Ils atteignirent la lisière du bois de Carbreuil au troisième jour.
Le paysage avait changé peu à peu. La lumière elle-même semblait filtrée à travers quelque chose d’ancien. Les arbres étaient plus hauts, leurs troncs marqués de glyphes presque effacés par le temps. Le silence n’était pas l’absence de son, mais sa densité. On n’entendait ni oiseau, ni cri, seulement le murmure du vent entre les branches, comme une incantation perpétuelle.
Lorcan s’arrêta le premier.
Devant eux, une arche de pierre envahie de mousse marquait l’entrée d’un passage oublié. Derrière, un sentier creusé dans la terre descendait vers les entrailles de la forêt.
— C’est ici, murmura Elara.
Elle sortit de son sac une pierre de lune gravée, vestige de l’ancien ordre druidique. À peine exposée à la lumière, elle vibra doucement entre ses doigts, indiquant la direction.
Kael fronça les sourcils.
— Tu sens ça ? Cette odeur… d’humidité, de métal… et quelque chose d’autre.
— La magie ancienne, répondit Elara. C’est