AlexioJe la contemple, immobile, le goût de son sang encore brûlant sur ma langue.Léna ne bouge pas.Elle ne fuit pas.Elle me regarde comme si rien n’avait changé.Mais tout a changé.Son souffle est plus court, son cœur bat un peu plus vite. Elle est à moi, maintenant. Ce lien, je ne peux plus le briser.Et elle ne le pourra jamais.— Tu ne devrais pas être si calme.Elle passe ses doigts sur la morsure encore fraîche à sa gorge.— Je savais ce que je faisais.Je serre les poings.— Non, Léna. Tu crois comprendre, mais tu es loin du compte.Elle fronce les sourcils, défiante.— Alors explique-moi.Je me lève brusquement, l’obscurité de la pièce me paraissant soudain trop lourde, trop étouffante.— Tu sens ? Je ferme les yeux, inspirant profondément. Ton sang pulse en moi. Je ressens chaque battement de ton cœur comme si c’était le mien. Tu as franchi une limite qu’aucun humain ne devrait franchir.Elle ne détourne pas le regard.— Et qu’est-ce que ça change, Alexio ?Je ricane, am
AlexioLa porte explose dans un fracas assourdissant.Une rafale d’air glacial envahit la pièce.Ils sont trois.Trois vampires aux yeux d’un rouge incandescent.Le premier est grand, élancé, un sourire carnassier aux lèvres.Le second est plus massif, son visage marqué par des cicatrices anciennes.Le troisième…Je me fige.Le troisième, je le connais.— Raphaël.Son sourire s’élargit.— Alexio. Ça faisait longtemps.Léna frissonne contre moi.Raphaël…L’un des plus anciens vampires que j’aie jamais connus.Un monstre parmi les monstres.Et il est ici pour elle.— Tu as fait une erreur, Alexio. Son ton est presque affectueux. Tu sais ce que ça signifie, n’est-ce pas ?Je serre les dents.— Laisse-la partir.Raphaël éclate de rire.— Partir ? Oh, mais non. Il s’approche, lentement. Tu l’as réclamée. Nous venons voir si elle en vaut la peine.Je m’interpose immédiatement entre lui et Léna.— Elle n’est pas un jouet.— Non. Mais elle est à toi. Et ça, mon frère, c’est bien pire.Il fait
AlexioL’air à l’intérieur du manoir est épais, chargé de poussière et d’un silence inquiétant. Les murs sont tapissés de vieilles bibliothèques, les meubles recouverts de draps jaunis. Le temps semble s’être figé ici, comme si aucun souffle de vie n’avait traversé ces pièces depuis des siècles.Joran referme la porte derrière nous.Un verrou claque.Léna sursaute légèrement, et son regard se pose sur moi. Elle attend. Mais moi, je scrute l’homme devant nous. Joran n’a pas changé. Toujours cette même posture décontractée, cette même lueur cynique dans les yeux. Pourtant, quelque chose est différent. Une tension sous-jacente.— Tu es plus imprudent que dans mes souvenirs, Alexio.Il se laisse tomber dans un fauteuil de velours élimé et croise les jambes.— Ramener une humaine ici… c’est suicidaire.Léna serre les poings, mais je l’arrête d’un regard.— J’ai besoin de ton aide.Joran ricane.— Je me doutais bien que tu n’étais pas venu pour le plaisir de revoir un vieil ami.— On nous t
LénaLes flammes des bougies vacillent, projetant des ombres mouvantes sur les murs délabrés du manoir.Tout mon corps tremble sous l’intensité du lien.C’est comme si chaque cellule de mon être s’ouvrait à lui. Comme si je percevais ses pensées, ses émotions, ses désirs avec une acuité terrifiante.Et ce que je ressens en ce moment…C’est vertigineux.Alexio est une tempête sous contrôle, un prédateur aux abois. Il lutte contre lui-même, contre moi, contre cette chose qui nous lie désormais.Joran s’écarte légèrement, nous laissant seuls dans le cercle d’incantation.— Il va falloir que vous alliez au bout du processus.Sa voix est basse, presque amusée.— Ou alors, tout ça n’aura servi à rien.Je l’ignore.Mon regard est rivé sur Alexio.Il est tendu. Son torse se soulève rapidement, ses prunelles sont noires d’un désir qu’il s’efforce de contenir.Et pourtant, je ne ressens aucune peur.Seulement cette attraction dévorante qui pulse entre nous.— Léna… Sa voix est rauque, comme un
