dois pas savoir combien de temps ou le nombre de semaines que fait la grossesse dont je suis l'auteur? Ayant entendu cela, le fille commença par pleurer et Walé l'entendait par le téléphone mais ne s'en souciait guère. Il re
Le jour se levait. Le nature commençait à se débarrasser de son voile noir et par les fenêtres, l'on pouvait sentir l'odeur fraîche et parfumée des fleurs. Les oiseaux réunis et formant de petits groupes, survolaient déjà la terre tout en chantant. Ce concert des oiseaux tente à faire rendormir ceux qui ne se sont pas encore levés mais indique en même temps que le jour s'est levé. Les arbres déjà se remettaient du froid dont ils ont été victimes; leurs feuilles se redressaient comme la sève après la tempête.-Drinnnnng, drinnnnnnn......g Adjokè toujours recourbée sur son lit, entendit son téléphone sonné. Elle tendit la main vers la commode à côté de son lit et la retira aussitôt. Elle ne voulait pas prendre l'appel, car tout ce qui lui plaisait était de f
Aujourd'hui à la fac, Walé bavardait avec un de ses camarades; celui qui s'assit souvent à ses côtés pour le cours d'anatomie. Pour ce cours, ils sont toujours ensemble malgré le fait que chacun ait sa table et sa chaise. L'enseignant sortit après leur avoir donné une pause de vingt minutes, les étudiants, futurs médecins ont chacun vaqué à ses occupations. Cest le cas de Walé et son camarade.-Walé, cette semaine tu es bien trop joyeux et content. J'attendais la pause pour te le dire-Ah bon ?-Mais bien sûr; les autres semaines, tu étais bien plus nerveux, et on sentait de la fatigue en toi.-Que pourrais-je te dire Tristan? La vie n'est toujours pas rose-Oui ça, je le sais. Chacun a ses soucis. Et d'ailleurs, si la vie était tout le temps rose, que serions nous sans épreuves ?-Voilà
-J'ai subi la plus grosse honte de ma vie, la pire j'allais dire. Walé se passa et repassa tous ces évènements des derniers mois dans sa tête. Totalement remis sur pieds, il ne laissa nulle place à autre pensée, tout ce qui lui tenait à cœur était ce fâcheux et déshonorant incident dont il a été victime. En considérant plutôt les faits, il est le voleur d'argent et la dame, la victime.-Il n'y avait rien dans ce portefeuille je crois; car à peine l'avais-je pris que je le lui ai remis, a-t-il dit à ses parents quand ces derniers lui ont poser la question de savoir la vraie version des faits.Il reprit.-Elle n'avait même pas bien ouvert le portefeuille avant de commencer par crier:<<Oh voleur, oh voleur...>>. Il se trouve qu'on m'ait piégé.-Et qui t'aurait piéger, lui demanda son p&e
-Adjokè, Adjokè, Adjokè, hurlait quelqu'un au portail.Les cris reprirent encore et encore suivis de coups portés au portail. Adjokè sortit et remarqua que le gardien n'était pas au poste. Elle ouvrit et vit Sèssi son amie de quartier avec qui elle n'échange que pour la plupart du temps salutations et compliments depuis qu'elles se connaissent. Sèssi était affolée, elle avait le souffle coupé et n'avait plus du tout de voix. Elle peinait à parler mais elle réussit enfin à ouvrir la bouche :-Adjokè bonsoir, je m'excuse mais il faut que tu vois, c'est urgent.Sans prendre la peine de se changer, Adjokè la suivit avant de se retourner et demander ce pour quoi elles couraient exactement.-Walé, devant la grande agence se fait frapper-Quoi ? Comment ça se faire frapper, qu'