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Chapitre 248

Author: Adeola
Point de vue de Kaïs

L’idée de sortir avec Lucie peut lui sembler soudaine et inattendue. Elle pourrait même croire que je n’ai rien prévu de concret, mais ce n’est pas vrai.

J’y ai pensé longtemps avant qu’on ne se revoie.

J’avais imaginé l’emmener quelque part pour lui montrer à quel point elle comptait pour moi. Je voulais attendre que l’histoire avec son père soit réglée et que ses soucis s’envolent. Mais je n’en avais jamais eu l’occasion, car elle était partie.

Et quand je l’ai retrouvée à Seattle, alors qu’on passait du temps ensemble, l’envie m’est revenue. Quand elle ne regardait pas, j’ai cherché des idées de rendez-vous en ligne. J’ai regardé des vidéos, lu des articles sur comment impressionner une femme.

Avant, avec Bérénice, il suffisait de dépenser sans compter : réserver les meilleurs restaurants, offrir des bijoux hors de prix.

Je n’ai plus ce genre d’argent aujourd’hui, mais même si c’était le cas, je sais mieux que personne que Lucie ne voudrait pas de ça.

Je devais
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    CHAPITRE 70 [Cœurs-à-Cœurs ]SOPHIESi on m’avait demandé à dix ans quel était mon plus grand souhait, j’aurais dit que c’était de vivre seule avec mon père. Plus de belle-mère inventant de nouvelles façons de me tourmenter, plus de demi-frère tournant autour de moi comme un vautour — juste mon père et moi.J’en avais même prié, chaque soir sans faute, suppliant Dieu de le faire arriver. Et maintenant, alors que je me suis assise sur le lit moelleux de ma chambre immense et douloureusement silencieuse dans son domaine, je n’ai pas pu m’empêcher de rire en pensant à quel point ces prières ont été exaucées trop tard — et surtout, de la mauvaise manière.L’ironie était presque poétique. Mon père et moi avons enfin vécu ensemble, mais l’image chaleureuse et rassurante que j’avais gardée étant enfant a été remplacée par la réalité froide et maladroite d’un homme qui ne s’est souvenu de mon existence que lorsque la mort a frappé à sa porte.Dieu a vraiment eu le sens de l’humour.Sébast

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    CHAPITRE 69 [Ses principes]JUSTINJe n’ai jamais été le premier choix de qui que ce soit.Peu importe combien j’ai essayé, Jacob a toujours eu la vedette. Il a été le petit prodige, celui avec les médailles et les récompenses. Pendant ce temps, moi, j’ai ramené à la maison des dessins au crayon et des récitals de piano auxquels personne n’est venu assister.Quand Jacob a choisi d’étudier l’ingénierie, mon père a organisé une fête. Quand moi, j’ai été accepté dans l’école d’art dont j’avais toujours rêvé, il m’a dit que c’était une perte d’argent.Ensuite, il m’a forcé à faire du commerce, et j’ai subi des années de cours ennuyeux, en prétendant que je ne voulais pas hurler chaque fois qu’on me demandait pourquoi je n’avais pas la discipline de mon frère.La perfection de Jacob m’a hanté partout, même maintenant, alors qu’il est plongé dans le coma. Je n’ai jamais réussi à échapper à son ombre – pas quand mon père lui a rendu visite chaque jour et a dépensé ce qui restait de sa fo

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    CHAPITRE 68 [Bienvenue à la maison]SOPHIE« S’il te plaît, dis-moi que vous n’avez pas baisé ici. »La voix de Céleste a déchiré le silence comme un fouet, tranchante et pleine d’incrédulité. J’ai levé les yeux par-dessus mon épaule, interrompant mon geste alors que j’étais en train de plier un autre pull pour le mettre dans mon sac. Elle se tenait au-dessus de moi, les bras croisés, l’horreur et l’exaspération dessinées sur son visage.J’ai souri, volontairement lente à répondre parce que, eh bien, pourquoi lui faciliter la tâche ?« Sophie », a-t-elle insisté, la voix montant dans les aigus.J’ai soupiré, me redressant pour écarter mes cheveux de mon visage. « Qu’est-ce que tu veux que je dise, Céleste ? »« La vérité, ce serait un bon début ! »Son visage s’est tordu, et je n’ai pas raté la façon dont ses yeux ont glissé vers le mur qui séparait ma chambre de la sienne — comme si elle imaginait une scène sordide de la nuit passée. Si seulement elle savait que c’était contre

