MaximeJe dévale les marches comme un homme consumé par les flammes. Mes jambes s’élancent avec une fureur contenue, mon cœur cogne dans ma poitrine tel un tambour de guerre.Dans l’enceinte de mon esprit, une seule image tourne en boucle, obsédante : Damon, la verrine cristalline, la gélule dissimulée.L’air siffle, coupant, tandis que je jaillis dans le jardin, un théâtre festif s’étendant devant moi, ignorant et insouciant. Les violons grincent leur mélodie mielleuse, des rires éclatent encore parmi les invités, des bulles de champagne dansent dans les flûtes.Et là, au cœur de cette mascarade, lui.Damon.Un sourire ourle ses lèvres, un toast scintille dans une main, et dans l’autre, la verrine en cristal – celle qu’il a souillée de son crime. Mon regard s’aiguise, se mue en lame affûtée. Je fends la foule avec détermination, esquivant un plateau d’argent, un bouquet de roses, un éclat de rire. Il tend la verrine à William Leclair, le père de Willow, qui s’apprête à la saisir, con
WILLOWLe jardin de mes parents est terne avec l'hiver qui arrive.La réception a lieu dans le hall , le salon et la salle a mangé chez mes parents.Chaque pétale semble avoir été sélectionné à la pince.Chaque verre de champagne brille comme un piège.Maxime serre ma main plus fort que nécessaire. Il sourit. Je fais semblant aussi. Tout le monde fait semblant.C’est la fête. C’est les fiançailles officielles de Cassidy et Damon.Et pourtant, moi, je suis à deux doigts de vomir devant toute cette mascarade.Je n'ai rien dit a mes parents mais j'imagine qu'ils vont tombé de haut les pauvres...Avec la santé fragile de maman, ils n'avaient pas besoin de ça !— Respire, murmure Maxime. Dans une heure, tout sera terminé.Je lève les yeux vers lui.Il est beau.Trop calme.Trop propre pour l’homme que je sais capable de faire tomber un empire à mains nues.— Tu crois vraiment qu’il va tenter quelque chose aujourd’hui ?— Il va le faire. Parce qu’il pense qu’il a gagné. Et c’est exactement
MaximeJe m’enfonce dans le canapé du salon, la lumière tamisée caressant les contours de la pièce comme un voile posé sur un secret. Les rideaux de velours étouffent les lueurs des réverbères dehors, et une lampe sur pied projette des ombres mouvantes sur les murs. Après le froid mordant de cette journée de décembre, l’atmosphère pourrait sembler chaleureuse… mais c’est une illusion. La tension est là, tapie dans les recoins, prête à exploser au moindre mot de trop.Je pose une main sur celle de Mélanie, un sourire en coin pour masquer l’impatience qui me ronge.— Merci, Mélanie. Tu peux nous laisser maintenant.Elle hoche la tête, son visage doux et pro comme toujours, puis s’éclipse sans un bruit. La porte se referme dans un clic feutré, et un silence épais s’abat. Un silence chargé, presque palpable.Nous sommes quatre autour de la table basse. Quatre pions dans une partie d’échecs dont je ne maîtrise pas encore toutes les règles. À ma gauche, Willow, droite et concentrée, ses yeu
WillowJe ramène ma tasse vers moi, ma main tremblante trahit tout ce que je tais. Je n’ose pas croiser son regard, ce regard lourd de colère et de douleur, un mélange qui me transperce plus que n’importe quelle parole.Je porte la tasse à mes lèvres, le café amer me brûle la gorge, mais c’est une douleur moin violente que l'indifférence de Maxime, j'ai l'impression que tout est vraiment fini.Le silence entre nous est assourdissant, chaque tic-tac de l’horloge résonne comme un rappel cruel de ce qui s’effrite.Mélanie part en cuisine et Maxime brise enfin ce poids.— Willow, il faut qu’on parle. Vraiment.Je baisse les yeux, ma voix se brise.— Je sais.Il me regarde l’air fatigué mais déterminé.—Ce soir , Imen vient dîner. tu va pouvoir entendre ce qu’elle a à te dire, tout. Sans filtre.Il hoche la tête, visiblement soulagé, et avale une gorgée de son café.— Bastien, le détective qui t’a prise en photo, sera là lui aussi. Ils nous diront tous les deux ce qu’on doit savoir.— Je
WILLOWJe suis là, dans cette chambre d’amis qui n’a jamais été un refuge. Le silence m’écrase, comme une main invisible qui serre ma poitrine. Chaque respiration est un effort, chaque battement de cœur une lame qui me rappelle ce que j’ai perdu. Maxime. Son regard distant, sa froideur. Il ne m’a pas quittée en mots, mais son silence hurle son abandon.Je m’effondre sur le lit, encore habillée. Mes vêtements collent à ma peau, lourds comme des chaînes. Les larmes viennent, brûlantes, incontrôlables. Mon cœur se tord, une douleur sourde qui pulse avec chaque sanglot. Je pleure la fatigue, la défaite, cet amour qui s’effrite. Épuisée, je m’endors, bercée par mes propres pleurs.Le matin me frappe d’une lumière pâle qui traverse les rideaux. Mon corps est lourd, mes yeux gonflés. Je traîne mes pieds jusqu’à la salle de bain, la peau encore salée de larmes. Sous la douche froide, l’eau ruisselle sur moi, mordante. Elle emporte la sueur, mais pas cette brûlure au fond de ma poitrine. Mon c
Je pousse doucement la porte, pas assez fort pour faire du bruit, mais assez pour que le silence étouffant de la maison soit percé par ce léger grincement. Je l’entends pleurer avant même de la voir. Une douleur sourde serre ma poitrine, et chaque pas vers cette chambre d’amis est un combat entre ma colère et mon besoin de la retrouver.Elle m’a trahi, mais quelque chose me fait étrangement mal sans que je comprenne pourquoi.Quand j’entre, elle est là, assise sur le bord du lit, le dos tourné. Ses épaules tremblent, des larmes roulent silencieusement, brillant sous la faible lumière. Je peux voir sur sa peau ces traces laissées par les larmes, comme autant de blessures invisibles.— Tu pleures, dis-je doucement, sans colère, avec une lourde tristesse.Elle sursaute, essuie précipitamment ses yeux, tourne la tête, refusant que je la voie ainsi. Comme si montrer cette vulnérabilité lui était interdit.— Tu pourrais frapper, me dit-elle en détournant la tête.— Je ne frappe pas chez mo