PDV Emilya
- Il aurait tout de même pu nous prévenir plus tôt, se plaignait Kat à l'autre bout du fil.
- Dans tous les cas, tu aurais été de mauvais poil, alors qu'est-ce que ça aurais changer ? Demandais-je en pliant un pull.
L'été va bientôt prendre fin et je sais que la température est plus capricieuse à Paris qu'à Mulhouse.
- Et alors ?! Ce n'est pas lui qui doit faire les valises !
- Et ce n'est pas lui qui doit supporter tes plaintes, soupirais-je avant de sourire.
- Je sais que tu m'aimes Em.
- Si tu le dis.
- Au fait, est-ce que tu sais à quoi ressemblent les mecs ? Demandait Kat subitement.
- Honnêtement ? Non, Hardison ne m'a rien montré, répondis-je.
- Je suis sûr que c'est des petits intellos avec des lunettes et un appareil dentaire en costume cravate à longueur de journée. D'ailleurs, est-ce qu'il y a un uniforme dans ce lycée ?
- D'après le dossier que j'ai lu, l'uniforme était en période de test l'année dernière, mais il y a eu tellement de plaintes de la part des parents qu'il a été retiré.
- Des plaintes des parents ? Répétait Katalyna. Je pense plutôt que ces gosses de riches se sont plaints chez papa et maman parce qu'ils ne pouvaient plus flasher les autres avec leurs vêtements de luxes.
Je ne peux m'empêcher de rire à la remarque de Katalyna. C'est fort possible. Mais en même temps, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle est sûrement en train de les juger trop vite. Parfois elle oublie que nous aussi, en tant qu'agent, nous avons de belles sommes d'argent qui repose dans nos comptes en banques. Je suppose qu'elle ne veut pas s'identifier à une classe sociale qu'elle stigmatise en fonction des films ou séries qui peuvent passer sur N*****x.
- Kat, est-ce que tu as lu le dossier de Jayden ?
- Ça ne fait que deux jours que nous sommes rentrées. Tu crois vraiment que j'ai eu le temps de lire ce truc ?
- J'ai eu le temps de lire celui de Aaron, répliquais-je.
- Ouais bref.
- Et puis pourquoi est-ce que ce ne seront pas des mecs mignons, très gentils et agréable ? Demandais-je tout sourire.
- Parce que la vie n'est pas un biscuit ! Honnêtement Em, arrête de regarder N*****x, c'est mauvais pour ton jugement.
- Va finir ta valise ! M'exclamais-je.
Je l'entends marmonner quelque chose mais je ne prends pas la peine de lui demander quoi.
- Em ?
- Je t'écoute.
- Qu'est-ce que tes parents vont dire ?
- Ne t'inquiète pas. Hardison a pris les choses en mains, comme d'habitude.
- OK. Préviens-moi quand tu arrives.
J'acquiesce et coupe la conversation.
Cela fait deux jours que le patron nous a donné les informations sur cette mission et je n'ai toujours aucune idée de ce que Hardison a pu dire à mes parents. Étonnement, mes parents ne savent rien de ma vie d'agent secret. Contrairement à la mère de Kat, qui elle, sait tout sur notre double vie. C'est pour cette simple raison que Hardison doit me couvrir à chacun de mes déplacements.
J'enfile une chemise légère par-dessus mon t-shirt et passe le bandana autour de mon poignet avant d'attraper la poignée de ma plus grande valise. J'inspire un bon coup et rejoins le hall d'entrée, mes valises en mains. Lorsque je m'arrête devant le salon, j'aperçois ma mère relever la tête vers moi.
- Tu t'en vas donc.
Non, je me suis habillée, coiffer, fait mes valises et les aient traînés jusqu'ici pour le plaisir.
- Oui, répondis-je.
- Tu aurais pu nous prévenir Emilya, rétorquait mon père.
Qu'est-ce que Hardison leurs as racontés ?
- Et dire qu'il a fallu que nous apprenions l'existence de ton échange scolaire par la bouche de ton proviseur, lançait ma mère exaspérée.
Échange scolaire. Bien sûr. La même couverture que nous utiliserons avec les deux garçons.
Ma mère lève les yeux au ciel avant de se lever du canapé comme-ci c'était la chose la plus dure à faire. Elle et mon père marche jusque dans le hall, non sans traîner des pieds.
- Nous sommes au courant que c'est une chance incroyable pour toi, mais tu aurais dû nous en parler, ajoutait mon père.
- Désolée ?
