Lucie porte toujours des vêtements en couleurs ternes, des couleurs qui attirent peu ou pas d’attention sur elle en tant que secrétaire, car elle ne devrait pas se démarquer. Elle ne se bat jamais pour se démarquer et fait son travail efficacement.J’ouvre les yeux et cette image parfaite d’elle disparaît. Je soupire, me demandant si je ne deviens pas lentement fou. On frappe à ma porte et je grommelle d’irritation.« Je ne vois plus personne d’autre aujourd’hui, Paul. »Paul, mon assistant, ouvre la porte, entre et s’incline.« J’ai renvoyé les autres candidates chez elles, monsieur. Je suis là pour d’autres raisons. »« Quoi donc ? »Il pose une enveloppe brune sur ma table et je lui jette un bref coup d’œil avant de me tourner vers Paul pour obtenir des réponses.« Ceci a été envoyé au bureau. C’est de la part de votre épouse, monsieur. »À ces mots, je me redresse sur mon siège et saisis l’enveloppe, une urgence coule dans mes veines comme le sang lui-même. Paul me tend un coupe-pa
PDV DE KAÏSJ’ai cherché Bérénice à l’hôtel où elle séjourne depuis son retour il y a deux mois. Elle semble satisfaite de moi, un progrès digne d’être mentionné après la façon dont elle est partie de chez moi, furieuse, après que j’avais rejeté ses avances. Ce rendez-vous est une opportunité de recoller les morceaux et peut-être de la faire comprendre que notre erreur ne peut pas nous tourmenter, me tourmenter, plus qu’elle ne l’a déjà fait.Je connais Bérénice depuis la majeure partie de ma vie, ses préférences, ce qui la fait réagir et les choses qui l’excitent. C’est pourquoi choisir le meilleur endroit pour notre rendez-vous est la chose la plus facile.Le restaurant est l’un des meilleurs de la ville, une ruche pour les riches aux goûts dispendieux. Les plats sont préparés par des chefs chevronnés, ce qui fait que l’entrée au restaurant se fait uniquement sur réservation. Tout le monde veut goûter à la délicieuse nourriture servie ici et parfois, il faut des mois pour obtenir une
« Marions-nous, Kaïs. »Je m’étouffe avec l’eau en la projetant sur mes vêtements. Je tousse à plusieurs reprises tandis que Bérénice essaie de m’aider en prenant l’une des serviettes sur notre table et en tendant la main pour essuyer la tache sur ma chemise, mais je la lui prends des mains pour le faire moi-même, regardant autour de moi pour voir si quelqu’un vient de voir un PDG se ridiculiser.C’est exactement à ce moment-là que je la vois en un éclair, Lucie ou quelqu’un qui lui ressemble, je ne suis pas sûr, je ne peux pas dire avec le seul profil de la personne alors qu’elle traverse un coin que je suppose mener aux toilettes. Un instant, je pense avoir finalement complètement perdu la tête au point d’avoir des hallucinations, c’est trop beau pour n’être qu’une autre création de mon imagination.Je me lève, disant à Bérénice que j’ai besoin d’aller aux toilettes pour me nettoyer, puis je quitte notre table en suivant la trace de ce que j’ai vu en direction des toilettes. Les toil
PDV DE LUCIEIl semble que je sois en contrôle dans cette rencontre inattendue avec Kaïs, mais ce n’est qu’une façade. Au plus profond de moi, j’ai l’impression que je vais exploser tant mon cœur bat la chamade. Il me faut toute ma maîtrise de soi pour m’empêcher de trembler, car je préfèrerais mourir plutôt que de lui donner la satisfaction de savoir que je suis ébranlée par cette rencontre soudaine.La présence de Timothée m’apporte des étincelles de soulagement et distrait aussi suffisamment Kaïs pour desserrer l’étreinte de fer qu’il a sur moi. Je saisis cette opportunité, essayant d’arracher ma main de la sienne, mais quelque chose semble changer dans son humeur et son énorme paume se referme à nouveau sur mon poignet avant que je ne m’en rende compte. Je grogne de frustration, détestant à quel point je ne suis pas préparée à une situation comme celle-ci. Je n’aurais jamais imaginé croiser Kaïs ici.« Tu ne m’as pas entendu, Kaïs ? Lâche-la. » Ordonne à nouveau Timothée en arboran
