Beranda / Histoire / ILLUSION / Chapitre 2

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Chapitre 2

Penulis: Love King story
last update Terakhir Diperbarui: 2021-10-01 08:03:53

#illusions

#Épisode_2

Dans cette immense foule, cette diversité d’hommes, de femmes et même d’animaux, je cherchais sans cesse ma mère. Comme d’habitude, le grand marché de la ville de Yamoussoukro était plus étroit qu’une boite de sardine et pire encore à la veille des fêtes de fin d’année. Ma mère et moi nous tenions la main pour ne pas s’égarer mais un groupe de sportif nous éloigna l’une de l’autre. Je regardais partout au même moment mais elle n’était nulle part. Je sentis à un moment une main chaude se poser sur mon épaule dont la nudité était exposée au soleil brulant de cette saison de l’année. J’eus un coup au cœur, un instant de peur et une seconde d’étonnement lorsque je me retournai mais ne vit personne derrière moi. Pendant que je questionnais mon esprit, j’entendis près de mon oreille droite :

Fatoum : c’est moi que tu cherches ?

Moi : tu veux me rendre folle maman… J’ai paniqué, c’est toi qui m’as touché ?

Fatoum : tu pensais à un fantôme ? Je t’ai aperçu de loin mais je voulais d’abord trouver un taxi avant de venir te chercher. Rentrons chérie !

 Maman était une femme pleine aux as, on ne parlait que d’elle dans la ville, madame Fatoum KONAKRE. Pour ces fêtes de fin d’années, on avait acheté tellement de paquet qu’il nous était impossible de transporter. Venir dans ce marché avec sa voiture ne pouvait être que torture pour nous, trop de monde. Elle avait réalisé son rêve en partant d’un rien. Ouvrir une menuiserie, scier des planches, fabriquer des meubles de toute natures, là étaient le point fort de cette femme au courage inestimable. Les gens avaient parlé, ils étaient certains qu’elle rebrousserait chemin. Comment une simple femme pouvait-elle aspirer à un travail d’homme ? Elle savait ce qu’elle voulait, sa menuiserie devint au fil du temps la plus reconnue de la ville. Elle finit par ouvrir une agence immobilière.

D’après ce que ma maman me racontait sur son enfance, elle aurait commencé à cultiver depuis l’âge de 5ans. Avec ses économies, elle achetait progressivement sa marchandise, garantissant ainsi son fonds de commerce. Femme forte, elle ne baissait pas les bras face à aucune situation. Elle vivait avec son oncle qui heureusement était un homme très gentil. Il s’occupait de ses études et de sa nutrition mais malheureusement, il partit un matin pour l’autre monde. Rencontrer mon père était pour ma mère un soulagement mais elle était loin d’imaginer qu’il la laisserait aussitôt au milieu de cette jungle. Homme convoitant plus d’une femme, Celui-ci avait disparu après ma naissance avec cette autre femme à la silhouette d’un top model et au visage féerique d’après ses dires. Pour lui maman ne savait pas s’entretenir, ce fut une période désastreuse. Maman avait longuement pleuré mais pour moi elle devait se relever. Il lui avait déposé une grossesse et avais pris le chemin du jeune marin. Il avait néanmoins laissé de quoi subvenir aux exigences de sa grossesse jusqu’à l’accouchement. Femme battante et féroce dans l’espoir de garantir un bel avenir à sa fille, elle dû accepter une diversité d’offre d’emploi mais toujours honnêtes. J’aimais l’entendre nous conter ses histoires pour nous stimuler pendant nos jours de paresses dans les études. 

De retour à la maison, maman fit une pause devant notre portail. Elle observa la maison de haut en bas et de bas en haut avant de sonner. On ouvrit aussitôt.

-bon retour madame, vous en avez mis du temps. J’ai même appelé le chauffer avant de me rendre compte que votre voiture n’avait pas bougé (en nous débarrassant des sacs)

Maman : oh merci pour l’inquiétude Siriki, toi-même tu connais comment le marché est serré. Je ne pouvais pas prendre le risque d’y aller étant véhiculé.

Siriki : je vous comprends madame

Ha ce bon vieux Siriki ! Un homme dont le physique pouvait faire fuir le plus grand des malfrats. Il avait cette carrure d’ours et la férocité d’un tigre. Il menait à bien sa tâche qui était de veiller à la sécurité de la maison. Depuis mon jeune âge je m’étais habitué à le voir. À l’intérieur du portail, l’immensité de la cour donnait l’impression que nous avions pris la moitié de la ville pour construire. En face de nous, il y avait trois portes menant à trois séjours différents. L’un était pour les dinés à la chandelle de maman avec ses partenaires d’entreprises, l’autre pour ses soirées avec son homme et enfin le séjour principal. Un studio à deux chambres avait été construit à l’extérieur pour le couple travaillant pour elle, le portier Siriki et sa femme Rabiatou, la gouvernante de la maison. Ils avaient deux enfants qui s’occupaient du jardin pour gagner leur part de pain quotidien. Ces personnes avaient été d’un grand soutien à maman lorsqu’elle se cherchait encore un avenir stable. On s’entendait plutôt très bien.

