« Oui, monsieur. Je dois l’apporter moi-même ici parce que je sais que cela va vous intéresser. »Évidemment, je ressens pour la première fois depuis une semaine une pointe d’intérêt et de curiosité. Cela s’explique par le fait que j’essaie de contacter le groupe Humbert depuis des années. J’ai envoyé plusieurs emails demandant un rendez-vous pour un éventuel partenariat entre leur conglomérat et ma propre entreprise.Ce groupe possède de nombreuses entreprises et branches dans presque tous les secteurs. Leur centre commercial est le plus grand du pays et, en tant que dirigeant d’une entreprise de mode, mon objectif a toujours été d’avoir un espace dans le centre commercial du groupe Humbert pour y vendre les produits de ma marque, voire même de nouer un partenariat plus vaste avec leur branche spécialisée dans la fabrication de vêtements de haute qualité.Je n’ai jamais reçu de réponse à mes emails et j’étais déjà sur le point d’abandonner après toutes ces années. Recevoir une invitat
Point de vue de LucieLa seule émotion qui alimente ma détermination depuis l’envoi des invitations pour le gala de charité est la colère. Elle s’est propagée comme une tumeur cancéreuse, occupant l’espace où l’amour de Kaïs résidait autrefois et gardant le contrôle jusqu’à cette nuit du gala.Alors que je parcours les magnifiques robes étalées sur mon lit pour ce soir, je m’imagine dans chacune d’elles, audacieuse et intrépide. Un coup frappé à ma porte détourne mon attention des robes, et une des domestiques entre dans ma chambre.Elle s’incline légèrement et j’essaie de me souvenir de son nom. Difficile de suivre avec précision, tant mon père a engagé un nombre incalculable de domestiques pour s’occuper de toutes sortes de tâches dans son immense demeure. En voyant le petit sac qu’elle tient, il est évident qu’elle est là pour me maquiller pour la soirée.Ayant besoin d’un avis extérieur sur les robes, je l’attire vers moi et lui désigne le lit où elles sont toutes disposées. « Laq
Point de vue de KaïsL’une des clauses importantes mentionnées sur l’invitation au gala de charité était que les invités devaient être accompagnés d’un partenaire. Je n’ai même pas eu à demander avant que Bérénice ne se prépare à être mon accompagnatrice pour la soirée. Aussi moralement répréhensible que cela puisse paraître d’apparaître en public avec une autre femme—une femme enceinte—seulement un mois après la mort de mon épouse, je ne pouvais pas me plaindre.J’ai simplement encaissé et même regardé ma mère l’encourager et s’extasier devant Bérénice en l’aidant à se préparer pour la soirée. Voir leurs illusions de belle-fille et belle-mère a toujours été perturbant, mais ce soir, c’était à un niveau encore plus écœurant.Le trajet jusqu’au gala était tout aussi suffocant que d’être à la maison. J’ai essayé, en vain, de prêter attention à Bérénice alors qu’elle parlait sans s’arrêter. Quelque chose à propos de sa robe hors de prix ou bien le fait que je n’aie pas été assez galant po
Point de vue de KaïsBérénice continue de parler tandis que j’acquiesce distraitement en vidant mon deuxième verre de vin depuis le début de la soirée. Le gala n’a même pas officiellement commencé, et pourtant, j’ai l’impression d’être debout ici depuis une éternité. Je ne cesse de jeter des coups d’œil furtifs à ma montre, suivant le mouvement de la trotteuse et prêtant à peine attention aux paroles qui sortent de sa bouche. C’est ainsi que je réalise que je ne suis là que depuis trente minutes. Seulement trente minutes, et j’ai déjà une envie furieuse de foutre le camp d’ici, partenariat commercial ou pas.« Kaïs ? Kaïs ? »Sa voix me parvient à peine, lointaine, jusqu’à ce qu’elle claque deux doigts devant mon visage. Je cligne des yeux et m’excuse immédiatement d’avoir décroché. Mon excuse est accueillie par un soupir agacé.« Tu as au moins entendu ce que je viens de dire ? »Bien sûr que non. Impossible d’entendre quoi que ce soit au-dessus du vacarme dans ma tête qui me hurle de
