La Grande Salle d'Armes était un chaudron de stratégies bouillonnantes et d'angoisses rentrées. L'appel de Rolland avait ouvert les vannes, et les voix, d'abord hésitantes, s'élevaient maintenant avec la ferveur de ceux qui jouent leur survie. Le poids de la menace – cette alliance contre-nature entre le loup du Nord et le serpent du Sud – écrasait l'atmosphère, mais la volonté de se battre, de trouver une issue, commençait à percer.Le Général Kaelen, commandant de la Légion du Griffon et gardien buriné de la frontière Nord, fut le premier à prendre la parole après l'exposé initial. Sa barbe grise, taillée court, frémissait d'une énergie contenue. Il se leva, posant ses mains noueuses sur la table, son regard d'acier fixé sur Rolland.« Majesté, il n'y a pas trente-six issues. Le Nord est la jugulaire de Frostmar. Si Ivar Frost perce nos défenses là-bas, il déferlera sur la plaine d'Eryndale avant que Karl Lagerfeld n'ait eu le temps de compter ses pièces d'or. Nous devons tenir le N
Le retour de Stonehaven à Eryndale se fit à un rythme effréné, une course contre la montre dictée par l'urgence glaciale du message du Rat. Les chevaux, poussés à leurs limites, dévoraient les lieues, leurs sabots martelant un rythme funèbre sur les routes automnales jonchées de feuilles mortes. Rolland, Maelis, Seran et Ulrich voyageaient avec une escorte réduite mais d'élite, chaque soldat conscient de la gravité silencieuse qui émanait de ses souverains. Les conversations étaient rares, les mots semblant superflus face à l'ampleur de la crise qui se dessinait.Rolland passait la majeure partie du trajet plongé dans une concentration intense, son regard fixé sur l'horizon fuyant, mais son esprit naviguant dans les méandres complexes du Système. L'interface neuronale crépitait d'informations, de diagrammes de forces, de pourcentages de risques et d'opportunités. L'objectif "BRISER L'ÉTAU DES DUCS – SURVIE DE FROSTMAR" dominait sa vision, une sentence en lettres de feu.[Système] : An
Le QG temporaire de Rolland à Stonehaven, un manoir austère réquisitionné à un notable ayant prudemment quitté la ville à l'approche des troupes royales, bourdonnait d'une activité fébrile mais contenue. La promesse d'alliance, arrachée quelques jours plus tôt aux nobles de l'Ouest, était encore fraîche, aussi fragile qu'un verre de givre exposé au premier soleil. Rolland le savait. Chaque heure comptait pour transformer cette promesse en une réalité tangible, ancrée dans la pierre et dans l'esprit des habitants. L'interception du message destiné à Karl Lagerfeld, intercepté par les filets toujours plus serrés du Rat, avait sonné comme un avertissement cinglant : la loyauté ici était une denrée rare et volatile, prête à s'envoler au moindre coup de vent contraire.Debout devant une grande table où était épinglée une carte détaillée de Stonehaven et de ses environs immédiats, Rolland écoutait les rapports de ses lieutenants. La lueur des braseros projetait des ombres dansantes sur leur
Cette promesse de collaboration sembla apaiser quelques tensions dans la salle.Maelis, attentive, ajouta : — En unissant nos forces, nous pouvons transformer Stonehaven en un bastion de sécurité et de prospérité. Cela peut également servir d'exemple pour les autres provinces.Des alliances naissantesAu fur et à mesure que la réunion avançait, je vis des visages s'illuminer. Les nobles, autrefois méfiants, commençaient à envisager la possibilité d'une alliance avec la couronne.Edrin, seigneur d'une des grandes familles de l'Ouest, rompit le silence après un long moment d'observation.— Très bien, Votre Majesté. Nous accepterons votre offre d'alliance. Mais nous exigeons des garanties concrètes.Je souris légèrement, cachant la tension dans ma poitrine. — Vous aurez des garanties. Je vous fournirai un plan détaillé dans les jours à venir. Ensemble, nous ferons de Stonehaven un modèle pour l'avenir du royaume.À mes côtés, Seran hochait la tête discrètement, approuvant la tournure des
