Chapitre 6 : Rouge sur marbre blanc
Point de vue d’Aurélia
La lune de miel fut brève. Trop brève pour qu’on puisse y poser des souvenirs, trop froide pour qu’on puisse l’appeler ainsi. Quelques jours dans un hôtel cinq étoiles, des silences pesants, des regards volés, et cette étrange distance entre nous. Puis, sans cérémonie, nous étions rentrés à la maison.
À leur maison. Un palais, disaient-ils. Mais pour moi, c’était une forteresse. Un labyrinthe de marbre blanc, de dorures et de couloirs trop vastes, où chaque écho résonnait comme un avertissement.
La voiture se gara lentement devant l'entrée, et le chauffeur, sans un mot, vint ouvrir nos portières. Maxence sortit le premier. Moi, je le suivis, tenant ma robe beige pour ne pas trébucher sur les pavés. L’air du soir était frais, porteur d’une tension que je ne comprenais pas encore.
Et puis, tout bascula.
BAM.
BAM.
Des coups de feu. Deux, secs, clairs, brutaux. Mon cœur manqua un battement. Mon corps entier se figea.
J’ai sursauté