Point de vue de KaïsJe ne l’ai pas vue s’approcher avant qu’elle ne se tienne juste à côté de moi. Si l’expression sur le visage de Bérénice ressemble à celle que j’ai dû avoir en voyant Lucie pour la première fois, alors elle avait raison de demander si j’avais vu un fantôme.Mais contrairement à mon propre choc qui m’a laissé muet et incapable d’aligner une phrase cohérente, Bérénice se ressaisit rapidement. Elle se place entre nous et attrape les mains de Lucie.Lucie sursaute un instant tandis que mon oncle fait un mouvement, comme s’il était un garde du corps engagé pour la protéger.La jalousie est la première émotion que je parviens à identifier depuis que je me tiens face à une femme censée être morte. Et c’est parce que mon oncle, qui avait également disparu de ma vie pendant un mois entier, réapparaît soudainement avec mon épouse supposément décédée et agit maintenant comme s’il avait le droit de la protéger.Une fois de plus, je n’ai pas le temps de réagir avant que Bérénic
Point de vue de LucieJ’observe chaque détail, chaque frémissement sur leurs visages alors qu’ils tentent de donner un sens à mes paroles volontairement vagues. Ces cinq minutes d’interaction avec eux m’ont laissée avec une série de sentiments, allant de la satisfaction en voyant leur réaction à ma présence, à la colère face à l’attitude éhontée et hypocrite de Bérénice.Sans parler de la façon dont j’ai vacillé une fraction de seconde en réalisant que Kaïs était réellement venu ici avec Bérénice. Oui, je m’y attendais. C’était tout l’intérêt de faire du +1 une exigence importante pour assister au gala, mais ce n’est qu’en voyant Bérénice apparaître dans sa robe de soirée, soulignant subtilement son ventre qui s’arrondit, que je prends pleinement conscience de l’impact.Je n’avais pas réalisé à quel point, au fond de moi, j’espérais que Kaïs ne vienne même pas, surtout après que Timothée m’a informée de tout ce que Kaïs a fait ce dernier mois. L’influence de mon père m’a permis de mani
Point de vue de KaïsAvant l'arrivée du président du groupe Humbert, j'avais déjà les doigts serrés en poing, prêt à l'envoyer directement dans le visage de mon oncle dans une explosion de rage qui mijotait depuis la nuit où je les ai vus ensemble dans ce restaurant il y a un mois.J'étais prêt à tout abandonner—ma réputation—juste pour lui donner une leçon pour avoir joué avec ma femme et fait Dieu sait quoi avec elle pendant un mois entier pendant que je pleurais sa mort comme un idiot.J'ai été trompé. Dupe. Manipulé, et je ne comprenais pas pourquoi Lucie ferait ça. La seule explication venait de ce que Bérénice avait dit à propos d'eux deux, alors mon esprit s'y accroche, qu'elle ait raison ou non.Et voilà qu'une autre nouvelle stupéfiante surgit avant même que je puisse réagir à la première...La pièce est devenue étrangement silencieuse depuis l'annonce, et je suis obligé de cligner des yeux plusieurs fois avant de retrouver ma voix.« Pardon ? », dis-je, ayant besoin de l’ente
« Avec tout le respect que je vous dois, monsieur, elle est Lucie Weber, ma femme, et je ne… »« Alors qui est la femme à côté de vous, M. Weber ? » Il m’interrompt et me regarde d’un air qui semble tout savoir, pendant que je peine à trouver la bonne réponse à sa question. Au fond de moi, je sens qu’il connaît déjà la réponse et je ressens une humiliation qui me pique.« Mademoiselle Juppé, s’il vous plaît. » Il appelle et Lucie hoche la tête, se tournant vers mon oncle qui lui tend deux documents différents sortis d’un sac. Elle me les tend et j’hésite, observant le regard vide dans ses yeux.« Prenez les papiers, M. Weber. » Le président Humbert insiste, et je fais ce qu’il dit, fixant les papiers dans mes mains. Je serre les papiers fort en lisant leur contenu, surtout celui avec « Accord de divorce » écrit en grosses lettres dessus. Je relève les yeux, cherchant des réponses, « Qu… qu’est-ce que c’est que ça ? Qu’est-ce que vous croyez faire ? » « Cela, M. Weber, est un autre di
