Chapitre 4
Ragnar
La lumière des torches dansait sur les murs de pierre froide de ma salle principale. L’air sentait le bois brûlé et le métal froid de mes armes, mais il y avait une présence qui troublait chaque fibre de mon être : **Elin Storm**, captive, fière, et toujours aussi impossible à dominer. Je l’avais fait entrer dans cette pièce, pas pour la punir encore, mais pour parler. Pour lui proposer quelque chose qu’aucune autre femme n’aurait osé entendre.
— Écoute-moi bien, Storm, dis-je, les yeux rivés sur elle, la voix basse mais tranchante comme l’acier.
Elle me lança un regard de défi. Ses yeux verts, lumineux dans l’ombre, semblaient me transpercer. Son corps, tendu et droit, était un défi silencieux. Ses mains serrées en poings trahissaient sa rage contenue.
— Qu’as-tu à me dire, Thorne ? demanda-t-elle, la voix tremblante à peine perceptiblement, mais empreinte d’une colère qui aurait fait trembler n’importe quel autre homme.
Je fis quelques pas vers elle, mes bottes résonnant sur le sol de pierre. Chaque mouvement était calculé, chaque geste destiné à rappeler que j’étais le maître ici. Frostgard, mon village, ma forteresse, et elle… ma captive.
— Je te propose une chance de survivre ici, Storm, commençai-je, le regard fixé sur ses yeux. Tu pourrais devenir… ma servante, mon alliée dans ce monde de guerriers, de feu et de sang. Mais il y a une seule condition. Une seule.
Elle fronça les sourcils, le mépris évident sur son visage.
— Et laquelle ? siffla-t-elle, la haine palpable dans chaque syllabe.
— Tu dois te plier à mes ordres. Tu dois accepter ma loi, ma domination. Tu dois abandonner cette fierté inutile et accepter que je suis ton maître, expliquai-je, chaque mot pesé et tranchant.
Le silence s’installa, lourd, oppressant. Ses yeux ne quittèrent pas les miens. Ses poings se serrèrent davantage, et j’entendis le bruit subtil de ses chaînes, un rappel de la réalité : elle était captive, prisonnière de Frostgard, et pourtant, elle ne tremblait pas. Elle ne fléchissait pas. Elle ne se soumettait pas.
— Jamais, Thorne, dit-elle avec force, la voix vibrante de défi. Jamais je ne me plierai à toi. Jamais je ne serai ta servante. Je resterai libre, même enchaînée, même captive. Tu peux me garder ici, me réduire en esclavage, mais mon esprit… mon esprit ne t’appartiendra jamais.
Ses mots frappèrent mon cœur comme une lame que je refusais d’admettre. Je ressentais une colère étrange, mêlée à une fascination insupportable. Personne n’avait jamais osé me parler ainsi. Personne n’avait jamais refusé ma loi avec autant de force et de défi. Et pourtant… cette rébellion éveillait quelque chose en moi que je ne comprenais pas totalement.
— Insolente, soufflai-je, incapable de masquer ma tension. Tu ignores le danger que tu représentes pour toi-même, pour tous ceux qui t’entourent. Mais peut-être… peut-être est-ce ce que j’aime chez toi. Cette fierté… cette force.
Elin recula légèrement, mais ses yeux ne quittèrent pas les miens. Je voyais la colère, la peur contenue, et cette lumière indomptable qui brûlait malgré tout.
— Tu crois que je vais plier, Ragnar Thorne ? continua-t-elle, chaque mot un défi. Tu crois que ta force physique, ton statut, ton village… tout cela peut m’intimider ? Je ne suis pas comme les autres femmes que tu as croisées. Je ne tremble pas devant ton nom. Je ne cèderai pas à ta cruauté.
Je m’avançai encore, rapprochant ma stature imposante de la sienne. Les chaînes tintaient légèrement à chacun de ses mouvements, un son qui aurait pu être un avertissement, mais que je trouvais étrangement captivant. Elle était captivante. Ma captive. La seule que je n’avais jamais désirée et haïe à la fois.
— Tu ignores ce que je peux faire, Storm. Tu ignores combien tu pourrais être utile si tu acceptais… mais je respecte ta volonté. Jusqu’à un certain point, dis-je, la voix plus basse, presque un murmure. Car ce défi… ce feu que tu portes… il me trouble. Et je refuse de l’admettre.