Puis, le téléphone de mon père se met à sonner. Il l'attrape et répond assez rapidement.
- Allô ?
Il discute pendant quelques instants et à en deviner par ses propos, il parle avec Hardison. Et ma théorie se confirme lorsqu'il raccroche et qu'il s'approche un peu plus de moi.
- Ton tuteur t'attend en bas, apparemment. Je vais t'aider à descendre les valises.
- Pas besoin, m'empressais-je de répondre.
- Pourquoi ?
- Tu sais très bien que je déteste les au revoir à rallonge.
Et c'est un mensonge. Enfin, à moitié, puisque je n'ai jamais eu besoin de leurs dire au revoir. À vrai dire, je ne sais pas trop à quoi un au revoir ressemble.
C'est après de longues paroles d'avertissements, et peu d'encouragement, que mes parents me laissent finalement partir. Je me dépêche de descendre les quelques escaliers de l'immeuble pour rejoindre le hall d'entrée. J'y croise notre voisine, Madame Richter, et elle m'adresse un sourire très chaleureux que je lui rends. Une fois à l'extérieur du bâtiment, un agent m'attend. Olivier Muller, si je me souviens bien.
- Hardison m'a envoyé pour faire diversion.
- Merci. Je n'aurais jamais pu sortir sinon, répliquais-je.
- Vraiment ? Pourtant tes parents ne sont pas avec toi.
- Lève la tête, répondis-je.
Il fait ce que je lui dis et soupire, non sans sourire, en remarquant que mes parents sont à la fenêtre.
- Maintenant je comprends, dit-il. Vas-y grimpe, je m'occupe de tes valises.
PDV Katalyna
Je ferme ma dernière valise et la roule jusque dans le coin de ma chambre. Emilya ne devrait plus tarder. Lorsque je me tourne vers la porte, j'aperçois ma mère debout dans l'encadrement de cette dernière.
- Combien de temps allez-vous rester ? Demandait-elle.
- On ne sait pas exactement.
- Et est-ce qu'ils sont gentils ? Questionnait ma mère en faisant référence aux deux garçons.
- On ne les connaît pas encore maman.
- Je vois. Comment Emilya va expliquer ce voyage à ses parents ? C'est la première fois que vous partez aussi longtemps.
Je considère Em comme ma sœur, tout comme ma mère la considère comme sa deuxième fille.
- Hardison s'en est occupé.
Ma mère hoche la tête.
PDV KatalynaJ'éteins la télévision, bien décidé à dormir tôt pour une fois. Oui, je sais que nous nous sommes déjà tous dit ça, mais je dois vraiment dormir tôt. Je ferme mes yeux et commence à m'endormir lorsque j'entends un bruit en provenance du jardin. Haïley est dans sa chambre et Jayden est sous la douche avec sa musique à fond. Il n'y a aucune chance que ce soit l'un des deux. Et leurs parents ne sont pas là non plus. J'attrape mes poignards de sous le lit et me dirige vers la porte de ma chambre. J'en sors, à l'affût du moindre problème, et m'empresse de descendre au rez-de-chaussée.Une fois dans le salon, je longe le mur pour m'approcher de la baie vitrée. J'inspire un grand coup et la pousse pour sortir dans le jardin. Je regarde dans les alentours s'il y a quoique ce soit, mais apparemment, il n'y a personne. Je tourne mes talons pour rentrer, méfiante, et c'est là que je vois du mouvement des buissons cachant le portail. Je m'arrête, en position de combat, et la seconde
PDV EmilyaJe n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Lewis et Blake sont ici. En réalité, ce n'est pas le pourquoi qui me dérange, mais plutôt le comment. Comment ont-ils su que j'étais ici ? Était-il déjà à l'hôpital ? Et pour l'instant, ils sont allés dîner. Ils n'ont pas quitté ma chambre depuis que je me suis réveillé. Je n'ai aussi aucune d'Aaron et je commence sérieusement à m'inquiéter. Certes, Hardison a dit qu'il était chez lui, mais on ne sait jamais.Je suis sorti de mes pensées par une personne qui toque à la porte. Sûrement Lewis et Blake.- Tu peux entrer Lewis.Et pourtant, lorsque la porte s'ouvre, ce n'est pas du tout les agents Bilton et Newton.- Aaron ?! M'étonnais-je.- Salut.Il referme la porte derrière lui et vient s'asseoir sur l'un des fauteuils à ma droite.- Est-ce que ça va ? Demandais-je.- Moi, oui. Mais toi-- Qu'est-ce que tu fais là ? L'interrompis-je. Tu es censé être chez toi.- Je voulais voir comment tu allais.- Tu m'as vu, maintenant rentre
