Chapitre 9

En disant cela, il lui a tendu un contrat qu'il avait préparé depuis longtemps.

« Lisez-le attentivement, et signez-le si tout va bien. »

Chloé a pris le contrat et s'est assise sur le canapé à côté pour le lire attentivement.

Pendant qu'elle lisait le contrat, Pablo la regardait.

La femme avait des cheveux châtains comme des algues marines, une peau claire et des traits délicats. Le soleil de la terrasse brillait faiblement dans ses cheveux.

Même assise négligemment, elle gardait une belle posture, avec un cou gracieux, des courbes harmonieuses, une taille fine et souple, et une silhouette élégante. Elle s'est concentrée sur le document de manière absolue.

Son regard s'est assombri, puis il a détourné les yeux. Un muscle s'est contracté brièvement dans sa mâchoire avant qu'il ne se tourne vers la fenêtre.

Le contrat était correct, offrant même une meilleure rémunération que Daniel.

Elle a signé sans hésiter. Le stylo a griffé le papier de manière décisive.

« Bienvenue dans l'entreprise. »

Pablo a esquissé un sourire désinvolte.

Chloé s'est levée.

« Alors je ne vous dérange pas plus longtemps, Monsieur Tixier. Je serai ici demain à l'heure. »

Sur ces mots, elle s'est tournée pour partir. Ses talons claquaient doucement sur le sol poli.

Arrivée à la porte, elle est revenue sur ses pas. Une trace d'hésitation se dessinait sur son visage.

Pablo sortait son briquet, avec la tête légèrement baissée pour allumer sa cigarette.

La voyant revenir, il a gardé la cigarette entre ses lèvres et son beau regard s'est plissé.

« Un problème ? »

« L'autre fois, vous nous avez apporté un parapluie, et hier, quand nous avons heurté votre voiture, vous n'avez rien dit... Monsieur Tixier, je voudrais savoir... pourquoi ? »

« Parce que je suis généreux. »

Elle a gardé le silence.

N'importe quoi.

Le regard de Chloé est devenu méfiant : « Ne me dites pas que vous aviez prévu de me faire venir ici depuis le début ? »

Alors tout cela faisait partie de son plan ?

Pablo a ri de son hypothèse.

« Je ne savais pas que vous étiez si narcissique. » Son ton était délibérément provocateur.

Chloé a rougi instantanément.

Le regard de Pablo est devenu profond : « Nous nous connaissions quand nous étions petits, il est normal que je prenne soin d'une vieille connaissance, non ? »

« Nous nous sommes déjà rencontrés quand nous étions petits ? »

Mais Pablo n'a pas répondu et il a allumé son briquet.

« Vous pouvez sortir. »

Chloé était perplexe en quittant le bureau de Pablo.

En fermant la porte, elle a entendu un petit ricanement.

« Décidément, quelle petite ingrate. »

......

Après avoir terminé les formalités d'embauche avec Laurent, celui-ci lui a remis des documents sur l'entreprise et le règlement intérieur.

Sur le chemin du retour, Chloé a réfléchi pendant très longtemps, mais n'arrivait pas à se souvenir quand elle avait rencontré Pablo.

Elle a fini par abandonner et s'est mise à chercher un appartement sur son téléphone.

Elle ne pouvait pas continuer à vivre chez Raphaëlle indéfiniment. Maintenant qu'elle avait un nouveau travail, il était temps de déménager.

Après avoir cherché, elle a trouvé un appartement assez proche du Groupe T.

L'appartement était propre et le propriétaire était sympathique. Chloé s'est décidée immédiatement.

Quand elle a appelé Raphaëlle pour l'informer, celle-ci a quitté son travail plus tôt pour retourner à l'appartement et l'aider à déménager. Le cri d'excitation de son amie était audible même à travers le téléphone.

« Ma chérie, tu es vraiment déterminée, tu démissionnes et retrouves un travail aussitôt, c'est comme ça que font toutes les femmes qui réussissent ? » Raphaëlle rayonnait en jetant des vêtements dans une boîte.

« Je ne suis pas une femme qui réussit, je ne suis qu'une simple employée. »

« Le Groupe T est plus puissant que le Groupe des Favreau, tu ne perds pas. J'ai vu une interview de Pablo dans un magazine économique, son profil, mon dieu ! Si tu as l'occasion, prends-moi quelques photos de lui en cachette ! » Elle s'éventait de façon dramatique.

Chloé rangeait sa valise : « Si tu veux le voir, tu n'as qu'à venir me rendre visite au bureau. »

« Hein ? »

« Je suis maintenant son assistante personnelle. »

« ... »

Raphaëlle a pris un air pensif : « J'ai une excellente idée pour se venger de Daniel. »

« Range tes idées farfelues. »

« Tu n'as qu'à séduire Pablo et à devenir Madame Tixier, l'amie d'enfance devenue la femme de son rival, ça ferait sûrement enrager ce stupide Daniel ! »

Chloé : « Tu es folle ? C'est de Pablo Tixier dont on parle. »

Raphaëlle s'est tout de suite dégonflée.