AlexioLa nuit est lourde. Chargée d’électricité.Chaque ombre semble nous observer, chaque souffle du vent murmure un avertissement.Léna marche à mes côtés, mais je ressens sa fébrilité. Elle lutte contre le pacte. Contre ce feu dévorant qui pulse entre nous.Et moi aussi.Nous avons quitté Joran sans un mot de plus. Son sourire narquois nous hante encore, ses paroles résonnant dans mon esprit."Un pacte de sang doit être nourri, sinon il vous dévorera."Je n’arrive pas à m’en défaire.Parce que je ressens déjà cette faim.Un besoin primitif, viscéral.Pas seulement de sang.Pas seulement de pouvoir.Mais d’elle.Et c’est ce qui me terrifie le plus.— On doit trouver un endroit sûr, murmure Léna.Je hoche la tête, les mâchoires serrées.Nous avançons dans les ruelles sombres, nos pas silencieux sur les pavés humides. La ville dort, inconsciente de la tempête qui gronde dans nos veines.Léna vacille légèrement.Je la rattrape avant qu’elle ne tombe.Son corps est brûlant sous mes doi
AlexioL’odeur du sang est partout.Elle imprègne l’air, s’accroche à notre peau, glisse entre nos lèvres.Mais ce n’est pas ce qui me trouble.C’est Léna.Elle se tient immobile, le corps raide, les yeux rivés sur le vide.Ses doigts, encore souillés du cœur qu’elle vient d’écraser, tremblent imperceptiblement.Je connais ce regard.Je sais ce qui l’envahit.Le pacte.Il gronde en elle, réclame plus.C’est une faim qui ne se contente jamais, qui consume tout sur son passage.Et je sens que ce soir, elle a franchi un seuil.Je m’approche lentement, mes mouvements mesurés.— Léna…Elle ne réagit pas immédiatement.Puis, d’un battement de cils, elle revient à moi.Son regard s’ancre au mien, vacillant entre lucidité et ténèbres.— On doit partir, murmure-t-elle finalement.Elle a raison.Nous sommes trop exposés ici.Mais avant que nous puissions bouger, une autre présence surgit.---LénaUne silhouette se détache de l’ombre.Grande. Élégante.Ses pas sont lents, presque paresseux, com
Le silence qui suit les paroles de Damon est plus pesant qu’un millénaire de secrets enfouis. Léna se fige, et je vois l’ombre d’une tension traverser ses traits.AlexioJe fixe Damon, le regard acéré. Il est le messager de l’Ancienne, la plus vieille et la plus puissante de notre espèce. Chaque mot qu’il prononce a le poids d’une sentence.— Explique-toi, je lâche d’un ton tranchant.Damon ne cille pas. Son regard se pose sur moi avec la gravité de celui qui sait déjà l’issue.Damon— L’Ancienne a eu une vision. L’équilibre est en train de se rompre, Alexio. Toi et Léna… vous êtes au centre de cette chute.Je sens Léna se tendre à mes côtés. Je tourne légèrement la tête vers elle. Son souffle est court, ses yeux brûlent d’une lueur incandescente.— Et qu’est-ce que cela signifie ? demande-t-elle d’une voix dure.Damon se rapproche lentement. Il est toujours aussi calme, aussi implacable.Damon— Que l’un de vous devra faire un choix. Un sacrifice.Mon corps se tend malgré moi. Ce mot
Le silence après le départ de cette mystérieuse femme est assourdissant. Léna et moi restons figés, son dernier avertissement résonnant encore en nous.Léna— La clé est en nous… Qu’est-ce que ça veut dire ?Je passe une main dans mes cheveux, cherchant à organiser mes pensées, mais rien ne fait sens.Alexio— Si cette clé est en nous, cela signifie que nous avons déjà une partie de la réponse. Mais nous devons comprendre comment l’utiliser.Léna croise les bras, son regard noir de frustration.Léna— Et comment on fait ça, Alexio ? On fouille dans nos souvenirs ? On cherche une cicatrice mystique sur nos corps ?Son sarcasme est une carapace. Je le sais. Je le ressens.Je m’approche d’elle et attrape doucement son poignet.Alexio— On réfléchit. Toi et moi, nous sommes liés. Depuis le début, nos vies ont été entremêlées. Cette prophétie parle d’amour, de sacrifice… et d’un choix qui n’est pas le nôtre.Léna frissonne sous ma prise, mais elle ne se recule pas.Léna— Tu penses qu’on a
