Chapitre 8

Suite à l'incident de la collision, l'humeur déprimée de Chloé s'est considérablement améliorée.

« Comment te sens-tu, Coco ? »

« Ça va mieux, j'ai beaucoup pleuré. Et puis, tu as percuté une Bentley, je n'ai plus le cœur à être triste. »

« Tu aurais dû me le dire plus tôt ! Si j'avais su que ça te ferait du bien, j'aurais carrément démoli la Maybach de Daniel ! »

Chloé a ri et a serré Raphaëlle dans ses bras.

« Raph, tu es vraiment géniale. »

« Même si tu es belle et bien proportionnée, je préfère les beaux mecs, merci bien. »

« D'accord, quand je serai riche, je t'en commanderai dix. »

« Deux suffiront, je n'aurai pas l'énergie pour dix. »

Les deux amies sont rentrées en riant dans leur appartement loué, et Chloé a enfin réussi à mettre de côté l'histoire avec Daniel.

Le soir, elles ont mangé une fondue chez elles.

Raphaëlle s'occupait de préparer des ingrédients, tandis que Chloé était aux fourneaux.

Elle cuisinait très bien. Pendant toutes ces années chez les Favreau, où elle devait faire profil bas, la cuisine était une tâche courante.

En tant qu'assistante de Daniel, elle avait perfectionné ses talents culinaires dans tous les domaines.

Chloé a préparé une fondue délicieuse. Avec l'une des fourchettes, elle a trempé le pain dans la fondue, et avec l'autre, elle a fait glisser la bouchée de fromage fondu sur son assiette et s'en sert aussi pour manger.

Raphaëlle mangeait avec appétit, tout en prenant le temps de s'inquiéter pour son amie.

« Coco, quels sont tes projets maintenant ? »

« Je compte aller chez le Groupe T. »

« Ah ? »

Raphaëlle a écarquillé les yeux : « Ce n'est pas la société rivale de Daniel ? »

« Oui, qu'en penses-tu ? »

« C'est génial ! »

Les yeux de Raphaëlle brillaient : « Coco, tu as fait du chemin ! »

« C'est exactement ce qu'il faut faire ! Si cet homme t'a mal traitée, rends-lui la pareille ! Va chez son concurrent, réussis brillamment, et fais-le regretter jusqu'à arracher ses propres yeux ! »

Chloé a dit : « Qu'il le regrette ou non, ça ne me concerne plus. Je veux juste recommencer à zéro. »

« Oui, oui, oui ! Allez, trinquons à notre nouveau départ ! »

Chloé a pris sa boisson et a doucement trinqué avec Raphaëlle.

......

Le lendemain.

Après que Raphaëlle était partie travailler, Chloé s'est préparée et est allée chez le Groupe T.

Elle pensait qu'au mieux, compte tenu de son expérience d'assistante de Daniel, elle serait reçue en entretien par le directeur du service des ressources humaines.

Mais contre toute attente, elle a été conduite au bureau du PDG au dernier étage.

Quand les portes de l'ascenseur se sont ouvertes, un style minimaliste s'est offert à sa vue.

Tout l'étage était l'espace de Pablo Tixier, avec seulement deux femmes qui ressemblaient à des secrétaires à l'extérieur. En la voyant, elles l'ont saluée poliment.

La porte du bureau du PDG s'est ouverte, révélant un visage familier.

« C'est vous ? »

Chloé était surprise de voir Laurent.

« Mademoiselle Janin, nous nous retrouvons. Permettez-moi de me présenter officiellement : je suis Laurent Martin, l'assistant de M. Tixier. »

« Bonjour. »

« Monsieur Tixier vous attend à l'intérieur. »

Chloé se sentait honorée de façon inattendue.

Elle connaissait la réputation de Pablo : arrogant et difficile à satisfaire.

Comment avait-elle mérité l'honneur d'un entretien personnel avec lui ?

« Je me souviens avoir postulé pour un poste au service de planification, est-ce nécessaire que le PDG me reçoive personnellement ? »

« Vous pourrez poser la question directement à Monsieur Tixier. »

Perplexe, Chloé a poussé la porte. La lourde porte s'est ouverte en silence.

Le bureau était vaste et spacieux, dans un style minimaliste noir et blanc austère, mais dégageant partout un luxe glacial.

