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Chapitre 2

Penulis: PorteBonheur
Elle s’est tournée vers Alexandre.

Finalement, ces deux mots ne se sont pas révélés si difficiles à prononcer.

« Je ne vais pas divorcer de toi, tu le sais très bien. » Alexandre a gardé un visage fermé.

« Tu es avocat, tu dois savoir que si l’accusation est retenue, je vais être condamnée à la prison… »

« Face aux preuves, je n’ai eu d’autre choix… »

« Non, tu as cru Isabelle, pas moi. » Camille a su exactement où était le vrai problème.

Il n’a pas cru en elle.

Ou peut-être que Isabelle a compté davantage à ses yeux, au point qu’il a préféré que ce soit elle qui aille en prison.

« On rentre. » Alexandre a descendu les marches.

Camille a resserré son manteau et s’est dirigée vers la voiture. Le vent glacial a sifflé contre son visage, comme des coups de couteau.

Une fois assise dans la voiture, ils ne se sont pas adressé un mot. Le silence a été glaçant.

Arrivés à la maison, Alexandre n’est pas descendu. Dès que Camille est sortie de la voiture, il est reparti aussitôt.

Camille l’a regardé partir, sans poser de question.

Il devait être inquiet à cause de l’enquête qui visait Isabelle, non ?

Une fois rentrée, elle a rédigé un accord de divorce, puis elle a commencé à faire ses bagages.

L’appartement où ils vivaient maintenant était une nouvelle acquisition de Alexandre, un immense logement dans un quartier huppé, autour de 300 ou 400 m². Ils venaient juste d’emménager, donc ils n’avaient pas encore beaucoup d’affaires. Il restait même des choses dans leur ancien appartement. Un grand bagage a suffi.

Elle a tout rangé méticuleusement, parce qu’il était maniaque. Une fois ses affaires emportées, il ne restait presque plus aucune trace d’elle.

Elle a signé les papiers du divorce, a baissé les yeux vers l’alliance qu’elle portait depuis quatre ans sans jamais l’enlever, l’a caressée un instant, puis l’a retirée et posée sur le contrat de divorce, qu’elle a laissé sur son bureau.

Elle a quitté la résidence, mais n’est pas rentrée chez ses parents. Ils se seraient forcément inquiétés ou l’auraient sermonnée.

Sa seule amie proche, Léa, vivait avec son petit ami, donc ce n’était pas une option non plus. Elle s’est donc installée provisoirement à l’hôtel.

Bzzz, bzzz—

Son téléphone a soudain vibré.

En voyant que c’était Léa, elle l’a coincé entre son oreille et son épaule : « Allô ? »

« Alors ? Tu veux que je vienne témoigner pour toi ? »

Elle était en train d’écrire son CV. En regardant son parcours, elle a esquissé un sourire amer. Seul son diplôme tenait encore la route. Elle n’avait aucune expérience pratique.

Elle a soupiré. « C’est fini, t’en fais pas. »

« Il t’a crue, au final ? » a lancé Léa avec un petit rire sarcastique. « Cette petite sainte-nitouche n’a pas réussi à rivaliser avec ce que tu représentes pour lui… »

« On va divorcer. »

Un court silence a suivi. « Tu es où ? J’arrive. »

Camille lui a envoyé sa position.

Léa est arrivée rapidement.

Quand Camille a ouvert la porte, elle a vu Léa adossée au mur, robe rouge sous un long manteau noir en cachemire, flamboyante. Ses longues boucles ondulées encadraient son visage quand elle a lancé : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

« Entre, je vais t’expliquer. » Elle s’est décalée pour la laisser passer.

Léa a fait quelques pas dans la pièce. « Tu vas rester ici ? »

« Pour l’instant, oui. » Camille lui a tendu un verre d’eau. « C’est tout le contraire. Il ne m’a pas crue. Ce mariage ne veut plus rien dire. Je lui ai proposé le divorce, il va bientôt voir les papiers. »

Léa s’est tue. Elle n’a pas su quoi lui dire pour la réconforter.

« En fait… »

« Tu vas sûrement me dire que c’est dommage… » Camille a baissé les yeux. « Mais je lui avais laissé une chance. Il ne l’a pas prise. »

Léa n’a rien ajouté. « Tu veux que je t’aide ? »

« Je vais chercher un travail. » Elle a levé les yeux avec un léger sourire. « J’ai été coupée du monde trop longtemps. Il est temps de me retrouver. »

Elle avait abandonné son rêve de devenir juriste pendant quatre ans. Elle allait le reprendre.

Plus personne ne méritait qu’elle renonce à ses rêves.

Léa lui a tapoté l’épaule. « Bonne idée. »

« Pour fêter ton divorce, je t’offre un verre ? » Léa lui a lancé un clin d’œil en arquant un sourcil.