Timothée se tend avec colère à côté de moi et fait un pas vers Bérénice, mais je l’arrête en secouant la tête. Il souffle d’agacement. Bérénice n’en vaut pas la peine et elle est tout aussi superficielle que l’homme qui a mis ce bébé en elle. Je balaie l’accusation car je sais que ce n’est pas ce que je suis. À la place, je me retourne pour regarder Kaïs, toujours debout au même endroit, les poings serrés et les épaules affaissées.Avec un sourire, je lui dis : « Peux-tu faire sortir ta chienne aboyeuse de mon chemin, s’il te plaît ? »Bérénice s’enflamme de colère mais avant qu’elle ne puisse me toucher, Kaïs la retient par la taille et la sort de mon passage. Elle continue à bouillonner. Je regarde à nouveau Kaïs droit dans les yeux, il ne détourne pas le regard.« Le fait de ne pas signer ces papiers ne changera rien, Kaïs, mais le faire nous évitera ce genre de situations. J’espère ne plus vous croiser dans des endroits comme celui-ci. »Je n’attends pas sa réponse, je les laisse t
PDV DE LUCIELe concept de maison a souvent changé pour moi ces trois dernières années et cette semaine encore. À l’heure actuelle, ma maison est cette somptueuse villa de banlieue dont le garage est celui dans lequel Timothée vient de garer sa voiture. Il gare sa voiture parmi les nombreuses autres voitures qui crient le luxe et la richesse. Bien que je lui dise que ce n’est pas nécessaire, Timothée insiste pour m’accompagner jusqu’à la porte, déterminé à s’assurer que je rentre bien à l’intérieur de la maison.Je lui suis déjà redevable de beaucoup, mais c’est presque illégal de refuser un geste aussi gentil de la part de quelqu’un, surtout que personne d’autre que ma grand-mère ne m’a jamais traitée avec autant de douceur et de soin. Je le laisse donc m’accompagner jusqu’à la porte.La porte s’ouvre juste au moment où nous arrivons. J’hésite, m’arrêtant mes pas quand mes yeux croisent celui qui a ouvert la porte. Mon cœur bat à tout rompre, le genre de réaction que j’ai à chaque foi
C’est sur ces mots que je rentre dans ma chambre avant qu’il ne puisse dire un mot de plus.**************************************************************Beaucoup de choses ont changé depuis que j’ai quitté la maison de Kaïs.Mes matinées ne se résument plus à me dépêcher d’aider les domestiques à préparer son repas tout en me préparant moi-même à partir avant lui, en tant que secrétaire dévouée. Je n’ai plus à vérifier anxieusement le calendrier pour calculer quand viendra la prochaine visite de sa mère. Je n’ai plus à me parler à moi-même, sachant qu’il ne m’écoute pas mais fait semblant de le faire.Bref, ma vie n’est plus dédiée à Kaïs et je ne peux pas souligner assez à quel point il est bon de se réveiller sans cette anxiété et cette douleur omniprésentes. Mon soulagement ne dure pas car alors que je me lève du lit ce matin et que je saisis mon téléphone, son nom apparaît sur l’écran. Il n’a pas arrêté d’essayer de m’appeler depuis que je suis partie, je l’ai parfois éteint.Je
PDV DE TIMOTHÉEHonorer la promesse que j’ai faite à Lucie signifie mettre de côté toutes les autres choses qui nécessitent mon attention aujourd’hui, juste pour ramener à la raison l’égoïste galapiat que j’appelle mon neveu.Mes deux premières tentatives de le joindre par téléphone et de lui rendre visite à son bureau ont échoué, je ne peux que me rendre au seul autre endroit où il pourrait être : sa maison.Lorsque je suis coincé dans les embouteillages à mi-chemin de chez lui, cela me donne le temps de gérer mes émotions et de contenir ma colère, car franchement, je veux faire plus que simplement lui faire entendre raison. Je voudrais nous enfermer tous les deux dans une pièce juste pour pouvoir lui donner la raclée pour la trahison flagrante de l’amour, de la confiance et de la loyauté de Lucie.Bon sang, j’attends avec impatience de le frapper depuis le jour où j’ai vu Lucie pleurer toute seule sur la tombe de sa grand-mère. L’image parfaite d’elle que j’ai toujours chérie dans mo