Il a haussé un sourcil face à mon langage, mais je me foutais bien des bonnes manières à ce moment-là. J’étais déjà étiqueté comme un prédateur sexuel, ajouter un langage grossier n’allait plus changer grand-chose.Le docteur a pris la bouteille, l’a ouverte et l’a reniflée.« Vous dites avoir ressenti une excitation sexuelle accrue à cause de ce médicament ? » Il a reposé la question, comme pour être sûr. « Cela ne devrait pas se produire. »« Eh bien, c’est arrivé ! Et ça me rend fou. Je veux des réponses, maintenant. »La réaction calme du médecin donnait l’impression que ce n’était qu’un jour de travail comme un autre pour lui, alors que pour moi, c’était bien plus que ça. Finalement, il a reposé le flacon et s’est tourné vers moi.« Je comprends votre frustration, monsieur Sinclair, et je suis tout aussi perplexe que vous. J’ai d’autres patients qui ont essayé ce médicament bien avant vous et un tel effet n’a jamais été signalé. Pouvez-vous me raconter ce qui s’est passé ? »
CHAPITRE 35 [Laissé à pleurer]TIMOTHÉEAprès avoir quitté la maison des Wellington ce matin-là, ma première destination a été l’hôpital. Quelqu’un devait me donner des explications. Quelqu’un devait payer pour avoir déréglé mon système.J’ai refusé de croire que j’étais capable de commettre un acte aussi honteux sans être sous l’influence de quelque chose. La seule chose qui aurait pu influencer un tel comportement, ce sont mes pilules.Elles m’ont été prescrites personnellement par mon médecin, et elles étaient nouvelles et totalement différentes de celles que j’ai utilisées depuis l’accident. Les médicaments n’en étaient qu’à la deuxième phase des essais cliniques, mais il m’a convaincu de les essayer.Il a dit qu’ils pouvaient être la solution permanente à mes tremblements et à mes crises, avec des effets secondaires précoces tels qu’une légère somnolence après usage. Ce qui a rendu la proposition irrésistible pour moi, c’était l’idée que ma maladie puisse disparaître pour de b
CHAPITRE 34 [Le méchant et la victime]TIMOTHÉE« Papa... » George semblait lutter contre ses émotions, incapable de décider s'il devait réconforter sa fille en sanglots ou s'en prendre à l'homme qui l'avait poussée à pleurer. « Chérie, je t'ai dit qu'il n'y avait aucune chance qu'elle soit là-dedans... » Sa femme l’a rejoint innocemment à la porte, haletant avant même d'avoir pu terminer sa phrase. « Bon Dieu ! » La situation était loin d'être gênante ou embarrassante. Elle était honteuse. C'était le genre de situation qui pourrait mettre à mal un nom que j'ai travaillé si dur à construire. Comment ai-je pu, moi, Timothée Sinclair, être surpris au lit avec une femme dans la maison de son père ? Il est surprenant que, malgré son regard menaçant, Geroge ait d'abord choisi de consoler sa fille. Il l’a serré dans ses bras, lui permettant d'enfouir son visage dans sa poitrine où elle pleurait à chaudes larmes. Quelle que soit la vérité, ces larmes à elles seules m'incriminaient.
CHAPITRE 33 [Un Rêve Fiévreux]TIMOTHÉE Le bruit qui m’a réveillé ressemblait à un mélange de sanglots humains et de plaintes animales. Mes matinées étaient habituellement calmes, alors ce son n’a pas seulement été étrange, il m’a aussi donné mal à la tête.Au fur et à mesure que ma conscience est revenue, le bruit est devenu plus clair. Même si j’ai voulu l’ignorer, c’est vite devenu impossible. J’ai entrouvert les yeux pour voir ce qui faisait ce bruit.Ce n’était pas un quoi. C’était un qui.Parmi les trois choses que j’ai remarquées immédiatement, je n’ai pas su laquelle m’a le plus choqué : qu’il y ait quelqu’un dans mon lit, que ce quelqu’un soit une femme ou que cette femme soit manifestement nue, même si elle a tenté de dissimuler son corps avec la couette.Mais peu importait laquelle de ces choses était la plus choquante, car ma réaction à toutes les trois a été la même : j’ai sursauté en arrière. Je n’ai pas eu le temps d’atteindre le bord du lit qu’une quatrième vérité
CHAPITRE 32 [Jusqu’au bout]SOPHIEJe n’étais pas vierge, et Timothée ne m’a certainement pas traitée comme telle.Il ne cherchait pas à m’embrasser jusqu’à ce que mes lèvres soient gonflées, ni à caresser mes seins sensibles jusqu’à ce que je sois trempée et prête à accueillir sa queue. Rien de ces préliminaires de doux amants.Tout ce qu’il voulait, c’était du soulagement. Tout ce dont il avait eu besoin, c’était d’un corps capable d’absorber la chaleur de son propre corps avant qu’elle ne le dévore de l’intérieur.Et ça m’allait qu’il n’ait eu besoin que de ça, à ce moment-là. Après tout, les mots qu’il m’avait dits avec cette voix terriblement sexy m’avaient électrisée, moi aussi. J’étais en feu pour lui, moi aussi, et je n’avais qu’une envie : que nos flammes s’entrechoquent.La fermeture éclair de ma robe lui a donné un mal fou. C’était comme s’il ne pouvait plus voir clair ni penser, haletant bruyamment, couvrant ma peau de son souffle brûlant.« Putain de merde ! »Il a f