Il y avait même une terrasse à l'extérieur, couverte de gazon, avec un avion privé stationné au centre.

Pablo s'appuyait contre le bureau en marbre froid, avec une main posée sur la surface derrière lui et le col légèrement ouvert. Il était d'une beauté sauvage.

« Monsieur Tixier, bonjour. »

Chloé l'a salué avant de s'avancer.

Elle l'avait déjà vu quelques fois lors d'occasions formelles, mais toujours de loin.

À l'époque, elle avait remarqué qu'il avait un visage charmant.

Aujourd'hui, en le voyant de près, elle le trouvait encore plus époustouflant.

Pablo a esquissé un sourire.

« Quand le directeur du service des ressources humaines m'a dit que vous aviez envoyé votre CV, j'ai cru qu'il avait mal vu. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit vraiment vous. »

« Alors comme ça, vous avez été maltraitée chez le Groupe des Favreau ? »

Chloé était un peu gênée : « Cela fait-il partie des questions de l'entretien d'aujourd'hui ? » Elle a gardé sa voix égale, un léger côté défensif s'insinuant.

« Peut-être oui. »

« Je n'ai plus aucun lien avec le Groupe des Favreau, vous pouvez être rassuré sur ce point. »

Pablo a fait claquer sa langue.

« Mademoiselle Janin va donc abandonner Daniel ? Est-ce que le soleil s'est levé à l'ouest aujourd'hui ? »

Sa relation avec Daniel était connue de presque tout le monde dans leur cercle.

On disait qu'elle était son assistante en public, mais sa femme en privé.

Avec la presse qui en rajoutait, parlant du « couple parfait », « l'alliance puissante », « la belle paire », comme si elle ne pouvait être qu'avec Daniel.

Chloé a pincé les lèvres.

« Si vous êtes ici pour vous moquer de moi, alors cet entretien n'a plus lieu de continuer. »

Sur ces mots, elle s'est tournée pour partir.

La voix nonchalante de Pablo s'est fait entendre.

« Mademoiselle Janin, vous avez un sacré caractère. J'ai entendu dire que Daniel vous a quittée pour une femme qu'il connaissait depuis seulement deux mois, serait-ce à cause de votre tempérament de feu ? »

Chloé s'est brusquement retournée.

« Vous avez enquêté sur moi ? »

« Vous venez de la société de mon rival, il est normal que je me renseigne, non ? »

Elle ne savait quoi répondre.

C'était effectivement logique.

Pablo s'est redressé et s'est dirigé vers elle. Sa taille et sa présence semblaient remplir l'espace autour d'elle.

L'homme était très grand, elle devait lever la tête pour le regarder malgré sa taille de cent soixante-neuf centimètres et ses talons hauts. Elle refusait de se laisser intimider par sa proximité et redressait légèrement les épaules.

Pablo l'a regardée et a lentement déclaré.

« Vous êtes reçue. À partir de maintenant, vous êtes mon assistante. »

Chloé a été déconcertée par cette déclaration inattendue. Son esprit s'est arrêté pendant une seconde : il lui fallait le temps pour assimiler le changement brutal.

« Mais je n'ai pas postulé pour le poste d'assistante de direction... »

« Quoi, vous pouvez être l'assistante de Daniel mais pas la mienne ? » Ses sourcils se sont arqués et le défi était clair. L'implication était lourdement suspendue dans l'air.

Son intonation donnait une tout autre dimension à cette phrase qui semblait banale.

Chloé a reculé d'un pas. Un geste subtil et instinctif pour se réapproprier son espace personnel.

« Mais vous ne m'avez posé aucune question professionnelle. »

« Vous avez été l'assistante de Daniel pendant quatre ans, j'ai confiance en vos capacités. Commencez demain. »

Les choses allaient trop bien, Chloé n'osait pas y croire.

« Et... vous n'avez pas peur que je sois une taupe envoyée par Daniel ? » Elle a exprimé un doute évident, le mettant à l'épreuve.

Pablo a laissé échapper un rire moqueur. Le son était grave et assuré.

« M'envoyer une si belle femme, est-ce pour espionner ou pour m'offrir un cadeau ? » Son regard la balayait, volontairement insolent, laissant la question en suspens comme un défi.