 Fatima, ma sœur cadette courut nous embrasser et nous libérer des sacs. Des années après que mon père ait tracé son chemin, maman avait rencontré Richard, un jeune Camerounais. Un homme que j’ai toujours trouvé bizarre mais il joue un véritable rôle de père. Avec lui est née Fatima. Elle venait d’avoir ses 16 ans, on en bavait avec elle à cause de cet âge. Elle pensait être déjà une femme accomplie qui avait le droit de tout faire sans le consentement des autres. Pour elle maman ne devait l’enfermer autant. Après avoir classé les sacs, elle prit place et se mit à regarder maman.

Fatoum : oui parle, je sais que tu as à me dire

 Fatima : il y a une soirée que les élèves de notre classe ont organisée, c’est aujourd’hui à partir de 18h

Fatoum : et le problème se pose à quel niveau ?

 Fatima : je vais y aller

Fatoum : tu veux ou tu vas ? Je vois que tu veux que j’aille revendre tes habits au marché. Si ça commençait même le matin pour finir à midi, là je devais essayer d’accepter mais vu l’heure c’est non ! Je ne vois pas ce que tu pars faire avec je ne sais qui et je ne sais où.

 Fatima : Mais maman j’ai déjà…

Fatoum : mes pieds sont en train de chauffer et j’ai faim donc quitte devant mon avec tes histoires.

 Fatima : dis quelque chose sœurette.

Moi : c’est entre vous deux, je ne suis pas du quartier.

Des disputes de ce genre, on en avait au moins deux fois par semaine entre mère et fille. Couché sur mon canapé à plat ventre, je ne pouvais qu’admirer la scène en répondant à mes messages sur mon portable. Un sourire m’illumina le visage, le battement de mon cœur s’accentua et je sentis mon esprit divaguer car il m’avait écrit ‘’je t’aime chérie’’. Cet homme était mon souffle de vie à cette époque. Notre amour était fou et brutale. On avait un projet commun, quitter ce pays un jour. Il voulait qu’on puisse s’en aller un jour ou l’autre mais qu’on ne finisse pas nos jours ici. Maman avait déjà tout préparé et n’attendait que ma licence en droit des affaires pour finaliser les choses. Je n’étais pas par rapport à leur dispute, je connaissais déjà chaque partie.

Fatoum : quand je parle à ta sœur tu ne peux pas m’aider ? Elle est de plus en plus têtue

Moi : écoute maman, ne te casse plus la tête je saurai quoi lui dire demain. Pour le moment j’ai les paupières qui tombent toutes seules.

Fatoum : le problème c’est que tu bavarde avec ton ami sur le téléphone.

Moi : il te salut maman

À 24ans d’âge Eli était un homme un peu robuste, certainement à cause du sport qu’il refusait de pratiquer. Il savait se venter, sachant qu’il avait du potentiel dans tout ce qu’il entreprenait, il n’attendait pas qu’on lui fasse des éloges. Il s’en faisait tout seul. Comme toute jeune amoureuse je rêvais me voir sortir un jour de l’église dans l’une de ces robes françaises. Ça faisait longtemps que je n’étais plus allé à l’université, pour moi on y perdait du temps et de l’argent. J’avais commencé des cours de langue avec Eli, on voulait absolument parler Anglais. Un an plutôt nous avions fait nos passeports et passé les premiers examens mais le visa n’était jamais sorti.

La vie n’avait pas laissé de répits à mon homme, il avait perdu ses parents étant tout bébé et ne comptait que sur lui pour survivre. Très orgueilleux, il refusait l’aide des autres membres de sa famille qu’il accusait d’être à l’origine du décès de ses parents. Je lui parlais à ma manière mais jamais il ne m’écoutait. Ce soir encore je ne cessais de lui faire de long texto pour qu’il comprenne qu’on n’avance pas seul dans la vie.

 Moi : je ne sais même plus de quelle manière je dois te parler, tu te comportes comme un gamin. Tu penses que les choses sont aussi simples ? Ils sont même prêts à nous aider avec nos visas mais toi tu boudes toujours.

 Eli : je m’en fou d’eux, je sais que je peux m’en sortir tout seul comme je l’ai toujours fait. J’ai juste besoin de ton soutien et de celui de ta mère. 