Elle détourna légèrement le regard, mais ses yeux verts brûlaient encore de défi. Je pouvais sentir sa détresse cachée derrière sa colère, la douleur de Branvik, de ses parents, de son village détruit. Tout cela, elle le cachait derrière un mur de haine et de fierté. Et ce mur… je voulais le briser, non par cruauté, mais par fascination, par besoin de comprendre ce feu qui l’habitait.
— Je ne céderai jamais, répétait-elle, et ses mots résonnaient dans la pièce comme une promesse indestructible. Peu importe ce que tu feras, Thorne, peu importe tes menaces ou tes promesses, je resterai libre dans mon esprit. Même enchaînée, je ne serai jamais à toi.
Je m’arrêtai un instant, observant son visage, la tension dans sa mâchoire, la rigidité de son corps. Jamais je n’avais rencontré quelqu’un capable de me résister ainsi. Les autres femmes de Frostgard, même Sigrid avec sa ténacité, n’avaient jamais eu cette force. Elles me désiraient, mais aucune ne pouvait me défier, aucune ne pouvait éveiller ce mélange de haine et fascination qui me consumait pour Elin Storm.
— Très bien, Storm, murmurai-je, ma colère mêlée d’une admiration que je refusais de nommer. Reste captive, reste rebelle, reste aussi insoumise que tu le veux. Mais souviens-toi… chaque jour passé ici, chaque respiration que tu prends sous mon toit, tu es sous ma loi. Et je ne tolérerai aucune faiblesse.
Elle me lança un dernier regard, les yeux brillant d’une défiance absolue.
— Fais ce que tu veux, Thorne. Je survivrai. Je survivrai à ta cruauté, à ton obsession, à tes chaînes. Mais jamais je ne serai à toi. Jamais.
Je me retournai, sentant cette tension étrange persister dans mon dos. Eirik, toujours fidèle, me regardait silencieusement. Il savait ce que je pensais, ce que je refusais de nommer.
— Tu ne devrais pas la laisser t’obséder autant, dit-il calmement.
— Elle est ma captive, répliquai-je, mais un murmure trahit ma propre incertitude. Pourtant, c’est vrai… elle me trouble comme aucune autre. Et malgré ma haine, je ne peux détourner mes yeux d’elle.
Je quittai la pièce, laissant Elin Storm captive et indomptable. Elle ne plierait jamais. Elle me haïssait, mais je sentais ce mélange étrange, cette fascination qui m’empêchait de la traiter comme une simple prisonnière. Je savais déjà que ce défi allait me hanter, que sa force allait devenir mon obsession silencieuse.
Et tandis que la nuit tombait sur Frostgard, je me tenais à la fenêtre, regardant les flammes des torches dans les rues. Les autres jeunes femmes du village tentaient encore de capter mon attention, mais aucune n’était Elin. Aucune n’avait cette force qui me défiait, ce feu qui brûlait dans ses yeux. Elle était captive, mais pas soumise. Elle était ma haine et ma fascination. Mon obsession et mon défi. Et je refusais de l’admettre, mais elle était désormais partie intégrante de Frostgard, de ma vie, et de mon esprit.
