Le son lointain d'un hélicoptère est parvenu aux oreilles de Janine, évoquant en elle une lueur d'espoir, comme un phare guidant un navire égaré dans la nuit. Cet hélicoptère n’apparaitrait pas ici sans raison, n’est-ce pas ?Peut-être, juste peut-être, ses frères étaient-ils enfin là pour la sauver ?Assise à la place du copilote, le vieil homme a laissé échapper une expression d'inquiétude soudaine : « Impossible que ce soit la police, n'est-ce pas ? »Le chauffeur a éclaté de rire en lui répondant : « Mon vieux, tu as vu trop de films. Depuis combien de temps empruntons-nous cette route ? La police en hélicoptère ? Allons, soyons sérieux. »« Alors, qu'est-ce que c'est que cet hélicoptère ? Je n'en ai jamais vu de tel. »« Probablement juste une visite ou peut-être une équipe de télévision en reportage. »L'idée semblait plausible au vieil homme. Après tout, qui d'autre dépenserait des sommes folles pour envoyer un hélicoptère dans cette région reculée ?Peu de temps après, le chau
Dans un silence lourd, les mots se perdaient dans l'atmosphère.Janine avait espéré trouver du réconfort dans les paroles de cet homme, mais elle était surprise par son conseil stoïque : Sois patiente ! Mais elle savait que, pour l'heure, c'était sa seule option.Malgré la froideur des paroles de Paulin, ses gestes étaient empreints d'une douceur inattendue. Au-delà de ses mots, elle percevait une attention sincère, dissimulée sous son masque impassible. Soudain, à travers le voile de son propre monde, les cris de l'homme l’ont percée.Des échos de douleur résonnaient dans l'air. Janine a levé les yeux pour tenter de comprendre, mais son regard était barré par les silhouettes camouflées des hommes autour d'eux, dissimulant le drame qui se jouait.Pourtant, à en juger par les bruits, il semblerait qu'une leçon sévère lui soit administrée. Janine a détourné le regard, observant plutôt le bandage appliqué autour de sa cheville. Elle a remarqué le visage de l'homme, à la fois beau et gra
Janine fixait l'homme en face d'elle. Son enlèvement s’est produit si soudainement, si quelqu'un avait été le premier à être informé, c'était bien ses frères.Lorsqu'elle avait entendu le bruit de l'hélicoptère depuis la voiture, elle avait instinctivement pensé que c'était ses frères qui arrivaient. Mais la présence de Paulin l'avait prise au dépourvu.Les yeux perçants de l'homme se sont réduits légèrement : « Quoi ? Déçue de me voir ? Qui espérais-tu voir descendre ? »« Je pensais que c'était la police qui débarquait. Y a-t-il un problème ? » Janine a remué légèrement les pieds et a continué de dire : « Je ne m'attendais pas à ce que notre cher Monsieur le Président, vous, si occupé, y soyez venu en personne. C'est assez surprenant, avoue. »« Ne creuse pas trop. Je ne veux juste pas que tout le monde sache que ma femme a été enlevée dans les montagnes alors qu'elle était enceinte. Tu imagines l'impact sur mon image si cela se sait ? » Sur ces mots, Janine a baissé les paupières,
Il avait tellement confiance en sa taille ?Alors que Janine s'installait dans l'hélicoptère, ses pieds effleuraient encore l’air. Il semblait que l'entrée était un peu trop haute, rendant l'ascension difficile pour elle seule.Une fois à bord, elle a remarqué plusieurs kidnappeurs allongés à terre.« Et eux ? », a-t-elle demandé.« Quelqu'un viendra les chercher. » En disant cela, Paulin a pris place à ses côtés, l'espace restreint les rapprochant davantage. Le bras contre le bras, Janine pouvait sentir la chaleur qui émanait de l’homme.Il faisait vraiment froid dans les montagnes.L’estomac de Janine a émis un grondement, signe de sa faim tenace. Bientôt, le bruit d'un emballage de nourriture a attiré son attention. Elle a tourné la tête et a découvert Paulin tenant des chocolats dans sa main. Elle a dégluti instinctivement.« En veux-tu ? », a proposé Paulin en secouant le chocolat.« Ouais ! », a-t-elle répondu avec sincérité, « Tu ne peux pas laisser mourir de faim ta femme dans
