Chapitre 8 : Un même lit
Point de vue d’Aurélia
La journée m’avait lessivée. Le poids de la tension dans ce palais, le regard d’Alejandro, la froideur dissimulée derrière la beauté des lieux… tout m’écrasait. J’avais besoin de silence. D’une porte fermée entre moi et le reste du monde.
Je refermai doucement la porte de ma chambre. Une des rares que je pouvais encore appeler "à moi" dans cette immense cage dorée.
J’ôtai lentement ma robe, laissant le tissu glisser le long de mes jambes. Elle tomba mollement au sol, comme un poids de trop. Je pris un pyjama en soie crème, simple, presque pudique. Le tissu frais sur ma peau me fit frissonner. Mes gestes étaient lents, presque mécaniques. J’étais lasse.
Je tirai les draps, m’y glissai avec précaution, comme si le lit appartenait à quelqu’un d’autre. En vérité, je ne savais plus très bien ce qui m’appartenait encore.
Je fermai les yeux un instant… jusqu’à entendre la poignée tourner.
La porte s’ouvrit. Maxence.
Il entra sans bruit, presque