MAXIMEJe serre Willow contre moi, si fort que mes bras en tremblent. Comme si lâcher prise risquait de la faire disparaître.Mon cœur bat encore trop vite. Mon souffle est court. J’ai cru la perdre. Je l’ai vraiment cru.Quand j’ai vu mon père pointer son arme sur elle, j’ai senti le monde basculer. Tout est devenu flou, sauf elle. Son visage. Son silence. Sa peur.Je savais que je l’aimais. Mais à cet instant précis, dans ce chaos, cette seconde suspendue entre la vie et la mort…Je me suis rendu compte qu’elle était plus que tout.Elle était tout.Mon oxygène. Ma lumière. Ma maison. Ma rage et ma paix.Je glisse mes doigts dans ses cheveux, doucement, pour l’ancrer là, contre moi. Pour lui faire comprendre, sans un mot, que je ne la laisserai plus jamais seule face à ça. Que même blessé, même brisé, je me battrai pour elle. Pour nous.Elle ne parle pas. Mais je sens sa main s’accrocher à ma chemise, comme si elle essayait de recoller nos morceaux.Et moi, je ferme les yeux.Juste u
MAXIMEJe pivote juste à temps. Richard, toujours à terre, a attrapé une statuette en bronze, un cheval cabré que ma mère avait choisi pour décorer cette pièce maudite. Il la brandit comme une arme, le métal sifflant près de mon oreille alors qu’il tente de me frapper. Je sens l’air se déplacer, un frisson glacial contre ma peau. Dans cet instant, tout ralentit. Je revois ma mère, ses larmes silencieuses, ses silences lourds, la façon dont elle s’est éteinte sous les mensonges de cet homme, son esprit brisé par ses manipulations. La rage m’aveugle, un voile rouge devant mes yeux. Mon poing s’écrase contre sa pommette, un craquement sinistre retentit, comme un os qui cède sous la pression. Richard s’effondre, du sang gouttant de sa lèvre éclatée, son rictus enfin brisé, remplacé par une grimace de douleur.Je recule, haletant, l’air brûlant mes poumons. Mes jointures écorchées saignent, la douleur pulsant au rythme de mon cœur affolé. Mes yeux brûlent, pas seulement de colère, mais d’u
MAXIMELa fureur explose en moi, un volcan longtemps contenu qui déchire mes entrailles, un cri rauque jaillissant de ma gorge, comme si toutes ces années de silence, de douleur refoulée, de souvenirs étouffés se brisaient d’un seul coup, dans une déflagration brutale. Mes muscles se tendent, mes veines pulsent sous ma peau, et mes poings se serrent si fort que mes ongles mordent mes paumes. Chaque fibre de mon être hurle une vérité que je ne peux plus taire.— Tu crois vraiment que je t’aurais laissé la tuer ?Les mots jaillissent, propulsés par une rage incandescente, une tempête qui me consume de l’intérieur. Ils ne sont pas réfléchis, ils sont instinctifs, comme si ma voix avait pris vie pour cracher des années de rancœur. Je bondis vers Richard, l’homme qui a détruit ma mère, qui a empoisonné chaque instant de ma vie, et qui ose maintenant menacer Willow, la seule lumière dans mes ténèbres. Mon poing s’abat avec une précision froide, presque mécanique, arrachant le revolver de se
willowUn cri déchire l’air, rauque, chargé d’une fureur qui me glace le sang. Mon cœur s’emballe, martelant ma poitrine comme s’il voulait s’échapper. Le salon des Valdrake, avec ses tapis persans et ses dorures, se transforme en un piège, les murs semblant se refermer sur moi.— Tu crois vraiment que je t’aurais laissé la tuer ? rugit Maxime, sa silhouette s’élançant vers Richard avec une violence brute, comme un animal libéré de ses chaînes.Je suis paralysée, mes jambes lourdes, mes yeux rivés sur le revolver dans la main de Richard. Les cachets qu’il m’a forcée à prendre – ou qu’il a essayé – sont encore dans ma bouche, leur goût amer me brûlant la langue. Dans un réflexe, je les crache, et ils s’éparpillent sur le tapis, scintillant comme des éclats de verre sous la lumière vacillante du lustre. Maxime frappe, un coup précis qui arrache l’arme des doigts de Richard. Le revolver glisse à travers la pièce, traînant dans sa chute une poignée de pilules qui s’égaillent comme des per
WillowJe débarque chez lui sans prévenir, l’odeur stérile de l’hôpital encore accrochée à ma peau comme un souvenir cuisant, mêlée à la vision lancinante du bébé luttant entre la vie et la mort, gravée dans mon esprit et dans mon ventre. Damon est mort. Et ce vieux monstre, Richard, est le dernier maillon à faire sauter pour mettre fin à cette spirale de destruction.La porte s’ouvre, et Richard apparaît, son regard perçant me jaugeant de haut en bas. Il lit tout sur mon visage – la colère, la douleur, la détermination – mais il n’a pas peur. Il n’a jamais eu peur, ce roi imperturbable dans son château de mensonges.— Willow… Tu es tombée du lit ? lance-t-il avec un rictus narquois, sa voix mielleuse teintée d’un mépris glacial.Je passe devant lui, entrant comme une tempête froide, glacée, tranchante, mon souffle formant de petits nuages dans l’air lourd du hall luxueux de sa maison de Kensington, avec ses murs lambrissés et ses tapis persans.— Damon est mort, dis-je, les mots claq
MaximeJe me réveille brutalement, le souffle court, le cœur battant la chamade comme s’il cherchait à s’échapper de ma poitrine. La lumière pâle du matin filtre à travers les rideaux de velours vert olive, une lueur timide qui se glisse entre les interstices, mais quelque chose cloche dans l’air, une absence pesante qui me noue l’estomac.Le lit est vide. Willow n’est pas là. Je tends la main, cherchant instinctivement la chaleur de son corps, mais le drap est froid, abandonné, et un frisson me parcourt l’échine. Mon regard se pose sur la table de chevet, où un morceau de papier froissé attire mon attention. Je m’en saisis d’une main tremblante, les mots dansant sous mes yeux : “Je suis partie à l’hôpital. Cassidy est réveillée. Je dois la voir. Repose-toi, je t’aime. – W.”Je me redresse d’un coup, l’angoisse me dévorant de l’intérieur comme une lame acérée. Quelque chose ne tourne pas rond, un pressentiment sombre qui me serre la gorge. Je saisis mon téléphone sur la table, l’écran