Il a haussé un sourcil face à mon langage, mais je me foutais bien des bonnes manières à ce moment-là. J’étais déjà étiqueté comme un prédateur sexuel, ajouter un langage grossier n’allait plus changer grand-chose.Le docteur a pris la bouteille, l’a ouverte et l’a reniflée.« Vous dites avoir ressenti une excitation sexuelle accrue à cause de ce médicament ? » Il a reposé la question, comme pour être sûr. « Cela ne devrait pas se produire. »« Eh bien, c’est arrivé ! Et ça me rend fou. Je veux des réponses, maintenant. »La réaction calme du médecin donnait l’impression que ce n’était qu’un jour de travail comme un autre pour lui, alors que pour moi, c’était bien plus que ça. Finalement, il a reposé le flacon et s’est tourné vers moi.« Je comprends votre frustration, monsieur Sinclair, et je suis tout aussi perplexe que vous. J’ai d’autres patients qui ont essayé ce médicament bien avant vous et un tel effet n’a jamais été signalé. Pouvez-vous me raconter ce qui s’est passé ? »
CHAPITRE 35 [Laissé à pleurer]TIMOTHÉEAprès avoir quitté la maison des Wellington ce matin-là, ma première destination a été l’hôpital. Quelqu’un devait me donner des explications. Quelqu’un devait payer pour avoir déréglé mon système.J’ai refusé de croire que j’étais capable de commettre un acte aussi honteux sans être sous l’influence de quelque chose. La seule chose qui aurait pu influencer un tel comportement, ce sont mes pilules.Elles m’ont été prescrites personnellement par mon médecin, et elles étaient nouvelles et totalement différentes de celles que j’ai utilisées depuis l’accident. Les médicaments n’en étaient qu’à la deuxième phase des essais cliniques, mais il m’a convaincu de les essayer.Il a dit qu’ils pouvaient être la solution permanente à mes tremblements et à mes crises, avec des effets secondaires précoces tels qu’une légère somnolence après usage. Ce qui a rendu la proposition irrésistible pour moi, c’était l’idée que ma maladie puisse disparaître pour de b
CHAPITRE 34 [Le méchant et la victime]TIMOTHÉE« Papa... » George semblait lutter contre ses émotions, incapable de décider s'il devait réconforter sa fille en sanglots ou s'en prendre à l'homme qui l'avait poussée à pleurer. « Chérie, je t'ai dit qu'il n'y avait aucune chance qu'elle soit là-dedans... » Sa femme l’a rejoint innocemment à la porte, haletant avant même d'avoir pu terminer sa phrase. « Bon Dieu ! » La situation était loin d'être gênante ou embarrassante. Elle était honteuse. C'était le genre de situation qui pourrait mettre à mal un nom que j'ai travaillé si dur à construire. Comment ai-je pu, moi, Timothée Sinclair, être surpris au lit avec une femme dans la maison de son père ? Il est surprenant que, malgré son regard menaçant, Geroge ait d'abord choisi de consoler sa fille. Il l’a serré dans ses bras, lui permettant d'enfouir son visage dans sa poitrine où elle pleurait à chaudes larmes. Quelle que soit la vérité, ces larmes à elles seules m'incriminaient.
CHAPITRE 33 [Un Rêve Fiévreux]TIMOTHÉE Le bruit qui m’a réveillé ressemblait à un mélange de sanglots humains et de plaintes animales. Mes matinées étaient habituellement calmes, alors ce son n’a pas seulement été étrange, il m’a aussi donné mal à la tête.Au fur et à mesure que ma conscience est revenue, le bruit est devenu plus clair. Même si j’ai voulu l’ignorer, c’est vite devenu impossible. J’ai entrouvert les yeux pour voir ce qui faisait ce bruit.Ce n’était pas un quoi. C’était un qui.Parmi les trois choses que j’ai remarquées immédiatement, je n’ai pas su laquelle m’a le plus choqué : qu’il y ait quelqu’un dans mon lit, que ce quelqu’un soit une femme ou que cette femme soit manifestement nue, même si elle a tenté de dissimuler son corps avec la couette.Mais peu importait laquelle de ces choses était la plus choquante, car ma réaction à toutes les trois a été la même : j’ai sursauté en arrière. Je n’ai pas eu le temps d’atteindre le bord du lit qu’une quatrième vérité
CHAPITRE 32 [Jusqu’au bout]SOPHIEJe n’étais pas vierge, et Timothée ne m’a certainement pas traitée comme telle.Il ne cherchait pas à m’embrasser jusqu’à ce que mes lèvres soient gonflées, ni à caresser mes seins sensibles jusqu’à ce que je sois trempée et prête à accueillir sa queue. Rien de ces préliminaires de doux amants.Tout ce qu’il voulait, c’était du soulagement. Tout ce dont il avait eu besoin, c’était d’un corps capable d’absorber la chaleur de son propre corps avant qu’elle ne le dévore de l’intérieur.Et ça m’allait qu’il n’ait eu besoin que de ça, à ce moment-là. Après tout, les mots qu’il m’avait dits avec cette voix terriblement sexy m’avaient électrisée, moi aussi. J’étais en feu pour lui, moi aussi, et je n’avais qu’une envie : que nos flammes s’entrechoquent.La fermeture éclair de ma robe lui a donné un mal fou. C’était comme s’il ne pouvait plus voir clair ni penser, haletant bruyamment, couvrant ma peau de son souffle brûlant.« Putain de merde ! »Il a f
