PDV DE LUCIELe concept de maison a souvent changé pour moi ces trois dernières années et cette semaine encore. À l’heure actuelle, ma maison est cette somptueuse villa de banlieue dont le garage est celui dans lequel Timothée vient de garer sa voiture. Il gare sa voiture parmi les nombreuses autres voitures qui crient le luxe et la richesse. Bien que je lui dise que ce n’est pas nécessaire, Timothée insiste pour m’accompagner jusqu’à la porte, déterminé à s’assurer que je rentre bien à l’intérieur de la maison.Je lui suis déjà redevable de beaucoup, mais c’est presque illégal de refuser un geste aussi gentil de la part de quelqu’un, surtout que personne d’autre que ma grand-mère ne m’a jamais traitée avec autant de douceur et de soin. Je le laisse donc m’accompagner jusqu’à la porte.La porte s’ouvre juste au moment où nous arrivons. J’hésite, m’arrêtant mes pas quand mes yeux croisent celui qui a ouvert la porte. Mon cœur bat à tout rompre, le genre de réaction que j’ai à chaque foi
C’est sur ces mots que je rentre dans ma chambre avant qu’il ne puisse dire un mot de plus.**************************************************************Beaucoup de choses ont changé depuis que j’ai quitté la maison de Kaïs.Mes matinées ne se résument plus à me dépêcher d’aider les domestiques à préparer son repas tout en me préparant moi-même à partir avant lui, en tant que secrétaire dévouée. Je n’ai plus à vérifier anxieusement le calendrier pour calculer quand viendra la prochaine visite de sa mère. Je n’ai plus à me parler à moi-même, sachant qu’il ne m’écoute pas mais fait semblant de le faire.Bref, ma vie n’est plus dédiée à Kaïs et je ne peux pas souligner assez à quel point il est bon de se réveiller sans cette anxiété et cette douleur omniprésentes. Mon soulagement ne dure pas car alors que je me lève du lit ce matin et que je saisis mon téléphone, son nom apparaît sur l’écran. Il n’a pas arrêté d’essayer de m’appeler depuis que je suis partie, je l’ai parfois éteint.Je
PDV DE TIMOTHÉEHonorer la promesse que j’ai faite à Lucie signifie mettre de côté toutes les autres choses qui nécessitent mon attention aujourd’hui, juste pour ramener à la raison l’égoïste galapiat que j’appelle mon neveu.Mes deux premières tentatives de le joindre par téléphone et de lui rendre visite à son bureau ont échoué, je ne peux que me rendre au seul autre endroit où il pourrait être : sa maison.Lorsque je suis coincé dans les embouteillages à mi-chemin de chez lui, cela me donne le temps de gérer mes émotions et de contenir ma colère, car franchement, je veux faire plus que simplement lui faire entendre raison. Je voudrais nous enfermer tous les deux dans une pièce juste pour pouvoir lui donner la raclée pour la trahison flagrante de l’amour, de la confiance et de la loyauté de Lucie.Bon sang, j’attends avec impatience de le frapper depuis le jour où j’ai vu Lucie pleurer toute seule sur la tombe de sa grand-mère. L’image parfaite d’elle que j’ai toujours chérie dans mo
Héloïse me traîne avec elle dans la maison.« Que se passe-t-il ? » Je demande dès qu’elle me lâche.« Le mariage de Kaïs, tu dois lui en parler. »Bien sûr, Héloïse sait ce qui se passe.« Écoute, si tu comptes me demander de le convaincre de ne pas signer ces papiers de divorce, alors... »Le visage d’Héloïse se plisse avant que je ne puisse terminer ma phrase. « Quoi ? Non ! Je me moque de cette fille vulgaire qui ne cherche que l’argent. En fait, je suis ravie qu’elle soit enfin hors de la vie de mon fils. Elle ne le méritait pas et il est sur le point de perdre la seule femme qui le mérite vraiment, parce qu’il ne peut pas oublier cette vulgaire ! »Entendre ma sœur parler de Lucie de manière si dégradante me fait bouillir de colère. C’est ce que Lucie a dû endurer toutes ces années ? Je sais qu’Héloïse peut être difficile, mais je n’aurais jamais pensé qu’elle traiterait Lucie si terriblement.Je ne réagis pas à ses mots, et je suis content que ma sœur et moi soyons sur la même l