Chapitre 5ElinLe matin se leva sur **Frostgard** comme une menace silencieuse. Le ciel était gris, lourd, chargé de nuages qui semblaient presser la terre et le vent contre les murailles de pierre du village. Chaque bruit résonnait avec une intensité étrange, amplifié par le silence oppressant qui pesait sur la forteresse. J’avais appris à reconnaître ce silence : il précédait toujours les pires moments. Et je savais exactement ce qui m’attendait aujourd’hui.La veille, j’avais encore défié **Ragnar Thorne**, refusant de plier le genou à sa volonté, de devenir sa servante docile comme il le désirait. Ma rébellion ne pouvait pas passer inaperçue. Les hommes de Ragnar m’avaient observée avec un mélange de crainte et d’excitation : chacun d’eux savait que je n’étais pas comme les autres femmes de **Frostgard**, que je ne tremblais pas à la seule idée de sa présence, que je n’avais pas succombé à sa puissance brutale. Mais aujourd’hui, ils allaient me rappeler ma place.Je marchai avec
Chapitre 4RagnarLa lumière des torches dansait sur les murs de pierre froide de ma salle principale. L’air sentait le bois brûlé et le métal froid de mes armes, mais il y avait une présence qui troublait chaque fibre de mon être : **Elin Storm**, captive, fière, et toujours aussi impossible à dominer. Je l’avais fait entrer dans cette pièce, pas pour la punir encore, mais pour parler. Pour lui proposer quelque chose qu’aucune autre femme n’aurait osé entendre.— Écoute-moi bien, Storm, dis-je, les yeux rivés sur elle, la voix basse mais tranchante comme l’acier.Elle me lança un regard de défi. Ses yeux verts, lumineux dans l’ombre, semblaient me transpercer. Son corps, tendu et droit, était un défi silencieux. Ses mains serrées en poings trahissaient sa rage contenue.— Qu’as-tu à me dire, Thorne ? demanda-t-elle, la voix tremblante à peine perceptiblement, mais empreinte d’une colère qui aurait fait trembler n’importe quel autre homme.Je fis quelques pas vers elle, mes bottes rés
Chapitre 3RagnarLa brise glaciale du fjord fouettait mon visage alors que je me tenais sur la muraille de Frostgard, mon village fortifié perché sur les falaises abruptes. Ce lieu n’était pas seulement un refuge pour mes guerriers : c’était le royaume de Ragnar Thorne, le lieu où ma cruauté avait été forgée, et d’où j’imposais ma loi. Chaque habitant, chaque voyageur, connaissait mon nom. Ragnar Thorne n’était pas seulement un chef de guerre : j’étais une légende vivante, un nom que l’on chuchotait avec respect et peur.À mes côtés, Eirik, mon ami de toujours et confident, observait les navires au loin. Sa présence me rassurait, car il comprenait les zones d’ombre que je cachais à tous, y compris celles que je refusais d’admettre à moi-même.— Il fait froid, dit-il calmement, les yeux fixés sur l’horizon.— Comme toujours, répondis-je, sans détourner le regard. Frostgard est fait pour survivre, pas pour se complaire.Je savais que chaque guerrier sous mes ordres respectait mes décis
Chapitre 2ElinLa pierre froide sous mon corps me tirait un frisson tandis que je me réveillais dans l’obscurité. Le goût métallique du sang séché dans ma bouche me rappelait avec violence que je n’étais plus à Branvik. Branvik, mon village natal, réduit en cendres par Ragnar Thorne et ses guerriers. Mes parents, Heinrich et Freya Storm, mes frères et sœurs… tous disparus, anéantis par la brutalité de cet homme. Je suis Elin Storm, fille d’une famille massacrée, et je restais ici, captive, entourée par le pouvoir glacé et cruel de Frostgard.Mes poignets me faisaient mal, les chaînes serrant mes mains jusqu’à laisser des marques rouges sur ma peau. Chaque mouvement me rappelait ma captivité, mais aussi ma survie. Ma haine pour Ragnar brûlait comme un feu invisible, et c’était la seule chose qui me maintenait debout. Il avait détruit ma vie, et je refusais de lui offrir une seule parcelle de peur ou de soumission. Ma colère devait être totale, absolue, mon esprit devait rester libre.
Chapitre 1RagnarLe vent glacial fouettait mon visage tandis que le drakkar fendait les vagues sombres du fjord. Je suis "Ragnar Thorne"", chef de ""Frostgard"", et depuis mon siège sur ces falaises glacées, j’avais appris à dominer tout ce qui se trouvait devant moi. Mon village, fortifié et impitoyable, respectait et craignait mon nom : là où Ragnar Thorne passait, la peur s’installait avant même que la lame ne tombe. Les guerriers alignés sur le drakkar connaissaient mes ordres, ma brutalité et ma soif de contrôle.À mes côtés, fidèle depuis l’enfance, Eirik observait le fjord. Nous ne parlions pas beaucoup, et pourtant sa présence me rassurait. Dans le silence des vagues et le cri des goélands, il était le seul à connaître mes pensées sans que je n’aie besoin de les formuler.— La brume est fine, dit-il calmement, nous serons presque sur eux avant qu’ils ne sachent ce qui les frappe.— Parfait, répondis-je. Mon regard se perdit sur l’horizon. Branvik, un village que j’avais repér