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    CHAPITRE 67 [Quand tu veux, où tu veux]TIMOTHÉEÉtant tombé plusieurs fois dans les pièges de Sophie, je suppose qu’il était normal que mon cerveau interprète chaque chose inhabituelle qu’elle faisait comme une ruse pour m’attirer.Peut-être que c’est pour cela que j’ai imaginé qu’elle souriait, alors qu’en réalité, elle avait été tout aussi surprise que moi de me trouver là. Elle n’était pas debout au milieu de la pièce à m’attendre. Elle s’était trouvée près de la salle de bain, les doigts accrochés à la ceinture de son pantalon, comme si elle avait été sur le point de le faire tomber.Son pull avait déjà été retiré, jeté négligemment sur le sol, ne laissant sur elle qu’un soutien-gorge en dentelle noire qui couvrait à peine sa poitrine. Sa peau avait encore été rougie par l’alcool, ses cheveux noirs, libérés du chignon désordonné qu’elle portait plus tôt, étaient tombés en cascade sur ses épaules.Elle s’était figée sur place.Moi aussi.Pendant un moment, nous nous sommes si

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    CHAPITRE 66 [En Chair et en Os ]TIMOTHÉEIls sont restés sous l’éclat agressif de mes phares. Même si Justin n’avait pas l’air au mieux de sa forme, Sophie, elle, avait été bien pire. Un pull affreux pendait vaguement sur son haut du corps, ses cheveux étaient relevés en un chignon désordonné et menaçaient de retomber sur son visage pendant qu’elle agrippait Justin par la chemise.Depuis la voiture, j’ai entendu ses accusations confuses et décousues.« C’est ta faute ! » a-t-elle bredouillé. « Tu as tout gâché ! Je n’arrive même plus à dormir à cause de toi ! Tu vas payer pour ça, connard ! »À ma grande surprise, Justin ne s’est même pas défendu. Il a gardé les mains levées, paumes ouvertes, son expression impassible. Il a été bien trop calme pour un homme agressé par une femme ivre et furieuse.Je suis sorti de la voiture en un éclair, la mâchoire crispée par l’irritation. J’étais déjà de mauvaise humeur, mais voir Justin rôder autour d’elle après ce qu’il lui avait fait pendan

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    CHAPITRE 64 [En cage, pas protégée]SOPHIEIl y a eu beaucoup de questions : comment diable s’était-elle retrouvée dans un endroit situé à au moins une heure de route du manoir de sa famille, et pourquoi elle avait descendu de la bière bon marché alors que je ne l’avais vue boire que les meilleurs vins.Plus nous étions restées là, à nous fixer en silence, plus il m’avait été difficile de ne pas poser toutes ces questions qui me tournaient en tête.« Votre monnaie, madame. »La voix du caissier avait brisé le silence gênant. Elaine avait tendu la main pour prendre sa monnaie, murmurant un merci en la glissant dans sa poche.Puis, elle s’était retournée, s’éloignant rapidement en tentant de cacher les autres bières dans le sac en plastique – il y en avait au moins quatre autres.Je m’étais tenue là, stupéfaite. Elle était simplement partie, comme si elle ne m’avait pas vue. Était-ce le fait d’avoir été ignorée ou bien la curiosité dévorante à propos de sa présence ici, je ne savai

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    CHAPITRE 63 [Au Bord de la Folie]SOPHIEEntre les cauchemars incessants déclenchés par les événements de la semaine dernière et l’attente désespérée d’un message de Timothée, j’ai été poussée au bord de la folie.J’ai cru que ça ne pouvait pas être pire, mais ça l’a été.C’est devenu pire.Et maintenant, j’ai bondi hors du taxi qui m’avait conduite à l’entreprise, la tête tellement embrouillée que j’ai oublié de payer le chauffeur jusqu’à ce qu’il me crie presque dessus.J’ai marmonné une excuse, lui tendant quelques billets. Il m’a regardée bizarrement en les prenant, sans doute parce que j’avais l’air complètement à l’ouest, habillée d’un vieux jogging délavé et d’un sweat bien trop grand pour moi.Il a pris son temps pour me rendre la monnaie. En râlant à voix basse, j’ai tourné les talons et je suis partie en courant vers l’entrée, laissant la monnaie.J’ai regardé frénétiquement autour de l’entrée de l’entreprise, cherchant un signe de Sébastien. Il était impossible de ne p

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