Je ne me maquillais jamais mais j'avais un assez bon niveau puisque le dessin et la peinture faisaient partie de mon éducation. Je m’étais vite rendue compte que le maquillage n’en était pas si loin et j’avais eu une période où je m’étais amusée à être ma propre toile ce qui n’avait pas tellement plu à mes parents.
Une fois satisfaite de mon travail, je mis un t-shirt de sport ainsi qu'un gros jogging. Je cachais mes cheveux derrière un bonnet et entrais dans le gymnase en essayant de paraître sûr que moi.
J'allais à la table dans l'entrée pour m'inscrire aux combattants. C'était un garçon différent qui était assis derrière. Mon cœur se mit à battre plus vite. Je ne pus retenir un soupir de soulagement quand personne ne remarqua ma voix aigüe.
« Ton nom ?
-A... Arthur. »Je faisais tout mon possible pour rende ma voix plus grave mais je sentais que j’avais l’air bizarre.
« Vas sur l'air 5. Suivant !»
Je fis ce qu'il dit. Le stresse étant passé, il ne me restait plus que l'excitation. Sur l'air 5 se trouvaient cinq nouveaux ainsi que le brun et le blond qui s'étaient combattus le jour d'avant. Mon arrivée les fit bien rire. Il fallait avouer que j'étais largement plus petite et maigre que les autres. Après tout une princesse se devait d’être des plus minces possibles. Je baissais la tête pour pas me faire reconnaître ce qui me donnait encore moins de crédit.
Le tout commença par un discours de la part des deux anciens qui avait pour but de nous faire comprendre que nous ne leur arrivions pas aux chevilles. Puis très vite ils en eurent marre de parler et nous distribuèrent sur les aires.
Le premier combat fut moi contre le seul roux présent. Ce dernier était beaucoup trop confiant à mon goût. J’avais bénéficié de cours de self défense tous les jours depuis mes quatre ans. Une des choses les plus importantes que mon maître, Alessandro, m'avait appris était d’être entièrement maitre de son corps ainsi que de son esprit. Cela voulait aussi dire ne jamais montrer ses émotions. Ou du moins jamais les vraies.
Le roux fit une deuxième erreur en m'attaquant sans prendre le temps d'étudier mon jeu. Ma jambe se mit en route par réflexe et je me décalais sur la droite tout en faisant un croche pieds à mon adversaire qui s'étala de tout son long sur le tapis. J'entendis les autres rire.
Le roux se releva furieux et humilié. Cette fois ci il était plus sur sa garde et attendit avant de m'attaquer de nouveau. Il lança sa jambe que j'attrapais. Il essaya ensuite un coup de poings. J'attrapais et lui tordais le bras. Il cria de douleur et je le lâchais instantanément. Le roux allait m'attaquer de nouveau mais une voix grave nous interrompit :
« On en a assez vu. Le roux tu dégage. »
C'était encore le brun qui avait fait preuve d'une telle politesse.
Le roux partit après m'avoir fusillée du regard et un autre monta sur le terrain pour m'affronter. Visiblement ils voulaient m'éliminer.
Je me débarrassais du deuxième encore plus rapidement que du premier. Le troisième me fit plus bouger mais je finis par le faire sortir à son tour. Quand j'eus battu le dernier, le brun se planta devant moi et se mit en garde. Il arborait un sourire espiègle.
« A nous deux. »
J’étais à bout de souffle mais voyant le bout de l’épreuve j’étais plus énergique que jamais. Le brun passa tout de suite à une attaque que j'évitais au dernier moment. Il en lança une deuxième qui me frôla aussi. La troisième quant à elle me toucha en pleine poitrine. Je me tordais de douleur n’arrivant plus à respirer.
« Relève toi. »
Je calmais ma respiration aussi vite que je le pouvais. Je luttais contre les larmes. Je n'avais jamais supporté la douleur. Du moins pas celle portée à ma poitrine. Le brun avait l'avantage. En plus d'être beaucoup plus grand et musclé, il m'avait vue me combattre alors que j'ignorais tout de ses techniques.
« Allez princesse fais un effort. »
Mes muscles se contractèrent. Ce surnom avait fait ressortir plusieurs souvenirs d'un coup. Mes parents qui m'ignoraient, la veille quand je n'avais pas été acceptée dans le club en tant que fille, le fait que je n'existais pas... Si Abrielle n'était pas voulue alors Arthur allait devoir se battre pour deux.
Je me relevais décidée à en découdre et oubliais immédiatement toute douleur que j’avais pu ressentir. Le brun aux yeux verts se remit en garde satisfait. Cette fois ci aucune de ses attaques ne me toucha. Pour parer ses jambes j’utilisais mes genoux et pour parer ses bras je me déplaçais rapidement de côté ou bien en arrière. Mon adversaire ne s'arrêtait pas pour autant. Il voulait me fatiguer mais j'étais pleine d'énergie.
A la fin d'un de ses enchaînements je décidais qu'il était temps que j'attaque aussi. Cette initiative avait surpris mon ennemi qui avait cependant réussi à éviter mon poings. Je grimaçais intérieurement. J’avas toujours été plus douée de mes jambes alors j’aurais dû me servir de ces dernières mais j’aurais pensé que j’aurais la surprise de mon côté.