PDV DE LUCIELa douleur est la première chose que je ressens dès que ma conscience me revient.Elle ne fait pas de quartier, traversant chaque articulation, chaque muscle et même la peau, me rendant complètement désorientée sur la surface sur laquelle je sens mon corps se tortiller. Mes yeux s’ouvrent et se ferment à plusieurs reprises dans une tentative de chasser à la fois la douleur et ma vision trouble. Cependant, je ne réussis qu’à avoir une vision plus nette tandis que mon corps continue de se noyer dans la douleur intense.Alors que je prends connaissance du monde qui m’entoure, mes souvenirs me reviennent aussi. Kaïs a demandé à me voir seule, car c’était le seul moyen pour lui de signer les papiers du divorce. J’attendais dans cet entrepôt vide quand j’ai été acculée, attaquée et assommée par trois hommes costauds.Il semble que mon corps inconscient ait été traîné dans cet entrepôt sombre et vide, dont la seule source de lumière est la lueur de la lune filtrant à travers les
PDV DE LUCIELes larmes coulent à flots sur mes joues, mes efforts pour me libérer deviennent encore plus vains et dans ce que je crois maintenant être mes derniers instants, les mots de Roche refont surface dans mon esprit. Il a dit que je m’étais opposée à quelqu’un de plus puissant que moi, c’est pour cela que je vais mourir.La seule personne à laquelle je peux penser est Kaïs.Je ne sais pas ce qui me brise plus le cœur, le fait que je vais mourir ici sans que personne ne le découvre ou parce que Kaïs, l’homme que j’ai aimé pendant la majeure partie de ma vie, a ordonné ma mort. Comment a-t-il pu ? Je sais qu’il ne m’a jamais aimée mais je n’aurais jamais pensé qu’il soit capable d’aller aussi loin. Il préfère me laisser mourir plutôt que de divorcer ? Comment peut-il être si cruel jusqu’à la fin ?Je ressens maintenant plus de douleur dans mon cœur que dans mon corps. Alors que le feu grandit, la fumée s’infiltre dans mes narines comme un poison. Ma vision commence à se brouiller
PDV DE KAÏSIl y a quelque chose d’inhabituel dans l’atmosphère de l’entreprise aujourd’hui. Alors que je traverse le hall pour aller jusqu’à l’ascenseur, les employés s’écartent sur mon passage comme ils l’ont toujours fait, mais je ne peux m’empêcher de remarquer le regard étrange dans leurs yeux. Il est également difficile de ne pas entendre leurs chuchotements qui parviennent à mes oreilles sous forme de murmures inintelligibles.Paul, mon assistant, marche juste derrière moi et quand la porte de l’ascenseur se ferme avec nous à l’intérieur, je me tourne pour lui demander :« As-tu remarqué quelque chose d’étrange chez les gens de l’entreprise aujourd’hui ? »Paul secoue la tête. J’acquiesce, balayant cela d’un revers de la main, comme un autre de ces jours où je suis extra-sensible à cause de Lucie et de ce fichu divorce qui plane au-dessus de ma tête. Bon, pourquoi mentir ? Ce n’est pas « un » de ces jours, c’est plutôt tous les jours. Je me réveille chaque jour de mauvaise hume
PDV DE KAÏSDans le hall d’entrée, les employés me regardent de la même façon que tout à l’heure, quand je m’efforce simplement de garder une démarche posée en sortant du bâtiment. Je ne sais même pas où je vais, je sais juste que je veux sortir d’ici. Je veux retrouver Lucie. Je trouve ma voiture et la démarre, mais Paul se place devant moi pour m’arrêter.« Monsieur, attendez s’il vous plaît ! Vous ne devriez pas conduire dans cet état. » Crie-t-il, haletant car il m’a littéralement poursuivi jusqu’ici. Je me soucie peu de mon état et sans dire un mot à Paul, je recule un peu la voiture avant de la faire avancer et de le contourner.Je conduis à pleine vitesse en ignorant les limitations de vitesse et les grommellements furieux des autres chauffeurs. Je conduis sans destination, tandis que les souvenirs de ma femme prennent totalement le contrôle de mon esprit.Elle ne peut pas être morte.Je me répète ces mots encore et encore, craignant de finir par croire qu’elle est vraiment part
