Mon âme sœur m'a trahie lors de la cérémonie de marquage

« Ne discute pas avec moi. Suis mon plan à la lettre. L’injection d’argent doit être précise – assure-toi qu’elle détruise complètement sa louve. Elle ne doit se douter de rien. »

La voix de mon âme sœur, l’Alpha Marcus, a été froide et calculatrice.

« Une fois qu’elle se réveillera, je l’emmènerai voir le bébé de Rachel. Sans sa louve, elle n’aura d’autre choix que de chérir cet enfant comme le sien. Aucune Oméga n’a jamais défié la décision d’un Alpha. »

La guérisseuse de la meute a essuyé la sueur de son front, visiblement troublée par sa conscience.

« Alpha, je vous en prie, réfléchissez-y encore. Sarah sera déjà couverte de cicatrices de brûlures, et maintenant vous voulez aussi tuer sa louve ? C’est au-delà de la cruauté – c’est une condamnation à mort. Comment pourra-t-elle affronter les anciens de la meute en tant qu’Oméga ?

— Et qu’en est-il du bébé de Rachel ? Cet enfant vous ressemble trait pour trait. Que se passera-t-il si Sarah remarque la ressemblance ? Tout s’effondrera ! »

Marcus a tendu la main et a appliqué méthodiquement un baume cicatrisant sur mes lèvres fendillées, avec une douceur surprenante.

Sa voix s’est faite plus lasse, presque triste, et malgré tout, mon cœur s’est serré.

« Elle ne remarquera rien. Une fois devenue une Oméga, elle sera contrainte de rester dans la meute. Elle ne pourra pas se permettre de partir.

— J’ai promis à Rachel une cérémonie de marquage grandiose. Que je veillerai sur notre enfant et que nous le verrons grandir ensemble. Même si elle est mariée à un autre Alpha désormais, je ne la laisserai jamais s’inquiéter pour l’avenir de notre fils. »

La guérisseuse a poussé un long soupir en regardant mon visage blême sur le lit d’hôpital.

« Sarah est une bonne louve. Vous avez grandi ensemble dans cette meute… Pourquoi choisissez-vous… peu importe. Si vous êtes déterminé à aller jusqu’au bout, alors faites-le. »

« Prépare l’argent. Fais-le proprement. Aucune trace. Je veux que ce soit terminé avant qu’elle ne se réveille – je ne veux pas qu’elle souffre plus que nécessaire. »

La guérisseuse a quitté précipitamment la pièce, ses pas résonnant avec une hésitation évidente.

Marcus a sorti son téléphone et a envoyé un message vocal à son Bêta.

« L’incendiaire a-t-il tenu sa langue ? Reste sur notre accord – deux cent mille en compensation et aide sa famille à déménager hors du territoire de la meute. Sarah ne doit jamais savoir. »

Je n’ai pas pu empêcher mes larmes de couler, se noyant silencieusement dans mon oreiller.

Marcus a continué de soigner mes brûlures avec des linges tièdes, sa main douce malgré le fait qu’il planifiait ma destruction.

Malgré la chaleur de ses soins, j’avais froid jusqu’à la moelle.

Alors, c’était ça, la vérité. La cérémonie de marquage dont j’avais rêvé pendant cinq ans n’avait été qu’une façade pour Rachel.

L’incendie n’avait jamais été un accident.

Il éliminait simplement un obstacle pour Rachel, la mère de son enfant caché.

Tout ce que je croyais être notre bonheur n’était qu’un mensonge.

Trahison et tromperie – voilà ce qui formait les fondations de notre relation.

J’ai lutté pour ouvrir les yeux contre la lourdeur de la sédation.

Mais avant que je ne puisse émerger totalement, j’ai senti une nouvelle aiguille percer ma peau, injectant cette fois quelque chose de bien pire qu’un simple anesthésiant.

Avant qu’ils ne m’emmènent dans la salle de traitement, Alpha Marcus a pressé un baiser doux sur mon front.

« Sois courageuse, petite louve. Ce sera bientôt terminé. Sarah, je t’attendrai. »

L’argent a brûlé dans mes veines comme du feu liquide. Ma louve a hurlé de douleur, ses cris résonnant dans mon esprit tandis qu’il se débattait contre le poison.

Lorsque sa présence s’est effacée peu à peu, mon cœur est devenu aussi froid que l’argent qui l’anéantissait.

Quand j’ai ouvert les yeux à nouveau, j’étais de retour dans ma chambre d’hôpital. Les brûlures couvraient toujours mon corps, mais quelque chose d’infiniment pire avait changé.

La chaleur familière de ma louve, celle qui m’avait accompagnée depuis l’enfance, avait disparu.

Seul un vide abyssal subsistait là où il aurait dû être.

Marcus était assis à mon chevet, veillant sur moi. Lorsqu’il m’a vue éveillée, son visage a affiché une inquiétude parfaite, comme s’il n’avait pas lui-même ordonné la mort de ma louve.

Il a pris ma main et l’a pressée contre sa joue avec une tendresse insoutenable, rendant la trahison encore plus douloureuse.

« Sarah ? Tu es réveillée ? Tu souffres quelque part ?

— Dis-moi si ça te fait mal. Je demanderai à ce qu’ils ajustent tes médicaments. »

Son expression était aussi aimante que toujours, mais désormais, je voyais le vide derrière ses yeux. Le calcul froid qui s’y cachait sous une illusion de douceur.

Il était terrifiant de comprendre jusqu’où quelqu’un pouvait aller par amour pour une autre. À quel point il pouvait détruire une vie qui se dressait sur son chemin.

J’ai secoué légèrement la tête et j’ai tendu la main pour effleurer la légère barbe sur sa mâchoire.

Je devais jouer mon rôle dans cette mascarade cruelle.

« Tu n’as pas dormi de la nuit, n’est-ce pas ? Je vais bien. Repose-toi un peu. »

Marcus a accepté mes paroles sans méfiance et, enfin, il a baissé sa garde. Bientôt, il s’est endormi à mon chevet.