Camille ne se sentait pas vraiment bien, mais elle a compris que Léa essayait simplement de la réconforter. « Un verre ? »

« Attends-moi, je vais me changer. »

Léa a hoché la tête, non sans ajouter avec malice : « Habille-toi joliment. »

Camille a ouvert sa valise. Il n’y avait rien de vraiment joli dedans. À la maison, elle passait son temps à faire le ménage, à s’occuper de Alexandre, à aller au marché ou au supermarché. Ses vêtements étaient tous amples, confortables, pratiques pour porter des choses lourdes.

« Et si on allait en acheter ? » Elle a levé les yeux vers Léa.

Léa a eu un sourire espiègle. « Vous n’avez pas encore signé les papiers, si ? Alors autant utiliser sa carte. Ce que tu achètes maintenant t’appartient encore. »

« C’est vrai. » Camille a souri.

« Allez, on y va. » Léa l’a tirée hors de l’hôtel.

Tout le monde savait que le procès avait eu lieu aujourd’hui, et que l’affaire était réglée.

Vincent Linet, à la tête d’un petit groupe d’amis, avait organisé une sortie pour aider Alexandre à se changer les idées.

Mais le visage de Alexandre était fermé. Très sombre.

Vincent avait mené sa propre enquête.
Les autorités avaient déjà ouvert un dossier, et les preuves contre Camille semblaient solides.

« Eh, peut-être que ta femme s’ennuyait trop à la maison, tu sais… » Vincent a tenté de détendre l’atmosphère.

Mais l’ambiance dans le salon privé était lourde. Oppressante.

Kévin Suard a essayé de changer de sujet : « Au fait, où est Isabelle ? »

Puis il a lancé d’un ton ambigu, en tapant l’épaule de Alexandre : « Allez, frérot, fais pas cette tête. Tu as encore madame Leclerc junior pour te consoler… »

Clac !

L’évocation « madame Leclerc junior » a déclenché une réaction violente chez Alexandre.

Il a balancé son verre contre le mur dans un fracas brutal. Le liquide s’est répandu partout, les éclats de verre ont volé. Tous sont restés figés.

Un silence pesant a envahi la pièce.

Vincent s’est dit qu’Alexandre devait être de mauvaise humeur à cause de ce qui était arrivé à Camille. Il a voulu le réconforter : « Frérot, c’est sûrement à cause de ta femme que tu vas pas bien. On comprend. Et puis, elle n’avait pas grand-chose d’illégal sur elle, non ? Même si elle est condamnée, ça durera pas longtemps. Et t’as toujours Isabelle pour te… »

« T’as pas fini, non ?! » Alexandre en avait déjà trop sur le cœur. À force d’entendre encore et encore le nom de Isabelle, sa colère est montée d’un coup.

Isabelle lui avait menti. Elle avait dépassé les limites.

Et à cause d’elle, Camille avait demandé le divorce. Tout ça l’avait mis hors de lui.

Il a attrapé sa veste et s’est levé d’un bond.

« Frérot ? » Vincent a été pris de court.

Alexandre s’est arrêté à la porte. Il s’est retourné, les yeux sombres : « À partir de maintenant, plus personne ne me parle de Isabelle. Si j’entends encore son nom, je coupe les ponts. »

Puis il a claqué la porte en partant.

Les amis sont restés là, abasourdis.

« Qu’est-ce qui lui prend ? » a murmuré Loic Dubourg, depuis un coin sombre.

Vincent a haussé les épaules. « J’en sais rien, mec. »

Alexandre a repris la route, direction la maison.

D’habitude, dès que la porte s’ouvrait, Camille accourait aussitôt. Elle posait ce qu’elle faisait, venait l’accueillir avec un sourire, préparait ses chaussons, l’aidait à enlever son manteau. Elle prenait soin de lui dans les moindres détails.

Mais ce soir, en entrant, la maison était froide. Silencieuse. Camille n’était pas là pour l’accueillir.

Il a eu un petit moment d’hésitation. Puis, machinalement, il a jeté sa veste sur le côté, s’est baissé et a pris des chaussons dans le meuble à chaussures.

Il est allé s’asseoir dans le salon, épuisé, s’est affalé sur le canapé, les yeux fermés. « Cami… je suis fatigué. »

Normalement, rien qu’en disant ça, Camille venait immédiatement s’asseoir à ses côtés. Elle le massait avec une précision professionnelle, chassait ses tensions, allégeait sa fatigue.

Mais ce soir, elle ne s’est pas montrée. Le silence était pesant.

« Camille ? »

Aucune réponse.

Comme si elle n’était pas là. Alexandre s’est levé, inquiet, et a commencé à chercher.
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