Il a haussé un sourcil face à mon langage, mais je me foutais bien des bonnes manières à ce moment-là. J’étais déjà étiqueté comme un prédateur sexuel, ajouter un langage grossier n’allait plus changer grand-chose.Le docteur a pris la bouteille, l’a ouverte et l’a reniflée.« Vous dites avoir ressenti une excitation sexuelle accrue à cause de ce médicament ? » Il a reposé la question, comme pour être sûr. « Cela ne devrait pas se produire. »« Eh bien, c’est arrivé ! Et ça me rend fou. Je veux des réponses, maintenant. »La réaction calme du médecin donnait l’impression que ce n’était qu’un jour de travail comme un autre pour lui, alors que pour moi, c’était bien plus que ça. Finalement, il a reposé le flacon et s’est tourné vers moi.« Je comprends votre frustration, monsieur Sinclair, et je suis tout aussi perplexe que vous. J’ai d’autres patients qui ont essayé ce médicament bien avant vous et un tel effet n’a jamais été signalé. Pouvez-vous me raconter ce qui s’est passé ? »
CHAPITRE 35 [Laissé à pleurer]TIMOTHÉEAprès avoir quitté la maison des Wellington ce matin-là, ma première destination a été l’hôpital. Quelqu’un devait me donner des explications. Quelqu’un devait payer pour avoir déréglé mon système.J’ai refusé de croire que j’étais capable de commettre un acte aussi honteux sans être sous l’influence de quelque chose. La seule chose qui aurait pu influencer un tel comportement, ce sont mes pilules.Elles m’ont été prescrites personnellement par mon médecin, et elles étaient nouvelles et totalement différentes de celles que j’ai utilisées depuis l’accident. Les médicaments n’en étaient qu’à la deuxième phase des essais cliniques, mais il m’a convaincu de les essayer.Il a dit qu’ils pouvaient être la solution permanente à mes tremblements et à mes crises, avec des effets secondaires précoces tels qu’une légère somnolence après usage. Ce qui a rendu la proposition irrésistible pour moi, c’était l’idée que ma maladie puisse disparaître pour de b
CHAPITRE 34 [Le méchant et la victime]TIMOTHÉE« Papa... » George semblait lutter contre ses émotions, incapable de décider s'il devait réconforter sa fille en sanglots ou s'en prendre à l'homme qui l'avait poussée à pleurer. « Chérie, je t'ai dit qu'il n'y avait aucune chance qu'elle soit là-dedans... » Sa femme l’a rejoint innocemment à la porte, haletant avant même d'avoir pu terminer sa phrase. « Bon Dieu ! » La situation était loin d'être gênante ou embarrassante. Elle était honteuse. C'était le genre de situation qui pourrait mettre à mal un nom que j'ai travaillé si dur à construire. Comment ai-je pu, moi, Timothée Sinclair, être surpris au lit avec une femme dans la maison de son père ? Il est surprenant que, malgré son regard menaçant, Geroge ait d'abord choisi de consoler sa fille. Il l’a serré dans ses bras, lui permettant d'enfouir son visage dans sa poitrine où elle pleurait à chaudes larmes. Quelle que soit la vérité, ces larmes à elles seules m'incriminaient.
CHAPITRE 33 [Un Rêve Fiévreux]TIMOTHÉE Le bruit qui m’a réveillé ressemblait à un mélange de sanglots humains et de plaintes animales. Mes matinées étaient habituellement calmes, alors ce son n’a pas seulement été étrange, il m’a aussi donné mal à la tête.Au fur et à mesure que ma conscience est revenue, le bruit est devenu plus clair. Même si j’ai voulu l’ignorer, c’est vite devenu impossible. J’ai entrouvert les yeux pour voir ce qui faisait ce bruit.Ce n’était pas un quoi. C’était un qui.Parmi les trois choses que j’ai remarquées immédiatement, je n’ai pas su laquelle m’a le plus choqué : qu’il y ait quelqu’un dans mon lit, que ce quelqu’un soit une femme ou que cette femme soit manifestement nue, même si elle a tenté de dissimuler son corps avec la couette.Mais peu importait laquelle de ces choses était la plus choquante, car ma réaction à toutes les trois a été la même : j’ai sursauté en arrière. Je n’ai pas eu le temps d’atteindre le bord du lit qu’une quatrième vérité
CHAPITRE 32 [Jusqu’au bout]SOPHIEJe n’étais pas vierge, et Timothée ne m’a certainement pas traitée comme telle.Il ne cherchait pas à m’embrasser jusqu’à ce que mes lèvres soient gonflées, ni à caresser mes seins sensibles jusqu’à ce que je sois trempée et prête à accueillir sa queue. Rien de ces préliminaires de doux amants.Tout ce qu’il voulait, c’était du soulagement. Tout ce dont il avait eu besoin, c’était d’un corps capable d’absorber la chaleur de son propre corps avant qu’elle ne le dévore de l’intérieur.Et ça m’allait qu’il n’ait eu besoin que de ça, à ce moment-là. Après tout, les mots qu’il m’avait dits avec cette voix terriblement sexy m’avaient électrisée, moi aussi. J’étais en feu pour lui, moi aussi, et je n’avais qu’une envie : que nos flammes s’entrechoquent.La fermeture éclair de ma robe lui a donné un mal fou. C’était comme s’il ne pouvait plus voir clair ni penser, haletant bruyamment, couvrant ma peau de son souffle brûlant.« Putain de merde ! »Il a f