 Moi : j’aimerais que tu sois un peu plus réaliste mon cher. Si tu avais laissé ta famille nous aider on serait déjà bien loin de ce pays

 Eli : j’ai déjà contacté mon type de l’immigration, il me dit que tout est déjà prêt donc attend toi à partir dans pas longtemps. Tu vois qu’on n’a pas besoin des sorciers de ma famille pour réussir.  

 Moi : tu es vraiment l’homme le plus têtu de la terre

 Eli : oui et j’assume ! Je suis aussi le plus têtu de ton cœur, c’est le plus important.

 Moi : tu es l’unique homme de mon cœur

On s’endormait toujours à minuit pour se revoir très tôt le matin. Il venait me chercher pour aller en cour mais ce matin, il avait une course à faire. Pendant que je prenais ma douche, j’entendis ma mère se chamailler à nouveau avec Fatima. Je me demandais bien ce qui pouvait être en train d’arriver à cette petite. 

Fatoum : si tu mets un seul pied à cette fête tu vas m’entendre, tu te prends même pour qui ?

 Fatima : j’ai déjà dit que je n’irai pas c’est quoi le problème encore ? Si tu veux viens même me chercher après les cours.

Je ne pouvais supporter de la voir se transformer en une enfant n’ayant aucun respect pour notre mère. Entendre Fatima lui répondre de cette façon me mettait hors de moi.

 Moi : Fatima, criais-je depuis ma chambre

Elle entra en vrac comme si elle fut dans sa cour.

 Fatima : tu m’appelle pourquoi ?

 Une gifle réussit à la calmer.

 Moi : m’as-tu déjà vu un jour répondre à notre mère de la sorte ? Tu sais très bien à quel point elle fait tout pour nous mais tu t’efforce à lui manquer de respect.

Avec moi elle était plus attentive, plus calme.

 Moi : pourquoi tu te comportes ainsi, tu penses que ces amies qui te mettent de mauvaises idées dans la tête peuvent te donner quoi ? 

 Fatima : je suis désolé 

Moi: dire que tu es désolé ça ne suffit pas ma chérie, change ce comportement car je le vois grandir de jour en jour et ce n’est pas bon. D’ici peu je ne serai plus ici et c’est sur toi que je compte pour veiller sur maman.

 Fatima : je vais changer c’est promis

 Moi : je ne sais pas ce qui est à l’origine de ce changement mais j’espère vraiment que ça va changer. En tout cas je vais en parler à papa dès son retour. Tu penses même que quoi ?

Richard était un homme d’affaire et associer de maman. À cause des fêtes, ma mère dut lui confier une mission à l’extérieur du pays qui était la sienne. Ce n’était qu’en ce mois de Décembre que je nous pouvions profiter de sa présence tellement elle voyageait. Personnellement je n’avais jamais eu confiance en ce Richard qui avait fait son apparition le jour même de l’inauguration de l’entreprise. Il avait fait ses yeux de chat et épousé ma mère quelques mois plus tard. Pire encore, vivre sous le toit d’une femme et à ses dépens alors qu’il a un salaire. Salaire d’ailleurs étaient donné par sa femme. Au fond de moi je savais qu’il était un parasite mais comment le faire comprendre à ma mère ? Elle qui était folle de lui. 

Après que Fatima ait pris le chemin de l’école, je commençai à m’habiller. Ma petite robe papillon mariait très bien avec le vert sombre de mon sac à main. Hauts talons dernière sortie et maquillage léger. Ma fine taille de moustique et mon long visage ne laissaient pas de place à mon véritable âge. J’en avais déjà 20. Pendant que je passais une dernière fois la brosse sur ma longue greffe à la mèche indienne, j’entendis frapper à ma porte. C’était Samira, la fille de la gouvernante et ma meilleure amie. 

   Samira : Leila, sauve-moi pardon, j’ai besoin que tu m’aides à convaincre ma mère pour qu’elle me laisse sortir cette année. Je suis déjà à l’université et elle me raconte toujours que le dehors est mauvais.

Moi : elle ne veut juste pas que tu sois au mauvais endroit au mauvais moment

   Samira : tu penses vraiment que ce n’est qu’en restant enfermé qu’il ne peut rien m’arriver ? Le tout c’est que je sache comment distinguer ce qui est bien de ce qui est mauvais. Je ne suis plus une gamine. On dirait ta mère et Fatima.

Moi : fais juste comprendre ce que tu viens de me dire à ta mère, jusqu’à quand vais-je plaider en ta faveur ? Aide-moi à peigner ma greffe s’il te plait.

   Samira : vraiment le fait qu’on enferme un enfant ne garantit en rien qu’il sera épargner de la prédation qu’il y’a dehors. À un certain âge on doit le laisser voir par lui-même comment ça se passe.

Et vous parents, tuteurs, pensez-vous que le meilleure moyen de protéger votre progéniture est de priver celle-ci du monde extérieur ?

À suivre

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