Alexio— Nous n’avons plus le choix.L’Ancienne incline la tête, puis tend une main vers nous. Une brume sombre s’élève du sol, s’enroule autour de nos corps, et en un instant, le monde bascule.Le Jugement du SangNous ne sommes plus dans le temple. Autour de nous, une mer de ténèbres s’étend à l’infini. Seule une plateforme de pierre nous soutient, suspendue dans le néant.Des ombres surgissent. Des silhouettes déformées, des fragments de souvenirs, des éclats de douleur.Puis, une scène prend forme devant nous.Léna— C’est…Son souffle se coupe. Nous voyons un homme et une femme. Un amour interdit. Un serment brisé.Et une trahison.Les images défilent comme une tempête, trop rapides, trop violentes. L’homme—un vampire—et la femme—humaine—avaient défié les lois de leur monde. Mais leur amour avait été leur perte.Elle avait été sacrifiée. Lui, condamné à l’errance éternelle.Leur malédiction n’avait pas pris fin avec eux. Elle s’était transmise, génération après génération… jusqu’
Le silence après le départ de cette mystérieuse femme est assourdissant. Léna et moi restons figés, son dernier avertissement résonnant encore en nous.Léna— La clé est en nous… Qu’est-ce que ça veut dire ?Je passe une main dans mes cheveux, cherchant à organiser mes pensées, mais rien ne fait sens.Alexio— Si cette clé est en nous, cela signifie que nous avons déjà une partie de la réponse. Mais nous devons comprendre comment l’utiliser.Léna croise les bras, son regard noir de frustration.Léna— Et comment on fait ça, Alexio ? On fouille dans nos souvenirs ? On cherche une cicatrice mystique sur nos corps ?Son sarcasme est une carapace. Je le sais. Je le ressens.Je m’approche d’elle et attrape doucement son poignet.Alexio— On réfléchit. Toi et moi, nous sommes liés. Depuis le début, nos vies ont été entremêlées. Cette prophétie parle d’amour, de sacrifice… et d’un choix qui n’est pas le nôtre.Léna frissonne sous ma prise, mais elle ne se recule pas.Léna— Tu penses qu’on a
Le silence qui suit les paroles de Damon est plus pesant qu’un millénaire de secrets enfouis. Léna se fige, et je vois l’ombre d’une tension traverser ses traits.AlexioJe fixe Damon, le regard acéré. Il est le messager de l’Ancienne, la plus vieille et la plus puissante de notre espèce. Chaque mot qu’il prononce a le poids d’une sentence.— Explique-toi, je lâche d’un ton tranchant.Damon ne cille pas. Son regard se pose sur moi avec la gravité de celui qui sait déjà l’issue.Damon— L’Ancienne a eu une vision. L’équilibre est en train de se rompre, Alexio. Toi et Léna… vous êtes au centre de cette chute.Je sens Léna se tendre à mes côtés. Je tourne légèrement la tête vers elle. Son souffle est court, ses yeux brûlent d’une lueur incandescente.— Et qu’est-ce que cela signifie ? demande-t-elle d’une voix dure.Damon se rapproche lentement. Il est toujours aussi calme, aussi implacable.Damon— Que l’un de vous devra faire un choix. Un sacrifice.Mon corps se tend malgré moi. Ce mot
AlexioL’odeur du sang est partout.Elle imprègne l’air, s’accroche à notre peau, glisse entre nos lèvres.Mais ce n’est pas ce qui me trouble.C’est Léna.Elle se tient immobile, le corps raide, les yeux rivés sur le vide.Ses doigts, encore souillés du cœur qu’elle vient d’écraser, tremblent imperceptiblement.Je connais ce regard.Je sais ce qui l’envahit.Le pacte.Il gronde en elle, réclame plus.C’est une faim qui ne se contente jamais, qui consume tout sur son passage.Et je sens que ce soir, elle a franchi un seuil.Je m’approche lentement, mes mouvements mesurés.— Léna…Elle ne réagit pas immédiatement.Puis, d’un battement de cils, elle revient à moi.Son regard s’ancre au mien, vacillant entre lucidité et ténèbres.— On doit partir, murmure-t-elle finalement.Elle a raison.Nous sommes trop exposés ici.Mais avant que nous puissions bouger, une autre présence surgit.---LénaUne silhouette se détache de l’ombre.Grande. Élégante.Ses pas sont lents, presque paresseux, com
AlexioLa nuit est lourde. Chargée d’électricité.Chaque ombre semble nous observer, chaque souffle du vent murmure un avertissement.Léna marche à mes côtés, mais je ressens sa fébrilité. Elle lutte contre le pacte. Contre ce feu dévorant qui pulse entre nous.Et moi aussi.Nous avons quitté Joran sans un mot de plus. Son sourire narquois nous hante encore, ses paroles résonnant dans mon esprit."Un pacte de sang doit être nourri, sinon il vous dévorera."Je n’arrive pas à m’en défaire.Parce que je ressens déjà cette faim.Un besoin primitif, viscéral.Pas seulement de sang.Pas seulement de pouvoir.Mais d’elle.Et c’est ce qui me terrifie le plus.— On doit trouver un endroit sûr, murmure Léna.Je hoche la tête, les mâchoires serrées.Nous avançons dans les ruelles sombres, nos pas silencieux sur les pavés humides. La ville dort, inconsciente de la tempête qui gronde dans nos veines.Léna vacille légèrement.Je la rattrape avant qu’elle ne tombe.Son corps est brûlant sous mes doi