La plupart des combattants présents s'étaient rassemblés autour de l'air 5 pour assister au combat. Ils encourageaient presque tous le brun qui j'en déduisais s'appelait Liam.
Nous évitâmes les coups de l'autre durant de longues minutes. Aucun de nous deux ne voulait lâcher. Quand soudain j'eus une idée.
Quand il lança son poings je ne reculais pas. Au contraire. J’avançais vers lui tout en évitant le coup et profitais de ce rapprochement pour passer ma jambe derrière son genoux. Je le poussais en arrière avec mon épaule tout en tirant ma jambe vers ma personne ce qui plia le genou du brun et il s’étala sur le tapis.
Avec la chute de leur champion, un silence religieux prit place dans le gymnase. Liam resta à terre et dit de sa voix portante :
« Bienvenu dans le club. »
La foule se réveilla et m'acclama. Liam me tendit la main. Je l'acceptais volontiers. La seconde d'après j'étais projetée sans ménagement contre le tapis et me retrouvais allongée aux côtés du brun qui se releva en riant. A ce moment précis j'étais heureuse. J'avais réussis à entrer dans l'équipe alors que j'étais une fille. Cependant un certain goût de frustration ne me lâchait pas. Je portais un déguisement. J’aurais dû être habituée à force mais j’avais juste l’impression d’être encore plus perdue au sujet de qui j’étais réellement.
Mais le pire était que je n'étais pas assez satisfaite de mon combat avec Liam. Je voulais le battre à plat de couture. Tout comme tous les autres avant lui. Au départ je m’étais dit qu’après avoir montré ce que je valais j’allais peut-être retirer le déguisement et partir ne voulant pas perdre mon temps avec des garçons sexistes et pitoyables mais finalement j’allais peut-être que j'allais garder mon déguisement plus longtemps que prévu.
Tous les membres du club vinrent me féliciter à coups de tapes dans le dos et de poignées de main. Certains passèrent même leurs bras autour de mes épaules pour me serrer contre eux et je priais pour qu’ils ne touchent pas ma poitrine. « Bien joué princesse !» Visiblement ce surnom allait me suivre... Je souris de l'ironie de la situation même si je n'aimais pas du tout leur façon de se moquer de moi. Le garçon qui s'occupait des inscriptions fini par se planter devant moi et me dit : « Entraînement tous les deux jours de 18 à 20 heures tu as compris ?» Je hochais la tête affirmativement. Les garçons se lassèrent vite de moi et allèrent assister à d'autres combats. J'en profitais pour m'éclipser et pour retirer mon maquillage de peur qu’il coule avec la transpiration. Ce n’était pas des plus agréables de se battre en pull. D’habitude je me contentais de combinaisons moulantes. Une fois de nouveau Abrielle, je retournais dans ma chambre où Lili
Liam avait une sacré poigne. Cependant je sentais qu'il s'était retenu pour ne pas me faire mal. Cela m’énerva encore plus. J’avais déjà encaissé sa force. Je n’allais pas me briser. Je me retournais donc vers lui tout en me débarrassant de son bras. « Qui y a-t-il ?-Je t'ai vexée ?» Il m'avait demandée cela comme s'il se moquait d'une enfant. Je n'appréciais pas vraiment. « Non. Je suis juste exaspérée par ton comportement. » Il leva les yeux au ciel irrité. Je tournais les talons mais il m'attrapa le poignet cette fois. « Tu vas où comme ça ? -En histoire. Et si tu oses me toucher encore une fois contre mon gré je te retournerai le bras. » Je me débarrassais de nouveau de son étreinte et partit. Cette fois ci il me laissa faire. Je rejoignais Lili devant la salle. Soudain Jules apparut à mes côtés : « Tu n'as pas pu me dire ton prénom.-Abrielle.-Enchanté !-Moi de même. Je suis désolée pour Liam...-Oh n
A midi Lili proposa à Jules de manger avec nous à la cantine. Il nous rejoignit donc dans la queue accompagné d'un ami à lui qu'il nous présenta sous le nom de Mat. Ce dernier était chaleureux et gentil tout comme son ami. Mat avait des cheveux blonds fins et courts et une peau bronzée.De nouveau des garçons inconnus me proposèrent de porter mon plateau mais je déclinais leur offre. Je pouvais porter mon plateau tout de même. Un garçon venu de nul par me tira même ma chaise pour moi avant que je m'asseye. Je le remerciais avec un sourire sincère. « Ils sont très attentionnés dans ce lycée. Cela change de Liam. » Lili et Mat rirent. « Qui y a-t-il ?-Il n'y a qu'avec toi que les gens sont attentionnés ici Abi...me dit Lili. » Je fronçais les sourcils ne comprenant pas où elle voulait en venir. « Tous les garçons veulent attirer ton attention.-Pourquoi donc ?» Jules se tortillait sur sa chaise mal à l'aise. Mat, lui était visi
