Tous les membres du club vinrent me féliciter à coups de tapes dans le dos et de poignées de main. Certains passèrent même leurs bras autour de mes épaules pour me serrer contre eux et je priais pour qu’ils ne touchent pas ma poitrine.
« Bien joué princesse !»
Visiblement ce surnom allait me suivre... Je souris de l'ironie de la situation même si je n'aimais pas du tout leur façon de se moquer de moi. Le garçon qui s'occupait des inscriptions fini par se planter devant moi et me dit :
« Entraînement tous les deux jours de 18 à 20 heures tu as compris ?»
Je hochais la tête affirmativement. Les garçons se lassèrent vite de moi et allèrent assister à d'autres combats. J'en profitais pour m'éclipser et pour retirer mon maquillage de peur qu’il coule avec la transpiration. Ce n’était pas des plus agréables de se battre en pull. D’habitude je me contentais de combinaisons moulantes.
Une fois de nouveau Abrielle, je retournais dans ma chambre où Lili écoutait de la musique. A mon arrivée elle éteignit son enceinte et se tourna vers moi avec un sourire.
« Oh non laisse ça ne me gêne pas. »
Elle remit la musique. Au départ elle se contentait de se balancer document en rythme avec la musique mais très vite sa danse devint déchaînée. Je souris amusée. Lili me tendit sa main mais je secouais la tête. Elle ne se contenta pas de mon refus et me tira avec elle au centre de la pièce.
Je finis par danser moi aussi mais beaucoup plus timidement que mon amie. J’avais envie de me laisser aller comme elle mais n’avais aucune idée de comment utiliser mes membres. J’avais beau être complètement maitre de mes mouvements pendant que je combattais, je perdais tous mes moyens devant la musique. Les danses de salon avaient des codes précis alors je n’avais aucun mal pour les danser mais simplement se balancer dans tous les sens me semblait… Bizarre.
Je fixais donc Lili en essayant d’imiter ses mouvements cherchant ainsi des motifs que je pouvais comprendre mais mon cerveau bloquait. Je finis par me contenter de sauter de haut en bas de toutes mes forces et je fermais les yeux. Je me mis à rire bêtement et profitais de cet instant de bonheur.
Nous nous écrasâmes sur mon lit hors d'haleine. J'essayais de calmer mon souffle tant bien que mal en posant une main sur mon cœur.
« J'aime beaucoup cette chanson...dis-je.
-Moi aussi. J'imagine que tu ne connaissais pas jusque-là ?»Je ris.
« Non. Tu as raison. »
Lili s'assit sur le lit en secouant la tête.
« Tu ne connais pas les R5, tu ne connais pas Disney, tu ne comprends pas pourquoi les garçons te dévorent des yeux... Dis-moi. Comment tu vivais jusque-là ?
-Eh bien... Comme je te l'ai déjà dit, dans un village paumé comme vous dites. Il y avait très peu d’habitants et je travaillais à la maison.-Mais tu n'es jamais sortie dans la société ou quoi ?-Eh bien...-Tu n'as jamais eu d'amis ?-Je...-Non. Tu me fais marcher là !»Lili me dévisageait décontenancée. Je me redressais à mon tour mal à l'aise. Ma couverture n'allait pas tenir longtemps si j'avais si peu de culture. Il fallait que j'apprenne à être comme Lili.
« Tu as dit que tu m'apprendrais. »
Lili me sourit de nouveau.
« Promis. »
******
Le seul cours où j'étais séparée de Lili était le cours d'allemand. J'attendais donc seule devant la porte. Je sentais bien le regard des autres peser sur moi mais j'essayais de faire comme si je m'en fichais. Je me sentis soulagée quand la prof fit enfin son arrivée.
Je m'assis au dernier rang voulant être à l’abris des regards et très vite un garçon prit place à côté de moi. Je ne dis rien car je ne savais pas s’il avait le droit de faire cela. J'ignorais comment cela marchait. Devait-il me demander avant de s'asseoir ? Ou avait-il choisi cette place parce que tout comme pour moi elle était celle qui lui convenait le mieux ?
Je finis par prendre mon courage à deux mains et à regarder le visage de mon voisin. Il avait beaucoup de cheveux bouclés et me sourit. Son sourire chaleureux me détendit.
« J'espère que ça ne te dérange pas si je m'assois à côté de toi.
-Oh non... Fais comme tu le souhaites. »Le garçon parut soulagé.
« Je m'appelle Jules. »
Je n'eus pas le temps de répondre qu'une main se posa sur notre table du côté de Jules sans douceur. Je sursautais en l’entendant rencontrer le bois. Cette main appartenait à Liam.