CHAPITRE 31 [Enlève-le, Timothée]SOPHIE « S'il te plaît… »Cet appel désespéré a été ma perte. Je ne savais pas pourquoi cela lui arrivait, mais peu importe, puisqu'il se tordait d’impuissance.« D'accord, je vais le retirer pour toi. » Je l'ai rassuré, posant ma main libre sur sa joue. Il a grogné, se penchant vers mon toucher. Mon cerveau a vaguement enregistré combien cela pourrait me causer de problèmes plus tard, pourtant mes mains n’ont pas hésité à baisser son pantalon.Il a soulevé ses hanches du lit, m’aidant à faire glisser le pantalon sur ses hanches, ses cuisses et ses chevilles, jusqu'à ce qu'il soit enfin débarrassé de cet habit.« Sexy. Tellement putain de sexy. » Il a gémi, se tordant sur le lit. Apparemment, le pantalon n’avait rien fait pour atténuer la chaleur que son corps dégageait en vagues. La seule chose qu’il avait accomplie était de rendre la bosse entre les jambes de Timothée moins impressionnante qu'elle ne l’était en réalité.Par contre, ses caleçons
CHAPITRE 30 [Enlève-le, Sophie]SOPHIEFidèle à ses paroles, Justin a pris le lit.Il m’a trouvé une couverture fine avec quelques oreillers et me les a pratiquement lancés dessus.« Si tu ronfles, je te fous dehors », m’a-t-il menacée avant de s’affaler sur son lit moelleux, et je rajoute, king size. Ce lit pouvait facilement accueillir trois personnes, mais il était tellement mesquin et se fichait clairement d’être un gentleman.Je ne savais pas pourquoi j’espérais encore une once de décence venant de lui. C’était le même homme qui était ravi à l’idée que j’aboie comme un chien. Sans parler du fait qu’il m’avait forcée à acheter et à porter une robe et des chaussures que je n’aurais jamais choisies, juste pour s’amuser à embêter son père.« Psychopathe », ai-je marmonné dans ma barbe. Pas étonnant que son père ne puisse pas le voir en peinture.« J’ai entendu », a-t-il dit, dos tourné, en tripotant son téléphone. Je continuais à l’insulter en silence, grognant en m’installant su
Je suis la première à me précipiter hors de ma chaise pour le rejoindre.Le corps de Timothée se secoue de manière incontrôlable sur le sol. Ses yeux sont déjà retournés jusqu’au fond de son crâne. On dirait qu’il lutte pour garder le contrôle de son corps, mais qu’il perd, douloureusement.L’arrière de sa tête cogne le sol à plusieurs reprises.J’essaie de le saisir pour pouvoir poser sa tête sur mes cuisses et atténuer sa douleur, mais quelqu’un me pousse brusquement.« Recule ! »C’est Elaine. Elle a relevé sa robe et s’est agenouillée devant Timothée.« C’est une crise. » Sa voix reflète l’urgence de la situation. « Il fait une crise ! »« L’ambulance, il faut que j’appelle l’ambulance ! », s’écrie son père en sortant son téléphone.« L’ambulance n’arrivera pas à temps. Il a besoin d’aide tout de suite ! »Je me fige, terrifiée par ce qui va lui arriver si même une ambulance ne peut pas le sauver à temps. Je me sens inutile, incapable d’aider l’homme que j’aime tant.Tout le monde
Mes oreilles peuvent me jouer des tours, mais sûrement pas mes yeux. Surtout pas quand je vois la belle-mère d’Elaine lever la main pour la gifler à nouveau.Le bruit de sa paume frappant la joue d’Elaine résonne dans le couloir. C’est un miracle que les gens dans les autres pièces de ce manoir ne l’entendent pas.« Réponds-moi ! Ne t’ai-je pas avertie de ne parler que quand on t’adresse la parole ? »De là où je suis, je vois la tête d’Elaine inclinée en signe de soumission, ses longs cheveux noirs tombant pour cacher le côté de son visage. Le dos de sa belle-mère est tourné vers moi, aussi rigide que les mots qui sortent de sa bouche.« Je suis désolée, Maman, je voulais juste… »« Ne m’appelle pas comme ça ! »Elle attrape Elaine par les cheveux, tirant son visage vers le haut. Je grimace, sachant à quel point cela doit faire mal. La douleur se lit sur le visage d’Elaine, mais elle garde les yeux baissés. Sa réaction immédiate montre bien une chose.Ce n’est pas la première fois.To