PDV KatalynaJayden se gare devant l'hôpital et je m'empresse de courir vers l'accueil où se trouve une réceptionniste. Elle semble assez gentille donc je ne pense pas que j'aurai besoin de faire un scandale pour avoir des informations sur Em. Légalement, nous ne sommes pas de la même famille et les hôpitaux refusent souvent de donner des infos sur ceux qui ne font pas partis de la famille de la victime.- Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ? Demandait la réceptionniste d'une voix incroyablement grave.- Je cherche Emilya Forio, elle a été admise chez vous, il y a moins de deux heures.- Un instant.Elle tape sur les touches du clavier pendant quelques instants avant d'utiliser la souris de son ordinateur pour faire défiler l'écran face à elle.- Êtes-vous de la famille de Mademoiselle Forio ?- Non, mais je suis sa meilleure amie.- Je suis désolée mademoiselle, mais seule la famille est autorisée-- Écoutez, madame, l'interrompis-je. Nous sommes arrivés à Paris, il n'y a pas très
PDV EmilyaLa sonnerie retentit et je suis tellement soulagée que mon dernier cours de la journée soit terminé. J'ai hâte de rentrer pour pouvoir travailler sur tous les devoirs que nous avons eus aujourd'hui. Ces professeurs n'ont-ils pas marre de prévoir autant de travail à faire ? Un monde sans devoir serait tellement mieux, mais apparemment nous n'avons pas ce que nous voulons dans la vie.J'accompagne Aaron à son casier où il entrepose quelques affaires et c'est seulement lorsque nous nous apprêtons à sortir que je suis arrêtée par une main sur mon épaule. Je me retourne et vois Beverly face à moi.- Bonjour Emilya.- Beverly.- Quel dommage que tu n'as pas pu venir à la soirée de Nathan samedi.Malgré son sourire, qui est sublime, je sais très bien qu'elle ne pense pas un seul mot de ce qu'elle vient de dire.- D'ailleurs, pourquoi n'étais-tu pas là ? Demandait-elle, curieuse.- J'avais quelques petites choses dont je devais prendre soin, répondis-je tout sourire.- Je me demand
PDV AaronJ'ouvre les yeux et vois qu'il n'est que 4h du matin. Punaise. J'ai horreur de me réveiller en plein milieu de la nuit pour rien. Est-ce que ça n'arrive qu'à moi ou est-ce que tout le monde a ce problème ? Oui, parce que c'est un problème.Je profite d'être réveillé pour descendre à la cuisine boire un verre d'eau. Je reste assis sur l'un des tabourets autour de l'îlot central pendant une bonne dizaine de minute à me demander plusieurs choses. Comme, quel est le sens de la vie, pourquoi est-ce que je vais en cours ou ai-je réellement besoin d'une éducation scolaire. Vous savez, le genre de question que littéralement tous les étudiants se posent.Je remonte finalement dans ma chambre, non sans trainer des pieds, et me rend compte que la lumière dans la chambre d'Emilya est éteinte. Ne me dites pas qu'elle est de nouveau partie.Je m'approche de sa porte et toque. Je ne reçois aucune réponse. Peut-être est-elle en train de dormir.- Qu'est-ce que tu fais ?En me tournant vers
Je lui rends le prospectus et elle sort de ma chambre en fermant la porte derrière elle. C'est tout de même surprenant que je sois plus appréciée par la mère d'Aaron que par lui-même. C'est surprenant et surtout agréable. Elle est la personne se rapprochant le plus d'une figure maternelle pour moi. Bien sûr, il y a la mère de Kat qui est un peu comme une maman. Une maman avec qui je n'ai pas discuté depuis mon départ de Mulhouse. Je devrais l'appeler avant de dormir.Pour l'instant, j'enfile un t-shirt sur mon débardeur et sors de ma chambre afin de rejoindre la famille Leighton au rez-de-chaussée. Je les aperçois tous assis au salon en train de rigoler à propos de je ne sais quel sujet. Lorsque je les vois aussi heureux, je ne peux m'empêcher de penser que ma vie de famille a été très différente de la leurs. Mais rapidement, je chasse ces idées stupides de mon cerveau pour ne pas être déprimée. J'entre dans le salon et Rose me fait signe de m'asseoir à ses côtés. Aaron est sur le fau