« C'est ma place. »
Toujours aussi bien élevé...
« Il n'y a pas de plan de classe.
-Je m'en balec je t'ai dit que c'était ma place alors bouge ton cul toutouffe. »J'étais outrée par tant de grossièreté. Je me levais d'un coup oubliant que je devais me faire petite. Jules me regarda surpris par ma soudaine poussée d'adrénaline.
« Non mais pour qui te prends tu ? Ce jeune homme était ici avant toi. Il a donc tous les droits de garder sa place. Tu n'avais qu'à te présenter à l'heure. »
Liam me regarda dédaigneusement avant de reporter son attention sur mon voisin.
« Tu es sourd ? Dégage. »
Jules ne semblait pas décidé à bouger quant à moi je me forçais à avaler ma salive pour ne pas m’énerver du fait d’être ignorée.
« Tu veux faire ton dure ? Je vais te foutre mon poing dans la gueule on va voir si tu fais toujours le têtu après ça.
-Vas te trouver une autre place et laisse nous tranquilles.-Je veux cette place.-Comment quelqu'un peut-il être si têtu et mal élevé ? demandais-je pour moi-même. »Je venais d’arriver et j’étais décidément pas contente de ce que je découvrais. Je n’étais même plus sûre de vouloir une vie de lycéenne. Peut-être que mon château me manquait même un peu.
Liam m'ignora. Je commençais à en avoir marre. C'était paradoxale vu que je détestais que l'on m'accorde de l'attention en général.
« Tu es sourd ? Je te parle. »
Liam me regarda en haussant un sourcil. J'avais repris ses mots. J'étais fière d'avoir réussi à l'irriter.
« Je te prierai d'arrêter de faire ton difficile et d'aller t'asseoir quelque part où l'on voudra de toi. »
Liam serra la mâchoire. Il n'aimait visiblement pas mon répondant.
« Poupée personne ne demande ton avis. »
Pourquoi m’appelait-il poupée ? Je fronçais à mon tour les sourcils.
« Poupée ? Je ne voies pas de ressemblance entre une poupée et moi...
-Tu es tout aussi bonne. »Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire. Je compris juste que c'était déplacé car Jules se leva d'un coup et empoigna Liam par le col. Ce dernier rit. Son rire grave avait quelque chose d'effrayant. Il avait trop confiance en lui. Ça en donnait des frissons.
« Lâche-moi si tu ne veux pas que je m'énerve. »
Liam était tellement calme que mon cerveau était perdu. Était ils en train de se battre ou de rigoler ?
Jules ne voulant pas lâcher Liam se prit un coup de poing dans le ventre. Ce fut à ce moment que je compris qu’ils étaient énervés et surtout pitoyables. A part les animaux qui en venait aux mains de nos jours ?
Connaissant la force de Liam j'admirais Jules d'être resté debout tant bien que mal. Je posais une main sur son épaule inquiète avant de foudroyer Liam du regard :
« Tu es la personne la plus pitoyable que je connaisse. »
La prof mit fin aux hostilités.
« Ça suffit vous deux ! Asseyez-vous. »
Je fus surprise de cette réaction. Liam aurait dû être puni. Elle n’aurait pas dû tout régler en leur demandant de s’asseoir. Mais je n’eus pas le temps de protester. Liam s'assit à côté de moi profitant d’un Jules suffocant. Ce dernier allait répliquer mais la prof l'en empêcha. Il s'assit donc plus loin en marmonnant des insultes dans sa barbe.
Je regardais la scène les yeux ronds. Cela n’avait aucun sens.
« Avec tout le respect que je vous dois, Liam vient de frapper un innocent.
-Asseyez-vous jeune fille. Nous allons commencer.
-Mais Liam est en tort et il a tout de même obtenu ce qu’il voulait. »
L’intéressé haussa les épaules.
« C’est la vie poupée. »
J’en eu le menton qui tombait. Personne n’allait parler de cette injustice ? Je me rendis compte que tous les regards étaient soit tournés vers Liam, Jules ou vers moi. Je serais devenue rouge de gêne si je n’avais pas été aussi choquée. J'étais contre le fait de bavarder en classe ou de contredire le professeur mais c’était injuste. On m'avait appris à respecter et écouter les professeurs mais je devais lui parler. Je devais lui faire comprendre qu’elle avait tort.
« Madame. »
Mais avant que je puisse développer elle me fit signe de me taire. Avait-elle tellement peur de Liam ? Ou se fichait-elle complètement du bienêtre de ses élèves ? Si elle n’allait pas m’aider alors j’allais me débrouiller seule. Je me tournais vers Liam irritée.