Les poings de Cyril étaient crispés, laissant perler des gouttes de sueur à leur étreinte. Il ne pouvait plus retenir sa colère et a fini par s’écrier :« Lâche-la, bon sang ! Tu penses pouvoir la retenir aussi longtemps ? »Paulin a toisé Cyril d'un regard sévère. « Et toi, tu ne la touches pas non plus. »« Tu ne vas pas me dicter ma conduite, Paulin ? », a répliqué Cyril, sa voix empreinte d'agacement. Sans plus attendre, il est passé à l'action : « Lâche-la ! »« Non ! Va-t’en ! », a riposté Paulin, sa détermination transparaissant dans ses paroles.Ces deux hommes se faisaient face, l'atmosphère chargée d'une tension palpable.C'est alors que Janine a émergé de son sommeil, ses paupières s'ouvrant sur la vision de deux hommes faisant face. Prise entre eux, elle a ressenti un frisson lui parcourir l'échine.Elle a levé faiblement la main : « Est-ce que je peux dire quelque chose ? »Les deux hommes l’ont scrutée simultanément. « Tu es réveillée ? », ont-ils demandé d'une même voix
Cyril bouillonnait de colère en repensant à la scène précédente. Il avait depuis longtemps pressenti les mauvaises intentions de Paulin envers Janine, et après cet incident, ses craintes se confirmaient.« Cyril, tu l’as mal compris », a toussé Janine, interrompant ses pensées.« Je l’ai mal compris ? Non, Janine, je te préviens, évite Paulin à l'avenir. C'est un vieux divorcé, marié pour la deuxième fois, et à part un peu d'argent, il n'y a rien à gagner. Ne tombe pas dans son piège. »Janine, impuissante, lui a répondu alors : « Ne t'en fais pas, je ne serai pas attirée par lui. »Elle avait déjà appris sa leçon, elle ne se laisserait pas piéger une seconde fois.« C'est bien », a soupiré Cyril, soulagé. Il craignait que sa sœur ne se laisse attendrir par le prétendu héroïsme de Paulin. Après tout, les femmes étaient souvent plus sensibles à ce genre de manipulation.L'examen s’est terminé bientôt et Janine a été admise dans le service général.Peu de temps après, un festin succulent
Le souffle court, Janine est demeurée stupéfaite devant la scène qui se déployait devant ses yeux. Jamais elle n'avait imaginé que ses frères croiseraient le chemin de Paulin ici, à l'hôpital. Une onde de panique l’a traversée : elle n'avait nullement souhaité que ses frères soient témoins de sa relation avec Paulin. Après tout, connaissant le caractère impétueux de Bruno, il aurait très certainement fait preuve de violence envers Paulin. Non, non, non, il fallait absolument éviter cela à tout prix !Bruno fixait Paulin avec sévérité, son regard pénétrant semblait transpercer l'âme de ce dernier. D'un geste autoritaire, il a conduit ses frères à l'intérieur du service. L'espace semblait se rétrécir sous l'effet de leur présence. Paulin, quant à lui, a vu s'avancer les Leclerc, une lueur de perplexité traversant ses yeux. Que diable faisaient-ils ici ?Peu de temps après, Cyril est revenu avec des fruits, son visage s'est illuminé à la vue de son grand frère et des autres arrivants. C
Une des femmes d'âge mûr a pris la parole avec une douceur teintée de reproche : « Janine, ton ingratitude est déconcertante. Sans la famille Bernard pour t'accueillir, aurais-tu trouvé la quiétude que tu connais aujourd'hui ? »Camille, accablée, s'est effondrée au sol et a laissé échapper des sanglots poignants : « J'ai pris la peine de t'organiser un mariage. Si tu n'étais pas d'accord, tu aurais simplement pu refuser. Mais pourquoi as-tu préféré appeler la police et les accuser d'enlèvement ? Tu te montres bien dure envers nous. »« C'est vrai ! Dans notre village, c'est ainsi que les mariages se concluent, sans qu'on évoque de tels crimes », a renchéri une autre femme d'âge mûr, s'approchant de Janine d'un pas résolu.« Ma fille et Antoine sont sur le point de se marier. Et voilà que tu envoies la police les arrêter. Comment pourrons-nous célébrer ce mariage désormais ? », a ajouté une autre femme avec un soupçon de désespoir dans la voix.La jeune fille aux côtés d'Antoine, les y
Après avoir mangé ce morceau de pâtisserie, Janine a bu une gorgée d’eau. Elle a alors remarqué que Paulin la fixait sans détour.Ses yeux, longs et profonds, étaient rivés sur elle.Il ne disait rien, mais sous la lumière tamisée, ses traits ciselés paraissaient encore plus marqués.Son regard la mettait mal à l’aise. Elle a baissé les yeux et a murmuré : « Il se fait tard, tu devrais rentrer. »Elle l’a littéralement chassé de chez elle, sans même lui accorder un dernier regard.Elle ne voyait pas pourquoi elle devrait être aimable avec lui. Après tout, ils étaient divorcés maintenant. Peu importe ce qu’il faisait, elle s’en fichait complètement.Paulin a fini par se lever du canapé. Sa silhouette imposante s’est dressée sous la lumière, projetant une ombre longue sur le sol.L’espace, déjà exigu, paraissait encore plus étroit à cause de sa présence, son corps obstruant la lumière devant elle.Son ombre l’enveloppait, et son regard était à la fois sombre et insondable.Elle a senti s
