Chapitre 8 : Là où dort la pierre
Isis
Je me réveille en sursaut.
Pas à cause d’un cri. Ni d’un cauchemar. Juste cette sensation. Comme si l’air s’était figé. Comme si quelque chose avait bougé. Dedans. Ou dehors.
Mon cœur bat trop vite. Ma gorge est sèche. Je sens une présence. Inconnue. Lourde. Comme si le monde retenait son souffle.
Ashar est toujours là. Assis près de la cheminée. Il veille. Immobile. Mais je vois son regard. Tranchant. Aux aguets. Il n’a pas fermé l’œil. Il sent, lui aussi. Il sait.
— Il y a quelqu’un, je murmure.
Il hoche la tête. Silencieusement. Et se lève sans un bruit. Il attrape une dague fine, noire comme une nuit sans lune. Une lame que je ne l’ai jamais vue porter avant. Elle semble faite d’ombre pure. Elle ne reflète rien. Même la lumière du feu l’évite.
Il s’approche de la porte. L’ouvre lentement.
Le froid entre. Glacial. Souterrain. Avec lui, le silence. Un silence épais. Chargé de quelque chose d’ancien.
Et puis…
Une silhouette.
Fine. Droite. Une fe