« Ce que tu viens de faire était loin d’être réfléchi. J’observe que chez toi c’est un motif familier. »
Liam me regarda en fronçant un sourcil. Je ne savais pas le faire moi. J'essayais sans succès de faire comme lui et il me regarda faire perdu.
« Qu'est-ce que tu fais ?
-J'essaye de froncer qu'un seul sourcil. J'ignore comment tu fais. »Liam pouffa. Je me tournais vers lui surprise. Il s'arrêta tout de suite voyant mon expression.
« Quoi ?
-Tu ris ? Pourquoi ?-C'est ta tête qui me fait rire. Tu es tellement sérieuse. »Je fronçais les sourcils. Ce garçons était trop compliqué à comprendre. Je secouais la tête et revenais sur le sujet de conversation d'avant me rendant compte que j’étais facilement déconcentrée :
« Jules mérite des excuses.
-C'est qui Jules ? -Le garçon qui était assis à mes côtés avant ton excès de violence irréfléchie.-Oh, le mouton ?-Mouton ?»Je fronçais les sourcils de plus belle. C'était quoi cette manie des adolescents de donner des surnoms bizarres ?
« Je n'ai rien à dire à ce bouffon. Il n'a qu'à pas toucher à mes affaires.
-Tes affaires ? Mais ton nom n’est pas écris sur cette chaise. »Liam détourna les yeux comme s'il en avait trop dit. Je ne comptais pas le laisser s'en sortir comme ça.
« Tu es très mal élevé. Je suis sûre que tes parents seraient tristes de te voir agir ainsi. »
Liam ne me regarda même pas et souffla en mordillant son stylo irrité. Je pris le stylo de ses mains. Il me regarda surpris et je remarquais que son bras devint plein de chair de poule. Il me questionnait du regard.
« Ne mâche pas ton stylo c'est dégoûtant. »
Il me reprit l'objet en question avec violence tout en disant la tête haute :
« Tu n'es pas ma mère.
-Il est vrai mais ça n'en reste pas moins dégoûtant.-Tu parle toujours comme ça ? demanda-t-il amusé.-Comment ?-Comme ça.-Mais encore ?-Comme une princesse Disney. »Je me raidis. Ma couverture...
« Comme Elsa ?»
Liam sourit.
« Oui si tu veux.
-Je m'exprime tout à fait normalement. N'empêche je peux comprendre que mon vocabulaire te surprenne vu à quel point le tien est restreint. »J'eus droit à un magnifique regard assassin de la part de mon nouveau voisin d'allemand.
« Tu n'as pas digéré ton refus du club ?
-Si. Je n'ai rien à faire entourée de retardés de votre genre. »Liam leva les yeux au ciel.
« En moyenne les garçons sont plus forts que les filles.
- Encore la même excuse.-Et puis y a des filles qui savent se battre évidement je ne suis pas macho. C'est juste que toi...-Moi ?-Tu n'as pas la carrure d'une combattante. »Sa réponse ne m'avait pas plu. Je me concentrais sur le cours et décidais de ne plus lui accorder la parole. Ne m’avait-il pas vue casser les côtes de son ami ? Ne m’avait-il pas reconnue quand je l’avais envoyé au tapis ? Je ne voulais plus avoir à faire aux garçons de toute ma vie.
Liam essaya plusieurs fois d'attirer mon attention en vain. A la fin du cours je me dépêchais de sortir mais il me rattrapa.