Sérieux ? Il choisissait ce moment pour venir la perturber ?Peu de temps après, elle a cru entendre la sonnerie de la porte d’entrée.Janine s’est redressée d’un coup dans son lit.Il n’aurait quand même pas osé monter, si ?Elle a réfléchi un instant. Elle devait sûrement avoir mal entendu. Paulin ne viendrait pas jusqu’ici pour la voir !Mais elle a ensuite entendu qu’on frappait à la porte.Sans perdre une seconde, elle a ouvert la porte de sa chambre, juste à temps pour voir sa tante se diriger vers l’entrée.« Il est tard... C’est qui ? »« Tante Solène... »Elle a voulu l’arrêter, mais c’était trop tard.La porte s’est ouverte, révélant Paulin sur le seuil. Il portait un ensemble sportif gris, bien loin de son allure stricte et impénétrable en costume. Il avait l’air... plus accessible, plus ancré dans la vie quotidienne.Janine a esquissé un sourire gêné, mais poli. Ce salaud était vraiment monté jusqu’ici !Solène, en reconnaissant Paulin, a ouvert de grands yeux, stupéfaite.
Deux hommes se sont croisés dans le couloir. L’un affichait une maturité froide et impitoyable, tandis que l’autre dégageait une distance glaciale et détachée.L’atmosphère semblait d’un calme absolu.Alors qu’ils allaient se croiser, Paulin n’a pas pu s’empêcher de prendre la parole : « Elle et toi, ça ne marchera pas. »Un léger sourire a effleuré les lèvres d’André : « En tant qu’ex-mari, tu te mêles un peu trop de ce qui ne te regarde pas. »« Arrête ! »Paulin a pivoté légèrement, son regard perçant et glacial : « C’est un avertissement. De toute façon, ta famille n’acceptera jamais les enfants qu’elle porte. Elle est têtue, elle ira jusqu’au bout pour les garder. »« Non. Ma famille sera ravie d’accepter les enfants qu’elle porte. Parce que moi, je suis stérile. Je n’aurai jamais d’enfant. Si je l’épouse, j’aurai à la fois une femme et des enfants. Et en plus, ce sont des jumeaux. Ma mère ne va pas en revenir de joie. »D’un ton léger, André a lâché ces mots avant de tourner les
Si les autres frères l'apprenaient, elle ne pourrait probablement pas les retenir.Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, elle a soudain remarqué le reflet sur la bouteille de vin rouge derrière elle – l'homme debout à la porte n'était autre que Paulin.Quelle coïncidence, sa salle privée était juste à côté ?Depuis combien de temps cet homme odieux se tenait-il là ?Janine a hésité un instant, puis a regardé André en face d'elle : « Parce que l'enfant n'est pas de lui. »En entendant cette réponse, une lueur de surprise a traversé le regard d'André, comme s'il ne croyait pas tout à fait ses paroles.Après avoir parlé, Janine a continué à surveiller du coin de l'œil le reflet sur la bouteille de vin.Peu de temps après, la silhouette s'est éloignée et est retournée à l'intérieur.Janine a poussé un léger soupir de soulagement. Pour l'instant, elle ne voulait pas que Paulin sache que l'enfant était de lui, car elle était déterminée à emmener l'enfant avec elle.Le repas était à moitié te
Quand Janine a vu Paulin, elle a soudain réalisé à quel point le monde était petit. Comment pouvait-elle le croiser ici, de toutes les places ?Paulin se tenait au milieu d'un groupe, sa haute stature et sa démarche assurée le rendant particulièrement remarquable.Mais quand il a aperçu Janine en compagnie d'un homme, son pas s'est légèrement décalé, et son regard s'est fixé intensément sur elle.En tant que grand patron, quand Paulin regardait quelque part, les autres suivaient naturellement son regard.Ses lèvres minces se sont serrées en une ligne froide. Pour être honnête, il était surpris de la voir ici.Mais ce qui l'a encore plus surpris, c'était de la voir dîner avec un homme inconnu.Son regard s'est immédiatement assombri. Chaque fois qu'il voyait un homme à ses côtés, son humeur devenait exécrable.L'atmosphère dans le hall est devenue étrangement tendue.Janine ne s'attendait pas à croiser Cet homme odieux ici. Elle a ignoré Paulin et s'est tournée vers André : « Allons-y.
