Les bruits des pas qui se rapprochaient étaient comme des coups de tambour résonnant dans l’esprit d’Aïcha. Karim la tenait fermement par le bras, son visage marqué par la tension, mais aussi par un étrange mélange de détermination et de regret. Aïcha, elle, ne savait plus quoi penser. Elle avait découvert la vérité qui avait brisé son cœur, mais au milieu du chaos, elle n’avait plus le temps d’y réfléchir. L’adrénaline avait pris le dessus, et la seule chose qui comptait à cet instant, c’était de fuir. — Nous devons partir maintenant, Aïcha ! Il n’y a pas de temps à perdre, dit Karim, sa voix rauque. Aïcha hocha la tête sans un mot, son esprit tourné vers les silhouettes sombres qui se rapprochaient. Les hommes derrière Moussa étaient armés, leur intention évidente : ils n’allaient pas hésiter à les atteindre. Chaque mouvement de Karim, chaque geste, semblaient calculés, et pourtant, le doute persistait. Comment fuir un danger quand le poids du passé semblait les rattraper à chaque
Aïcha et Karim se tenaient dans l’obscurité d’une ruelle étroite, les bruits de la ville se dissipant lentement autour d’eux. La soirée, qui avait commencé sur des notes légères et joyeuses, prenait soudainement un tour inquiétant. Elle se sentait perdue, mais une partie d’elle se sentait aussi en sécurité, car Karim était là. Cependant, un malaise sourd s’était installé dans l’air, un sentiment d’imminence, comme si quelque chose de terrible allait se produire. Les deux jeunes gens étaient face à un carrefour de leurs vies. Karim se tenait à une distance respectueuse, mais ses yeux ne cessaient de scruter Aïcha, cherchant une réponse qu’il n’avait jamais osé demander. Aïcha, de son côté, était partagée entre son attirance croissante pour lui et une profonde confusion concernant l’ombre du passé qui semblait le hanter. — Aïcha, je... je sais que ce n’est pas le bon moment, mais je ne peux pas me taire plus longtemps. Il faut que tu saches... commença Karim, sa voix tremblante. Il s’
La nuit était tombée, enveloppant le village d’une brume légère. Aïcha n’arrivait pas à se détendre. Depuis qu’elle avait lu la note de Karim, un sentiment d’urgence la tenaillait. Elle savait que quelque chose d’important allait se passer cette nuit, quelque chose qu’elle ne pouvait ignorer. Elle s’habillait précipitamment, son esprit tourbillonnant de questions. Pourquoi Karim lui avait-il demandé de ne pas le suivre ? Pourquoi avait-il choisi de s’aventurer seul dans cette confrontation avec Moussa ? Les minutes s’écoulaient lentement, mais son esprit ne pouvait s’empêcher de revenir à la scène de l’après-midi, à la rencontre avec Moussa et ses complices. Il y avait quelque chose de sinistre dans leur attitude, quelque chose qu’elle n’arrivait pas encore à saisir. Elle ne pouvait pas rester passive. Elle se dirigea vers la porte, hésitante. Ses pas la guidèrent vers le vieux moulin, un endroit qu’elle n’avait jamais vu autrement que dans les histoires de son enfance, un lieu aban
Le lendemain, Aïcha se réveilla avec un sentiment de malaise. Les derniers jours avaient été étranges, presque irréels. Entre la présence inquiétante de Moussa et les paroles énigmatiques de Karim, elle avait l’impression que quelque chose lui échappait. Après avoir pris un petit-déjeuner rapide avec sa tante, Aïcha décida de sortir se promener dans le village. La fraîcheur matinale l’aida à apaiser son esprit, mais son répit fut de courte durée. Alors qu’elle marchait près du marché, elle aperçut Moussa, entouré de deux hommes inconnus. Ils semblaient plongés dans une conversation sérieuse, et, instinctivement, Aïcha s’arrêta pour observer de loin. — Tu es sûre que c’est lui ? demanda l’un des hommes, d’une voix assez forte pour qu’elle l’entende. Moussa acquiesça, un sourire sinistre aux lèvres.— Oui, c’est Karim. Je l’ai retrouvé après toutes ces années. Et cette fille… elle est la clé. Aïcha sentit un frisson glacé lui parcourir le dos. De quoi parlaient-ils ? Pourquoi son n
Malgré l’intensité du moment partagé sur la colline, Aïcha et Karim semblaient éviter de revenir sur ce qui s’était passé. Leur relation se poursuivait, oscillant entre la camaraderie et une tension qu’aucun des deux ne semblait prêt à affronter pleinement. Cependant, la tranquillité qui régnait autour d’eux était sur le point d’être perturbée par des événements inattendus. Un matin, Aïcha, après une promenade matinale dans le village, revint chez sa tante et trouva cette dernière en pleine discussion avec un homme qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Grand et imposant, avec une attitude autoritaire, il dégageait une énergie qui mit Aïcha mal à l’aise dès qu’elle entra. — Ah, te voilà, Aïcha ! s’exclama sa tante, visiblement nerveuse. Je te présente Moussa. C’est un vieil ami de la famille. Moussa tendit une main vers Aïcha, un sourire forcé sur les lèvres.— Enchanté, mademoiselle, dit-il d’une voix grave. J’ai entendu parler de vous. — De moi ? répondit Aïcha, perplexe. Sa tan
Les jours passèrent, et l’atmosphère entre Aïcha et Karim devint de plus en plus étrange, comme si un fil invisible les rapprochait, malgré leurs efforts pour maintenir une certaine distance. Aïcha, qui avait toujours été d’une nature curieuse et directe, ne pouvait s’empêcher de poser des questions sur Karim, espérant comprendre l’homme mystérieux qu’il était. Une après-midi, alors qu’ils étaient assis près d’un feu de camp improvisé dans la clairière, Aïcha l’interrogea à nouveau, déterminée à percer ses secrets. — Tu es si énigmatique, lança-t-elle avec un sourire. C’est comme si tu essayais délibérément de ne rien dévoiler. Karim, qui dessinait machinalement dans un carnet, leva les yeux vers elle, l’air amusé.— Peut-être que je n’ai rien à raconter, répondit-il en haussant les épaules. Aïcha plissa les yeux, refusant de se laisser décourager.— Tout le monde a une histoire. Tu es artiste, tu ressens forcément des choses. Il rit doucement, un son grave et presque mélancoliqu