La rage m'avait consumé, me transformant entièrement. Mon corps répondait à une puissance insoupçonnée, mes pensées s'étaient brouillées, ne laissant place qu'à la destruction. Je m'étais abandonné à cette force brute, prêt à en finir avec Kaï-Lani et tout ce qu'elle représentait. Armé de ma fureur et de ma nouvelle forme de triton, j'étais enfin prêt à déchaîner une violence que Kaï-Lani n'avait sûrement pas anticipée.
Je me précipitai vers elle. En moins de temps qu'il ne lui fallut pour le réaliser, je lui assénai une gifle du revers de ma main, une claque dont la puissance surhumaine la projeta de l'autre côté de l'immense pièce. Elle percuta la paroi avec un bruit sourd, son corps de sir&e
Il ne tourna pas par trente-six chemins, et il alla droit au but.- ONCLE : Dilane, maintenant tu dois tout me dire... Tout me raconter. Absolument tout.- DILANE : Tonton, je ne sais absolument rien. Je ne sais pas ce qui s'est passé. On était parti pour pêcher et puis je me suis réveillé sur la plage. Mon esprit est encore confus.- ONCLE : Oui, je sais. C'est ce que tout le monde raconte. Quelqu'un a dit vous avoir vus prendre une pirogue et embarquer à 4 heures du matin. Et puis il a vu Junior plonger, et ensuite, tu l'as suivi. Mais qu'est-ce qui est passé dans votre tête ? Ta mère m'a appelée tellement de fois depuis votre disparition, à tel point que je n'ai même plus su quoi lui dire... Et qu'est-ce qui se passe avec ton père que je ne suis même pas au courant ?
Kaï-Lani m'avait offert un choix impossible : rester avec elle, et devenir son roi, ou bien retourner sur terre, mais sans Junior, qu'elle menaçait en plus d'assimiler pour atteindre "la plénitude de son être". Sa voix résonnait encore dans ma tête, comme une prophétie lorsque je me réveil sur la plage, face à l'immensité de l'océan, et à un dilemme déchirant. : "C'est ta destinée, Dilane. Entends l'appel de l'océan."Ces mots résonnaient encore en écho dans mes oreilles, une promesse et une menace entremêlées. Je me sentais étranger, à moitié revenu d'un cauchemar, à moitié encore prisonnier des profondeurs. Je demandai à la personne à côté de moi, un riverain au visage inquiet :- DILANE : Mais qu'y a-t-il ? Que s'est-il passé ?- RIVERAIN : Tout va bien, mon garçon. Tu es sauf.Puis j'entendis quelqu'un d'autre
Kaï-Lani m'avait poussé dans mes retranchements. Ma fureur s'était déchaînée, et j'avais démontré une force inouïe, maîtrisant ses propres guerriers avant de m'en prendre à elle. Mais au moment de lui porter le coup fatal, l'horreur s'était matérialisée : Junior, mon cousin, suspendu par un lien d'eau invisible et mortel, otage de Kaï-Lani. Ses paroles menaçantes résonnaient : "C'est à toi de décider... Rester ici avec moi ou repartir sans lui." Et en me regardant, je l'avais compris : ma transformation était totale, j'étais un triton, plus puissant que je ne l'aurais jamais imaginé.- DILANE : Mais... Mais... Qu'est-ce que... Ma voix était encore imprégnée de la sidération de ma nouvelle forme, de la puissance qui venait de me traverser. Je regardais ma queue de poisson, vibrante d'énergie,
La rage m'avait consumé, me transformant entièrement. Mon corps répondait à une puissance insoupçonnée, mes pensées s'étaient brouillées, ne laissant place qu'à la destruction. Je m'étais abandonné à cette force brute, prêt à en finir avec Kaï-Lani et tout ce qu'elle représentait. Armé de ma fureur et de ma nouvelle forme de triton, j'étais enfin prêt à déchaîner une violence que Kaï-Lani n'avait sûrement pas anticipée.Je me précipitai vers elle. En moins de temps qu'il ne lui fallut pour le réaliser, je lui assénai une gifle du revers de ma main, une claque dont la puissance surhumaine la projeta de l'autre côté de l'immense pièce. Elle percuta la paroi avec un bruit sourd, son corps de sir&e
C'était elle, Kaï-Lani. La créature des eaux, ma geôlière, ma tortionnaire. Il n'y avait qu'une seule créature des eaux qui pouvait être aussi magnifique et terrifiante à la fois. Sa nouvelle allure, celle d'une reine parée de coraux et de perles, la rendait encore davantage belle, d'une beauté dangereuse, presque hypnotique. Mais ce qui m'avait le plus intrigué, ce qui résonnait encore dans mon esprit avec une dissonance insupportable, c'est qu'elle venait de me souhaiter la bienvenue chez moi.- DILANE : Kaï-Lani ?- KAÏ-LANI : Oui, c'est bien moi. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu... murmura-t-elle, un sourire énigmatique aux lèvres.- DILANE : Moi, je n'ai pas cette impression.En ce qui me concernait, son ombre m'a suivie partout.
(...) Et avec un cri déchirant qui résonna dans le vide de la brume, Junior fut happé par la créature des profondeurs, disparaissant dans l'eau glaciale. Seul sur la pirogue, je hurlais son nom, mais seule la fureur et la détermination de venger mon frère m'animèrent. Sans hésiter, je me jetai dans l'abysse, armé d'une rame brisée, prêt à affronter Kaï-Lani. Mais l'eau, que je ne sentais même pas, m'accueillit comme une prison liquide, et la noyade m'étreignit une fois de plus.Malgré toutes mes tentatives désespérées pour changer de forme, mon corps refusait d'obéir. La transformation ne venait pas. Chaque muscle se débattait contre l'étranglement de l'eau, et quand j'ai essayé de remonter à la surface, c'était comme si j'étais