CHAPITRE 31 [Enlève-le, Timothée]SOPHIE « S'il te plaît… »Cet appel désespéré a été ma perte. Je ne savais pas pourquoi cela lui arrivait, mais peu importe, puisqu'il se tordait d’impuissance.« D'accord, je vais le retirer pour toi. » Je l'ai rassuré, posant ma main libre sur sa joue. Il a grogné, se penchant vers mon toucher. Mon cerveau a vaguement enregistré combien cela pourrait me causer de problèmes plus tard, pourtant mes mains n’ont pas hésité à baisser son pantalon.Il a soulevé ses hanches du lit, m’aidant à faire glisser le pantalon sur ses hanches, ses cuisses et ses chevilles, jusqu'à ce qu'il soit enfin débarrassé de cet habit.« Sexy. Tellement putain de sexy. » Il a gémi, se tordant sur le lit. Apparemment, le pantalon n’avait rien fait pour atténuer la chaleur que son corps dégageait en vagues. La seule chose qu’il avait accomplie était de rendre la bosse entre les jambes de Timothée moins impressionnante qu'elle ne l’était en réalité.Par contre, ses caleçons
CHAPITRE 30 [Enlève-le, Sophie]SOPHIEFidèle à ses paroles, Justin a pris le lit.Il m’a trouvé une couverture fine avec quelques oreillers et me les a pratiquement lancés dessus.« Si tu ronfles, je te fous dehors », m’a-t-il menacée avant de s’affaler sur son lit moelleux, et je rajoute, king size. Ce lit pouvait facilement accueillir trois personnes, mais il était tellement mesquin et se fichait clairement d’être un gentleman.Je ne savais pas pourquoi j’espérais encore une once de décence venant de lui. C’était le même homme qui était ravi à l’idée que j’aboie comme un chien. Sans parler du fait qu’il m’avait forcée à acheter et à porter une robe et des chaussures que je n’aurais jamais choisies, juste pour s’amuser à embêter son père.« Psychopathe », ai-je marmonné dans ma barbe. Pas étonnant que son père ne puisse pas le voir en peinture.« J’ai entendu », a-t-il dit, dos tourné, en tripotant son téléphone. Je continuais à l’insulter en silence, grognant en m’installant su
Je suis la première à me précipiter hors de ma chaise pour le rejoindre.Le corps de Timothée se secoue de manière incontrôlable sur le sol. Ses yeux sont déjà retournés jusqu’au fond de son crâne. On dirait qu’il lutte pour garder le contrôle de son corps, mais qu’il perd, douloureusement.L’arrière de sa tête cogne le sol à plusieurs reprises.J’essaie de le saisir pour pouvoir poser sa tête sur mes cuisses et atténuer sa douleur, mais quelqu’un me pousse brusquement.« Recule ! »C’est Elaine. Elle a relevé sa robe et s’est agenouillée devant Timothée.« C’est une crise. » Sa voix reflète l’urgence de la situation. « Il fait une crise ! »« L’ambulance, il faut que j’appelle l’ambulance ! », s’écrie son père en sortant son téléphone.« L’ambulance n’arrivera pas à temps. Il a besoin d’aide tout de suite ! »Je me fige, terrifiée par ce qui va lui arriver si même une ambulance ne peut pas le sauver à temps. Je me sens inutile, incapable d’aider l’homme que j’aime tant.Tout le monde
Mes oreilles peuvent me jouer des tours, mais sûrement pas mes yeux. Surtout pas quand je vois la belle-mère d’Elaine lever la main pour la gifler à nouveau.Le bruit de sa paume frappant la joue d’Elaine résonne dans le couloir. C’est un miracle que les gens dans les autres pièces de ce manoir ne l’entendent pas.« Réponds-moi ! Ne t’ai-je pas avertie de ne parler que quand on t’adresse la parole ? »De là où je suis, je vois la tête d’Elaine inclinée en signe de soumission, ses longs cheveux noirs tombant pour cacher le côté de son visage. Le dos de sa belle-mère est tourné vers moi, aussi rigide que les mots qui sortent de sa bouche.« Je suis désolée, Maman, je voulais juste… »« Ne m’appelle pas comme ça ! »Elle attrape Elaine par les cheveux, tirant son visage vers le haut. Je grimace, sachant à quel point cela doit faire mal. La douleur se lit sur le visage d’Elaine, mais elle garde les yeux baissés. Sa réaction immédiate montre bien une chose.Ce n’est pas la première fois.To