Point de vue d'Abrielle : Noah finit par raccrocher et en se retournant me remarqua. Je me redressai l'interrogeant du regard. Noah secoua la tête doucement. « Ils ne l'ont pas encore trouvé mais ils y sont presque. » Je soupirais déçue avant de relever le menton. Je devais rester positive. J'avais confiance en Timéa et Martin. Ils allaient ramener leur chef et leur ami. Noah me pressa gentiment l'épaule. « Viens je vais te faire un thé. » Je fronçais les sourcils mais le suivais. Je ne m'imaginais pas boire un thé calmement alors qu’Alexy était encore introuvable cependant je suivais Noah. Peut-être qu'il avait besoin d'un petit moment de calme en cuisine. Il n'avait pas vraiment soufflé depuis la mort de Gaspard. Il avait dû me surveiller et pas une seconde je m'étais dit que lui aussi avait besoin de faire son deuil. Il avait perdu quelque chose ce jour-là. Quelque chose au fond de son cœur s'était arrêté. Il a
Je finis par me réveiller. Quelqu'un m'avait portée jusqu'à ma chambre et m'avait allongée sur mon lit. En m'entendant remuer mes amis et mes parents se rapprochèrent et me dévisagèrent inquiets.« Abrielle ? Tout va bien ?»Je me redressais et hochais la tête. Je me sentais bien. Mon corps était plus léger que d'habitude comme si je venais de me réveiller d'une longue nuit sans rêve.« Ai-je dormi longtemps ?-Non, à peine une demi-heure.-Tu nous as faits vraiment peur tu sais... »Je me tournais vers Noah me souvenant d'un coup de ce qu'il m'avait dit.« Noah. Tu as dit qu'on avait reçu un message. »J'attendais sa réponse suppliante. Je ne pouvais pas y croire. C'était trop beau. Je n’avais pas eu de chance avec Liam mais peut-être que cette fois…« Il
Je me réveillais en sursauts. Je regardais autour de moi paniquée avant de me rendre compte que j'étais dans la voiture. Je soufflais alors et m'enfonçais dans mon siège essayant tant bien que mal de calmer les battements de mon cœur. Mais en bougeant je sentis une douleur dans ma jambe et mon flanc. Noah me regarda inquiet mais je lui faisais signe que j'allais bien. Je me reconcentrais sur la vue qui me parvenait à travers la fenêtre essayant d'occuper mon esprit.Malgré mes dires Noah écarquilla grand les yeux :« Tu saignes ! »Je baissais les yeux et en effet mes vêtements étaient trempés de sang. Visiblement une balle avait dû frôler ma jambe et avait arraché de la peau sur son chemin. Rien de grave. Mon flanc quant à lui montrait un hématome imposant. Je saignais aussi d’autres endroits mais ce n’étaient que des
Quelque chose n’allait pas. Les hommes de Gaspard étaient bien trop nombreux. C'était une véritable armée alors que nous nous attendions à seulement une dizaine d'hommes. Les cobras étaient clairement en sous nombre et petit à petit nous fûmes encerclés. Noah se posta devant moi comme pour me protéger de son corps mais je le repoussais. Je me débrouillais mieux que lui. La colère ne m’aveuglait pas. Les cobras avaient formé un cercle près à se défendre en cas d'attaque.Soudain j'entendis une porte s'ouvrir et des pas se rapprocher. Je me tournais vers la source du bruit et les hommes de Gaspard se décalèrent afin de laisser passer leur maître. Ce dernier me trouva du regard en l'espace de quelques secondes et me sourit de façon machiavélique. Tout on corps eut la chair de poule. Je l’avais reconnu avant même de le voir.« Abrielle. Quel plaisir de te revoir. Je savais bien que nos chemins allaient se croiser de nouveau mais je ne t'attendais pas de sitôt. »Tout le monde s
Cindy avait perdu. Mes parents étant au courant ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne se fasse emmener et elle le savait. Je me disais qu’elle m’avouait tout pour pouvoir contrecarrer les plans de Gaspard jusqu’au bout mais j’avais quand même un sentiment étrange.Après avoir échangé des adieux polis avec Cindy, nous sortîmes du bureau. Devant ce dernier Noah ainsi que de nombreux cobras nous attendaient. Mon meilleur ami se redressa en entendant les portes s'ouvrir. Timéa fut la première à nous questionner sur ce qu'il s'était passé à l'intérieur.« Alors ? demanda-t-elle curieuse. »Alexy m'attrapa par le poignet avec le moins de doigts possibles et me tira loin du groupe quelques instants.« Qu’en penses-tu ? me demanda-t-il. »Je réfléchissais quelques i
Nous trouvâmes une voiture sans chauffeur et reprîmes notre route. Je m’endormis bien vite en me répétant les mots d’Alexy dans la tête. Mais je pensais aussi à d’autres mots. Je ne suis pas Liam. Il ne savait pas à quel point j’en souffrais. Je n’avais pas pensé une seconde que les personnes pouvaient ressentir d’autres envies sexuelles ou romantiques que l’envie d’être en couple avec quelqu’un et je me sentis bien naïve. De plus le timing pouvait paraitre étrange mais après tout Alexy avait l’habitude d’une vie aussi mouvementée. Il avait raison. Mon attention était vraiment détournée. Je croisais le regard d’Alexy dans le rétro viseur et le détournais aussi vite que possible. Tu es si belle. Il mit de la musique pour combler le silence et je me battais pour me concentrer dessus et ne pas laisser mes pensées divaguer. Je finis par briser le silence. Nous parlâmes de notre plan pour aller voir Cindy et évidement nous nous mîmes d’accord que nous devions êt