Chapitre 10

Autrefois, Mathieu n’avait pas tant d’intérêt pour sa femme.

Après tout, une femme aussi terne et maladroite, cela ne pouvait guère éveiller le désir.

Mais aujourd’hui, Émilie lui avait donné tant de surprises qu’il découvrait qu’elle était comme un jade précieux, qui, une fois soigneusement taillé, rayonnait d’un éclat éblouissant.

Il a tendu la main de manière incontrôlable...

Mais la femme qu’il convoitait fortement a esquivé au moment suivant.

Son rejet n’a fait que de renforcer le désir de Mathieu de la posséder.

« Émilie, arrête ton jeu », a-t-il dit en défaisant sa cravate : « En réalité, tu as toujours voulu m’avoir, n’est-ce pas ? Les employés sont déjà partis, personne ne nous dérangera ici. »

Émilie a visualisé la scène de Mathieu et Astrid où ces deux satisfaits dans son bureau plus tôt dans la journée. Une nausée est montée dans son cœur.

« Toc toc toc ! »

Alors qu’elle s’apprêtait à repousser Mathieu, la porte du bureau a été frappée : « Madame Seydoux, le PDG de Berthier est arrivé. »

Christophe Berthier ?

Pourquoi est-il venu soudainement ?

La voix d’Émilie l’a trahie : « Dites-lui que je suis déjà partie, je le verrai un autre jour... »

« Pourquoi ne pas le voir ? » Mathieu l’a regardée avec un soupçon de reproche : « Tu sais à quel point le projet avec Berthier est important pour nous. »

« Ah, tu veux vraiment que je l’accueille ? », a répondu Émilie avec un rire froid.

Elle avait oublié que Mathieu était un hypocrite qui ne pensait qu’à ses propres intérêts.

Mais elle s’est demandé quelle serait sa réaction en apprenant ce qui s’était passé entre elle et Christophe.

C’était par embarras qu’Émilie avait voulu refuser.

Mais maintenant, sous le regard mécontent de Mathieu, elle s’est sentie poussée par un désir de vengeance.

Finalement, elle a fait entrer Christophe Berthier.

En raison de son statut élevé, Christophe était toujours accompagné de gardes du corps et d’assistants.

Bien qu’il y ait beaucoup de gens dans le bureau, Émilie n’osait pas poser son regard sur lui.

Mais l’aura puissante de cet homme était impossible à ignorer.

« Monsieur Berthier, ce projet... » Mathieu a souri servilement.

Christophe, assis sur le canapé avec les jambes croisées, le corps nonchalant, un costume sur mesure épousant sa silhouette élancée, avec son visage froid et impénétrable, brillait comme une divinité.

Il a levé la main, interrompant : « Je suis venu voir Madame Seydoux. »

Puis, il a tourné son regard vers Émilie qui tentait de se rendre invisible.

Ses yeux perçants semblaient analyser chaque pensée de son interlocuteur.

« Très bien, je sais que vous aimez le calme, Monsieur Berthier, je ne vais pas vous déranger », a dit Mathieu, se levant sans se soucier. « Émilie, assure-toi de bien coopérer avec Monsieur Berthier. »

Les autres sont partis et le bureau a retrouvé son silence.

Émilie avait l’impression d’être soudainement enveloppée par le froid glacial de l’homme.

« Tu ne lui as pas encore parlé du divorce ? »

La voix mécontente de l’homme a résonné et Émilie, résignée, a levé les yeux vers lui : « Désolée, j’ai mon propre plan. »

« Madame Seydoux, je ne suis pas un homme patient. Ou bien, dois-je en parler pour toi ? »

La tempête de ses pensées s’est faite plus intense.

Même assis simplement, l’aura agressive de cet homme était étouffante.

Elle a songé à s’échapper.

« En fait, je... »

Avant qu’elle ne puisse finir, son poignet délicat a été soudainement saisi par la grande main de l’homme.

La chaleur de sa paume l’a envahie et en levant les yeux, Émilie a vu son visage séduisant s’agrandir rapidement devant elle.

Elle a réalisé alors que l’homme s’était levé pendant sa distraction, saisissant son poignet d’une main, l’autre appuyée sur l’accoudoir du canapé, l’enfermant parfaitement dans son monde.

L’air autour d’elle était rempli de son parfum frais et propre.

« Est-ce que je ne t’ai pas satisfaite cette nuit-là ? » a demandé Christophe en levant un sourcil, sa voix sans grande émotion.

Émilie, prise de panique, a regardé la porte fermée du bureau.

« Alors ? Tu as peur qu’il le sache ? Ou penses-tu que je ne suis pas à ta hauteur ? »

Il a lâché son poignet, mais à la seconde suivante, il a saisi son menton pointu en disant : « J’espère que tu me donneras une réponse satisfaisante. »

« Comment pourrais-je ne pas être satisfaite ? » a répondu Émilie, nerveuse, exprimant sans le vouloir sa véritable pensée.

La nuit dernière, elle s’était évanouie sous son assaut intense.

Elle n’avait jamais su qu’un homme pouvait avoir une telle endurance.

Des images passionnées tourbillonnaient dans son esprit, faisant rougir son visage.

Elle s’est levée brusquement : « Mes affaires personnelles, je les réglerai par moi-même. Quant à l’offense envers Monsieur Berthier, je pense que cela devrait être traitée séparément. »

Peu importe les qualités exceptionnelles de Christophe, son cœur était déjà meurtri par Mathieu, comment pourrait-elle faire confiance à un autre homme ?

« Oh ? Alors comment comptes-tu régler cela, Madame Seydoux ? » Christophe s’est redressé également, les mains nonchalamment dans les poches de son pantalon.

Pourquoi cette histoire dramatique ne finissait-elle jamais ?

Émilie s’est massé les tempes.

Elle n’aurait jamais imaginé que cet homme si élevé et distant puisse être... si conservateur !

« Ou veux-tu juste gagner du temps pour m’échapper ? »

Christophe a plissé les yeux, une colère sourde dans son regard profond.

Émilie a tiré sur ses lèvres, mais ne pouvait pas donner de réponse précise.

Même sans tenir compte du projet avec Berthier, rien que pour la puissance de Christophe, elle ne pouvait pas se permettre de l’offenser.

Oh Dieu ! Elle avait vraiment attiré des ennuis !

« Madame Seydoux ? »

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, la main de l’homme a saisi soudainement ses épaules, la forçant à lui faire face.

Il a penché la tête, plaquant ses lèvres près de son oreille, sa voix basse et riche comme un violoncelle : « Si tu oses me tromper, je te prendrai ici, maintenant ! »