« Parler dans le dos des gens, ce n’est pas très bien non plus, n’est-ce pas ? » a déclaré André.Janine a immédiatement senti un frisson lui parcourir le dos. Elle s’est retournée et a vu le beau médecin debout à l’entrée, appuyé contre le cadre de la porte, le regard pénétrant fixé sur elle.Elle ne s’attendait pas à se faire prendre sur le fait.Elle a forcé un sourire : « Euh... ce n’est pas ce que je voulais dire. En général, plus un médecin est strict, meilleur il est. »« Janine, ne le prends pas trop à cœur, il est toujours comme ça », a dit son frèreCyril a tapoté son épaule : « À propos, Janine, on sort dîner ce soir ? C’est rare que certains viennent en mission à Paris pour une semaine. Il a fait le déplacement pour me voir, alors je dois au moins l’inviter à manger. »« Tu n’es pas si important que ça. J’ai entendu dire que tu avais retrouvé ta sœur, alors je suis venu spécialement pour voir à quoi elle ressemble », a ajouté André.Janine a cligné des yeux. Il était venu s
Janine a réfléchi attentivement avant de répondre : « Il ne devrait pas y avoir de problème, Mamie. Y a-t-il quelque chose que tu aimerais que je fasse pour toi ? »« Cette opération était une question de vie ou de mort, et après avoir finalement quitté l'hôpital et commencé à récupérer, j'ai décidé d'organiser une petite fête pour célébrer cela. Je voudrais t'inviter, ainsi que tes frères, à y participer. Penses-tu qu'ils auront du temps ? » a demandé la vieille dame NadineJanine ne s'attendait pas à ce que la grand-mère de Paulin invite également ses frères à la fête.Cette image était si indescriptible qu'elle osait à peine y croire !Elle a hésité un moment : « Euh, Mamie, je devrais en parler à mes frères d'abord. Je te répondrai plus tard. »Après avoir raccroché, Janine était distraite pendant son petit-déjeuner.Comment allait-elle aborder ce sujet avec ses frères ?À midi, Janine a commencé à sentir un certain inconfort dans son ventre, comme si quelque chose le frappait.Inq
Josiane s’est empressée de parler : « Janine, en tant qu’anciennes camarades de classe, je t’en prie, pardonne-moi cette fois. Je n’oserai plus jamais. L’entreprise de ma famille a fait faillite, mon père a été emmené par des hommes, et si cela continue, nous n’aurons vraiment plus aucun recours. »« Et quand tu harcelais les autres, quand tu répandais des rumeurs malveillantes pour nuire aux autres, tu n’as jamais pensé que tu en arriverais là un jour ? »En voyant Josiane rester sans voix, Janine lui a lancé un regard froid : « Je te le répète, je ne te pardonnerai pas. »Elle allait partir, mais Josiane s’est agenouillée soudainement : « Janine, pardonne-moi cette fois, je m’excuserai publiquement dans le groupe des anciens élèves et je publierai un message épinglé sur mon réseau social. Je n’oserai plus jamais ! »« Lâche-moi ! Pourquoi est-ce que tu penses que tu peux harceler les autres quand tu veux, et maintenant que tu t’excuses, les autres doivent forcément te pardonner ? Le
Janine se tenait au bord de la route animée, le regardant attentivement.Autour d’eux, les passants allaient et venaient, nombreux à se retourner pour admirer l’apparence exceptionnelle de Paulin.La lumière des réverbères n’était pas très vive, et le regard de Paulin est devenu légèrement mal à l’aise. Il a répondu instinctivement : « Janine, tu es si narcissique ? »Après avoir prononcé ces mots, Paulin a serré immédiatement ses lèvres minces, éprouvant un certain regret.Janine a hoché la tête : « Puisque tu ne m’aimes pas, alors ne te montre pas si souvent à mes côtés et ne faites pas toutes ces choses gentilles pour moi. Ça me donne l’impression que tu es tombé amoureux de moi. »Paulin a avalé difficilement : « Je fais tout cela parce que ... parce que je veux te compenser. Ces trois dernières années, je t’ai vraiment négligée. »Janine n’était pas le genre de fille visant l’argent qu’il avait imaginée.Les yeux de Janine ont picoté, et un goût amer lui est venu à la bouche. Elle