En écoutant les propos de Colette, Victor a ressenti une irritation inexplicable.Depuis quand était-il censé s'occuper de ce genre de questions triviales ?« Madame Mercier, je vous conseille de reconsidérer votre position. Ne vous surestimez pas. »Victor n'avait aucunement l'intention de ménager les susceptibilités de Colette.Sur ces mots, il a raccroché.À l'autre bout de la ligne, Colette, confrontée à ce rejet abrupt, était mortifiée.Elle n'avait pas imaginé que Victor refuserait catégoriquement de s'impliquer dans cette affaire.Or, elle s'était déjà vantée de cet événement auprès de son entourage. Si le projet échouait, comment pourrait-elle encore se montrer dans les cercles mondains de Clairbois ?Peu après, son téléphone a sonné à nouveau. Une dame de la haute société l'interrogeait avec enthousiasme : « Madame Mercier, est-ce vrai que la fête d'anniversaire de votre fils aura lieu à l'Hôtel Royal ? Mon mari souhaite également y assister ! »Face à cette question
Colette parlait comme si tout cela était parfaitement normal.Élodie se souvenait que dans sa vie antérieure, à cette même période, Colette avait organisé une fête d'anniversaire pour Thomas, profitant également de son statut de la future épouse de Victor pour réserver un autre hôtel prestigieux.L'événement s'était transformé en farce humiliante, renforçant encore le mépris de Victor à son égard.Dans sa vie précédente, n'ayant pas les faveurs de Victor, Colette n'avait pas osé abuser de la situation.Mais dans cette vie-ci, maintenant qu'Élodie vivait chez les Moreau, Colette se croyait en position de force et devenait de plus en plus effrontée.« Colette, je me souviens que l'année dernière, pour mon anniversaire, tu n'as même pas organisé de célébration. À l'époque, tu avais dit à mon père qu'une jeune fille ne devrait pas se précipiter pour faire des apparitions publiques, n'est-ce pas ? »Face à ce rappel, Colette a poursuivi sans vergogne : « Comment peux-tu comparer un ga
« Il semble que vous n'ayez aucune preuve. Cessez donc de nous barrer la route, nous devons aller en cours. »Voyant Élodie sur le point de lui échapper, Victor a saisi fermement son bras.Élodie a fixé la main qui la retenait et froncé les sourcils : « Monsieur Moreau, veuillez tenir compte du contexte. Je n'ai signé aucun contrat d'asservissement avec la famille Moreau. »Sur ces mots, elle s'est dégagée et s'est éloignée avec Lucie.Victor est resté interdit.À ses côtés, Paul a osé suggérer : « Monsieur, est-il possible que... nous ayons mal jugé Mlle Mercier ? »Victor a serré les poings.Qu'il s'agisse d'un malentendu ou non, l'attitude qu'Élodie venait d'adopter envers lui l'avait profondément irrité.« Allez interroger Yvonne, je veux savoir exactement ce qui s'est passé ! »« ...Oui, Monsieur. »Paul a rapidement monté les escaliers avec quelques hommes.Victor s'est massé les tempes, son expression trahissant une certaine lassitude.Pendant ce temps, Lucie, témoin
La voix de Lucie était juste suffisante pour parvenir aux oreilles de Victor.Son visage s'est aussitôt assombri.Il s'est soudain rappelé qu'autrefois, lorsqu'Élodie le suivait partout, il parlait d'elle exactement dans les mêmes termes.Voyant Victor approcher, Lucie a lancé : « Monsieur Moreau, notre Élodie vient simplement étudier. Que signifient ces visites répétées à l'université ? Vous considérez-vous comme son tuteur légal ? »Élodie a également fixé Victor, fronçant les sourcils avec mécontentement : « Monsieur Moreau, cette façon de me suivre est vraiment inappropriée. N'avez-vous donc rien d'autre à faire ? Vous passez votre temps à me chercher des ennuis, sans réaliser à quel point cela dérange tout le monde ? »Entendant ces répliques familières, l'expression de Victor s'est encore assombrie.Élodie se souvenait parfaitement.Autrefois, lorsqu'elle apportait son déjeuner à Victor, il la distançait délibérément. Elle s'épuisait à le suivre en talons hauts, pour n'obt
« Ce n'est rien, c'est à deux pas. »Élodie a adressé à Lucie un regard apaisant.Malgré son mécontentement évident, Lucie a accompagné Élodie tout au long du trajet.Dans la salle de classe, le professeur n'était pas encore arrivé, mais les étudiants étaient déjà installés.Élodie et Lucie ont accompagné Yvonne jusqu'à sa classe.À l'entrée, Yvonne a délibérément prolongé la conversation avec Élodie pendant quelques minutes.Les étudiants présents dans la salle, témoins de cette scène, se sont mis à spéculer sur le statut d'Yvonne.Ils avaient initialement considéré Yvonne comme une simple provinciale sans raffinement, mais découvraient maintenant qu'elle était véritablement la cousine d'Élodie, avec apparemment des relations privilégiées.En repensant à la manière dont Victor l'avait convoquée ce matin, le groupe était désormais convaincu qu'Yvonne n'était pas une personne ordinaire.Une fois Yvonne retournée en classe, Lucie a exprimé son indignation : « Pourquoi l'aides-tu
« Ce n'est pas grave, tu n'as fait que rapporter la vérité. »Élodie souriait : « Je n'ai jamais dit que j'étais en colère contre toi. »« Élodie ! Comment peux-tu rester aussi calme ? » s'exclama Lucie, furieuse.Même elle, une simple amie, discernait clairement les intentions d'Yvonne. Comment Élodie pouvait-elle ne pas les percevoir ?Pourtant, face à Yvonne, Élodie a poursuivi : « Tu raisonnes de façon trop simpliste. Si Victor soupçonne une relation entre Xavier et moi, et qu'il rompt nos fiançailles dans un accès de colère, crois-tu vraiment que ton statut d'étudiante admise par favoritisme sera encore garanti ? »À ces mots, l'expression pitoyable d'Yvonne s'est figée.Élodie a continué : « Tu as été admise parce que Victor a fait une exception en ma faveur. Si nos fiançailles sont rompues, il n'aura naturellement plus aucune raison de te protéger. »Le visage d'Yvonne s'est assombri davantage.« De plus, les étudiantes de la faculté d'économie sont toutes issues de la h