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Chapitre 2

Author: FroidC
Je savais qu'elle voulait voir mon embarras.

Mais je n'étais pas stupide, je n'allais pas, comme elle dans la vie précédente, quitter la salle sous le coup de la colère.

Un tel geste aurait fait de nous, et de la famille des Bernard, la risée de tout le monde.

Je me souvenais qu'alors, tout le monde avait dit qu'elle manquait de sagesse et ne méritait pas d'être la belle-fille aînée des Bernard.

Après le mariage, la vieille dame Bernard ne lui avait jamais montré une bonne attitude et l'avait fait souffrir.

J'ai pris le micro et j'ai adressé un sourire gracieux à l'assemblée.

« Aujourd'hui, Nicolas a une affaire importante à conclure. Je vais donc porter un toast en son nom, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. »

À ces mots, les murmures dans la salle se sont tus.

Assise à la place d'honneur, la vieille dame Bernard m'a regardée avec une nouvelle estime.

La famille des Bernard, puissante et influente, attachait plus que tout à son image et à l'opinion publique.

Dans ces moments-là, une belle-fille devait rester calme et montrer l'assurance d'une maîtresse de maison.

Ma sœur a remarqué le regard de la vieille dame Bernard, et une lueur de colère a traversé ses yeux.

« Quelle garce… Plus tard, je te ferai perdre la face ! »

Je me suis dit que pouvoir entendre les pensées des gens, c'était vraiment une bénédiction.

Avec ce don, tout devenait plus simple.

Quand venait le moment du toast, j'ai soulevé calmement ma robe et me suis dirigée vers la vieille dame Bernard.

Ma sœur me fixait sans relâche, comptant mentalement : « Un, deux, trois. »

À la seconde suivante, je me suis décalée sur le côté pour attraper la tasse.

Ma sœur, elle, est tombée lourdement par terre, trempée du vin de la tête aux pieds.

« Ça va ? »

François s'est précipité pour la relever, tout en pensant : « Quelle idiote ! »

Tous les invités ont tourné les yeux vers nous.

Le visage de la vieille dame Bernard s'est assombri de colère.

« Si maladroite ! Est-ce ainsi qu'agit une belle-fille de la famille des Bernard ? »

« Désolée, maman, je ne l'ai pas fait exprès. »

Ma sœur s'est confondue en excuses, mais ses yeux brûlaient de dépit.

Si j'étais elle, dans cette vie, je mènerais une existence paisible sans provoquer de scandale.

Mais puisqu'elle voulait me nuire, je n'allais pas me laisser faire.

À cause de la scène qu'elle avait provoquée, la cérémonie s'est terminée précipitamment.

La vieille dame Bernard ne lui a pas adressé un seul regard bienveillant.

Mais quand elle m'a regardée, ses yeux brillaient d'approbation.

Elle a même pris ma main et a dit : « Sophie, ce soir, je ferai en sorte que Nicolas rentre pour te tenir compagnie. »

Et, comme elle l'avait promis, Nicolas est réellement rentré ce soir-là.

Il a ouvert la porte en défaisant sa cravate, le visage marqué par la fatigue.

Je me suis empressée d'aller prendre le vêtement.

« Nicolas, tu dois être épuisé aujourd'hui. »

Il m'a jeté un bref regard sans me répondre.

Dans ma vie précédente, les domestiques m'avaient dit que Nicolas n'était pas rentré la nuit de ses noces.

Ma sœur avait attendu seule dans la chambre nuptiale, ridicule aux yeux de tous.

Elle s'était plainte à la vieille dame Bernard, qui l'avait grondée en lui reprochant de ne pas savoir retenir un homme.

Pendant qu'il se douchait, j'ai préparé son lit et une tasse de thé.

Ensuite, j'ai arrangé le canapé pour y passer la nuit.

Lorsqu'il est sorti, une lueur de surprise a traversé ses yeux.

J'ai aussitôt dit : « Dors dans le lit, je prendrai le canapé. »

« Sophie, tu joues à m'attirer en feignant la pudeur ? »

Il m'a fixé en plissant légèrement les yeux, vêtu seulement d'un peignoir qui laissait entrevoir son torse perlé de gouttes d'eau.

Je devais reconnaître qu'il avait un corps superbe.

J'ai vite détourné le regard.

« Non, il n'y a rien entre nous. Dormir ensemble serait gênant pour toi comme pour moi. »

« Si possible, j'aimerais que nous collaborions. »

« Que veux-tu dire ? »

« Après tout, notre mariage est une alliance d'affaires. Beaucoup de couples de ce genre mènent leur vie sentimentale à part tout en feignant l'harmonie. Je t'ai épousé seulement pour vivre confortablement, je n'attends aucun sentiment de toi. »

À ces mots, il a esquissé un sourire, « Tu es intelligente. »

« Ça tombe bien, je pense la même chose. Marché conclu. »

Je n'étais qu'une femme ordinaire, sans le talent ni le pouvoir de dompter le cœur d'un homme.

Dans la famille des Bernard, son attitude envers moi dépendait entièrement de celle de la vieille dame Bernard.

Je ne voulais pas, comme ma sœur dans la vie passée, devenir la cible de tous.

Cela ne m'apporterait rien de bon.

Et, dans cette autre vie, il l'avait battue.

Je n'avais aucune envie de provoquer sa colère et de subir le même sort.

C'était pourquoi j'ai choisi la paix.

Dans cette vie, je voulais seulement gagner de l'argent, fonder ma propre entreprise et réussir par mes propres moyens !
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