Les rumeurs disaient que Pablo était impitoyable et sans cœur, elle ne pouvait pas pousser sa chérie dans un autre piège.

Chloé n'avait pas beaucoup d'affaires, donc le déménagement a été rapide.

Mais comme elle était maniaque de la propreté, le rangement a pris cinq ou six heures.

La nuit était déjà tombée.

Raphaëlle était affalée par terre comme un poisson mort hors de l'eau. Elle a gémi dramatiquement, s'étalant sur le sol.

Chloé lui a lancé une serviette de bain.

« Va prendre une douche, pour te remercier de ton aide précieuse, ce soir je t'offre des beaux gosses. »

Raphaëlle a bondi comme une carpe.

« Tu as intérêt à tenir parole ! »

Après s'être douchée, Raphaëlle s'est fait un joli maquillage, puis a enfilé un petit vêtement à bretelles et un short, révélant ses longues jambes droites, sexy et séduisante.

Chloé portait un simple ensemble t-shirt et un short, mais Raphaëlle l'a renvoyée se changer en levant les yeux au ciel. Puis, elle a choisi personnellement une longue robe noire pour son amie.

Une robe sirène en satin, avec un décolleté bateau, cintrée à la taille et moulante aux hanches, mettant en valeur la taille fine et les courbes de Chloé.

Là, Raphaëlle était satisfaite.

Au moment où elle s'apprêtait à l'emmener dehors, le téléphone de Chloé a sonné.

C'était un numéro inconnu.

Dès qu'elle a décroché, elle a entendu une voix de femme.

« Mademoiselle Janin, je suis Manon de la résidence des Favreau. Madame a attrapé la grippe, elle n'a pas d'appétit et réclame soudainement votre soupe gratinée à l'oignon, venez vite ! »

Toutes ces années, elle avait servi Daniel et sa mère Janice.

Ils avaient l'habitude de lui donner des ordres.

« Je ne suis pas la domestique de la famille des Favreau, si Madame Favreau est malade, trouvez quelqu'un d'autre. »

« Hein ? Vous ne venez pas... »

La voix de Manon a baissé, puis celle de Janice s'est fait entendre.

« Chloé, maintenant que tu as pris de l'assurance, tu refuses même de venir me préparer une soupe ? »

« Daniel ne vous a pas dit ? J'ai quitté le Groupe des Favreau, je n'ai plus rien à voir avec vous ni avec la famille des Favreau. »

« La famille des Favreau t'a élevée pendant dix-huit ans, et tu dis que tu n'as plus rien à voir avec nous ? Tu... »

Janice n'avait pas fini sa phrase que Chloé a raccroché.

Elle a également bloqué le numéro.

Raphaëlle lui a fait un pouce levé.

« Tu as bien grandi, ma chérie. »

« Allons-y, ne perdons pas de temps pour tes beaux gosses. »

......

Cette fois, Chloé n'a pas lésiné sur les moyens, emmenant Raphaëlle dans le club le plus huppé de la ville de Patou : le Paradis Ivre.

L'endroit était animé mais pas désordonné.

Soutenu par la famille des Dumont, l'une des familles les plus puissantes de la ville, personne n'osait y créer de troubles.

Chloé a trouvé deux beaux garçons d'à peine vingt ans pour Raphaëlle, tandis qu'elle restait tranquillement assise dans un coin avec son jus de fruit.

Raphaëlle jouait à pierre-feuille-ciseaux avec eux.

Elle riait aux éclats.

Chloé tenait son verre, regardant son amie raconter n'importe quoi, et souriait aussi.

« Coco, pourquoi tu ris toute seule dans le coin, viens apprécier un jeune corps. » Raphaëlle a poussé l'un des jeunes hommes vers Chloé.

Chloé a immédiatement dit non avec la main.

« Non merci... »

« Ne me dis pas que tu veux rester chaste pour cette bête ? Essaie quelque chose de nouveau, tu verras que tous les hommes sont pareils, Daniel n'a rien de spécial. »

Le jeune homme était perspicace. Il s'est assis à côté de Chloé avec les yeux brillants.

« Ma belle, tu es si magnifique, pas besoin de boire, rien que te regarder me donne le vertige. »

« Pas la peine de me flatter, va tenir compagnie à Raph. »

« Elle a déjà quelqu'un, laisse-moi te tenir compagnie. Que veux-tu faire, voir mes abdos ? Tu peux me toucher si tu veux... »

Chloé tenait son jus de fruit, mal à l'aise, mais son regard s'est attardé sur les abdos du jeune homme.

Cette scène a été aperçue par un homme non loin de là.