Je m'écroulais lourdement sur mon lit. « Abrielle ?» Lili fronçait les sourcils perdue. Je me rendais soudain compte que j'étais tellement fatiguée que j'avais oublié de retirer mon déguisement. Je me redressais d'un coup honteuse de mon erreur. Ma couverture était tombée en même pas trois jours. Et si l'autre couverture tombait tout aussi facilement ? Je n'étais pas qualifiée pour le lycée. « Oui... » Lili examina mon visage avec sérieux, détailla mes vêtements et se leva d'un bond quand elle vit mes poings. Elle s'avança vers moi inquiète. « Tu es blessée !» Je me reculais vexée d'avoir été démasquée. « Ce n'est rien... » Lili s'assit sur mon lit et me regarda insistante. Elle attendait des explications. Je me tournais vers elle et soufflais toute l'aire qu'il y avait dans mes poumons avant de me lancer. « Je me suis quand même inscrite dans le club de self défense.-Comment tu as réussi ? Ils n'acceptent p
Lili n'avait pas daigné en dire plus et malgré ma curiosité j'avais fini par arrêter de la questionner. J'avais mal partout mais j'avais besoin de bouger. Liam n'arrêtait pas d'apparaître dans mes pensées malgré moi et cela me rendait folle. Je suis donc sortie prendre l'air. Lili devait finir un devoir d'anglais alors elle n'a pas pu me suivre et elle a refusé mon aide avec un sourire. Je l'appréciais beaucoup. Je lui étais redevable. Je lui faisais confiance et je savais que je pouvais compter sur elle.Mes parents m'avaient abandonnée alors j'avais cette mauvaise ou bonne habitude de m'accrocher aux gens en ayant peur qu’ils m’abandonnent à leur tour. Je devais sûrement m'en vouloir de penser ainsi à mes parents mais je ne pouvais m'en empêcher. J'avais eu une dizaine d'années pour ruminer et j'étais passée par de nombreuses émotions à leurs sujets mais l'impression d'être abandonnée et trahie avait fini par l'emporter. Je ne les connaissais pas. Ils n'étaient que des inconnus
Cindy entra pile au moment où je reposais le combiné. Elle était tout sourire comme d'habitude et s'assit à côté de moi en me prenant les mains. « Abrielle vous voulez bien rester parler un peu avec moi ?-Bien sûr.-Splendide. Vous savez je veux être là pour vous. Je veux que vous passiez de bons moments dans notre école...-Ne vous en faites pas je me sens très bien ici.-Je suis très heureuse de l'apprendre ! Vos parents ont bien fait de choisir notre établissement. Tous les ans quatre-vingt-dix-neuf pourcent de nos élèves obtiennent leur bac avec mention très bien ! Je suis persuadée que vous ferez partie de ces derniers. » Cindy me fit un clin d'œil et me lâcha les mains. Elle se tourna vers la théière qui se trouvait sur la table et me tendit une tasse de thé. « Un thé ?-Volontiers. » Cindy se servit à son tour et s'assit de façon plus confortable, tournée d'avantage vers moi. « Puis-je vous poser quelques questions ?
« Liam !» Il s'immobilisa d'un coup en entendant ma voix mais ne se retourna pas. Je me plantais devant lui les mains sur les hanches rouge de honte et à la fois de joie ? Je ne comprenais pas mes sentiments. « Que s'est-il donc passé dans la cantine ?-Mais je t'en prie. » Liam me regarda et je ne pus m'empêcher de me redresser de toute ma hauteur. « Tu l’as dis toi-même. Je n’ai pas besoin de ton aide. Alors tout comme la fois où je t’ai dit de ne pas me toucher. Je te dis de ne pas m’aider.-Ouais... » Je me rapprochais de nouveau de lui. « Tu n’as pas besoin de me surveiller comme si j’étais une enfant. » Liam agrippa mes épaules d'un coup. Je lâchais un cri surprise. C’était la première fois qu’il osait me toucher depuis. « Mais je ne peux pas m'en empêcher tu comprends ? Tu es si petite et naïve et... » Il me lâcha soudain prenant conscience de ce qu'il faisait et la manière dont il baissa les yeux m
Liam se tenait debout devant ma chaise qu'il tira pour moi. Ses potes rirent mais un regard meurtrier de sa part les fit taire. Je m'assis et Liam prit place à côté de moi. Je le regardais en fronçant les deux sourcils. « Quoi ? -Je suis à côté de Jules maintenant Liam... » Liam haussa les épaules et ne bougea pas. Visiblement il n'était pas décidé à changer de place. Je regardais Jules désolée. Ce dernier s'assit plus loin à côté d'une fille à qui je n'avais encore jamais parlé mais qui avait l'air très gentille. Je n’aurais peut-être pas dû croire que Liam allait changer du jour au lendemain. Liam rit comme s’il avait lu dans mes pensées. « Pourquoi ris-tu ? -C'est ton ami. Il est pathétique. -Comme tu l'as dit c'est mon ami. Je ne tolérerai pas que tu parles mal de mes amis. » Liam pinça ses lèvres avant de se détendre. « Tu le connaissa