Chapitre 1

Je ne lui ai plus demandé de respecter les limites, et je n'avais plus besoin de lui.

Je l'ai seulement retenu quand il m'a encore abandonnée pour son amie d'enfance :

« Si tu vas la voir, puis-je utiliser une carte de pardon ? »

Julien s'est arrêté un instant avant de me regarder d'un air résigné.

« Fais comme tu veux, il y en a tellement. »

J'ai hoché la tête, le regardant s'éloigner.

Il croyait que les cartes de pardon étaient inépuisables.

Mais il ne savait pas qu'il n'en restait plus que deux.

...

Aujourd'hui, c'était la soirée organisée par le plus gros partenaire de notre entreprise.

C'était aussi le septième jour depuis mon opération pour grossesse extra-utérine.

Camille Clerval, l'amie d'enfance de Julien, a renversé un gâteau sur le costume du responsable de l'autre entreprise.

Julien s'est d'abord précipité vers elle : « Tu vas bien ? »

Puis son regard s'est tourné vers moi :

« Aurélie, va présenter nos excuses à M. Dupont. »

Je le regardais, stupéfaite.

M. Dupont a essuyé le gâteau sur son costume, sa colère montant en flèche.

« Votre entreprise rejette la responsabilité sur les autres ? Ceux qui devraient s'excuser se cachent. »

Camille, les yeux brillants de larmes, s'est blottie contre Julien comme si c'était elle la victime.

Julien l'a serrée dans ses bras, et il me regardait d'un air sévère.

« Dépêche-toi de t'excuser ! Qu'est-ce que tu attends ? »

« Offre un verre à M. Dupont, quoi qu'il arrive, il ne faut pas que notre collaboration échoue ! »

Il a oublié que je ne me suis pas encore remise de ma opération et que je ne pouvais pas boire de l'alcool.

Ou peut-être qu'il se moquait complètement de ma santé.

Camille me regardait d'un air triomphant, le regard plein de provocation.

Elle savait que Julien ferait de moi le bouc émissaire.

Elle savait aussi que Julien la protégerait et ne laisserait personne lui faire de mal.

Je ne voulais bien sûr pas payer pour les erreurs de Camille, mais Julien s'est penché soudainement vers mon oreille et m'a dit :

« Une carte de pardon. »

À l'époque, pour m'épouser, il a personnellement organisé soixante-six voyages afin de me demander en mariage, et j'ai bénéficié de sa préférence soixante-six fois.

Pour la soixante-septième fois, devant notre famille et nos amis, j'ai accepté sa demande en mariage.

Il m'a fait la promesse : « Aurélie, tu es la personne que j'aime le plus au monde ! Si je te trahis, que la foudre me... »

Il n'a pas pu finir sa phrase car je lui ai couvert la bouche avec ma main.

Son attitude, à genoux en train de jurer, m'a vraiment touchée, alors j'ai accepté.

J'ai voulu répondre à ses soixante-six demandes en mariage, alors j'ai demandé à un ami de me concevoir soixante-six cartes de pardon.

Je lui ai dit : « Si les cartes de pardon sont vraiment épuisées, je te quitterai ! »

Pendant cinq ans de mariage, Julien a mis les cartes de pardon sous clé, de peur que je n'en utilise une dans un moment de colère.

Jusqu'à ce que son amie d'enfance revienne de l'étranger, il a utilisé soixante-trois cartes en seulement un an.

Cette fois, c'est la soixante-quatrième carte qu'il a utilisée.

Je me suis inclinée, tremblant légèrement, et j'ai regardé M. Dupont en essayant de supporter la douleur dans mon ventre.

« M. Dupont, je suis vraiment désolée pour ce qui s'est passé cette fois. »

M. Dupont m'a jeté un coup d'œil, puis a secoué la tête d'un air résigné, sans vraiment me reprocher.

En m'inclinant, j'ai vu Julien en train de coiffer soigneusement les cheveux de Camille.

« La prochaine fois, regarde bien où tu vas, tu pourrais te blesser en heurtant une table ! »

« D'accord, d'accord, tu es toujours pareille comme avant. »

Avant ?

La douleur de la blessure sur mon ventre s'est progressivement étendue, au point que mon visage est devenu pâle.

Tiens encore un peu bon.

Il ne lui restait plus que deux chances !

Après la soirée, j'ai suivi Julien, voulant simplement rentrer à la maison rapidement.

Mais il se tenait à côté de Camille, ils étaient comme un couple parfait.

Julien s'est retourné vers moi, le visage froid, puis il a dit lentement :

« Rentre seule. Camille s'est tordu la cheville, je dois l'emmener voir un médecin. »

Il semblait avoir oublié que j'avais subi une opération, son regard vers Camille était plein d'inquiétude.

Autrefois, j'aurais probablement expliqué que j'avais aussi mal et lui aurais demandé de m'emmener à l'hôpital.

Puis j'aurais pleuré en lui demandant pourquoi ce n'était pas moi qui avais fait une erreur, mais c'était pourtant à moi de présenter des excuses.

Mais cette fois, j'ai simplement hoché la tête.

« D'accord. »

Julien a soupiré et son expression a changé.

« Aurélie, fais attention à toi. »