Le ciel d’un bleu limpide s’étendait au-dessus d’Eryndale, tandis que la lumière du matin baignait les rues pavées de la capitale. L’animation habituelle de la ville cachait les rouages complexes d’une couronne en pleine consolidation. Mais dans les salles du château, des rapports alarmants affluent, révélant un royaume encore loin de la stabilité. Tensions entre provincesDans la salle du conseil, une carte massive de Frostmar était étalée sur une grande table de bois. Les pions représentant les forces des ducs et les provinces loyales étaient éparpillés, chacun incarnant un défi unique. Autour de la table se tenaient Maelis, Seran, et Le Rat, chacun portant une expression grave. Ulrich, responsable des affaires intérieures, était également présent après plusieurs semaines d’absence remarquée.Maelis fut la première à parler :— Les convois médicaux envoyés dans Harsfell rencontrent des difficultés. La population locale, influencée par les nobles encore fidèles à Ivar, refuse notr
Le jour se levait sur Eryndale, la capitale de Frostmar, ses rayons embrassant les toits de tuiles du quartier pauvre de Hearthglen, situé à l’est de la ville. Hearthglen, bien que souvent oublié, avait récemment attiré l’attention grâce à un projet unique : la première école publique, ouverte aux enfants des familles modestes et soutenue par des fonds royaux. C’était un pari audacieux, mais nécessaire pour insuffler de nouvelles perspectives dans un royaume en transformation. L’école de HearthglenCette école, appelée L’Académie Populaire, était une bâtisse modeste mais robuste, faite de bois local et de pierres récupérées des ruines voisines. Chaque matin, une vingtaine d’enfants franchissaient ses portes, leurs visages éclairés par une curiosité rare dans un monde où l’éducation n’était accessible qu’aux riches ou aux clergés.Dans une visite à Hearthglen, Maelis et moi-même rencontrâmes les enseignants locaux. Parmi eux se trouvait une ancienne guérisseuse du Département Médica
L’aube teinta le ciel au-dessus d’**Eryndale**, la capitale royale de Frostmar, d’un mélange de rose et de doré. Dans les ruelles encore calmes, les citoyens commençaient leur journée, tandis que l’activité dans le château s’intensifiait. Les rapports de plusieurs provinces affluaient, et le développement progressif du royaume exigeait des ajustements constants.Au cœur de ces défis, Maelis, en tant que responsable du Département Médical, avançait avec détermination. Elle avait pour mission de consolider les réformes sur l’hygiène et de superviser les nouvelles pratiques qui, bien que fondamentales, étaient cruciales pour la stabilité et la santé des habitants.Une réunion avec MaelisDans la salle de conseil réduite, Maelis posa des parchemins sur la table. Les rapports détaillaient les résultats de l’introduction du savon dans les provinces rurales. Fabriqué à partir d’un mélange de graisse animale et de cendres de brinshade, ce savon, bien que simple, était une innovation qui trans
Le soleil se couchait sur Frostmar, baignant les remparts du château royal d’une lumière dorée. En apparence, tout semblait calme. Mais sous cette façade paisible, les rouages d’un jeu complexe s’intensifiaient. Les réformes mises en place par la couronne provoquaient un effet domino : d’un côté, les provinces loyales bénéficiaient des avancées technologiques et d’une stabilité croissante. De l’autre, les nobles réfractaires continuaient de fomenter des intrigues.--- Des nouvelles du SudCe jour-là, le premier messager arriva depuis Darwen, une petite ville située dans le territoire méridional de Karl Lagerfeld. La région, connue pour ses terres fertiles et ses ports commerciaux, jouait un rôle clé dans le commerce entre Frostmar et les duchés voisins. Pourtant, les rapports récents révélaient une agitation croissante.— Sire, déclara Maelis, les barons voisins de Lagerfeld ont renforcé leurs armées. On parle de regroupements à Baelbridge, une cité stratégique au bord du fleuve Lyn
Le royaume de Frostmar s’étendait sur des terres vastes et variées, chacune portant son propre poids d’histoire et de pouvoir. Mais c’était au Nord, dans les régions de Vannyr, la capitale glaciale de l’ancien duché d’Ivar Frost, que les tensions atteignaient leur paroxysme.Vannyr, nichée au creux des Montagnes Grises, était une ville où la neige jamais fondue s’étalait sur chaque toit, chaque ruelle. Ses remparts, vieux de plusieurs siècles, étaient hérissés de tours de pierre sombre, et son port gelé, bordé de navires robustes, servait de point d’approvisionnement stratégique. Les bannières d’Ivar Frost flottaient fièrement au-dessus des fortifications, mais la ville avait changé. Les murmures de rébellion et de défiance envers la couronne s’étaient multipliés.Les rapports du Rat ne laissaient aucun doute : Ivar Frost mobilisait des troupes depuis Vannyr, envoyant des éclaireurs vers les provinces voisines de Harsfell et Rynwick, espérant étendre son influence au-delà de ses front