LénaLes flammes des bougies vacillent, projetant des ombres mouvantes sur les murs délabrés du manoir.Tout mon corps tremble sous l’intensité du lien.C’est comme si chaque cellule de mon être s’ouvrait à lui. Comme si je percevais ses pensées, ses émotions, ses désirs avec une acuité terrifiante.Et ce que je ressens en ce moment…C’est vertigineux.Alexio est une tempête sous contrôle, un prédateur aux abois. Il lutte contre lui-même, contre moi, contre cette chose qui nous lie désormais.Joran s’écarte légèrement, nous laissant seuls dans le cercle d’incantation.— Il va falloir que vous alliez au bout du processus.Sa voix est basse, presque amusée.— Ou alors, tout ça n’aura servi à rien.Je l’ignore.Mon regard est rivé sur Alexio.Il est tendu. Son torse se soulève rapidement, ses prunelles sont noires d’un désir qu’il s’efforce de contenir.Et pourtant, je ne ressens aucune peur.Seulement cette attraction dévorante qui pulse entre nous.— Léna… Sa voix est rauque, comme un
AlexioL’air à l’intérieur du manoir est épais, chargé de poussière et d’un silence inquiétant. Les murs sont tapissés de vieilles bibliothèques, les meubles recouverts de draps jaunis. Le temps semble s’être figé ici, comme si aucun souffle de vie n’avait traversé ces pièces depuis des siècles.Joran referme la porte derrière nous.Un verrou claque.Léna sursaute légèrement, et son regard se pose sur moi. Elle attend. Mais moi, je scrute l’homme devant nous. Joran n’a pas changé. Toujours cette même posture décontractée, cette même lueur cynique dans les yeux. Pourtant, quelque chose est différent. Une tension sous-jacente.— Tu es plus imprudent que dans mes souvenirs, Alexio.Il se laisse tomber dans un fauteuil de velours élimé et croise les jambes.— Ramener une humaine ici… c’est suicidaire.Léna serre les poings, mais je l’arrête d’un regard.— J’ai besoin de ton aide.Joran ricane.— Je me doutais bien que tu n’étais pas venu pour le plaisir de revoir un vieil ami.— On nous t
AlexioLa porte explose dans un fracas assourdissant.Une rafale d’air glacial envahit la pièce.Ils sont trois.Trois vampires aux yeux d’un rouge incandescent.Le premier est grand, élancé, un sourire carnassier aux lèvres.Le second est plus massif, son visage marqué par des cicatrices anciennes.Le troisième…Je me fige.Le troisième, je le connais.— Raphaël.Son sourire s’élargit.— Alexio. Ça faisait longtemps.Léna frissonne contre moi.Raphaël…L’un des plus anciens vampires que j’aie jamais connus.Un monstre parmi les monstres.Et il est ici pour elle.— Tu as fait une erreur, Alexio. Son ton est presque affectueux. Tu sais ce que ça signifie, n’est-ce pas ?Je serre les dents.— Laisse-la partir.Raphaël éclate de rire.— Partir ? Oh, mais non. Il s’approche, lentement. Tu l’as réclamée. Nous venons voir si elle en vaut la peine.Je m’interpose immédiatement entre lui et Léna.— Elle n’est pas un jouet.— Non. Mais elle est à toi. Et ça, mon frère, c’est bien pire.Il fait
AlexioJe la contemple, immobile, le goût de son sang encore brûlant sur ma langue.Léna ne bouge pas.Elle ne fuit pas.Elle me regarde comme si rien n’avait changé.Mais tout a changé.Son souffle est plus court, son cœur bat un peu plus vite. Elle est à moi, maintenant. Ce lien, je ne peux plus le briser.Et elle ne le pourra jamais.— Tu ne devrais pas être si calme.Elle passe ses doigts sur la morsure encore fraîche à sa gorge.— Je savais ce que je faisais.Je serre les poings.— Non, Léna. Tu crois comprendre, mais tu es loin du compte.Elle fronce les sourcils, défiante.— Alors explique-moi.Je me lève brusquement, l’obscurité de la pièce me paraissant soudain trop lourde, trop étouffante.— Tu sens ? Je ferme les yeux, inspirant profondément. Ton sang pulse en moi. Je ressens chaque battement de ton cœur comme si c’était le mien. Tu as franchi une limite qu’aucun humain ne devrait franchir.Elle ne détourne pas le regard.— Et qu’est-ce que ça change, Alexio ?Je ricane, am