CHAPITRE 31 [Enlève-le, Timothée]SOPHIE « S'il te plaît… »Cet appel désespéré a été ma perte. Je ne savais pas pourquoi cela lui arrivait, mais peu importe, puisqu'il se tordait d’impuissance.« D'accord, je vais le retirer pour toi. » Je l'ai rassuré, posant ma main libre sur sa joue. Il a grogné, se penchant vers mon toucher. Mon cerveau a vaguement enregistré combien cela pourrait me causer de problèmes plus tard, pourtant mes mains n’ont pas hésité à baisser son pantalon.Il a soulevé ses hanches du lit, m’aidant à faire glisser le pantalon sur ses hanches, ses cuisses et ses chevilles, jusqu'à ce qu'il soit enfin débarrassé de cet habit.« Sexy. Tellement putain de sexy. » Il a gémi, se tordant sur le lit. Apparemment, le pantalon n’avait rien fait pour atténuer la chaleur que son corps dégageait en vagues. La seule chose qu’il avait accomplie était de rendre la bosse entre les jambes de Timothée moins impressionnante qu'elle ne l’était en réalité.Par contre, ses caleçons
CHAPITRE 30 [Enlève-le, Sophie]SOPHIEFidèle à ses paroles, Justin a pris le lit.Il m’a trouvé une couverture fine avec quelques oreillers et me les a pratiquement lancés dessus.« Si tu ronfles, je te fous dehors », m’a-t-il menacée avant de s’affaler sur son lit moelleux, et je rajoute, king size. Ce lit pouvait facilement accueillir trois personnes, mais il était tellement mesquin et se fichait clairement d’être un gentleman.Je ne savais pas pourquoi j’espérais encore une once de décence venant de lui. C’était le même homme qui était ravi à l’idée que j’aboie comme un chien. Sans parler du fait qu’il m’avait forcée à acheter et à porter une robe et des chaussures que je n’aurais jamais choisies, juste pour s’amuser à embêter son père.« Psychopathe », ai-je marmonné dans ma barbe. Pas étonnant que son père ne puisse pas le voir en peinture.« J’ai entendu », a-t-il dit, dos tourné, en tripotant son téléphone. Je continuais à l’insulter en silence, grognant en m’installant su
Je suis la première à me précipiter hors de ma chaise pour le rejoindre.Le corps de Timothée se secoue de manière incontrôlable sur le sol. Ses yeux sont déjà retournés jusqu’au fond de son crâne. On dirait qu’il lutte pour garder le contrôle de son corps, mais qu’il perd, douloureusement.L’arrière de sa tête cogne le sol à plusieurs reprises.J’essaie de le saisir pour pouvoir poser sa tête sur mes cuisses et atténuer sa douleur, mais quelqu’un me pousse brusquement.« Recule ! »C’est Elaine. Elle a relevé sa robe et s’est agenouillée devant Timothée.« C’est une crise. » Sa voix reflète l’urgence de la situation. « Il fait une crise ! »« L’ambulance, il faut que j’appelle l’ambulance ! », s’écrie son père en sortant son téléphone.« L’ambulance n’arrivera pas à temps. Il a besoin d’aide tout de suite ! »Je me fige, terrifiée par ce qui va lui arriver si même une ambulance ne peut pas le sauver à temps. Je me sens inutile, incapable d’aider l’homme que j’aime tant.Tout le monde
Mes oreilles peuvent me jouer des tours, mais sûrement pas mes yeux. Surtout pas quand je vois la belle-mère d’Elaine lever la main pour la gifler à nouveau.Le bruit de sa paume frappant la joue d’Elaine résonne dans le couloir. C’est un miracle que les gens dans les autres pièces de ce manoir ne l’entendent pas.« Réponds-moi ! Ne t’ai-je pas avertie de ne parler que quand on t’adresse la parole ? »De là où je suis, je vois la tête d’Elaine inclinée en signe de soumission, ses longs cheveux noirs tombant pour cacher le côté de son visage. Le dos de sa belle-mère est tourné vers moi, aussi rigide que les mots qui sortent de sa bouche.« Je suis désolée, Maman, je voulais juste… »« Ne m’appelle pas comme ça ! »Elle attrape Elaine par les cheveux, tirant son visage vers le haut. Je grimace, sachant à quel point cela doit faire mal. La douleur se lit sur le visage d’Elaine, mais elle garde les yeux baissés. Sa réaction immédiate montre bien une chose.Ce n’est pas la première fois.To