Vengeance mortelle

Le ciel se teintait de nuances rosées, baignant le penthouse d’Alexander Carter d’une lueur douce et chaleureuse. Un disque de jazz tournait lentement sur la platine, diffusant une mélodie apaisante qui emplissait l’espace luxueux.

Alexander, vêtu d’un costume noir taillé sur mesure, ajustait le col de sa chemise face au miroir. Mais son reflet ne retenait pas son attention. Non, ce qui captivait véritablement son regard, c’était elle.

Elena Carter se trouvait près de la baie vitrée, une main caressant tendrement son ventre rond, l’autre effleurant le rebord du verre de vin qu’elle ne pouvait que regarder sans y toucher. Son regard, pourtant, n’était pas tourné vers la ville illuminée, mais vers lui.

Un sourire naquit sur ses lèvres pleines alors qu’elle l’observait. 

« Tu sais que tu es terriblement séduisant quand tu es concentré comme ça ? »

Alexander arqua un sourcil amusé, s’approchant lentement d’elle. 

« Seulement quand je suis concentré ? Voilà qui est décevant. »

Elle rit doucement, posant une main sur son torse dès qu’il fut assez près. 

« Disons que c’est un bonus. »

Il captura ses doigts entre les siens et les porta à ses lèvres, déposant un baiser lent et tendre sur sa peau. 

« Et toi, tu es absolument magnifique. »

Elle baissa légèrement les yeux, feignant la modestie, avant de murmurer : « C’est sûrement l’effet de la grossesse. »

Alexander secoua la tête, son regard sombre se perdant dans le sien. « Non. C’est toi. Juste toi. »

Elena leva les bras et les passa autour de sa nuque, le tirant un peu plus vers elle. « Hm… dans ce cas, tu devrais m’embrasser. »

Il n’attendit pas une seconde de plus.

Leur baiser fut doux au départ, comme une promesse silencieuse, puis devint plus intense, plus profond. Alexander sentit le souffle d’Elena s’accélérer contre sa peau, son corps se presser contre le sien, cherchant à s’abandonner dans cet instant.

Lorsqu’il s’écarta légèrement, leurs fronts restèrent collés.

« Merci, Elena… » souffla-t-il d’une voix rauque.

Elle papillonna des cils, surprise. « Pour quoi ? »

Il inspira profondément, ses doigts caressant lentement sa joue. 

« D’être entrée dans ma vie. D’avoir fait de moi un homme meilleur. Avant toi, je n’étais qu’un type froid et arrogant, persuadé que l’amour était une faiblesse. Mais tu as tout changé. »

Les yeux d’Elena brillèrent d’émotion. Elle effleura sa lèvre inférieure du bout du pouce avant de chuchoter : 

« Tu t’es toujours trompé sur toi-même. Tu étais déjà un homme bon… il fallait juste quelqu’un pour te le prouver. »

Alexander ne put s’empêcher de l’embrasser à nouveau, savourant chaque seconde, chaque frisson qu’elle lui procurait.

Elle posa une main sur son ventre et lui offrit un sourire radieux. 

« Et bientôt, il y aura une autre personne qui t’aimera autant que moi. »

Il posa sa grande main sur la sienne et murmura : 

« Je ferai tout pour vous protéger. »

Elle hocha la tête. 

« Je sais. »

Ils restèrent ainsi un moment, juste à se regarder, à se perdre dans l’intensité de leur amour. Puis Elena souffla en riant doucement :

« Bon, on est en retard pour cette fameuse fête… »

Alexander soupira, faisant mine d’être contrarié. 

« Si ça ne tenait qu’à moi, on resterait ici, juste toi et moi. »

Elle l’embrassa rapidement avant de se diriger vers la porte. 

« Si tu es sage, on reviendra vite. »

Il la suivit, un sourire en coin. 

« J’ai toujours été sage. »

« Tu es le plus grand menteur de l’univers, Alexander Carter. »

Ils rirent ensemble en quittant l’appartement.

La pluie tombait en fines gouttes sur le pare-brise de leur berline alors qu’Alexander conduisait d’une main, l’autre posée sur la cuisse d’Elena.

« Tu penses qu’il ressemblera à qui ? » demanda-t-elle doucement en caressant son ventre.

Alexander quitta brièvement la route des yeux pour la regarder. 

« À toi, j’espère. »

Elle haussa un sourcil, amusée. 

« Vraiment ? Je pensais que tu aimerais l’idée d’un mini-toi. »

« Honnêtement ? Non. Je suis sûr qu’il héritera de mon caractère… et crois-moi, c’est déjà une épreuve en soi. »

Elena éclata de rire et attrapa sa main pour la serrer dans la sienne. 

« Quoi qu’il en soit, il sera aimé. Plus que tout. »

Alexander lui offrit un sourire sincère avant de lever leur main conjointe pour embrasser ses doigts. 

« Je ferai tout pour ça. »

Elle se pencha légèrement vers lui, capturant ses lèvres dans un baiser rapide mais tendre. 

« J’ai hâte… » souffla-t-elle contre sa bouche.

Ce furent ses derniers mots avant que tout bascule.

Alors qu’ils roulaient sur une route isolée, un véhicule surgit de l’ombre à une vitesse fulgurante. Un impact violent. Le crissement assourdissant des pneus. La voiture d’Alexander effectua plusieurs tonneaux avant de s’écraser brutalement contre un arbre.

Le silence tomba. Un silence terrifiant.

Alexander, désorienté, ouvrit difficilement les yeux. La douleur irradiait dans tout son corps, mais ce fut un cri étouffé qui lui glaça le sang.

— "Elena !"

Son regard se posa sur sa femme, inerte à ses côtés, du sang coulant sur son visage pâle.

— "Non… non, non, non… Tiens bon, mon amour !"

Il tenta de bouger, mais une douleur fulgurante le figea. Il tendit la main vers elle.

— Reste avec moi… 

Sa paupière papillonna légèrement. Elle le regarda, son regard trouble et fatigué. Sa main tremblante chercha la sienne, effleurant à peine ses doigts.

— Je t’aime… souffla-t-elle faiblement.

Il tenta de la toucher, mais ses forces le quittère

nt. Ses paupières devinrent lourdes. Avant de sombrer dans l’inconscience, une seule pensée lui traversa l’esprit : "Pourquoi !?"